ÑUBLE ( VALLE DEL ITATA) SOUS-RÉGION DO /IG
NB: La vallée d’Itata a été renommée ÑUBLE, cependant cette réorganisation ne provient pas des autorités viticoles, c’est une réorganisation administrative décidée au niveau gouvernemental.
L’APPELLATION
La région se caractérise par une viticulture traditionnelle et ancienne qui s’effectue dans les vallées des montagnes de la chaîne côtière où se mélangent des paysages de douces collines avec des vignes parmi les bosquets et les forêts de pins de l’industrie forestière.
L’Itata s’étend sur environ 100 km entre les villes de San Carlos au nord et de Bulnes au sud, dans la province de Ñuble.
les vignobles plantés sur le versant oriental de la chaîne côtière sont en mesure de produire des raisins de haute qualité. Il est encore possible de trouver des souches dont l’âge oscille entre 200 et 250 ans, peut-être parmi les plus anciennes actuellement en production dans le monde.
HISTOIRE
La vallée d’Itata (aujourd’hui renommée Nūble pour des raisons administratives) a longtemps été l’épicentre de la viticulture du Chili et elle s’est articulée autour du port de Concepción. En fait, le vin de Concepción provenait de vignobles qui se trouvaient à l’intérieur des terres à Rere, Quillón, Cerro Negro, Lonquén, Guariligüe, Mangarral, Lomas de Portezuelo.Les vins étaient o-commercialisé à travers les différents ports et criques de la région, vers des villes comme Valparaiso, Santiago et Coquimbo, mais c’estl a localité de Concepción qui donna son nom au vin de la région. Certaines des anciennes zones viticoles sont aujourd’hui des Indications Géographiques dans la nouvelle classification des vins chiliens (Quillón GI, Portezuelo GI).
Les Jésuites ont été le moteur du dévotement de la viticulture dans cette région en particulier à l’hacienda Cucha-Cucha, à Itata.
Dans le reste du territoire de Ñuble, la production relevait de la responsabilité de petits propriétaires « récoltants » de blé et les raisins. Avec l’expulsion des Jésuites à partir de 1775, les vignes furent vendues aux enchères
Le principal cépage cultivé était le país et en 1861, 2 340 130 litres étaient produits à Chillán tandis que Rere dépasse les 3 800 000 litres.
La viticulture et le vin connurent une importante transformation au 19e siècle avec l’arrivée de la technologie et de la connaissance françaises.
Le processus commence avec Silvestre Ochagavía (1855) dans ses vignobles de Santiago ; Luis Cousiño dans le vignoble Macul (1864) ; Undurraga (1888) ; Melchor Concha et Toro; Domingo Fernández Concha, à Santa Rita ; Luis Pereira à Santa Carolina ; et Rafael Errázuriz Urmeneta dans son vignoble de Panquehue, dans la vallée de l’Aconcagua, avec 700 hectares de nouvelles vignes. Les cépages français conquièrent le Chili.
Silvestre Ochagavía Errázuriz. De Biblioteca del Congreso Nacional de Chile – Dominio público, https://commons.wikimedia.org/
Mais l’innovation semble s’être arrêtée à la vallée de Maule sans jamais atteindre réellement la vallée d’Itata (Nūble).
Alors qu’en 1913, il y avait 20 mille hectares de vignoble Vitis vinifera français, 50 000 hectares étaient constitués de variétés vinifères « campagnardes », apportées par les Espagnols à l’époque coloniale, plantées comme des arbres fruitiers à même le sol ou « en gobelet ».
Avec la révolution viticole basée sur la technologie française, la production des régions au nord de la vallée d’Itata était aux mains de grands propriétaires terriens mais à Itata, la culture du raisin était l’apanage des petits propriétaires dont les moyens pour investir étaient limités.
En 1903, le pays produisait 275 millions de litres, contre 110 millions de litres en 1883. La production d’Itata représentait environ 8 % du total. Le vin était principalement consommé dans le pays et en 1930 la consommation était de 70 litres par habitant. Un problème de santé publique dû à la surconsommation de vin et de distillats de moûts de raisins s’installa dans le pays.
La promulgation de la loi sur l’alcool en 1929 eut un impact profond sur les petits « vignerons ». En doublant les taxes sur le vin, le gouvernement entendait ainsi stopper la montée de l’alcoolisme dans le pays. La mesure a eu une conséquence immédiate, la fermeture des distilleries de Chillán, Coelemu, Lontué, San Javier, Tomé et Concepción.
Lors du recensement de 1997, il y a 10 569 hectares de vignes sur les routes de San Nicolás, Trehuaco, Portezuelo, Coelemu, Ranquil et Quillón, principalement des sols propices à la viticulture, avec des vignes de « País » et « Aleja Mondríatel », les cépages les plus traditionnels, datant de l’époque coloniale. Dans la province de Ñuble, la superficie des vignobles de cabernet sauvignon, merlot, chardonnay, syrah, carménère, malbec et sauvignon blanc, atteint environ 1 340 hectares.
la taille des exploitations est en moyenne de 2 hectares.
