
LA GOMERA DO



L’APPELLATION
L’appellation La Gomera DO est réservée au vin, au vin de liqueur, au vin mousseux et au vin de raisins surmûris élaborés dans l’appellation qui se situe sur l’île de la Gomera dans l’archipel des Canaries.
RÉSUMÉ
La Denominación de Origen (D0) La Gomera, obtenue en 2003 est la seconde par sa taille de l’archipel des Canaries. Elle s’étend sur 121 hectares (299 acres) de vignes entre 50 et 1 450 mètres (175 et 4 767 pi) d’altitude qui produisent 600 hectolitres(15 850 US gallons) de vin (2015).
La majorité des vignobles sont situés dans la partie nord et nord-est de l’île sur des terroirs appelés medianas altas et medianas bajas et le sommet rocheux, Garajonay, s’élève à 1483 mètres. Il est entouré de forêts luxuriantes de lauriers ce qui a amené l’Unesco à classer la région au Patrimoine Mondial de l’Humanité.


RÉSUMÉ
La viticulture semble avoir été introduite dès le XIVe siècle à l’arrivée des premiers navigateurs européens et elle a cohabité pendant longtemps avec la culture de la canne à sucre avant que celle-ci ne périclite.
Les vignobles d’aujourd’hui alternent avec des bananeraies et des arbres fruitiers. Le caractère rugueux et escarpé du relief a conduit les viticulteurs, aujourd’hui au nombre d’environ 150, à planter les ceps en terrasses et à construire des murets pour les protéger des vents qui balaient l’île régulièrement. Un paysage de carte postale offert aux touristes !

Les températures maxima sont de 33°C (91,4 oF) en été et de 18°C (64,4 oF) en hiver. Par an, l’ensoleillement est de 2 800 heures, et la quantité des précipitations est faible avec 290 mm (11,4 po).
La DO produit majoritairement des blancs avec des cépages autochtones en particulier le forastera blanca dont les analyses génétiques ont révélé qu’il était unique dans le paysage viticole mondial. Il produit des vins très distinctifs de belle facture.
HISTOIRE
En 1573, les Cortès de Madrid présentent à Philippe II un rapport sur l’abandon de la canne à sucre et l’état florissant du commerce du vin aux îles Canaries. C’est à cette époque qu’apparaît une demande importante pour le vin canarien, dont le commerce devient la principale source de revenus de l’archipel pendant près de trois siècles.
Navigateurs, pirates et corsaires, dont certains attaquent les ports insulaires dans le seul but d’obtenir leurs vins, proclament l’excellence de leurs Malvasías dans le monde entier.
Ces nouveaux vins sont nés pour concurrencer les vins de Madère tant appréciés des Anglais et des Nord-Américains. Au milieu du 18e siècle, les marchands ont relancé les exportations non seulement vers Londres, mais cette fois de manière plus globale en les dirigeant vers toute l’Europe, l’Amérique du Nord et le reste du monde qui n’était pas encore complètement découvert.
Cette nouvelle deuxième vague de production de vin était basée sur les vins blancs appréciés pour leur qualité, leur durabilité et même leurs propriétés médicinales. Cela a permis à la marine britannique de transporter des milliers de « pipes » pendant deux décennies. L’armée anglaise l’a également fait du commerce lors de ses campagnes en Inde ainsi qu’avec l’armée nord-américaine lors de la guerre d’indépendance.
Les vins sont passés d’un produit exclusivement consommé par certaines élites fortunées à des vins de simples marins et soldats, rendant leur consommation plus démocratique et les vins en ont été des précurseurs de cette nouvelle forme de consommation.
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, ces contrats avec le gouvernement de Sa Majesté britannique ont permis à d’éminents marins et explorateurs tels que James Cook, William Bligh, George Vancouver et même la Première Flotte lors de son voyage fondateur en Australie de commercer régulièrement.
Il convient de souligner les célèbres vins qui revenaient sur l’île (vin de retour) de cette époque, qui avaient voyagé d’abord en Amérique puis revenaient et, une fois « secoués » par les océans étaient meilleurs et vieillissaient plus rapidement. Ils étaient vendus sur les marchés européens où ils étaient très appréciés.
