MÜLLER-THURGAU
Müller-Thurgau est le croisement allemand le plus réussi et le plus populaire et dans les décennies qui ont suivi son autorisation officielle en Allemagne, en 1956, il s’est répandu dans la plupart dans régions viticoles du monde.
Il aura fallu plusieurs analyses ADN pour identifier ses composantes génétiques et il fut à l’origine enregistré, à tort, comme un croisement riesling et silvaner par son concepteur, Hermann Müller en 1982, un botaniste Suisse travaillant à l’institut de Geisenheim en Allemagne mais originaire du canton de Thurgovie (Thurgau) d’où il tire la deuxième partie de son nom.
Cette erreur explique sans doute le synonyme, rivaner, du cépage qui est encore utilisé ici et là et en particulier au Luxembourg où le cépage est particulièrement populaire. Il faudra 3 analyses génétiques pour que l’on identifie ce cépage comme un croisement de riesling et de Madeleine royale, un cépage plus utilisé aujourd’hui. Son succès international est largement dû à sa résistance aux climats plus froids (mais pas extrêmes) et à ses rendements prolifiques même s’il est sensible au mildiou, à l’oïdium et au botrytisme.
Il produit dans la plupart des cas des vins simples, légèrement aromatiques et il était devenu à une époque le cépage avec la plus importante superficie plantée. C’était au temps de l’engouement des consommateurs britanniques en particulier pour les vins allemands d’entrée de gamme comme le Liebfraumilch. Il a essaimé un peu partout dans le monde mais il produit ses meilleurs résultats sur des versants pentus, rocailleux, qui limitent des rendements naturels, en Italie dans le Haut-Adige. C’est sans doute une bonne indication que c’est un cépage hautement qualitatif une fois les rendements maitrisés. L’Allemagne en compte 12 057 hectares et c’est le deuxième cépage le plus planté du pays mais il perd du terrain au profit du riesling.
On le trouve aussi au Luxembourg sous le nom de rivaner où on en recense environ 350 hectares, en Angleterre avec 150 hectares mais il perd du terrain au profit du chardonnay et du pinot noir. L’Autriche aussi a adoubé le cépage avec une surprenante superficie de 3 000 hectares. On le trouve aussi en Suisse avec 493 hectares, en Hongrie (2 098 hectares) en République Tchèque (1 745 hectares) et a un degré moindre en Slovénie, en Moldavie et en Russie. Le Nouveau Monde n’est pas en reste et on en trouve, en moindre quantité (quelques dizaine d’hectares), en Oregon, dans l’état de Washington et Nouvelle-Zélande et même au Japon avec un total de 170 hectares, surprenant pour ce petit pays viticole.