Bien que les origines génétiques et géographiques de ce cépage ne soient pas connues, il semble provenir de la côte sud de la Grèce continentale et jusqu’ aux années 1970 il était en voie de disparition. On doit au professeur Logothetis de l’Université agricole de Thessalonique son regain d’intérêt lorsqu’il loua une petite parcelle à Yiannis Carras, alors propriétaire du domaine Carras à Halkidiki, pour planter des cépages rares qu’il avait rencontrés lors de ses voyages en Grèce. Il planta du lagorthi, de l’hopsathiri, du latino, du debina, et de la malagousia alors inconnue, qu’il avait repéré à Etoloakarnania dans l’ouest de la Grèce centrale. Initialement, ces raisins étaient simplement récoltés et vinifiés ensemble, sans vraiment évaluer le potentiel de qualité du vin de chaque variété. Il n’a pas fallu longtemps à Evangelos Gerovassiliou, alors maître de chai au Domaine Carras, pour se rendre compte que la malagousia était une variété vraiment distinctive avec un profil aromatique intense et idiosyncratique. Il la propagea et l’augmentation du volume donna lieu à une première mise en bouteilles au début des années 1990.
Les résultats furent stupéfiants. Le vin avait la puissance d’un chardonnay, l’extrait d’un grand sémillon, une grande affinité pour le chêne et un caractère aromatique qui ne pouvait être décrit que comme unique. Il ressemble au muscat, bien qu’il ne soit pas aussi doux, profond ou floral. Ses caractéristiques organoleptiques sont sur la pêche et l’abricot mûr, associées à des notes de poivre vert frais et de menthol. Mais des changements au domaine de Carras ne permirent pas de tester ccomplètement ce cépage. Le flambeau fut repris par Gerovassiliou au domaine éponyme mais le cépage demande encore du travail pour donner ses meilleurs résultats car il est vigoureux et produit des rendements élevés et la maturité phénolique parfaite et les meilleurs sols pour ce cépage font encore débat. Mais on commence à le planter en particulier en Attique, Drame, Mykonos et à Etoloakarnania et il semblerait que ce cépage va se hisser au niveau des tous meilleurs dans la décennie qui vient même si la qualité des souches est parfois douteuse car certaines ont été infectées par les maladies virales. L’encépagement actuel est de 182 hectares.