VAUD AOC / IG
La première référence à la vigne dans le canton remonte à l’année 996. Un siècle plus tard, les coteaux escarpés et boisés de Lavaux sont défrichés par les moines cisterciens entre autres. Ces mêmes coteaux deviendront un site du Patrimoine Mondial en 2007. La prospérité de cette région, épargnée par les grands bouleversements historiques, lui a permis de développer une culture de la production viticole pour l’exportation, à une époque où la vigne était une culture de subsistance. En 1420, Marie, fille du duc de Bourgogne, s’enfuit à Saint-Prex pour échapper à la peste. En guise de remerciement, elle offre aux villageois des plants de vignes de Pinot Noir. Près de six siècles plus tard, une vingtaine de vignerons de Morges s’associent pour promouvoir cette sélection d’exception sous l’appellation Servagnin de Morges, une appellation du canton. Déjà réputés au Moyen Âge pour leur minutie et la qualité de leur travail, les vignerons vaudois finiront par exporter leur savoir-faire vers les cantons voisins mais aussi vers des terres beaucoup plus lointaines comme le Kentucky, l’Indiana et la Bessarabie, au bord de la mer Noire
Le canton de Vaud avec ses traditions séculaires et ses panoramas incroyables est divisé en six régions dont huit AOCs. Sur plus de 3 750 hectares, cette région, fortement influencée par les lacs voisins, regorge de délices œnologiques, historiques et culturels. Seule région viticole suisse à cultiver une majorité de cépages blancs, dans le canton on vénère les terroirs plutôt que les cépages.
Le vignoble est planté entre 375 et 700 mètres d’altitude. Les sols sont composés d’argile, de gravier, de gypse, de calcaire, de molasse et de sables. La température moyenne annuelle est de 10,9°C, il y a 1 872 heures/an d’ensoleillement, 1 181 mm de pluie repartie sur 122 jours. Le canton de Vaud est divisé en six régions, chacune avec des caractéristiques très spécifiques. Les vignobles élégants et les nombreux châteaux spectaculaires de La Côte, qui avec 2000 hectares est la plus grande des AOCs vaudoises, est située entre Genève et Lausanne.
À l’est de la capitale, sont situées les terrasses de Lavaux, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2007, et qui surplombent le lac Léman. Deux AOCs Grand cru fleurissent dans ce cadre préservé : le Dézaley et le Calamin. De Villeneuve à Montreux, le vignoble du Chablais forme un « océan » de vignes sur cette terre entre lac Léman et Alpes. Enfin, dans la partie nord du canton, les petites appellations de Bonvillars, Côtes de l’Orbe et Vully s’étendent le long des rives des lacs de Neuchâtel et de Morat. Originaire de la région du Léman, le Chasselas occupe aujourd’hui près des deux tiers du vignoble vaudois. Pour les rouges, les cépages traditionnels comme le pinot noir et le gamay côtoient le gamaret et le garanoir, créés par des scientifiques suisses à la fin du siècle dernier. Bien que toujours discret, le merlot est très prometteur dans toutes les appellations de la région. Il existe aussi un cépage idiosyncratique connu sous le nom de plant Robert, plant Robez ou plant Robaz, qui est une très ancienne sélection de gamay référencée au XIXe siècle par un ampélographe français.
En 1965, la dernière parcelle de cette spécialité de Lavaux fut menacée de destruction par la construction d’une autoroute. Quelques plants de vigne sauvés par une poignée de passionnés ont permis la reprise de la production (par la dizaine de producteurs) de ce vin rouge, dont le nom vient du vieux mot français «rober», signifiant voler ou voleur.
On connaît les Champenois pour être particulièrement tatillons quand il s’agit de protéger leur appellation et la plupart du temps, ils ont raison. Le village de Champagne, petite communauté de mille habitants du nord du canton de Vaud, a prospéré dans la paix et la tranquillité depuis sa création en 885 jusqu’au début du XXI° siècle. Quelques bouteilles de Chasselas portant sans prétention le nom de ce village viticole ont alors été portées à l’attention des contrôleurs des douanes françaises. Le litige qui s’ensuivra sera finalement tranché par les tribunaux européens qui se prononcèrent contre le village vaudois, dont les vins sont désormais commercialisés sous l’appellation Bonvillars AOC. Un des joyaux cachés de Lavaux, Calamin est la seule appellation, avec le prestigieux Dézaley, à disposer d’une AOC Grand cru. Le chasselas s’épanouit sur presque tout le domaine de seize hectares dans les sols lourds le long des rives du lac Léman. Créé par un glissement de terrain survenu il y a plus d’un millénaire, ce terroir au cœur de Lavaux tire son nom du verbe français caler, signifiant caler, et signifierait «le lieu où le sol a cessé de bouger».
Le vignoble vaudois compte 10 AOCs et produit environ 300 000 hectolitres par an dont 67% de vin blanc.
Armin Haab (Suisse 1919-1991) Terrasses de Lavaux (Suisse), années 1940. Fondation de photographie Suisse. Source: American Association of Wine Economists AAWE
Ukraine), début des années 1900. La Colonie de Chabag a été fondée par des vignerons suisses de Vevey (canton de Vaud) en 1822. Avec l’invasion de l’Armée rouge en 1944, la plupart des colons d’origine suisse ont quitté la colonie et sont retournés en Suisse ou se sont installés en Roumanie ou en Autriche. Aujourd’hui, Shabo héberge toujours le Shabo Wine Cultural Center (dans la rue Swiss). Source: AAWE