QUÉBEC IGP

Le Québec est une grande province qui compte un cinquième de la population du Canada. En termes de production de vin, elle se classe troisième mais loin derrière la Colombie-Britannique et l’Ontario, et légèrement devant la Nouvelle-Écosse.
Une des caractéristiques de son industrie du vin est la multiplicité des petits producteurs. Il y a 145 établissements vinicoles au Québec dont la majeure partie sont des petits producteurs et la production ne dépasse pas 40 000 bouteilles par an. Les vignobles sont dispersés dans toute la province sur une superficie de 467 hectares, mais il existe des concentrations qui nous permettent d’identifier des régions particulières. Même s’il n’y a pas (encore) d’appellations officielles ou de Geographical Indications mais une Indication Géographique Protégée (IGP) a vu le jour en novembre 2018.

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L’IGP VIN DU QUÉBEC

La viticulture au Québec remonte à 1608 lorsque Samuel de Champlain s’installa sur le site de la future ville de Québec, il y planta des vignes françaises (vitis vinifera) et constata qu’elles ne survivaient pas à l’hiver du pays. La viticulture ne s’installa jamais vraiment au Québec jusqu’à une date récente, et les vins consommés étaient des vins importés.
C’est Joseph-O. Vandal qui est considéré comme le père de la viticulture moderne au Québec. Avec quelques collaborateurs, il fonda le 2 novembre 1979 l’association des viticulteurs du Québec dont les objectifs sont le développement et la promotion de la vitiviniculture au Québec. Pour ce faire, le Vignoble communautaire de Bourg-Royal à Charlesbourg fut planté en 1983 car ce n’est que les années 80 que la culture prend des proportions commerciales avec l’arrivée des vignobles L’Orpailleur et les Côtes d’Ardoise.
Le principal défi auquel sont confrontés les producteurs de vin du Québec est le climat. Le Québec est implacablement froid pendant l’hiver, avec des températures dans toute la Province tombant en dessous de -30 °C sur plusieurs jours et nuits en janvier et février. Ces températures mettent à l’épreuve les cépages les plus robustes et les producteurs doivent enterrer leurs vignes, tout comme ils le font dans les vignobles des provinces de l’Atlantique et de l’appellation du comté de Prince Edward en Ontario.
Cela restreint largement les variétés qui peuvent être plantées et les hybrides sont largement majoritaires bien qu’il des poches de vignes Vitis vinifera. On s’attend à ce qu’à plus long terme, d’ici le milieu du XXIe siècle, le changement climatique rende le Québec plus apte à la viticulture. La région de la Montérégie (au sud de Montréal), de loin la plus grande région viticole du pays, l’Outaouais (dans l’ouest du Québec) et les rives du fleuve Saint-Laurent sont susceptibles d’être les principaux bénéficiaires de ces changements climatiques. En 2016, le vin blanc représentait 40,1% de la production totale du Québec et le vin rouge 34,3%. Les hybrides représentent 94,5% de la viticulture québécoise. Les principaux cépages sont: Vidal (41,3%), Seyval blanc (40,4%), Frontenac gris: (29,7%), Frontenac blanc (22,2%) et St. Pépin (14,2%).

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SOURCE: Jacqueline Uztarroz, collaboratrice de Terroirs du Monde Education terroirsdumondeeducation.com

IGP QUÉBEC

En novembre 2018, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a officiellement reconnu le vin du Québec comme une Indication Géographique Protégée (IGP). Bien qu’il s’agisse d’un concept relativement nouveau au Québec, les IGPs sont largement utilisés en Europe. Cette appellation vise à protéger l’authenticité et la spécificité du vin québécois. Les vignerons souhaitant vendre des vins certifiés IGP doivent respecter pleinement un cahier des charges strict stipulant que toutes les matières premières (notamment les raisins) doivent provenir du Québec. Il précise également qu’au moins 50% des raisins doivent provenir du vignoble où le vin IGP est produit, mis en bouteilles et étiqueté. Un comité doit ensuite approuver la qualité du produit par une dégustation à l’aveugle et des analyses de laboratoire effectuées avant de délivrance de la certification. Le Conseil des Appellations Réservées et des Termes Valorisants (CARTV) est un organisme indépendant et impartial créé par le gouvernement du Québec.

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Il est chargé d’élaborer des mesures de contrôle strictes et de surveiller chaque étape du processus de production, viticulture, vinification et embouteillage afin de s’assurer que chaque produit répond à toutes les exigences du cahier des charges.
La zone géographique «IGP Québec Wine» est délimitée par les Laurentides au nord, la frontière américaine au sud, l’Ontario à l’ouest et les Appalaches à l’est. Pour être éligible, la région où les vignes sont cultivées doit avoir un minimum de 900 Degrés-Jours de-Croissance (DJC) « Growing Degree Days», une mesure utilisée pour calculer la quantité de chaleur disponible pendant la saison de croissance de la vigne. La désignation IGP Québec Wine est attribuée au vin et non au vigneron. L’appellation s’applique aux vins blancs, rosés, rouges et mousseux, ainsi qu’aux vendanges tardives et aux vins de glaces mais ces derniers ont leur propre réglementation.