ESPAGNE: MILLÉSIME 2016

Vintage 2016

Les viticulteurs se rappelleront de ce millésime 2016 en particulier ceux de la Rioja avec des monticules de grappes de raisin jetées à terre parce que les acheteurs ne purent pas absorber tous les excédents de production. Toutes les grandes régions viticoles espagnoles sous influence atlantique (Rioja, Ribera, Castilla y León)  connurent des rendements généreux, en total contraste avec les régions méditerranéennes où les récoltes furent inférieures à la moyenne. Le tableau le plus sombre de ce millésime vient de la Ribera Sacra où de fortes grêles détruisirent 400 000 kg de raisins. Pour résumer, l’Espagne connut un des hivers les plus chauds depuis plusieurs millésimes. Le printemps fut pluvieux partout dans le pays ce qui contribua à recharger les aquifères. La floraison fut tardive mais se déroula sans incident ce qui est bien souvent synonyme d’une récolte abondante. L’été fut sec, anormalement sec dans les régions de Rioja et de Penedès. Mais dans certaines régions les températures furent plus clémentes jusqu’à ce qu’une chaleur intense arrive en août et au début de septembre causant soit un arrêt de la maturation soit  une amélioration de la qualité suivant les vignobles et les rendements. Comme souvent il fallait être patient et attendre que la maturité en sucre et la maturité physiologique soient en adéquation, ce que des conditions clémentes en septembre et en octobre facilitèrent. La vendange des différentes variétés fut bien espacée et la qualité sanitaire du raisin était bonne. Les beaux vignobles d’altitude et de vieilles vignes devraient donner des très beaux vins. Les autres produiront une qualité inégale.

Ribera Del Duero

Le millésime 2016 fut chaud et sec et comme toujours les vieilles vignes s’en tirèrent mieux que les jeunes. Même si la qualité est meilleure que celle qu’attendaient les viticulteurs en milieu de millésime, le millésime ne sera pas à la hauteur du 2015 ou du 2014. Les vins ont des profils avec beaucoup d’arômes et de saveurs et des tannins lisses et doux mais les taux d’alcool sont plus élevés que pour les millésimes précédents. Les vins ont des profils pour une consommation plus précoce qu’à l’accoutumée.

Rioja

La Rioja a aussi connu des conditions chaudes et sèches, ce qui a donné des vins concentrés et riches en alcool. Les grains et les grappes sont petits et les vignobles d’altitude ont produit de très jolis vins. Les rendements sont en hausse par rapport à la moyenne et ceux qui ont su contrôler les rendements ou n’ont pas  vendangé trop tôt ont d’excellents résultats.

Priorat

La floraison fut difficile en Priorat et les rendements sont en baisse mais les rendements ne sont jamais bien élevés dans cette région. Comme souvent, la maturation des raisins se fit dans des conditions particulièrement chaudes mais en septembre les températures furent plus clémentes et un peu de pluie apporta un soulagement bienvenu à la vigne. Les beaux vignobles d’altitude devraient pouvoir faire des beaux vins. Pour les autres ce sera plus difficile.

Galice

La région au final a fait mieux que ce que l’on pouvait espérer quand le mildiou affecta la floraison de plusieurs cépages mais épargna l’abariño. La situation allait s’améliorer avec le beau temps d’août. Mais la pluie s’abattit sur la région en septembre et le brotytisme fit son apparition. En dépit de cela, la maturité des raisins est belle et les degrés alcooliques sont similaires à 2012 mais les acidités sont plus basses. La Galice s’en sort plutôt bien.

Bierzo

À Bierzo, les rendements furent plus bas qu’à la normale. L’hiver fut froid et pluvieux et les précipitations dépassèrent 1 000 mm. Cela provoqua du millerandage et des attaques de mildiou en mai. L’été fut chaud voire même très chaud par moments. Cet épisode de chaleur fut compensé par un épisode de pluie. C’est un millésime qui, comme 2014, se situe à la jonction des influences atlantiques et continentales.