Vielle vigne de País d’Itata. Source: mon identifiée
Le « Vino del Itata » d’aujourd’hui comme le vin «Secano Interior» de l’époque hispanique, comprend les communes de Chillán, Quillón, Portezuelo et Coelemu qui sont toutes des indications Géographiques. Il s’agit de l’espace géographique entre les rivières Itata et Ñuble qui entrent dans leur cours inférieur. C’est précisément cet arrière-pays qui produisait le meilleur « vin de Concepción ». L’attribution d’Indications géographiques pour Itata, Secano Interior, Chillán, Quillón, Portezuelo et Coelemu (Décret-loi n° 464) a été une condition nécessaire pour pouvoir exporter vers les États-Unis et l’Union Européenne. Depuis 1997, la superficie des vignes destinées à produire des vins fins a commencé à augmenter, avec le développement et la promotion de la production, grâce à la recherche de caves de vinification dotées d’une technologie de pointe. On trouve le vignoble Esteban Canata (229 hectares) ; Vignoble Valle del Itata (226 hectares) ; Fernando Giner (150 hectares) ; Ivan Cáceres (30 hectares) ; Jorge Chandía e Hijos Ltda (51 hectares) ; Association des Vignerons de Coelemu (80 hectares) ; Société Suisse (80 hectares) ; et Errázuriz y Asociados (130 hectares). Avec d’autres propriétaires, ils totalisent 1 340 hectares d’investissement et d’innovation dans la viticulture de Ñuble, dans la vallée d’Itata, producteur historique du « célèbre vin Concepción ».
CLIMAT ET SOLS
Les vignobles sont situés entre 20 mètres et 350 mètres d’altitude. Les sols sont hétérogènes, granitiques sur les collines côtières devenant plus alluvionnaire dans l’intérieur de la région avec des cailloux et du sable et des couches de terra rossa dans certaines parties.
La région est particulièrement exposée aux influences des chaînes côtières qui s’effacent vers la région de Concepción et les conditions météorologiques sont celles du littoral, entraînant de fortes précipitations.
La vallée a des amplitudes thermiques moyennes entre le jour et la nuit de 13 oC, mais les amplitudes peuvent aller jusqu’à 20 oC. La température moyenne en été est de 26 oC. Itata est très chaud et sec pendant la journée, avec des indices qui dépassent largement les 30°C à l’ombre en décembre, janvier, février et même en mars, tandis que la nuit la température descend en dessous de 10°C (50 °F).
Les précipitations sont plus abondantes que dans le nord du pays (872-1 120 mm par an).
L’influence du littoral est présente dans certaines zones. L’influence marine est apportée par la faible hauteur du massif côtier, permet une luminosité plus faible et une humidité plus élevée dans presque toute la zone de la vallée, ce qui favorise la lente maturation des raisins et la concentration des arômes.
CÉPAGES ET ENCÉPAGEMENT
Les principaux cépages sont le muscat d’Alexandrie, le país, le cinsault, le cabernet sauvignon et le corinto (chasselas). Le muscat d’Alexandrie et le país représentent 70% de l’encépagement.
Aujourd’hui, une prise de conscience sur l’importance du patrimoine génétique viticole de la région est en cours. On recherche à augmenter la productivité des variétés méditerranéennes comme le cinsault et le carignan. D’un autre côté, les viticulteurs de variété traditionnelles comme le país essaient d’améliorer la qualité des vins de ce cépage en réduisant les rendements pour améliorer l’intensité colorante et aromatique des vins.
Aujourd’hui, on recense 10 200 hectares de vigne.
Elle s Elle est divisée en quatre AIRES viticoles distinctes DO / IG : CHILLÁN, QUILLÓN, PORTEZUELO, COELEMU.
Signs of new life in Itata after devastating fires and floods
15 SEPTEMBER 2023By Sarah Neish
Following the wildfires that spread through Chile’s Itata region in February, there are “miraculous” signs of hope in the vineyards, db can exclusively reveal.
In February this year, one of Chile’s oldest wine producing regions was left reeling after fires ripped through Itata’s vineyards.
More than 3,000 people were evacuated from their homes and many Itata growers, known for their modest-sized plantings of around one hectare each, but boasting precious old bush vines aged more than 150 years, had vineyards completely wiped out. In total, an estimated 150,00 ha were impacted.
Speaking exclusively to the drinks business at an event in London yesterday, Alejandro Galaz, winemaker at Ventisquero, said there have been promising signs of life in the region during the last month.
“Someone sent me a photo of blackened, burned plants but with little green shoots sprouting through,” he said.
Galaz estimates that around 30% of Itata’s vines were destroyed in the fires, and more still were damaged when rains flooded the region in June.
Ventisquero has been buying grapes from Itata for around 12 years, paying a premium for its exceptional berries, which are drawing producers from every corner of Chile.
“When we first arrived in Itata we offered to pay growers double the price they had been receiving for their grapes,” Galaz told db. “Then we offered to pay them three times that amount if they stayed with us for another year. The year after that, we were paying four times more than the original price for one kilo of grapes.”
Ventisquero uses the grapes it buys from Itata growers to produce a cold-fermented Pais/Moscatel blend and a Cinsault.
“We call Itata the Jurassic Park of Chile because of all the different kinds of stones in the soils,” Galaz said.
He explained that while the wildfires narrowly missed the vineyard belonging to the Itata grower he buys from, smoke taint remains an issue in the region.
“Half of the grower’s grapes came to us, and half remained in Itata for the grower to make his own wine. When wines are fermenting they are very sensitive to what’s happening in the air outside and unfortunately the grapes that remained in Itata were affected by smoke taint. The ones that came to us were OK.”
Galaz was in London to show the latest experimental wines from Ventisquero, which has been making expressions born from extreme climates and terroirs such as the Atacama desert, where temperatures frequently climb to 44 degrees, and Patagonia, where vines are battered by fierce winds.
Among the wines tasted were the first vintage of two different expressions from the producer’s ‘Chile Chico’ vineyard in Patagonia; a Sauvignon Blanc and a Chardonnay. Chile Chico is the most southerly vineyard in the world, located around 180km further south than its nearest neighbour.