CAPE BLENDS

Cette nouvelle étiquette est apparue il y une quinzaine d’années, en particulier chez les producteurs de cépages bordelais qui possédaient aussi des vignobles encépagés en pinotage. Ce cépage unique, propre à l’Afrique du Sud, est un cépage difficile que les viticulteurs, en général, n’aiment pas beaucoup travailler. Il produit vite de l’acétate d’isoamyle lors de la vinification et s’il y est extrait trop longuement il est particulièrement tannique, et les tannins peuvent prendre deux décennies à se résorber.
Dans l’ensemble, ce cépage produit plus de vins quelconques que de beaux vins, que l’on trouve cependant dans quelques domaines comme à  Kononkop et à Rijk’s Cellars. Certains producteurs ont donc décidé de l’assembler et de le vendre sous le nom de ‘Cape Blend’. Pour l’organisme de contrôle des vins sud-africains  « The South African Wine & Spirits Board », un vin peut porter le nom de Cape Blend si l’assemblage contient au moins 30% de pinotage.
​Personnellement, je n’aime pas cet assemblage. Il sert dans la plupart des cas à masquer de mauvais vins, résultats d’une viticulture et d’une vinification de piètre qualité qui ne permettent pas une commercialisation de ce cépage en tant que monocépage.
​Pendant des décennies, l’Afrique du sud a inondé les marchés internationaux avec des pinotages indignes de ce cépage et qui n’auraient jamais dû figurer sur les listes des marchands de vins fins, voire même sur les linéaires de supermarchés. Il s’en est suivi un rejet de la  clientèle  et une mévente de ce cépage. On a donc tenté d’écouler les stocks en l’assemblant  avec d’autres cépages, en général des cépages bordelais. C’est d’autant plus regrettable qu’un certain nombre de domaines possèdent des vieilles vignes de pinotage qui, dans des mains compétentes, peuvent produire de beaux vins voire même des grands vins. À compter de 2019, la pilotage devra être le cépage majoritaire en pourcentage.