VIGNOBLES DU JURA

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA RÉGION VITICOLE

Le vignoble du Jura s’étend en discontinu sur environ 80 kilomètres de long et 5 kilomètres de large sur les départements de Haute-Saône, du Doubs et du Jura entre les villes de Salins-les-Bains au nord et de Saint-Amour au sud. Il est situé au centre du massif du Jura sur les rebords de la chaîne entre la plaine de la Bresse à l’ouest et le premier plateau du Jura à l’est.

Le vignoble du Jura est implanté à une altitude comprise entre 200 et 450 mètres, sur les versants du rebord occidental du plateau et sur les versants les mieux exposés des collines en avant du plateau. Les versants souvent à forte pente : 10 à 40 % sur des terres pierreuses et argileuses obligent les viticulteurs à cultiver localement en terrasses.

Le vignoble du jura s’étend 2 082 hectares (2020) qui ont produit 64 600 hectolitres en 2021 et que se partagent 4 coopératives, 19 maisons de négoce et 166 producteurs indépendants.  

HISTOIRE

On date l’existence des vins et des vignobles du Jura de l’époque celtique sans doute sur la base de la citation de Pline le Jeune, écrivain et homme politique romain qui évoque les vins du Jura dans son livre d’histoire naturelle dès l’an 80. Il   décrit un cépage qui pourrait être le savagnin en ces termes : « ce raisin, sans apprêt, fournit un vin à saveur de poix, raisin célèbre du Viennois (Autriche), dont s’est enrichie la Séquanie (ancienne Franche-Comté) ». C’est peu pour dater l’existence du vignoble à une date aussi précoce dans cette partie de ce qui deviendra plus tard la France. On doit probablement le développement du vignoble du Jura aux Romains qui occupèrent ce territoire jusqu’au mitan du Ve siècle avant de le céder face aux invasions barbares. La littérature est muette sur la viticulture et le vin pendant plusieurs siècles après le départ des Romains. Alors que dans d’autres régions viticoles la viticulture est aux mains des évêchés et de l’Église et ce n’est véritablement qu’en 794 que l’évêché de Moûtiers s’implante en Savoie. Les vins produits sont majoritairement destinés à la consommation locale. Le IXe siècle et le début du Xe siècle voient l’arrivée des seigneureries et de grands évêchés qui se partagent les vignobles et la viticulture se développe jusque dans les parties les plus reculées du territoire en particulier sous l’impulsion du prieuré du Bourget. Le comté de Bourgogne est fondé en 986 par le comte Otte-Guillaume de Bourgogne et il inclut la région de Château-Chalon. Il sera rattaché le 15 novembre 1037 à l’Empire germanique.

En 1127, après l’assassinat du comte Guillaume III de Bourgogne, son cousin le comte Renaud III de Bourgogne s’émancipe du Saint Empire germanique par la guerre et obtient le statut de « franc comte » (comte libre), nom repris plus tard pour établir la région de Franche-Comté.

Le XIIIe siècle voit l’avènement de la commercialisation des vins du Jura hors de ses frontières et on trouve des vins d’Arbois, à Paris, en Hainaut et en Artois. Philippe II le Bel fit l’achat en 1298 de 37 muids de vin d’Arbois. Avec cet achat Philippe II le Bel vise la réunification de la Bourgogne à la couronne. Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, continua cette promotion des vins d’Arbois et en fit servir pour le mariage de son fils aîné Jean, comte de Nevers.

À mort de Louis XI, le Saint Empire Germanique récupère la Bourgogne en 1493. Si des marchés sont perdus pour les vins du Jura, d’autres s’ouvrent en particulier les Pays-Bas. François Ier de son côté ouvre les vins d’Arbois à la cour des Papes et à sa propre cour. Entre 1634 et 1644, le vignoble du Jura se trouve au cœur des batailles de la guerre de Dix Ans qui opposa la France et l’Empire Germanique. Il subit alors d’important dégâts.

Par le traité de Nimègue de 1678 qui signe la paix avec le roi Charles II d’Espagne, le roi Louis XIV rattache définitivement le comté de Bourgogne (Franche-Comté) au royaume de France. Les vignobles et les vins du Jura, comme dans toutes les régions de France connaissent alors une expansion considérable mais la contrefaçon et les vins frelatés envahissent le marché. La Révolution française de 1789 dépossède l’Église et la noblesse des vignobles qui seront morcelés puis concédés à d’autres propriétaires. Au XIXe siècle l’oïdium et le phylloxera font des ravages dans le vignoble. Le phylloxéra n’atteint le Jura qu’en 1879 à Beaufort et à Arbois en 1886. Il se propage par vagues jusqu’en 1895.  Des cépages autochtones ne seront pas replantés et laisseront la place à des variétés plus productives appauvrissant ainsi le vignoble.  Avant la crise du phylloxéra, le vignoble s’étendait  sur 20 000 hectares.

