VIGNOBLES DE SAINT-ÉMILION

PRÉSENTATION DE LA RÉGION VITICOLE

Le vignoble de Saint-Émilion se caractérise par une mosaïque de parcelles qui s’étirent sur une superficie de 5 400 hectares qui produisent une moyenne de 50 000 hectolitres de vin. Le morcellement remonte aux structures foncières et économiques qui avaient cours à la fin du Moyen-Âge. Les quatre appellations Lussac Saint-Emilion, Puisseguin Saint-Emilion, Saint-Emilion et Saint-Emilion Grand Cru représentent près de 970 viticulteurs déclarants. Ainsi l’expression de « colline aux mille châteaux » qui définit poétiquement le vignoble prend ici toute sa dimension.

HISTOIRE

L’histoire de la viticulture commence en 56 A.V. J.C avec le défrichement de la forêt de Cumbis pour planter les premières vignes. On greffe alors les cépages utilisés autour de Massilia (Marseille) sur des pieds de vigne locaux, le vitis biturica. Pour preuve, des vestiges de villas ont été mises au jour, ou des serpettes servant à la taille ou aux vendanges, des installations de fouloirs et cuves ont été retrouvées. La production des premières amphores à vin date de cette époque. En 97 après J.-C l’empereur romain Domitius décrète que la meilleure façon d’assurer le succès des vins d’Italie est d’éliminer la concurrence des colonies. De nombreuses vignes sont alors arrachées. Cet acte bloque complètement toute expansion du vignoble et ce, jusqu’à la fin du IIIème siècle où l’édit sera levé par Probus. Quand au Vème siècle, l’Empire romain s’effondre, la survie et la diffusion de la viticulture sont assumées par l‘Église pour qui le vin est un élément central du culte.

Avec l’arrivée des bénédictins au XIe siècle, la viticulture connaît un second souffle et en 1199, la confrérie de la Jurade de Saint-Émilion est créée (elle sera relancée en 1948 après sa dissolution pendant la Révolution française). Au XVIIIe siècle une grande partie du vignoble passe dans les mains de nouveaux propriétaires qui apportent avec eux de nouvelles méthodes de cultures et de vinification. La première coopérative, l’Union des Producteurs est créée en 1931 et l’AOC Saint-Émilion naît en 1936. En 1954, quatre appellations sont créées : Saint-Emilion, Saint-Émilion Grand Cru, Puissac Saint-Émilion et Puisseguin Saint-Émilion et en 1955, le classement des vins de Saint-Émilion est introduit. Un second classement sera introduit en 1969 et un troisième en 1986 et un quantième en 1996. Saint-Émilion sera inscrit au patrimoine de l’UNESCO en 1999. Les classements des Vins de Saint-Émilion se succèdent avec un cinquième en 2006 et un sixième en 2012.

CLIMAT ETT SOLS

Saint-Emilion jouit d’un microclimat océanique et tempéré qui se caractérise par des précipitations bien réparties dans l’année et des étés chauds et secs dus à la présence des deux rivières, que sont l’Isle et la Dordogne. Elles tempèrent les chaleurs estivales comme les rigueurs de l’hiver et protègent contre les risques de gelée. La température annuelle moyenne est de 12,8°C. Les écarts de températures sont modérés. Les précipitations bien réparties sur l’année offrent d’excellentes conditions pour la culture de la vigne.

Toutefois la différence des températures et des précipitations peut être importante d’une année sur l’autre, ce qui donne tout son sens à la notion de millésime.

Une grande variété de sols de qualité se sont développés sur deux formations géologiques qui ont donné un relief caractéristique à la région : de l’époque du Tertiaire (argiles limons très souvent calcaires) et du Quaternaire (graves et/ou sables).

Cette mosaïque de sols et sous-sols explique les vins aux personnalités variées en fonction de leur terroir d’origine.

