VALLE DE CASABLANCA SOUS-RÉGION DO / GI
Le rond vert identifie l’épicentre de la vallée de Casablanca.
L’APPELLATION
Cette vallée est pionnière en viticulture côtière et hyper-technologique. Presque à égale distance des villes de Santiago et de Valparaiso, elle est située de part et d’autre de la Route 68 qui relie les villes ci-dessus, à une latitude de 33o 3’ à environ 75 km au nord-ouest de la capitale Santiago.
Contrairement autres vallées du nord et du centre du Chili, Casablanca s’étend latitudinalement (transversalement) de la ville de « Mercedes » -au pied de la colline d’El Mauco-, à « El Quisco » par une bande intérieure d’environ 15 km par rapport au littoral. Son orientation est-ouest lui donne donc avec une ouverture directe sur l’océan. Elle s’étend 30 kilomètres de long et les vignobles se situent entre 200 mètres et 300 mètres d’altitude dans la Chaîne côtière.
HISTOIRE
Casablanca est en quelque sorte la synthèse de la révolution vinicole chilienne de la fin du XXe siècle. Les premiers vignobles furent plantés dès 1980, date du renouveau de la viticulture chilienne. L’extension du vignoble s’est faite autour de la ville de Casablanca.
En dix ans, elle est passée d’une zone de pâturage et de petites cultures maraîchères à une zone de développement agro-industriel florissante, avec un accent particulier sur la viticulture.
CLIMAT ET SOLS
Son climat est de type méditerranéen, doux avec des étés chauds et bénéficie d’une influence importante de l’océan Pacifique. L’océan, en plus de brises fraîches, apporte aussi une couverture nuageuse principalement le matin, ce qui réduit l’intensité lumineuse des rayons solaires. La brume matinale qui humidifie et rafraîchit les matinées pendant la majeure partie de l’année. Ses précipitations sont considérablement plus élevées que dans la vallée de l’Aconcagua et se concentrent entre mai et octobre, lorsque l’anticyclone du Pacifique se déplace vers le nord du pays.
Ses amplitudes thermiques sont modérées, ses températures sont à peine inférieures à 6-8°C ou dépassent 25-26°C. La température moyenne dans la journée est de 25 oC et de 14 oC la nuit. L’augmentation de la température est proportionnelle à l’éloignement de l’océan Pacifique favorisant les différences entre les vins et avec l’influence océanique, on obtient une maturation lente et concentrée des raisins. La température varie de 5 oC entre l’ouest, proche de l’océan et l’est à l’intérieur des terres.
La quantité des précipitations est d’environ 500 millimètres par an et tombe principalement en hiver. Les vignobles sont majoritairement irrigués.
Les sols sont très divers, allant des coteaux argileux et granitiques pauvres, aux sols sableux ou sablo-limoneux des plaines. Il existe également des sols graveleux avec un dépôt fluvial organique élevé permettant une augmentation de la fertilité dans les plaines qui se traduit par des vignes plus vigoureuses et un développement végétatif plus important.
CÉPAGES ET ENCÉPAGEMENT
La fraîcheur le matin et le soir et les températures plus élevées pendant les journées d’été créent des conditions idéales pour l’accumulation de sucre et une acidité vive en bouche. Cela a conduit à expérimenter de nouvelles variétés telles que le riesling et le gewurztraminer, avec d’excellents résultats.
Au début, Casablanca se caractérisait par ses vins blancs, en particulier pour son sauvignon blanc et son chardonnay. Mais aujourd’hui, on peut observer des vignobles prospères de pinot noir, cabernet franc et merlot. La syrah a aussi fait son apparition depuis quelques années et donne des résultats intéressants avec des caractéristiques septentrionales.
La région s’étire sur 5 800 hectares de vignes répartis en 140 vignobles et environ 25 exploitations. C’est une région de vin Premium et les domaines sont relativement importants pour pouvoir rentabiliser les coûts importants d’implantation.
La vallée de Casablanca ne possède pas de sous-région.
Les vignobles chiliens se retirent de la vallée de Casablanca
Le manque d’eau et le fléau des lapins entraînent un exode vers le sud
La vallée de Casablanca, l’une des régions viticoles les plus connues du Chili, est touchée par l’exode de nombreux vignobles. Les raisons en sont le manque d’eau, les vignobles trop nombreux et les lapins qui grignotent les raisins et les vignes. Les producteurs partent pour Leyda, Limarí et Colchagua, à moins qu’ils ne déménagent dans la Patagonie reculée.
Eugenio Ponce, directeur des exportations d’Undurraga, explique: « La sécheresse touche toutes les régions au nord de Santiago. Au cours des 30 prochaines années, les vignobles chiliens seront principalement situés dans le sud, et nous verrons beaucoup plus de vins provenant des régions méridionales ». Eduardo Jordán de Miguel Torres est d’accord avec cela: « Notre avenir est au sud. Le nord est trop risqué ». Philippe Rolet de Los Vascos, le domaine chilien des Domaines Barons de Lafite Rothschild, parle de « gros problèmes d’eau. C’est très sec. Ces deux dernières années, nous avons tout transféré de Casablanca à Colchagua ». Le CEO de Lapostolle, Charles de Bournet, regrette cette évolution car, comme ses collègues, il apprécie beaucoup la qualité des vins de Casablanca. Mais il estime que les coûts de production du vin dans la région sont désormais « choquants ». De plus, l’invasion de lapins serait devenue incontrôlable. « D’abord, ils mangent les raisins, puis ils passent sur les troncs des vignes parce qu’il y fait si chaud et si sec et qu’ils ne trouvent rien d’autre ».
Marcelo Garcia de Terra Noble, qui souhaite rester à Casablanca, estime en revanche qu’ »il est facile de vendre et de déménager; il est beaucoup plus difficile de rester dans la région et d’y investir pour la préserver pour les générations futures ». Il a déjà assisté à une évolution comparable: « Il y a quelques années, tout le monde était à Limarí, puis ils sont partis au bout de six ou sept ans sans approvisionnement optimal en eau. Maintenant, il se passe la même chose à Casablanca. Si le gouvernement ne limite pas le nombre d’hectares qui peuvent être plantés dans une région donnée, les viticulteurs auront les mêmes problèmes partout », dit-il. « Il s’agit de réguler la surface cultivée ».
(source: drinksbusiness)