VIGNOBLES DU BEAUJOLAIS
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA RÉGION VITICOLE
Le vignoble du Beaujolais est situé dans le nord du département du Rhône et sur quelques communes de la Saône-et-Loire. L’aire de production correspond au piémont des monts du Beaujolais, entre Mâcon et Lyon. Le Beaujolais fait partie administrativement de la région Bourgogne Franche-Comté. Dominé par les « Monts du Beaujolais » à l’ouest, premiers contreforts du Massif-central dont l’altitude avoisine les 1 000 mètres (Point culminant le mont Saint-Rigaud 1009 m), le vignoble du Beaujolais principalement orienté à l’est et au sud est installé à une altitude comprise entre 180 mètres et 550 mètres sur un relief vallonné de coteaux et de collines aux croupes arrondies, sculptées au fil du temps par de nombreux petits cours d’eau qui descendent des hauteurs, drainent le sol et se jettent dans la Saône.
Installé sur des terrains essentiellement granitiques au nord et calcaires au sud, il produit très majoritairement du vin rouge à base du cépage gamay.
La surface globale du vignoble est de l’ordre de 18 000 ha en diminution régulière ( – 25% en 10 ans).
La production du vignoble est de l’ordre de 750 000 hl. Les crus représentent 260 000 hl; les Beaujolais 250 000hl; les Beaujolais villages 180 000hl .
Le vignoble est vieillissant, il produit moins et il est plus sensible aux aléas climatiques. Les vignes sont âgées ( 31 % ont plus de 60 ans ; 6% ont moins de 10 ans).
Les surfaces par exploitation sont en moyenne très faibles +/- 10 ha. 96% des vins produits sont en AOP.
Les coopératives collectent environ le tiers des volumes du vignoble du Beaujolais. Le succès incontestable et considérable de la marque « beaujolais nouveau » a sans doute masqué les faiblesses structurelles du vignoble. Il a retardé les nécessaires adaptations de l’ensemble de ce vignoble. Aujourd’hui la célébrité du beaujolais nouveau est une cause de désaccord au sein de la filière.
HISTOIRE
La viticulture dans la région est sans doute d’origine romaine. Les Romains déjà cultivaient la vigne en Beaujolais. La légende dit même que Jules César aurait donné son nom au cru Juliénas. Au IIIème siècle, les vins, alors conditionnés dans des amphores, descendent à Lyon par la Saône toute proche.
Mais c’est au Moyen Âge que le vignoble commence à se faire un nom. Une histoire qui a croisé la route de nombreux personnages.
C’est d’abord sous l’impulsion des sires de Beaujeu qui imposent leur marque sur la région que le vignoble beaujolais prend de l’essor. L’un d’entre eux, Bérard, se fera d’ailleurs connaître dès 957 grâce à ses transactions viticoles. Ils donnent leur nom au territoire et contribuent à son aura. Beaujeu est la capitale du Beaujolais jusqu’au XVIe siècle, date à laquelle elle est détrônée par Villefranche-sur-Saône moins excentrée.
La production de vin reste marginale à l’époque. Il faudra attendre le XVIIe siècle pour qu’il prenne véritablement son essor.
En 1360, une ordonnance du conseil du roi (une ordonnance royale de Jean Le Bon) classe le vin en 3 catégories -Vins français (Île de France) –Vin de Bourgogne et -Vins de grand prix (Beaujolais à St Pourçain). Jean le Bon pensait que le gamay n’avait pas sa place en Bourgogne et ordonna même l’arrachage de ce cépage en 1395 mais on doute que ce fut suivi d’effet deux mois avant les vendanges.
Au XVIIe siècle, le Beaujolais devient l’un des tout premiers fournisseurs des Bouchons Lyonnais où les vins sont servis en pichets.
Le vignoble sera décimé par le phylloxera au mitan du XIXe siècle. On doit à Victor Pulliat, en autres, la renaissance du vignoble français décimé par le phylloxéra. C’est à Chiroubles qu’il étudie différentes solutions pour éradiquer l’insecte. Ses recherches l’emmèneront partout en Europe pour procéder à des essais de greffes. Il permet de sauver la vigne en prônant la mise en place de porte-greffes américains. Aujourd’hui sa mémoire est toujours honorée. Le concours Victor Pulliat désigne les meilleures cuvées du millésime, dans chacun des 10 crus du Beaujolais. Le nom de Victor Vermorel est lui associé à la lutte contre le mildiou. A la fin du XIXe siècle, il procède à des expériences dans l’atelier familial de Villefranche-sur-Saône. Il met notamment au point un pulvérisateur de bouillie bordelaise pour éliminer ces maladies de la vigne.
En 1927, la première cave coopérative (Cave de Fleurie) voit le jour et cette cave s’illustrera grâce au dynamisme d’une femme remarquable, Marguerite Chabert, qui en 1946 succèda à son père et en assuma la direction pendant 40 ans.
Le 29 avril 1930, par une décision du tribunal civil de Dijon, le vignoble du Beaujolais est rattaché administrativement à la Bourgogne viticole.