Comme trace du passé splendide de l’époque et reflet de la richesse du 19e et 18e siècles, le commerce du vin avec l’Amérique et l’Europe a apporté à l’île de Tenerife, des meubles de luxe et des édifices civils et religieux construits dans ces régions qui ont survécu jusqu’à aujourd’hui. On trouve ainsi d’innombrables citations littéraires d’auteurs importants de l’époque qui chantaient les louanges de la Malvoisie canarienne. La Malvasía de Tenerife était considérée comme l’une des meilleures, sinon la meilleure du monde, en témoigne le poète officiel de la cour d’Angleterre, William Shakespeare, qui recevait chaque année, dans le cadre de son salaire, un baril de cette Tenerife. Shakespeare fait l’éloge à plusieurs reprises de la Malvoisie et devient non seulement son maitre incontesté, mais aussi son plus grand propagandiste. Ses personnages du « Roi Henri IV », de « La Douzième Nuit ou Comme tu voudras » ou « Les Joyeuses Commères de Windsor » savourent les « …Canaries, un vin merveilleusement pénétrant qui parfume le sang ».
Et il devait y avoir quelque chose dans ce vin qui exaltait l’inspiration et satisfaisait les muses littéraires. De nombreux autres auteurs attestent également de leurs préférences pour ce vin à travers leurs œuvres, comme Walter Scott, Alksander I. Kuprin, Percy Bysshe Shelley, John Keats, Carlo Goldoni, Luis de Góngora, Maine Red et Joshep Spillman.
Comme rien n’est éternel, même la Malvoisie a subi un déclin qui l’a fait succomber, même s’il n’a jamais disparu. Pour cette raison, un nouveau vin de l’île de Tenerife a été proposé, différent du doux Malvasía et qui est devenu connu sous le nom de « Vidueño » ou « Vidonia » dans la terminologie anglo-saxonne ou simplement sous le nom de Tenerife Wine.
Àcette époque, l’île de Tenerife ne vivait que pour l’exportation du vin. Des visiteurs aussi illustres que le naturaliste allemand Alexander Von Humbolt ont été impressionnés par la majesté du vignoble de Tenerife lors de son bref séjour sur l’île en 1799. Son livre « Voyage aux îles Canaries écrit : « …en descendant dans la vallée de Tacoronte, vous entrez dans ce délicieux pays dont les voyageurs du monde entier ont parlé avec enthousiasme ». Des régions de Tegueste et Tacoronte à la Villa de San Juan de la Rambla, on célèbre son excellent vin Malvasía. La côte est cultivée comme un jardin. Les collines sont cultivées avec des vignes qui étendent leurs pousses sur de très hautes terrasses.
Mais la présence historique des vins de l’Île ne s’arrête pas là. Le 25 juillet 1797, l’escadre anglaise, sous le commandement de l’amiral Sir Horatio Nelson, a tenté de saccager la ville de Santa Cruz de Tenerife. Après un combat épique et acharné, elle abandonna sa tentative. Une fois la paix signée entre hommes d’honneur britanniques et espagnols, un échange de cadeaux a eu lieu entre l’amiral Nelson et le général Gutiérrez, défenseur de la place (fromage et bière de la part de l’amiral Nelson et Malvasía de Tenerife de la part du général Gutiérrez).
L’attaque de Nelson n’a été qu’un jalon, malheureux bien sûr, mais jusqu’au XIXe siècle, les vins de Tenerife ont continué à progresser et à évoluer, mais c’est une histoire qui continue aujourd’hui mais avec moins d’intensité.
CLIMAT ET SOLS
L’île de La Gomera est située dans l’archipel des Canaries, dans une position centrale entre les îles de Tenerife, La Palma et El Hierro. Il a une superficie de 369 km2 (142 mi2), une altitude maximale de 1 487 mètres (4 879 pi) et un périmètre de 118 kilomètres (73,3 mi). Le rapport altitude/superficie maximale est supérieur à 4, étant parmi les valeurs les plus élevées au monde.
La physiographie de l’île de La Gomera est le résultat d’une ancienne construction volcanique, mais aucune éruption n’a été enregistrée depuis le Pliocène et le volcan a subi une intense érosion hydrique et marine qui a démantelé la périphérie et s’est déplacé de manière incisive vers le centre. Ce processus a modelé le relief qui a conservé, comme vestiges caractéristiques, un plateau central à environ 1 000 mètres (3 280 pi) d’altitude moyenne et un relief exceptionnellement accidenté, organisé en ravins profonds.
On ne peut pas considérer qu’un seul type de climat pour l’île de La Gomera, mais plutôt différents microclimats en fonction de la circulation des alizés, de la présence du courant marin des Îles Canaries, la topographie de l’île et l’influence du continent africain.
