ACHAÏE IGP (Π.Γ.Ε.)

Achaïe  borde la côte nord du Péloponnèse, le long  des golfes de Patraikos ( Patras) et de Corinthe. Ilia se trouve à l’ouest, Arcadia au sud et Corinthe à l’est, la capitale est  Patras.  Trois massifs si escarpés qu’ils bloquent toute communication avec Arcadia occupent la majorité de la préfecture.
Achaïe est une vaste région viticole avec 5 269 hectares de vignes, un peu plus importante que Corinthe et l’une des plus importante de la Grèce.
Historiquement la production de raisins a toujours été importante pour les habitants  qui vivaient aux alentours  de Patras, en particulier autour de la culture des  raisins de Corinthe. Ces 3 dernières décennies la région peut s’enorgueillir d’avoir obtenu 4 appellations dont l’une est une  véritable mine d’or.
​L’AOP Patras est réservée aux vins secs élaborés avec le roditis. Les autres AOPs, Mavrodaphne de Patras, Muscat de Patras et Muscat Río de Patras sont des appellations de liquoreux qui peuvent être élaborés en vins doux, en vins doux naturels (muté) et en vins naturellement doux, les deux plus populaires étant les deux premières où un mutage intervient à un moment dans la fermentation.

Seuls, les meilleurs  producteurs produisent un vin naturellement doux avec des raisins séchés au soleil. Le mavrodaphne est seulement élaboré en vin doux ou vin doux naturel. L’AOP Patras fait avec le roditis  sur des vignobles d’altitude à petits rendements est le blanc sec qui représente le mieux la Grèce. À la fois fin et intense au nez, équilibré en bouche et gorgé de fruit, il donne  le meilleur du cépage et du terroir. Le vin se développe harmonieusement pendant 5 ans prenant des notes miellées  avec le temps. L’AOP Patras couvre des terroirs variés  du haut des pentes escarpés jusqu’au bas de la vallée  pour finir près des côtes.
Malheureusement,  à Achaïe il y a beaucoup trop de gaidouroroditis,  un clone productif. Et si l’on ajoute l’extrême diversité du terroir, il est bien difficile d’identifier les meilleures parcelles. Cependant, il semblerait que les régions montagneuses comme le village de Kalavrita et les pentes des massifs de Panahaiko et de Tritea ont un fort potentiel qualitatif compte tenu de leurs sols de granite, de silice et de sable et certains terroirs devraient être sortis de l’appellation soit pour y cultiver d’autres cépages comme le vertzami ou le santamariana ou  soit même le roditis apelou bien plus qualitatif.

Mavrodaphne de  Patras est l’ appellation la plus fameuse  de tout le pays. Les premiers vignobles ont probablement été plantés par Gustav Clauss qui s’installa et Grèce en 1861 après avoir passé du temps dans la Douro pour y étudier le Porto. Il importa le mavrodaphne à Patras pour en faire un vin du style Porto.
Cent cinquante ans plus  tard, c’est le vin le plus exporté et aujourd’hui quinze domaines élaborent ce vin. Même si l’inspiration du départ était le Porto, certains domaines commencèrent à  faire des expériences. Les uns restèrent loyaux à la formulation initiale, d’autres choisirent une autre voie  avec l’addition d’alcool vinique juste après le pressurage des grappes pour éviter la fermentation. L ‘alcool est sensiblement le même autour de 15%  mais la différence en sucre résiduel n’est pas la même. Le vin doux a environ 200 g/l de sucre résiduel et le vin doux naturel environ 160 g/l.
Le choix de l’élevage dépend de la qualité recherchée. Les Mavrodaphne les moins onéreux sont élevés en acier ou en ciment et les autres en foudres parfois d’une capacité de plus de 2 000 litres. Un seul producteur, Nikos Karelas, a expérimenté le bois neuf avec des résultats prometteurs. D’autres ont laissé leur foudres au soleil pour obtenir une madérisation. L’autre facteur important est l’ouillage des barriques. Certains le font pour accroître la complexité  du vin, mais ils accroissent aussi l’acidité volatile. Ceux qui ouillent, le font avec du vin de millésimes précédents ou avec le millésime de l’année.