L’analyse historique et génétique du Chasselas réalisée par le Dr Vouillamoz en 2009 a écarté toutes les théories attribuant des origines orientales ou bourguignonnes au plus important des cépages suisses. Né sur les rives du lac Léman, ce cépage – également connue sous le nom de fendant en Valais et Gutedel dans les régions germanophones – était assez commun en Europe (où elle se trouve encore dans le sud de l’Allemagne et plusieurs régions françaises: Haute -Savoie, Alsace et Loire).
Il était déjà connu sous le nom de fendant au XVII° siècle, en référence à ses baies qui se « fendent » sous la pression des doigts.
Les premières mentions écrites de ce cépage apparaissent dès 1539 mais sa description ampélographique est donnée par Nicolas de Bonnefons dans « les délices de la campagne ». Il possède une relation de parent descendant avec le cépage mornen noir ce qui explique que le cépage soit connu sous le nom de mornen blanc à Mâcon. Il présente un polymorphisme élevé et on trouve du chasselas rosé, rouge, banc, violet avec le même profil génétique. Il y a même une mutation aromatique connue sous le nom de chasselas musqué. C’est un cépage précoce, de vigueur modérée avec des rendements parfois erratiques car il a une tendance à la coulure et au millerandage. Il possède des grappes assez larges avec une peau fine ce qui le rend le susceptible au flétrissement.
En forte baisse, le Chasselas a perdu sa place de premier cépage suisse au profit du pinot noir et sa superficie cultivée a chuté de près de 40% au cours des 25 dernières années. Le canton de Vaud a petit à petit abandonné le nom du cépage au profit des appellations de villages ou de crus, si bien que depuis 1966 le nom de fendant est protégé à usage exclusif pour le Valais, où le cépage a été introduit en 1848.