La création des AOC consacre 4 appellations en Beaujolais : Chiroubles, Fleurie, Morgon et Moulin-à-Vent avant que l’AOC Beaujolais voit le jour un an plus tard en 1937. Brouilly, Côte de Brouilly et Juliénas suivront en 1938.
En octobre 1951, les vignerons réunis au sein de l’Union Viticole du Beaujolais demandent la possibilité de commercialiser de suite les vins du Beaujolais .
Le 13 novembre 1951, une note de l’Administration des Contributions Indirectes précise dans quelles conditions certains vins à appellation contrôlée peuvent être commercialisés sans attendre le déblocage général du 15 décembre, mais ce n’est qu’en 1967, qu’un décret fixe la commercialisation du beaujolais nouveau au 15 novembre, à minuit avant qu’en en 1985, un décret fixe au troisième jeudi de novembre la date de la mise à la consommation des vins primeurs.
En 1998, l’appellation Régnié est reconnue et devient la onzième AOC du Beaujolais.
En 2006, une cinquantaine de viticulteurs, quatre supermarchés et quatre intermédiaires sont suspectés d’avoir organisé un trafic de sucre afin d’améliorer artificiellement des vins entre 2004 et 2006.
L’affaire a débuté par une enquête sur la vente de près de 600 tonnes de sucre sans facture par quatre Intermarchés de Rhône-Alpes, achetées par des transporteurs et principalement destinées à des viticulteurs du Beaujolais. Ces derniers utilisent le sucre pour chaptaliser, c’est-à-dire ajouter du sucre dans le vin pour pallier le manque de sucre naturel dans le raisin – particulièrement sensible lors du millésime 2004 – et augmenter le degré d’alcool.
En 2006, le « pape» autoproclamé du Beaujolais, Georges Dubœuf, a été condamné par le tribunal de Villefranche pour «tromperie» et «tentative de tromperie». L’une des sociétés de son groupe avait mélangé des vins de qualités différentes, proposés ensuite sous l’appellation la plus haute et donc la plus chère.
De 2009 à 2017, une étude détaillée de 32 073 hectares a été effectuée pour cartographier le vignoble qui donne aujourd’hui le détail du terroir du Beaujolais.
CLIMAT ET SOLS
Le vignoble est soumis à un climat tempéré à tendance continentale. Les contreforts du Massif central protègent le vignoble des perturbations océaniques et tempèrent l’influence méditerranéenne.
Le vignoble du Beaujolais s’étend sur la bordure orientale du Massif central, au soubassement d’origine hercynienne. Le substrat rocheux du socle hercynien du Massif central est composé de roches granitiques, volcaniques et métamorphiques qui affleurent dans les coteaux nord de la zone géographique de l’appellation.
Au sud de Villefranche-sur-Saône jusqu’aux monts du Lyonnais, le socle hercynien a été recouvert au Jurassique par des sédiments marins, le sol qui porte les vignobles est argilo-calcaire.
Dans la vallée de la Saône et les bas de coteaux, il a été recouvert de matériaux détritiques plus ou moins grossiers parfois agglomérés, issus de colluvions, de cônes de déjection ou de dépôts alluvionnaires formant les terrasses anciennes mises en place au quaternaire. Les sols sont limono-argileux.
Canons à grêle dans les vignobles du Beaujolais en 1900. Dans « Le Petit Parisien », 23 septembre 1900
PRINCIPALES RÉGIONS VITICOLES
La variété des terroirs a permis de créer douze appellations d’origine contrôlée: deux régionales, (Beaujolais et Beaujolais village), et dix communales ou locales ( Brouilly, Chénas, Côte de brouilly, Chiroubles, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin à vent, Régnié, Saint Amour). C’est un vignoble très ancien, -on en parle dès le moyen age- et, avant la réécriture des cahiers des charges de 2008, les différents décrets d’appellation ont été pris entre 1937 et 1950.
L’Union Européenne a reconnu l’appellation l’appellation Beaujolais, Beaujolais Village étant une dénomination complémentaire de l’appellation Beaujolais.
Il existe donc 11 AOPs en Beaujolais.
CÉPAGES PRINCIPAUX
Le Beaujolais (18 000 ha) compte à ce jour 650 ha de chardonnay et 22 ha de pinot noir produisant essentiellement des Bourgognes et des Crémants de Bourgogne.
Vins rouges : cépage gamay noir à jus blanc.
Vins blancs : cépage chardonnay
Le Beaujolais est principalement un vin rouge issu du cépage gamay noir à jus blanc. La méthode traditionnelle de vinification des vins rouges utilise la macération semi-carbonique qui permet d’élaborer des vins rouges aromatiques et fruités.
La production de vins blancs et de vins rosés est confidentielle. On trouve aussi des Beaujolais supérieurs (uniquement produits en vins rouges), ils sont issus de parcelles sélectionnées, qui présentent un rendement inférieur, et ont un degré naturel supérieur d’un demi degré aux vins d’appellation Beaujolais proprement dit. Superficie : 80 ha – Production: 3 834 hl (source INAO 2008)
LES AOPs DU BEAUJOLAIS
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