CRÉMANT DE WALLONIE AOP

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CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES

Le Crémant de Wallonie est un vin effervescent blanc ou rosé vinifié selon la méthode traditionnelle. Les vins peuvent être bruts, secs ou demi-secs. Cette appellation est enregistrée au niveau national depuis 2008 par l’Arrêté du Gouvernement wallon du 5 mars 2008 ainsi que par l’Arrêté ministériel de la même date. Le Crémant de Wallonie est un vin effervescent blanc ou rosé. Les vins  doivent se trouver sans interruption sur lies pendant neuf mois au moins, à partir de la constitution de la cuvée, dans la même entreprise, située dans l’aire de production. Ils doivent être séparés des lies par dégorgement. Le tirage en bouteilles, où s’effectue la prise de mousse, ne peut avoir lieu avant le 1er janvier qui suit la récolte. Ils doivent présenter, après dégorgement, une surpression de gaz carbonique au moins égale à 4 atmosphères mesurées à la température de 20°C. La mention « vin destiné à l’élaboration de Crémant de Wallonie » ne peut être appliquée qu’à des vins vinifiés conformément aux usages locaux provenant de raisins récoltés à bonne maturité et obtenus dans la limite prévue de 100 litres de moût pour 150 kg de vendange.
D’un point de vue climatique, la Wallonie est une région tempérée sous influence maritime maritime qui se caractérise par des étés frais et humides et des hivers doux et pluvieux. De plus, la Mer du Nord toute proche provoque une inertie thermique qui limite les écarts importants de température.
Élément déterminant pour les climats tempérés, les vents dominants viennent du Sud-Ouest. Cependant, leur orientation ponctuelle peut se modifier et nous amener soit des masses d’air doux et humide (orientation S-O), soit des masses d’air plus frais et instable (orientation O-N).
Les températures minimales absolues moyennes vont de -11°C à -19°C, les températures maximales absolues moyennes montent quant à elles jusqu’à 30°C à 32°C. Les mois les plus chauds sont juillet et août, le mois le plus froid est janvier. On observe en moyenne 200 jours de précipitations par an. Le maximum de précipitations étant mesuré en Haute Belgique (sud du sillon Sambre et Meuse), avec 1 400 mm. Les mois les plus pluvieux sont juillet et août en été́, et décembre et janvier en hiver.
D’un point de vue hydrographique, la Wallonie est traversée par différents cours d’eau. Le bassin hydro-géographique de la Meuse est le plus important dans toute la partie méridionale du pays. Associée à la Sambre, la Meuse sépare la Wallonie en deux. On différencie en effet fréquemment le territoire situé au nord du sillon Sambre et Meuse de celui situé au sud de ce sillon.
La Wallonie se caractérise par la grande hétérogénéité des types de sol et de roches que l’on peut y rencontrer. Cependant, on répertorie une majorité de sols à tendance limoneuse. Que ce soit des sols limoneux secs, humides ou sur argiles que l’on retrouve majoritairement au nord du sillon Sambre et Meuse ou les sols limoneux à charge caillouteuse (calcaire ou schiste) qui l’on trouve au sud de ce même sillon.  Les sols limoneux sont en général bien drainés, sauf si la charge en argile est trop importante, et ils présentent une bonne réserve en éléments nutritifs pour les plantes. La vigne s’y plaît donc bien, mais a tendance à privilégier sa croissance végétative par rapport à sa production de fruits. Le vigneron doit donc travailler sa vigne en conséquence. Actuellement, le savoir-faire des viticulteurs wallons est en pleine reconstruction. En effet, la Wallonie a déjà été une région productrice de vin du IXe au XVIe siècle, le vignoble wallon ayant été́ à son apogée du XIIIe au XVIe siècle. Depuis les années 1960, la viticulture wallonne a refait son apparition, sous l’impulsion de passionnés, amateurs ou professionnels. À la recherche d’un « nouveau » savoir-faire adapté aux conditions pédoclimatiques de la Wallonie, ces pionniers se sont tournés vers l’Allemagne, la France et le Luxembourg pour se former et apprendre les techniques modernes de production de vin. ​

DÉLIMITATION DE LA ZONE GÉOGRAPHIQUE

Pour avoir droit à l’appellation Vin mousseux de qualité́ de Wallonie, les vins doivent être issus de vignes vendangées exclusivement en Région Wallonne, constituée des provinces du Brabant Wallon, du Hainaut, de Liège, de Namur et du Luxembourg. L’appellation peut éventuellement être complétée par la mention d’une des unités géographiques plus petites suivantes dont les raisins sont issus, tel que mentionné à l’annexe VIII, E.1 du règlement (CE) n° 1493/1999 : ​