En 1902, Alexis Arpin, secrétaire de la société de viticulture d’Arbois, entre au syndicat national de défense de la viticulture. En 1914, l’abbé Clavelin, de Nevy-sur-Seille, commande une trentaine de bouteilles avec son cachet à la verrerie. Cet écusson à la base du col est certainement à l’origine du mot « Clavelin ».

Le Syndicat des producteurs de Château-Chalon est créé le 14 mai 1933. AOC « Château-Chalon » reconnue par le décret du 29 mai 1936 et l’appellation d’origine contrôlée « Côtes du Jura » en 1939. En 1984, suite à une décision européenne concernant la normalisation des contenants, le Clavelin faillit disparaître. Après intervention des vignerons jurassiens au parlement de Strasbourg, le Clavelin a pu être sauvé. C’est la seule bouteille à l’heure actuelle dont le contenu est de 62 cl. En 1991, l’appellation d’origine contrôlée « Macvin du Jura » fut ratifiée.

CLIMATS, TOPOGRAPHIE ET SOL

La Franche-Comté, dont fait partie le Jura, est une région de l’intérieur de la France située dans l’Est de la France, près de la frontière avec la Suisse. En conséquence, cette région connaît un climat continental avec des étés chauds et des hivers froids et longs en raison de l’altitude.

Les printemps et les automnes sont vraiment doux et assez ensoleillés. Le climat de la Franche-Comté ressemble beaucoup à celui de l’Alsace.

La région Franche-Comté est située entre les Vosges au nord et le Jura au sud. En raison de cet emplacement, le climat de cette région est très variable. Cette région peut recevoir des précipitations abondantes tout au long de l’année, mais peut connaître aussi des années très sèches.

Si les étés peuvent être très chauds à cause des reliefs, le climat est toujours assez humide dans cette région française.

La Franche-Comté bénéficie de 1 871,8 heures d’ensoleillement par an. Les sommets du Jura sont cependant enneigés une bonne partie de l’année.

Grâce à l’humidité mais aussi à la présence d’heures ensoleillées, cette région de France est l’une des plus verdoyantes ; les terrains humides permettent la présence de nombreux lacs et de nombreuses forêts en Franche-Comté.

À deux pas de la Bourgogne, la géologie du Jura est très différente. La région porte le nom des montagnes du Jura, qui agit comme une ligne de division entre les deux régions. Les vignobles du Jura situés à une altitude légèrement supérieure partagent un terroir très similaire à celui de la Bourgogne : calcaire de la période jurassique (200-145 millions d’années). Si les sols bourguignons varient en quantité d’argile et de calcaire, ils appartiennent tous à cette époque.

Mais le Jura possède aussi des sols d’une autre période géologique : la période triasique.

Ces sols sont également argilo-calcaires, mais le matériau est très différent, et donne des styles de vins différents. L’argile du Trias donne un vin beaucoup plus ample, plus rustique, avec des arômes très fumés. Ces sols sont séparés par des millions d’années, les sédiments sont totalement différents, donc le vin est totalement différent.

Certains viticulteurs parlent aussi de sols « lias ». Ceux-ci ne proviennent pas d’une époque géologique spécifique, mais forment plutôt une sorte de pont entre les périodes triasique et jurassique. Les sols sont caillouteux, peu épais fait d’un mélange de marnes (marnes grises du Lias dans le haut des versants), d’argiles et d’éboulis calcaires, provenant de la corniche calcaire sur les terrains pentus, et d’un mélange de marnes (marnes irisées rouges et vertes du Trias en bas de pente), d’argiles et de chailles* (argiles à chailles) sur les replats et les pentes faibles. 
Les chailles sont des rognons siliceux à cassure mate provenant de la dissolution des calcaires et des marnes en place.

PRINCIPALES RÉGIONS VITICOLES

Le vignoble du Jura est entièrement contenu dans le département du Jura.

On recense 6 AOPs

Arbois
Château-Chalon
Côtes du Jura
Crémant du Jura
L’Etoile
Macvin du Jura
NB: L’AOP Marc du Jura est AOP de spiritueux.
Source: wikipedia.org
Source: vins du Jura revue par Jacqueline Uztarroz, terroirsdumondeeducation.com

CÉPAGES PRINCIPAUX

En vertu des lois sur les AOCs, le vin du Jura peut être produit à partir des cépages blancs :   chardonnay (50%) savagnin (12%) et des cépages rouge poulsard (29%), trousseau (6%), et pinot noir.

Il reste également quelques parcelles dans la région qui sont plantées d’autres cépages anciens tels que l’enfariné noir, le mézy, le geuche (le nom local du rare et historiquement important gouais blanc) et l’argant.

Le Jura produit des vins issus d’un seul cépage et des vins d’assemblage. Trois vins sont spécifiques à la région viticole du Jura (Vin jaune, Vin de paille et Macvin du Jura). Toute la gamme de vins traditionnels est présente. On produit dans le Jura, les vins suivants : Vins rouges, Vins rosés, Vins blancs, Vins effervescents rosés et blancs, bruts, Vins Jaunes, Vins de Paille, Macvin du Jura.

LES AOPs DU JURA

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