MAVRODAPHNE
C’est l’une des variétés grecques les plus connues avec le muscat, en particulier ceux de Samos, et l’omniprésente retsina. La variété est depuis près de 150 ans synonyme du domaine Achaia Clauss fondé en 1861 qui a su aussi jouer, avant les autres, la carte de l’œnotourisme avec son superbe chai. Le cépage est connu principalement pour ses vins doux un peu foxés dont les meilleurs se situent dans les AOPs Mavrodaphne de Patras et de Céphalonie. Mais la variété est de plus en plus utilisée, en particulier en Céphalonie, pour élaborer des vins secs, ce qui seront sans doute l’avenir de ce cépage. Bien qu’il s’agisse d’un raisin tannique profondément pigmenté, la plupart des Mavrodaphnes commerciales sont soyeuses, à grains fins, légèrement tanniques et sans aucun excès de concentration.
Le cépage quand il est vinifié en sec est parfois assemblé avec du cabernet sauvignon ou du refosco. Il est modérément vigoureux, productif, très sensible aux conditions sèches et à l’oïdium, mais moins au mildiou. Il mûrit de la mi-septembre à la fin septembre et les raisins à peau épaisse poussent en grappes relativement ouvertes. Le mavrodaphne montre une certaine instabilité génétique, le clone regnio en Achaïe ayant des grappes plus serrées et des feuilles différentes tandis que le tsigelo a des grains plus petits. En Céphalonie, les producteurs locaux pensent travailler avec un clone de qualité supérieure qui est très proche, sinon la même, que celle du tsigelo. Sur la même île, une variété appelée thiniatiko est également associée au tsigelo mavrodaphne. Le mavrodaphne était traditionnellement cultivé dans le nord-ouest du Péloponnèse et dans de nombreuses îles ioniennes de Céphalonie. On en recense selon les sources de 345 hectares à 650 hectares mais encore une fois la diversité clonale est sans doute partiellement la raison de cette fourchette relativement large.