– Province du Brabant wallon :
« Roman païs » 
Pour les communes : Braine-le-Château, Ittre, Nivelles, Rebecq, Tubize.
« Ardennes brabançonnes » 
Pour les communes : Chaumont-Gistoux, Grez-Doiceau, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Rixensart, Wavre.
« Hesbaye brabançonne » 
Pour les communes : Beauvechain, Hélécine, Incourt, Jodoigne, Orp-Jauche, Perwez, Ramillies.
« Pays de Villers en Brabant wallon » 
Pour les communes : Chastre, Court-saint-Etienne, Mont-saint-Guibert, Villers-la- Ville, Walhain.
« Pays de Waterloo » 
Pour les communes : Braine-l’Alleud, Genappe, La Hulpe, Lasne, Waterloo. – Province du Hainaut :
« Pays de Mons » 
Pour les communes : Boussu, Colfontaine, Dour, Frameries, Hensies, Honnelles, Jurbise, Lens, Mons, Quaregnon, Quévy, Quiévrain, Saint-Ghislain.
« Tournaisis » 
Pour les communes : Antoing, Ath, Beloeil, Bernissart, Brugelette, Brunehaut, Celles, Chièvres, Ellezelles, Enghien, Flobecq, Frasnes-lez-Anvaing, Lessines, Leuze-en- Hainaut, Mont-de-l’Enclus, Pecq, Péruwelz, Rumes, Silly, Tournai.
« Pays du centre » 
Pour les communes: Braine-le-Comte, Chapelle-lez-Herlaimont, Ecaussinnes, La Louvière, Le Roeulx, Manage, Morlanwelz, Seneffe, Soignies.
« Les Terres Blanches » 
Pour les communes : Binche (Waudrez), Mons (Harmignies), Quévy (Givry et Aulnois), Erquelinnes (Grand-Reng), Estinnes.
« Picardie » 
Pour les communes : Comines-Warneton, Estaimpuis, Mouscron.
« Botte du Hainaut » 
Pour les communes : Beaumont, Chimay, Froidchapelle, Momignies, Sivry-Rance.
« Pays de Charleroi » 
Pour les communes : Aiseau-Presles, Charleroi, Châtelet, Courcelles, Farciennes, Fleurus, Gerpinnes, Les Bons Villers, Montigny-le-Tilleul, Pont-à-Celles.
« Val de Sambre et Thudinie » 
Pour les communes : Anderlues, Binche, Erquelinnes, Fontaine-l’Evêque, Ham-sur- Heure-Nalinnes, Lobbes, Merbes-le-Château, Thuin. 

– Province de Liège :
« Hesbaye-Meuse » 
Pour les communes : Amay, Berloz, Donceel, Engis, Faimes, Fexhe-le-Haut-Clocher, Oreye, Remicourt, Saint-Georges-sur-Meuse, Verlaine, Villers-le-Bouillet, Waremme.
« Thermes et Coteaux » 
Pour les communes Beyne-Heusay, Chaudfontaine, Fléron, Trooz.
« Pays de Herve » 
Pour les communes : Aubel, Herve, Olne, Clermont, Welkenraedt.
« Pays de Liège » 
Pour les communes : Ans, Awans, Crisnée, Juprelle, Liège, Neupré, Saint-Nicolas, Seraing.
« Huy-Meuse-Condroz » 
Pour les communes : Clavier, Huy, Marchin, Modave, Nandrin, Tinlot.
« Vallée de la Burdinale et de la Mehaigne » 
Pour les communes : Braives, Burdinne, Geer, Hannut, Héron, Lincent, Wanze, W asseiges.
« Basse Meuse » 
Pour les communes : Bassenge, Blegny, Dalhem, Oupeye, Visé. 

– Province de Luxembourg :
« Gaume » 
Pour les communes : Etalle, Meix-devant-Virton, Musson, Rouvroy, Saint-Léger, Tintigny, Virton.
« Pays de la Semois entre Ardenne et Gaume » 
Pour les communes : Chiny, Florenville, Herbeumont.
« Pays d’Arlon » 
Pour les communes : Arlon, Attert, Aubange, Martelange, Messancy. 

– Province de Namur :
« Haute-Meuse dinantaise » 
Pour les communes : Anhée, Dinant, Hastière, Onhaye, Yvoir.
« Pays de Namur » 
Pour les communes : Andenne, Assesse, Eghezée, Fernelmont, Floreffe, Fosses-la-Ville, Gesves, La Bruyère, Mettet, Namur, Ohey, Profondeville.
« Sambre-Orneau » 
Pour les communes : Gembloux, Jemeppe-sur-Sambre, Sambreville, Sombreffe.
« Vallées des Eaux vives » 
Pour les communes : Cerfontaine, Couvin, Doische, Florennes, Philippeville, Viroinval, Walcourt. 

CÉPAGES AUTORISÉS

–  Chardonnay ;
–  Pinot Blanc ;
–  Pinot Noir ;
–  Pinot Meunier. 

RENDEMENTS

Le rendement maximal autorisé est fixé à 95Hl par hectare.

CARACTÉRISTIQUES ANALYTIQUES  ET VITICOLES

Les vins pouvant prétendre à l’appellation Crémant de Wallonie doivent respecter les critères analytiques suivants :
–  titre alcoométrique volumique naturel minimal : 8 % vol ;
–  titre alcoométrique volumique effectif : > 8.5 % vol ;
–  teneur en sucres totaux : ≤ 50 g/l ;
–  acidité́ totale : ≥ 5 g/l exprimée en H2SO4
– acidité́ volatile : ≤ 18 méq/l pour les vins blancs et rosés
– anhydride sulfureux total : ≤ 185 mg/l

Toutes les étapes de l’élaboration du vin doivent avoir lieu en Région wallonne, ou dans une des unités géographiques plus petites mentionnées ci-dessus.
La densité́ de plantation est adaptée en fonction du sol, de l’orientation des parcelles et des cépages plantés. L’écartement entre les lignes (ou rangs) doit être compris entre 1 m et 2,5 m. L’écartement entre les pieds doit, quant à lui, être compris entre 0,9 et 1,3 m.
Les méthodes de taille mises en œuvre sont la taille Guyot simple ou double, ou la taille dite en « Cordon de Royat ».
L’espace inter-rang est généralement enherbé de façon naturelle ou avec un mélange de plantes adaptées. Ils sont entretenus par tonte régulière. Cet enherbement permet de préserver la vie organique du sol et de maintenir une interaction entre la vigne et la couverture végétale. 

Dernière modification du cahier des charges de l’appellation: 12/03/2014