GENÈVE AOC

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VIGNOBLE DE GENÈVRE. SOURCE: https://swisswine.ch/

Le vignoble genevois est divisé par trois frontières naturelles: le lac Léman, le Rhône et l’Arve. Ces trois régions constitutives sont la Rive Droite (y compris le terrain anciennement la propriété de l’évêque de Genève connu sous le nom de Mandement), le terrain situé «Entre l’Arve et le Rhône» et la zone «Entre l’Arve et le Lac». À ces 1 290 hectares situés en Suisse s’ajoutent 120 hectares supplémentaires dans la «zone franche». Ces parcelles, cultivées par des vignerons genevois depuis des décennies, sont situées en France mais produisent des vins suisses portant l’appellation Genève AOC. Ces 1 410 hectares occupent principalement des pentes douces qui se prêtent à la mécanisation tout en bénéficiant d’un ensoleillement abondant (1 900 heures par an) et d’un niveau de précipitations relativement faible (900 mm par an). Les vignobles genevois présentent des sols très divers: des sols morainiques tout comme des alluvions sur les rives du Rhône et de l’Arve, mais aussi des argiles, des graviers, du calcaire et du sable. Le vignoble est planté entre 370 et 510 m d’altitude. La température annuelle est de 10,5°C avec un ensoleillement de 1 828 ha/an et une pluviométrie de 1005 mm répartie en 109 jours.

LA SPINOLETTE DE GENÈVE. SOURCE: Domaine Public

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SOURCE: Gustave Roux, illustrateur, gravures sur bois par G. Perrichon et par Buri & Jeker. Wikimedia Commons

L’une des particularités historiques de la région, où la chasse est interdite depuis 1974, est la culture de la vigne en hautin. D’abord pratiquée par la tribu des Allobroges, la culture de la vigne de hauteur («culture en hautains» ou «hutins») s’est poursuivie dans la campagne genevoise jusqu’à la fin du XIXe siècle. Dans ce système, les vignes sont formées pour pousser autour des arbres – généralement des arbres fruitiers. Cela permet de garder les raisins hors de portée de tout bétail dans ces «vergers viticoles». Comme ils ne donnent qu’une récolte médiocre, les «hutins» ont depuis été consignés dans les livres d’histoire. Avant la Révolution française qui a imposé le système métrique, chaque région avait son propre système de poids et de mesures. Dans le vignoble genevois, la mesure de base était la «bossette» (324 litres), divisée en «setiers» de 54 litres. À l’autre bout du spectre, la «picholette» (0,28 litre), utilisée dans les cafés jusqu’au milieu du XXe siècle et relancée par le domaine des Perrières avec une touche de modernité en 2005.
La gamme des cépages cultivés dans la région viticole genevoise, troisième plus grand canton viticole de Suisse, a radicalement changé au cours du dernier quart de siècle. Les rouges ont commencé à prédominer en 2003. Les variétés traditionnelles – chasselas et gamay – règnent toujours en maître malgré leur surface en constante diminution. D’une part, ils ont perdu du terrain au profit des cépages «internationaux» tels que le pinot noir, le chardonnay, le sauvignon blanc et le merlot. En revanche, les vignerons genevois ont beaucoup investi dans de nouveaux cépages créés en Suisse, comme le gamaret, le garanoir et, plus récemment, le divico. Enfin, certaines spécialités historiques comme l’altesse, la mondeuse et l’aligoté connaissent un regain de popularité.
​La région genevoise produit en moyenne 100 000 hectolitres de vin par ans dont 57% sont des rouges et 43% sont des blancs. Créé en 2004 dans le but de devenir le vin phare du canton, Esprit de Genève est un vin rouge d’assemblage qui n’est commercialisé qu’après des dégustations. Le cahier des charges stipule que le gamay doit fournir au moins 50% de la matière première, le gamaret et le garanoir représentant au moins 20% de l’assemblage. De plus, une partie de la vinification doit être réalisée en fûts de chêne.

Le canton de Genève possède 21 AOCs comme suit:

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