KENTUCKY (ÉTAT )

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PRÉSENTATION DE LA RÉGION VITICOLE

Le Kentucky se situe entre les latitudes 36° 30′ N et 39° 9′ N, donc dans une zone compatible avec la culture des cépages Vitis vinifera. Mais, comme partout aux États-Unis, les particularités climatiques peuvent démentir les latitudes favorables.

On recense environ 240 hectares de vignes (600 acres)[1]   qui ont produit 82 364 hectolitres (2 176 059 gallons) [2] qui proviennent de 150 vignobles commerciaux et que transforment 71 établissements viticoles [3]. Des vins sont aussi produits avec des moûts provenant d’autres États.

L’État possède une AVA, Ohio River Valley AVA, partagée avec l’Ohio, l’Indiana et la Virginie occidentale.

L’industrie vitivinicole génère une activité économique totale de près de 1,63 milliard de $, (1,49 M d’€ ) dans l’État du Kentucky,


[1] Source : https://www.visitlex.com/guides/post/the-grape-is-back/

[2] Source: https://thisdayinwinehistory.com

[3] Source : https://www.visitlex.com/guides/post/the-grape-is-back/

HISTOIRE

En 1798, le vigneron d’origine suisse Jean-Jacques Dufour arrive au Kentucky en mission. Il est envoyé par son père, Jacque Rudolph Dufour, à la demande de Benjamin Franklin, pour rechercher, dans la nouvelle nation, des conditions climatiques et pédologiques propices à la culture du raisin de cuve. Au bout de deux ans, Dufour arrive à Lexington, Kentucky et trouve l’endroit idéal : 256 hectares au bord de la rivière Kentucky.

Inspiré par la composition du sol, une couche de grès sur le calcaire de Trenton, il entreprend d’acquérir le terrain. Il contacte des investisseurs éminents et près de 100 investisseurs se regroupe sous le nom « Kentucky Vineyard Society ». Cela permet à Dufour de démarrer un vignoble qu’il nomme « First Vineyard ». Au printemps 1799, Dufour plante 35 espèces différentes sur quelques arpents en terrasses. Le cépage Alexander s’est montré le plus prometteur et, à l’automne 1802, Dufour élabore son premier vin, qui est bu par les membres de la « Kentucky Vineyard Society » et leurs invités, à la taverne Postlethwait, à Lexington en 1803. En 1805, deux fûts de cinq gallons de vin, un rouge à base de raisin Alexander et un blanc à base de raisin Madère de « First Vineyard » sont transportés à cheval à Washington, D.C., jusqu’au président Thomas Jefferson. Jefferson le goûte et indique qu’il est « prometteur mais qu’il doit vieillir davantage ». Dans une lettre à un ami, Jefferson a écrit : « la qualité… me satisfait… nous avons enfin trouvé un cépage indigène… qui nous donnera un vin digne des meilleurs vignobles de France».

Thomas Jefferson. Source: wikipedia.org

À cette époque, plus au nord, les collines du nord du Kentucky futrnt colonisées par des immigrants allemands. Ils apportaient avec eux des cépages destinés à la culture du raisin de cuve. L’un des pionniers de la région, Nicholas Longworth,  planta des centaines d’hectares du côté Ohio de la rivière éponyme et commençaà produire un vin mousseux avec le Catawba, cépage salué par Henry Wadsworth Longfellow dans la célèbre « Ode à Catawba ». En 1860, les caves de Longworth produisaient plus de 2,1 millions de litres de vin.

La période de 1830 à 1870 fut une période faste, c’est l’apogée de la culture de la vigne de raisin de cuve dans le nord du Kentucky».  Pendant de nombreuses décennies et malgré de nombreux obstacles, notamment la destruction des récoltes due à la Guerre Civile, les maladies de la vigne et les gelées meurtrières, le Kentucky est l’un leaders de l’industrie vitivinicole américaine naissante. En fait, à la fin des années 1800, il est le troisième producteur national de raisin et de vin. Comme dans toutes les régions viticoles du pays, tout change en 1919 lorsque la loi « Volstead » est adoptée et que la Prohibition commence. Les vignerons du Kentucky ont besoin de trouver une autre culture et beaucoup se tournent vers le tabac.

Source: Par Jules Troncy — « Ampélographie : traité général de viticulture » publié sous la direction de P. Viala & V. Vermorel avec la collaboration de A. Bacon, A. Barbier, A. Berget [et al.] – Date de l’édition originale : 1901-1910, CC0, https://commons.wikimedia.org/

Au moment où la Prohibition fut abrogée en 1933, la composition du paysage agricole du Kentucky avait pris une nouvelle direction. Ce n’est qu’en 1976 que l’État adopta une législation autorisant l’établissement d’exploitations vinicoles. Depuis, avec le déclin du tabac, le pendule est revenu en arrière et le raisin de cuve est redevenu une culture viable.

En 1998, après 31 ans de carrière chez IBM, Cynthia Bohn, originaire du Kentucky, achete une ferme consacrée à la culture de tabac et à l’élevage, mais  délabrée,  pour ouvrir sa propre cave. L’idée lui vient lorsqu’elle étudie à la « Robert Mondavi Winery » dans le cadre de sa formation continue en commerce à l’ « IBM Harvard Business Institute ». Avec l’aide de sa famille, elle lance « Equus Run Vineyards ». Le domaine décolle rapidement.  Au cours de ses 15 premières années, la production de la cave est passée de 450 à 12 000 caisses par an.

