VALAIS / WALLIS IG/ AOC

Le Valais est probablement la plus ancienne région viticole suisse. Des fouilles archéologiques ont mis au jour des pépins de raisin datant de l’époque de l’Âge du Fer (800 à 500 ans avant JC). Cependant, il n’y a aucune preuve que le fruit a été utilisé pour faire du vin. L’abbaye Saint-Maurice, fondée en 515, cultive en continu quelques hectares de vignes depuis 1 500 ans. Cette longévité fait sans aucun doute de cette communauté monastique le plus ancien domaine viticole du monde. La vigne a toujours fait partie du paysage de cette vallée alpine restée indépendante jusqu’à la Révolution française.
Les vignobles spectaculaires et souvent en terrasses de la principale région viticole suisse s’étendent le long de la rive nord du Rhône. Au cœur des Alpes, cette vallée creusée par le retrait glaciaire il y a 20 000 ans, bénéficie d’un climat particulièrement sec et ensoleillé avec 2 500 heures d’ensoleillement par an et les précipitations se montent à 650 millimètres annuellement. Avec ses vents d’automne rudes et chauds connus localement sous le nom de foehn, ce microclimat favorise la maturation des variétés tardives, souvent endémiques de la région. Cela signifie également que la vigne peut être cultivée à des altitudes beaucoup plus élevées que dans d’autres régions du pays et le Valais ne laisse jamais indifférent.
Le Valais a la forme en U caractéristique des vallées glaciaires et comporte de nombreuses vallées latérales adjacentes. La majorité des vignobles du canton se concentre dans un tronçon quasi ininterrompu sur la rive droite du Rhône, de Salgesch à Martigny. La rive gauche est bien orientée et est très recherchée par ceux qui cherchent un abri de l’ensoleillement intense.
Beaucoup de soleil, peu de pluie et les vents fréquents qui assèchent le sol font du Valais une région semi-aride.

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ABBAYE SAINT-MAURICE. SOURCE: Par Paul Bissegger- https://commons.wikimedia.org/

Les sols sont très divers dus aux retraits des glaciers et aux dépôts alluvionnaires du Rhône et des torrents des Alpes. Les sols sont composés d’alluvions, de granite, de gravier, de calcaire, de schistes. Le vignoble le plus haut est à 1 100m d’altitude, le plus bas à 390 m. Les précipitations sont faibles 603 mm de pluie, réparties sur 82 jours, 2 093 h/an d’ensoleillement.
Il y a des milliers d’années, les Valaisans ont construit un réseau de plusieurs centaines de kilomètres de canaux d’irrigation, appelés bisses. Ils étaient utilisés pour transporter l’eau créée par la fonte des neiges vers les plaines. Aujourd’hui, 165 des 190 bisses sont encore utilisés en agriculture. Les murs de pierres assemblées sans ciment sont un autre vestige des temps anciens de la région du Valais. Construits à la main, inclinés, bombés, délabrés ou imposants, ces murs secs agissent comme des retenues pour le sol des terrasses et ils défient les intempéries grâce à l’expertise de ceux qui les ont construits. Ces structures sont emblématiques du paysage valaisan et offrent un refuge à des espèces allant du lézard vert à la huppe eurasienne. À mettre aussi au compte des anciens, les guérites sont des cabanes construites au milieu d’un vignoble et si certaines ne sont que de simples abris pour ranger les outils et l’équipement, beaucoup sont de véritables joyaux architecturaux, dont la plus ancienne a été construite il y a plusieurs siècles. Au cours des dix dernières années, nombre d’entre elles ont été restaurées et aménagées en espaces originaux d’oenotourisme.

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UNE GUÉRITE VALAISANNE.SOURCE: https://www.lescoteauxdusoleil.ch/

Le vin de Glaciers est une autre coutume historique valaisanne et une marque d’hospitalité envers les voyageurs. Ce vin oxydatif du Val d’Anniviers est élaboré selon les techniques espagnoles de la solera. Le vin, généralement un assemblage à base de marsanne blanche, est élevé pendant des dizaines d’années en fûts de mélèze et complété par du vin jeune pour compenser l’évaporation ou les soutirages.
Deux vallées parallèles ont joué un rôle essentiel pour le canton. À l’est, la source de la Vispa, le point culminant de la région viticole de Visperterminen se situe à plus de 1 000 mètres d’altitude. À l’ouest, le Val d’Entremont mène au col du Grand St Bernard.
La révolution de la qualité dans les années 1980 a été marquée par la résurgence des variétés autres que les chasselas (dit fendant en valais), pinot noir, gamay et silvaner (dit johannisberg). Certaines variétés ont connu une forte croissance, comme la petite arvine, la cornalin, la syrah, l’humagne rouge et la savagnin blanc (commercialisées sous les appellations Heida ou Païen). D’autres, comme
​l’ humagne blanche, l’ amigne et l’ermitage ont émergé, sans réellement devenir populaires. D’autres encore, comme muscat, ont néanmoins subi un déclin. Ces cépages spéciaux occupent désormais plus d’un tiers du vignoble et sont le nouveau visage du paysage valaisan.

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L’INCONTOURNABLE MARIE -THÉRÈSE CHAPPAZ, EMBLÈME DU VALAIS. SOURCE: https://swisswine.ch/fr

Même si le vignoble valaisan a été ravagé par le phylloxéra au début du XXe siècle, le puceron américain n’a pas réussi à gravir les pentes abruptes de la vallée de Viège.La magnifique région viticole de Visperterminen, avec son point culminant à plus de mille mètres d’altitude, a réussi à conserver des milliers de plants de Savagnin Blanc non greffés. Un trésor.
Avec une superficie de plus de 400 hectares, Chamoson possède plus grande région viticole du Valais. C’est également la deuxième plus grande commune viticole suisse après Satigny dans le canton de Genève. Il se situe dans le terroir idéal pour culture de la vigne: le cône alluvial de Chamon, qui abrite 90% des vignobles de la région. Cet éventail a été créé par plusieurs torrents alpins qui, au cours des milliers d’années, ont érodé les montagnes surplombant le village. Les débris rocheux transportés par l’eau, principalement du schiste argileux et du calcaire, se sont déposés sur l’éventail, offrant les conditions idéales pour les vignes. Ce type de sol n’est ni trop caillouteux ni trop sableux et présente une pente douce. Cela signifie qu’il n’est pas nécessaire de construire des murs en pierres sèches, qui, bien que beaux, sont très coûteux à réaliser.
La région viticole très fragmentée est divisée en 20 000 domaines qui ne couvrent parfois que quelques centaines de mètres carrés et se transmettent de génération en génération. Cette fragmentation a favorisé l’émergence de Provins, la grande coopérative suisse qui est le premier producteur de vins suisses. La région produit 450 000 hectolitres de vin avec les 31 variétés blanches et le 22 variétés rouges autorisées dans la région et les rouges représentent 64% de la production.

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FULLY. SOURCE: https://commons.wikimedia.org/

Le Valais constitue à lui seul un AOC  et une IG à part entière mais il existe 10 AOCs Grand Cru. comme suit:

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LES AOCs GRANDS CRUS DU DU VALAIS. SOURCE: https://swisswine.ch/fr

Bulk wine transport in Martigny, Vallais, Switzerland, 1941. Photo by Hans Peter Klauser (Swiss 1910-1989). Archive de l’histoire rurale. American Association of Wine Economists AAWE

Oskar Kokoschka (Austrian, naturalized British in 1947, 1886-1980) Vineyards near Sion, Valais (Switzerland). Musée d’art du Valais, Sion.American Association of Wine Economists AAWE.