GAJA ( HISTOIRE DU DOMAINE)

La famille Gaja, originaire d’Espagne, s’installa dans le Piémont au XVIIe siècle à Barbaresco pour tenir un restaurant et ce n’est qu’en 1859 que Giovanni Gaja créa le domaine éponyme et commença à produire du vin. Rapidement, et sous l’impulsion de la grand-mère d’Angelo Gaja, une travailleuse émérite et une perfectionniste notoire, le domaine prit son essor et il produisait à déjà à cette époque l’un des meilleurs Barbaresco.

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C’est en 1968, à 28 ans, qu’Angelo Gaja, un diplômé d’œnologie de l’université d’Alba et une licence en économie de l’université de Turin en poche, fit ses premières armes au domaine. Il n’y avait alors qu’une centaine de producteurs de Barbaresco et de Barolo dans le Piémont mais la famille Gaja était déjà aux avant- postes dans cette région avec l’acquisition de vignobles faite par Giovani principalement entre les deux guerres. Le début de la collaboration entre le père et le fils fut souvent conflictuel car Angelo commença à faire des expériences avec des nouvelles pratiques et techniques apprises à l’université ou pendant ses voyages en France.

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Il fut l’un des pionniers en Italie avec les vendanges en vert, la production de sélections parcellaires avec Sorì San Lorenzo en 1970 et Costa Russi en 1978. On le crédite aussi d’avoir introduit la fermentation malolactique et l’usage de barriques mais seulement après une dizaine d’années d’expérimentation. Il fut aussi à l’initiative de la fermentation en températures contrôlées et le premier à planter des cépages internationaux dans cette région italienne au grand dam de son père. La cuvée bordelaise Darmagi (Dommage) fut nommée ainsi quand Angelo entendit son père lui dire ‘dommage’ quand il planta du cabernet sauvignon sur l’une des belles parcelles à nebbiolo. En 1979, ce fut du chardonnay planté à Treiso (Gaia & Ray) et en 1983, du sauvignon blanc, à Barbaresco (Alteni di Brassica). Ces deux cuvées connurent dès leurs lancements un succès foudroyant.

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Dès 1980, Angelo Gaja s’attacha les services d’un œnologue de renom, Guido Rivella (aujourd’hui à la retraite), car Angelo, c’est aussi un entrepreneur qui ne se contente pas de faire du vin, il parcourt le monde pour le vendre. En effet dans les années 1970 et 1980, les grands vins du Piémont se vendaient mal, très mal même, ayant acquis au fil des décennies une très mauvaise réputation pour leur piètre qualité. On accuse souvent Angelo Gaja d’avoir été un moderniste, mais cette assertion est très loin de la réalité. Il conserva une vinification traditionnelle et le seul ajout notoire aux coutumes de la région résida dans l’utilisation de barriques neuves dans la première phase de l’élevage et les vins chez Gaja finissent toujours leur maturation et leur affinage dans les ‘botis di rovere’ traditionnels.

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​GUIDO RIVELLA
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BOTTIS DI ROVERE CHEZ GAJA

La qualité des vins du domaine, couplée à son charisme et à sa capacité de travail hors normes lui vaudront l’accolade de certains des plus grands viticulteurs du monde et des grands magazines de vins comme Decanter (Man of the year en 1988) et le Wine Spectator (Distinguised Service Award).

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En 1996, Angelo Gaja allait déclassifier une partie de sa production (sauf les Barbaresco et les Barolo génériques qu’il conserva en DOCG) en appellation Langhe, une appellation plus large et moins restrictive qui lui permettait d’ajouter au nebbiolo une petite proportion de barbera (jusqu’à 5%) pour rendre le vin un peu plus aimable en début de vie. Il sera peu suivi par ses pairs sur cette déclassification. Il faut aussi dire que cette déclassification faisait suite à l’engouement des consommateurs pour les crus de Gaja aux dépens de son Barberesco générique, qui constituait la ‘vache à lait’ du domaine et qui se trouvait de plus en plus souvent considéré comme le deuxième vin du domaine. ​À partir du millésime 2013, Gaja abandonne l’Appellation Langhe pour revenir dans le giron de Barbaresco et tous les crus de Gaja sont maintenant en DOCG Barbaresco ou Barolo.

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Le succès des vins de Barbaresco et le côté entrepreneur d’Angelo allaient le pousser à une série d’acquisitions judicieuses fin des années 1980. Ce fut d’abord un vignoble de 28 hectares à Barolo en 1988 (dont 12 hectares plantés en nebbiolo) et le Barolo Sperss fut lancé en 1992. En 1994, avec l’achat d’une propriété de 27 hectares en Toscane, Piève Santa Restituta à Montalcino dans le Brunello, Gaja allait s’aventurer hors de sa région de prédilection. En 1989, Angeo Gaja fut proche d’un accord de partenariat avec le Californien Mondavi avant de se retirer du projet avec beaucoup d’humour en déclarant : « cela aurait été comme un moustique copulant avec un éléphant, très dangereux et sans beaucoup de plaisir. » En 1994, il acheta Gromis à Barolo dans la région de La Morra dont le vin, Barolo Conteisa Cerequio fut lancé en 1995. C’est en 1996 qu’il fait l’acquisition de Ca’ Marcanda à Bolgheiri après des négociations interminables, une région devenue incontournable pour les cépages bordelais.

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PIEVE SANTA RESTITUTA

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LE CHAI À CA’MARCANDA

Aujourd’hui, le domaine produit 18 références différentes et possède 100 hectares à Barbaresco, Treiso, Borolo (Seralunga et La Morra), 27 hectares à Montalcino et 110 hectares à Bolgheri. ​La production totale du domaine est de 350 000 bouteilles. Le domaine est maintenant activement géré par ses filles Gaia et Rossana mais l’heure de la retraite n’a pourtant pas encore sonné pour Angelo et le dernier projet en date d’Angelo se trouve sur l’Etna en Sicile en collaboration avec le producteur local, Alberto Graci sur 21 hectares de vignes principalement du nerello mascalese. Les premières vendanges ont été faites en 2017 et les premiers vins devraient sortir en 2018/2019.

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ANGELO ET GAIA GAJA
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GAIA ET ROSSANA GAJA

 

TERROIRS

VITICULTURE

VINIFICATION

VINS

* Terroirs de Barbaresco, Barolo, Montalcino et Bolgheri

* Conventionnelle * Visite de vignoble au domaine de Gaja très rares

*Conventionnelle empreinte de modernisme avec l’usage de barriques françaises neuves et de boti slovène a Barbareso et Barolo * Barriques françaises uniquement à Ca’Macanda, Bolgheri

* Sito Moresco 2012 ​* Dagromis Barolo 2012 * Rossj-Bass – 2015 Alteni di Brassica 2014 * Alteni di Brassica 2012 * Gaia & Rey 2014 * Gaia & Rey 2013 * Barbaresco 2013 * Barbaresco 2012 * Sperss 2011 * Costa Russi 2011 * Costa Russi 2010 * Costa Russi 2009 ​*Sori San Lorenzo 2011 * Sori San Lorenzo 2009 * Sori San Lorenzo 2008 * Sori Tildin 2011 * Sori Tildin 2010 * Sori Tildin 2009 * Sori Tildin 2008