Cynthia Bohn. Source: Cynthia Bohnvia Instagram

Cynthia Bohn,a également travaillé avec le ministère de l’Agriculture du Kentucky en 1997 pour revitaliser le « Kentucky Grape and Wine Council », dont la mission est d’aider les agriculteurs à convertir leurs fermes en cultures alternatives telles que le raisin de cuve.

En 1998, il n’y avait que 40 acres de raisins de cuve dans les vignobles commerciaux de l’État.

Au cours des 25 dernières années, le nombre de vignobles du Kentucky est passé de zéro à 71.

Aujourd’hui, « First Vineyard » du comté de Jessamine renaît grâce aux recherches et aux efforts de son propriétaire, Tom Beall. Les vignobles en terrasses d’origine sont maintenant plantés de Norton, de riesling et plus encore, y compris de la signature Alexander, mise en bouteille sous le label exclusif « First Vineyard Winery ».

CLIMAT

Le Kentucky bénéficie d’un climat tempéré et de précipitations généralement abondantes. La température annuelle moyenne de l’État se situe entre 13 et 16 °C (55 et 60 °F). Cependant, des températures extrêmes dépassant 43 °C (110 °F) et tombant en dessous de –34 °C (–30 °F) ont été enregistrées occasionnellement.

La saison de croissance annuelle dure environ 170 à 210 jours, selon le lieu.

Les précipitations annuelles moyennes sont d’environ 1 140 mm (45 pouces). Bien que les mois d’automne (de septembre à novembre) soient souvent un peu plus secs, les précipitations sont généralement bien réparties tout au long de l’année. Les plus grandes différences se produisent entre les régions du sud, qui reçoivent près de 1 300 mm (50 pouces) par an, et celles du nord-est, qui reçoivent seulement 1 000 mm (40 pouces). Les orages sont fréquents et provoquent souvent des inondations dans l’est du Kentucky. Les vents dominants viennent du sud et du sud-ouest, bien que les vents du nord et du nord-ouest apportent souvent le froid de l’hiver.

SOLS

Les sols Crider sont constitués de sols très profonds, bien drainés et modérément perméables. Ils sont formés d’un manteau de loess de limon soufflé par le vent et de résidus sous-jacents de calcaire. À l’origine, la zone terrestre s’était développée à partir de formations rocheuses calcaires plus anciennes avant que le loess n’y soit déposé par dessus. Le loess, d’une épaisseur d’environ 30 à 180 cm ( 1 à 6 pieds), est devenu du sol en s’altérant et les plantes, les animaux et les micro-organismes ont commencé à ajouter de la matière organique à la couche supérieure pendant des milliers d’années. Les sols « Crider »  se trouvent sur des hautes terres presque plates à vallonnées avec des pentes allant jusqu’à 20 %, mais ont le plus souvent des pentes allant de 0 à 12 %.

Chaque sol peut être séparé en trois fractions distinctes appelées sable, limon et argile, qui constituent la texture du sol. Ils sont présents dans tous les sols dans des proportions différentes. Dans le sol « Crider », la couche arable, ou horizon A (la couche dans laquelle on laboure ou plante des graines), est un loam limoneux brun pouvant atteindre 28 cm (11 pouces) d’épaisseur. Le sous-sol supérieur, ou la partie de l’horizon B formée à partir de loess altéré, est un loam limoneux brun rougeâtre ou un loam argileux limoneux. Le sous-sol inférieur, ou horizon 2B (le 2 représentant un changement dans le matériau parent) qui s’est formé à partir d’un substrat rocheux calcaire altéré, est de l’argile ou de l’argile limoneuse rouge à rouge foncé. Il repose ensuite sur un substrat rocheux calcaire dur à une profondeur de 185 cm à 245 cm ( 6 à plus de 8 pieds).

RÉGIONS VITICOLES

L’État possède une AVA, Ohio River Valley AVA, partagée avec l’Ohio, l’Indiana et la Virginie occidentale.

Source: https://www.evansvilleliving.com

CÉPAGES

Généralement, trois types de raisins sont cultivés au Kentucky : les raisins amérindiens, hybrides et européens. Le climat du Kentucky est le facteur limitant la production de raisin. Bien que les cépages américains et hybrides soient mieux adaptés à la production au Kentucky, les cépages européens (vinifera) sont plus recherchés et présentent potentiellement le gain  économique le plus élevé pour les viticulteurs et les viticulteurs. Cependant, les cépages vinifera sont plus sensibles aux dommages hivernaux et aux maladies, ce qui entraîne un rendement plus faible, une qualité de fruit réduite et souvent la mort de la vigne. La culture du raisin au Kentucky peut être très fructueuse et enrichissante si les cultivars sont adaptés à un site spécifique et si des techniques de production appropriées sont mises en œuvre.

Les cépages cultivés sont :

Cabernet Franc, cabernet sauvignon, Carlos, Catawba, Cayuga, Chambourcin, Chardonel, chardonnay, Concord, De Chaunac, Marechal Foch, merlot, Munson, Niagara, Norton, riesling, Seyval blanc, Traminette, Vidal blanc.

LÉGISLATION

Si un vin est étiqueté avec une AVA, au moins 85 % des raisins qui composent le vin doivent avoir été cultivés dans l’AVA et le vin doit être entièrement fini dans l’État où se trouve l’AVA.

Source: non identifiée via Tripavisor