ORLÉANS AOP

Source: Vins du Val de Loir

L’APPELLATION

L’appellation est réservée aux vins tranquilles blancs, rouges et rosés élaborés sur le territoire de certaines communes du département du Loiret  dans la vallée de la Loire.

HISTOIRE

Fondée vers 510 par Saint-Mesmin sur un domaine donné par Clovis, l’abbaye de Micy se signale dès cette époque par l’abondance et la qualité du vin qu’on y récoltait. La viticulture se développe rapidement au VIe siècle dans la région, et Grégoire de Tours indique que des marchands de vins en quête de gros approvisionnements se rendent à Orléans pour leur commerce.

Dès le moyen-âge, la réputation des vins d’Orléans est établie ainsi que la nécessité de bien conduire les vignes. Dès le XIII° siècle, le poète Henri d’Andeli loue les vins d’Orléans provenant de vignes sans engrais de fumier : « vins d’Orliens qui nessent sans gresse de fiens ». Les vins d’Orléans sont connus à l’étranger et Jean d’Angleterre (dit Jean sans Terre) en achète notamment en 1206 et 1215.
Les vins de l’Orléanais sont également régulièrement consommés à la cour de France dont le domaine royal se borne pendant longtemps à l’Orléanais et à l’Ile- de-France. A la Renaissance, le séjour des rois dans les châteaux de la Loire perpétue la renommée des vins de cette région.
En 1577, le Parlement de Paris promulgue un édit interdisant aux Parisiens l’achat de vins produits à moins de vingt lieues (88 km) de la capitale. Pour répondre à la demande croissante, en particulier en vins rouges, la production s’intensifie rapidement autour d’Orléans : un vignoble de quantité se substitue alors au vignoble traditionnel de qualité avec notamment l’introduction de cépages gros producteurs. C’est ce que dénonce en 1605 Simon Rouzeau dans L’Hercule guespin, ou l’hymne du vin d’Orléans : accusant « la main qui brouillonne », le « trompeur vestandier, en cinq ou six tonneaux un tonneau divisant […] qui fait de l’Auvernat [pinot noir N] seulement en peinture » :
« Otez ces Teinturiers, ne leur donnez l’entrée,
Renvoyez les la bas en leur noire contrée. […]
Que dedans peu de temps on verra ruinée
La gloire d’Orléans en sa bonne vinée. »
La réputation des vins de l’orléanais s’effondre effectivement aux XVIIe et XVIIIe siècles et le vignoble devient producteur de vins ordinaires approvisionnant la capitale. Seule la viticulture bourgeoise reste attachée à la conservation des cépages et traditions de qualité, pour sa propre consommation.
Le pinot noir N, localement nommé « auvernat », a longtemps constitué, avec le chardonnay, la base de l’encépagement local réservé à la production les vins de qualité,
La proportion du cépage pinot noir N a fluctué avec le temps, entre autres au profit du meunier N (localement appelé gris meunier), qui est une mutation cotonneuse du pinot noir et qui présente des caractéristiques intéressantes (production moyenne mais régulière et débourrement tardif permettant d’éviter les gelées printanières). La statistique de 1803 précise que « l’auvernat est le plant de vigne qui donne le meilleur vin d’Orléans ; mais il est le moins fécond », et dans le troisième quart du XIXe siècle, J. Guyot mentionne bien : « l’auvernat franc (pineau noir de Bourgogne), qui était autrefois l’honneur de l’Orléanais et qui n’existe plus ; l’auvernat gris ou meunier, qui domine absolument les cépages noirs de l’Orléanais ».
L’importance passée du vignoble orléanais est sans commune mesure avec son étendue actuelle. Plusieurs textes anciens font état de la quasi-monoculture de la vigne dès le XIeme siècle entre Châteauneuf-sur-Loire et Beaugency. Roger Dion considère qu’aux XVeme et XVIeme siècles, le vignoble orléanais était comparable en puissance et richesse au vignoble bordelais d’aujourd’hui. Dans un ouvrage statistique de 1803 il est évoqué comme « peut-être le plus grand vignoble de France », avec environ 32 000 ha, et vers 1868, Guyot mentionne encore 22 000 ha de vignes dans l’Orléanais.

