Le millésime 2010 fut froid et pluvieux car le début du phénomène de La Niña se fit sentir. La maturation des raisins était en retard et l’enjeu du millésime fut de mûrir les raisins sur la vigne en réduisant les rendements avec des vendanges en vert et en effeuillant. Mais cette stratégie se retourna contre les viticulteurs avec l’arrivée d’une vague de chaleur fin août qui causa une surexposition et une déshydration des raisins. Jusqu’à 80% des cabernets furent perdus. Les zinfandels furent aussi gravement touchés avec des conditions trop froides suivies dans la foulée par des conditions caniculaires. Des tris sévères dans les vignes et dans les chais furent effectués pour sauver ce qui pouvait l’être. Comme toujours dans ces conditions c’est l’histoire du verre à moitié vide et du verre à moitie plein. Les plus optimistes se réjouiront d’avoir pu sauver ce qui pouvait l’être et les pessimistes parleront de millésime catastrophe. La vérité se situe probablement entre les deux. Les vins faits sur les grands terroirs avec une couverture végétale faible et aux petits rendements s’en sortiront mieux que les domaines qui font du volume sur des terroirs plus fertiles. Dans l’ensemble, les vins possèdent des caractéristiques plus européennes avec des taux d’alcool plus bas et des acidités au-dessous de la normale mais de belle couleur On ne s’attend pas quand même pas au millésime du siècle.