Les principaux sols sont :

SOLS CALCAIRES 

En général, ils reposent sur le rocher calcaire à Astéries[1]. Sur ces sols très superficiels, l’enracinement de la vigne est limité et pourtant la vigne n’y souffre jamais d’une contrainte hydrique excessive. Notamment l’été où l’eau contenue dans le calcaire à Astéries (qui n’est pourtant pas colonisé par les racines) participe activement à l’alimentation en eau de la vigne par le biais de remontées capillaires à la manière d’une éponge.

SOLS ARGILO-CALCAIRES 

En général situés sur les coteaux des plateaux calcaires, ils reposent sur les molasses du fronsadais, roche tendre qui permet une bonne prospection par les racines. Le ruissellement des eaux de pluies évite une trop forte alimentation hydrique par les racines. La présence d’argiles en sous-sols assure une fraicheur et une alimentation en eau suffisante l’été.


[1] Le calcaire à Astéries est un type de roche calcaire jaune contenant des fossiles, notamment d’étoile de mer.

SOLS SABLO-ARGILEUX DE PIEDS DE CÔTES 

Situés aux pieds des coteaux, ces sols sont assez chauds et précoces. L’enracinement de la vigne est plutôt profond, car rien ne s’oppose à sa prospection. L’eau ne stagne pas et rejoint les couches profondes du sol. La texture plus argileuse du sous-sol à certains endroits évite les stress hydriques trop sévères pendant l’été en restituant l’eau petit à petit.

LES SOLS TRÈS ARGILEUX 

Il existe des sols localement très argileux en particulier sur l’extrême nord-ouest de Saint-Emilion. La vigne a ici un comportement très particulier. Elle ne tire que très partiellement profit de l’apparente richesse hydrique et minérale du sol car celui-ci est très irrégulièrement exploité par les racines, qui restent localisées à la surface. De plus, l’eau est très fortement retenue par les argiles et disponible que partiellement pour la plante.

LES SOLS DE GRAVES 

Dépôts récents du Quaternaire, on trouve des sols graveleux sur les alluvions de l’Isle et de la Dordogne dans la vallée de Saint-Emilion entre Libourne et Vignonet. Ces sols se réchauffent rapidement au printemps. L’alimentation en eau est abondante au début de l’été mais peut brusquement devenir déficitaire à partir de la fin du mois de juillet en année sèche. Leur origine est plus ancienne sur le nord‑ouest de l’appellation où la terre fine contient une fraction non négligeable d’argile. Dans la vallée de la Dordogne, la texture de la terre fine est plus sableuse.

LES APPELLATIONS DE SAINT-ÉMILION

On en recense six Saint-Émilion, Lussac-Saint-Émilion, Montagne Saint-Émilion, Saint Georges Saint-Émilion, Puisseguin Saint-Émilion, et Saint-Émilion Grand Cru, comme suit:

CÉPAGES

L’encépagement est dominé par le merlot (68 %) mais avec une part importante de cabernet franc (21 %), plus que de cabernet sauvignon (9 %), le malbec (1 %) et le petit verdot (1 %) étant anecdotiques.

L’importance du merlot dans l’assemblage apporte une élégance raffinée mais non dépourvue de simplicité. L’intense couleur rubis des jeunes Saint-Émilion, est un autre présent du merlot. Combiné au cabernet sauvignon, il donne un côté accessible et flatteur sur les fruits rouges dans la jeunesse des grands vins.

C’est à Saint-Émilion que cet assemblage exprime toute son élégance et sa richesse.

Le cabernet franc donne des vins tanniques et très aromatiques. Il compte pour près d’un tiers des plantations. Très exigeant à cultiver, il mûrit environ deux semaines après le merlot.

Le cabernet sauvignon, renforce les tannins et l’aptitude au vieillissement. Il vaut pour un dixième de la production. Il se plaît particulièrement sur les sols secs et chauds et apporte des notes épicées au vin.

LES AOPs de SAINT EMILION

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