Après le développement du chemin de fer, qui ouvre la porte à la concurrence des vins méridionaux pour l’approvisionnement de Paris, le phylloxéra porte au vignoble orléanais un coup presque fatal. Cependant, à partir de 1933, des viticulteurs se réunissent pour assurer en commun la vinification et la mise en marché de leurs vins et s’organisent pour faire vivre un vignoble dont la notoriété ancienne est très forte.

Les vins de l’orléanais sont reconnus en 1951 en appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure « Vins de l’Orléanais », puis en appellation d’origine contrôlée en 2006.
En 2008, le vignoble approche les 80 ha exploités par une vingtaine de viticulteurs. La production est d’environ 2200 hl. Les vins rouges dominent toujours la production, avec un peu plus de 40% du volume, suivis par les blancs (35%) et les rosés.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique de ce vignoble, la plus septentrionale de la vallée de la Loire, est située de part et d’autre de la Loire, entre la plaine de Beauce et la forêt de Sologne. Elle s’étend sur 13 communes dans un paysage au relief peu marqué sur quelques 35 km, en amont et en aval de la ville d’Orléans. Le vignoble est essentiellement implanté en aval d’Orléans sur les terrasses anciennes sablo- graveleuses en rive sud de la Loire et occupe également en rive nord les rebords du plateau calcaire de la Beauce.
Les parcelles précisément délimitées pour la production des raisins se concentrent sur les terrains à dominante texturale sableuse, très filtrants, développés dans les alluvions anciennes de la Loire et les sols argilo-calcaires des « formations de Beauce » de l’Aquitanien.
Le climat, de type océanique dégradé aux influences continentales, présente à titre de comparaison une température moyenne annuelle inférieure de l’ordre de 0,7°C à celle des vignobles méridionaux du Val de Loire avec une durée d’ensoleillement annuel identique.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins sont assurées sur le territoire des communes suivantes du département du Loiret : Baule, Beaugency, Chécy, Cléry-Saint-André, Mardié, Mareau-aux-Prés, Meung-sur-Loire, Mézières- lez-Cléry, Olivet, Orléans, Saint-Ay, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, Saint-Jean-de- Braye.

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification et l’élaboration des vins est constituée par le territoire des communes suivantes du département du Loiret : Ardon, Bou, Chaingy, Combleux, Dry, Huisseau-sur- Mauve, Jouy-le-Potier, Lailly-en-Val, Messas, Semoy, Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, Tavers, Villorceau.

CÉPAGES PRINCIPAUX

Chardonnay B, pinot noir N, pinot gris G, meunier N

Proportions: Pas de disposition particulière.

RENDEMENTS MAXIMAUX


Le rendement butoir est fixé à 60 hectolitres par hectare pour les vins blancs et 55 hectolitres par hectare pour les vins rouges et rosés.

VINS ET CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 5000 pieds à l’hectare, avec un écartement entre les rangs de 2 mètres maximum. L’écartement entre les pieds sur un même rang ne peut pas être inférieur à 1 mètre.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 5000 pieds à l’hectare, avec un écartement entre les rangs de 2 mètres maximum. L’écartement entre les pieds sur un même rang ne peut pas être inférieur à 1 mètre.

Les vignes sont taillées, avec un maximum de 11 yeux francs par pied, selon les techniques suivantes :
– une taille courte à coursons (en éventail ou en cordon de Royat) chaque courson ne devant pas porter plus de 3 yeux francs ;
– une taille longue en Guyot simple sur laquelle le long bois ne doit pas porter plus de 8 yeux francs ;

– une taille courte en Guyot double avec 2 taquets à 4 yeux francs maximum

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

Pour l’élaboration des vins rosés l’utilisation de charbons à usage œnologique, seuls ou en mélange dans des préparations, est interdite.
Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 12,5 %.

Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire ( UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

Dernière modification du cahier des charges : 09 décembre 2011