Alors que se terminent les vendanges 2018 dans l’hémisphère sud, l’Afrique du Sud enregistre sa plus petite récolte depuis 13 ans. La sécheresse dure depuis quelques années si bien que la ville du Cap a dû être placée en état d’urgence car on  prévoyait un assèchement des 5 réservoirs qui alimentent la ville au mois d’avril 2018. Même si les grands groupes qui fournissent 60% du vin en vrac pour les exportations  furent les plus affectés, les producteurs qui se concentrent sur les vins de qualité ne furent pas épargnés  non plus. Les volumes de production sont en moyenne de 20% inferieurs à ceux de 2017 qui étaient déjà une petite année en quantité. Dans ce tableau peu idyllique on peut quand même émettre quelques bémols. Les variétés méditerranéennes comme les mourvèdre, tempranillo,  barbera, grenache blanc et sangiovese s’en tirèrent mieux que les variétés plus septentrionales. Les cépages plantés sur des sols argileux avec une bonne rétention d’eau furent moins affectés que ceux plantés sur des sols plus sablonneux. Les rendements en  Swartland sont en baisse de 40% à 50% mais les vieilles vignes ne subirent pas de stress excessif contrairement aux jeunes vignes irriguées car dans certains vignobles l’eau vint à manquer. Cela aura pour immédiate conséquence une augmentation des prix des vins. Les régions fraîches comme Constantia furent moins affectées mais les rendements sont quand même en baisse de 15% sur les vignes non irriguées.
Les viticulteurs ont dû revoir la gestion de l’eau et beaucoup ont été contraints de recycler l’eau et de creuser des puits artésiens. Cette sècheresse continue force les viticulteurs à repenser leur viticulture et ils commencent à planter une proportion plus importante de cépages italiens et espagnols plus résistants à la sécheresse.
La sécheresse est aussi en train d’accélérer une refonte de l’industrie viticole sud-africaine et une réduction de la surface viticole sud-africaine,  de nombreux ceps ont été arrachés ces dernières années. Les producteurs se tournent aujourd’hui vers la production de pommes, de poires et d’agrumes, moins exigeante en main-d’œuvre et en matériel et plus rémunératrice que les raisins.