Le système montagneux de l’île définit les trois principales zones climatiques de La Gomera :
1. Une zone septentrionale, avec des altitudes inférieures à 900 mètres (2 953 pi) a, sous l’influence des alizés.
2. Une zone centrale, avec des altitudes supérieures à 900 mètres (plus de 2 953 pi), où l’humidité de condensation joue un rôle clé.
3. Une zone sous le vent, avec une orientation ouest-sud-est et avec des altitudes inférieures à 900 mètres (moins de 2 953 pi) d’altitude, ce qui coïncide avec une région sèche à forte évapotranspiration.
L’oscillation thermique entre le mois le plus froid et le plus chaud de l’année est inférieure à dix degrés Celsius (18 oF), avec des températures moyennes nasses et élevées de 17 ºC et 25 ºC (62,7 et 77 oF) respectivement.
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Les précipitations annuelles moyennes à La Gomera sont de 370 mm (14,6 po). La corrélation entre les précipitations et l’altitude varie entre 30 et 60 mm (1,2 et 2,4 po) pour 100 mètres de dénivelé. Quant aux précipitations horizontales causées par les alizés, les zones qui interceptent la plus grande quantité d’eau sont les masses d’arbres situées dans les divisions topographiques et les précipitations horizontales peuvent dépasser 400 mm (15,7 po).
La Gomera présente des caractéristiques édaphologiques différentes du reste des îles Canaries. La raison fondamentale pour cela est due à l’absence d’apports de matériaux volcaniques au cours des deux derniers millions d’années. Du point de vue édaphologique, sur l’île de La Gomera, on peut distinguer :
a. Sols d’évolution récente (andosols et sols bruns)
b. Sols anciens (sols ferralitiques, de nuance rouge et vertisols)
Les sols des zones situées à plus de 700 mètres (2 297 pi) d’altitude présentent des altérations ferralitiques sur des matériaux anciens. Ces altérations peuvent être rajeunies avec des matériaux plus récents formant des andosols désaturés qui évoluent vers des sols bruns à mesure que l’altitude diminue. Ainsi, de 700 à 400 mètres (2 297 et 1 312 pi), on trouve des sols bruns avec des altérations fersialitiques très développées. En dessous de 400 mètres (1 312 pi), dans un climat semi-aride, et dans une situation topographique de pied de pente, se forment des vertisols.
DÉLIMITATION DE L’APPELLATION
La zone de production, de stockage, de vieillissement et de mise en bouteille du vin comprend toute l’île de La Gomera, composée de six municipalités : Agulo, Alajeró, Hermigua, San Sebastián, Vallahermoso et Valle Gran Rey.
CÉPAGE PRINCIPAL
Forastera blanc
AUTRES CÉPAGES
Les autres cépages blancs sont : albillo, bermejuela, doradilla, gual (bual), malvasia volcánica, malvasia aromántica, moscatel de Alejandría, sabro, verdello, vijariego, breval, listán blanco, pedro-ximénez, bastardo blanco et torrontés.
Pour les cépages rouges, on trouve : castellana negra, listán negro, malvasía rosada, negramoll, listán prieto, tintilla, bastardo tinto, cabernet sauvignon, pinot noir, ruby cabernet, syrah, tempranillo, vijariego negro, merlot et moscatel negro.
RENDEMENTS
Les rendements maximums ont été fixés 12 tonnes par hectare OU 89 hectos/ha
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES

– Les doivent être raisins d’un titre alcoométrique naturel minimum de 11 % vol., variétés destinées au vin blanc, 12 % vol., variétés destinées au vin rouge, 13 % vol., variétés destinées aux vins naturellement doux.
– Rendement ne dépassant pas 74 litres de moût par kilogramme de raisin
– Les systèmes de culture et les pratiques culturales seront les traditionnels de l’île qui tendent à préserver la qualité du vin, autorisant les systèmes soutenus ; ainsi, les systèmes d’entraînement et de conduite autorisés sont : « Rastrera » , vigne traditionnelle, treillis et gobelet. La densité de plantation maximale sera de 4 000 pieds à l’hectare.
La limite maximale de bourgeons par hectare est de 64 000.
-L’irrigation est autorisée dans les plantations nouvelles ou de substitution, qui peuvent être arrosées toute l’année pendant les trois premières années. Dans les plantations de plus de trois ans, il sera possible d’arroser toute l’année sauf dans la période entre la véraison et la récolte.
Dernière modification du cahier des charges: 30/06/2014

