MASSACHUSETTS (ÉTAT )

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PRÉSENTATION DE LA RÉGION VITICOLE

L’État de Massachusetts se situe entre les latitudes de 41° 14′ N et 42° 53′ N, dans une zone compatible avec la culture des Vitis vinifera. En 2023, on recensait 57 établissements vinicoles agréés pour la production viticole dans le « Bay State ». La plupart des exploitations viticoles sont de petite taille produisant aux alentours de 15 000 caisses par an et, en 2022, la production totale de l’État se montait 30 011 hectolitres (792 884 gallons) soit 0,1% de la production nationale. De nombreux établissements vinicoles de l’État achètent des raisins ou du jus pour produire tous leurs vins, le plus souvent auprès de fermes de Californie, de New York et du Massachusetts.

L’État est connu pour le cépage Concord qui tire son nom de la ville éponyme du Massachusetts.

Le Massachusetts possède deux AVAs, dont une est partagée avec Rhode Island et le Connecticut.

HISTOIRE

L’histoire de la production viticole sur le territoire du Massachusetts remonte au 17^e siècle.

Dans la colonie de la baie du Massachusetts, le vin était élaboré à partir de raisins indigènes dès le premier été de la colonisation en 1630.

Ce résultat fut sans doute l’une des raisons pour lesquelles les colons demandèrent à la « Massachusetts Bay Company », à Londres, de se faire envoyer des Français expérimentés dans la « plantation de vignes ». Malheureusement, l’entreprise n’en trouva pas, alors que les « planteurs de vigne » figuraient sur la liste des choses « à pourvoir et à envoyer  en Nouvelle-Angleterre » pour 1629.

La viticulture était placée au sommet de la hiérarchie à Boston. Le gouverneur John Winthrop, en 1632, obtint la concession de « Conant’s Island » dans le port de Boston, à condition d’y planter un vignoble. Trois ans plus tard, son loyer pour ce lieu, alors appelé « Governor’s Garden », fut fixé à « une tonne du meilleur vin qui y serait produit et  payé chaque année ». En 1640, cela fut remplacé par deux boisseaux de pommes, preuve que la viticulture n’avait pas été un succès. Malgré ce résultat, l’intelligent et expérimenté Dr Robert Child, qui se préparait en 1641 à émigrer de L’Angleterre au Massachusetts, proposa d’établir un vignoble dans la colonie et visita la France pendant la saison des vendanges pour apprendre comment les Français produisaient du vin. « . Child arriva enfin au Massachusetts en 1645, après avoir envoyé plusieurs variétés de vignes avant lui et avec l’intention d’établir son vignoble dans la vallée de Nashua. Mais il rencontra des problèmes avec les magistrats puritains et retourna en Angleterre avant que le succès ou l’échec de ses vignes puisse être établi.

Vallée de Nashwa. Source: Par Royalbroil, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/

Les expériences décourageantes de Winthrop et Child étaient monnaie courante dans le Massachusetts, mais les voyageurs et les historiens locaux ont continué pendant des décennies à commenter l’abondance des raisins indigènes dans la région. Aucun effort supplémentaire pour développer la viticulture ne semble avoir été entrepris jusqu’à la fin du XVIIe siècle, lorsque les colons huguenots plantèrent des vignobles dans l’ouest du Massachusetts.  Les vignes de leurs plantations y poussaient encore jusque dans les années 1820, preuve suffisante du fait qu’ils devaient utiliser l’une des espèces indigènes.  Au même moment, un autre groupe de huguenots planta des vignes dans le Rhode Island, avec lesquelles ils réussirent à faire du vin, qui fut bien accueilli à Boston. Cependant, les deux colonies disparurent. Une attaque indienne chassa les huguenots de l’ouest du Massachusetts et des difficultés juridiques concernant les titres de propriété, ceux du Rhode Island.

Les raisins étaient cultivés le long de la rivière Charles à Boston et à proximité jusqu’à la prohibition en 1920.  Les raisins étaient transportés puis foulés dans des pressoirs installés sous le réservoir de la ville.

Le Massachusetts a joué un rôle très important dans l’histoire viticole américaine pour ce qu’il a finalement fait pour améliorer les indigènes : le cépage Concord est sa contribution la plus connue. On doit à Ephraim Wales Bull (1806-1895), un frappeur de monnaie en or de formation, fabriquant et vendant des feuilles d’or aux relieurs et aux doreurs, le développement du cépage Concord. Il a multiplié les plants dans ses jardins, d’abord à Boston, puis à Concord, dans le Massachusetts. Bull, après plusieurs années de développement du cépage indigène Vitis labrusca réussit à produire un raisin de qualité supérieure aux lambrusques en 1849. La pépinière Hovey de Boston l’a présenté en 1854, et le raisin est rapidement devenu un best-seller dans tout le pays. Bull a écrit dans une publication du « Massachusetts Board of Agriculture » : « J’ose prédire que l’homme est maintenant né qui verra la Nouvelle-Angleterre s’approvisionner en vins locaux et même les exporter » (Cinquième rapport annuel du Secrétaire (Boston, 1858 ; page 197).

Ephraim Wales Bull. Source: unknown(Life time: Person in photo lived 1806-1895) – Original publication: from « How to Grow and Use the Grape in Kansas » published in 1901 by the Kansas State Horticultural SocietyImmediate source: see original publication, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/

Ephraim Bull, qui vécut jusqu’à quatre-vingt-dix ans et décéda le 26 septembre 1895, n’a pas partagé la prospérité de ses plantes, n’ayant pas réussi à contrôler le lancement de son Concord dans le monde de la culture commerciale du raisin, avant que la loi sur les brevets ne protège les variétés en horticulture. Il est mort pauvre et aurait été amer. Dans sa maison, maintenant connue sous le nom de Grapevine Cottage, se trouve aujourd’hui un monument historique commémorant son accomplissement. Sa pierre tombale, juste en bas de la rue, dans le cimetière « Sleepy Hollow », est gravée : « Il a semé, d’autres ont récolté. » Ephraim Bull n’a bu aucun des vins qu’il préparait chez lui à Concord. C’était un abstinent.

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Au XIXe siècle, on assiste à un regain d’intérêt pour la viticulture et la vinification dans le Massachusetts. Les immigrants des régions viticoles d’Europe, comme l’Italie et le Portugal, ont apporté leurs traditions et leur savoir-faire viticole à l’État, contribuant ainsi au développement de l’industrie vitivinicole locale.

Il ne semble pas que la viticulture se soit implantée durablement et qu’une industrie vitivinicole florissante du vin ait été établie dans le Massachussetts mais la documentation manque pour renseigner cette période de l’histoire viticole de l’État.   

La prohibition qui sévit de 1920 à 1933 eut raison de toute velléité de production et de consommation.

Le premier établissement vinicole commercial établi dans le Massachusetts a été le Brant Rock Winery, fondé en 1978. Il était situé à Marshfield, dans le Massachusetts et il a joué un rôle important dans la renaissance de l’industrie vinicole de l’État.

Westport Rivers Winery, situé dans la ville côtière de Westport, près de la frontière du Rhode Island, est l’un des plus anciens domaines viticoles de l’État. Bob et Carol Russell ont acheté les terres agricoles en 1982 avec le rêve de produire des vins mousseux selon la méthode traditionnelle. Les vignes ont été plantées en 1986 avec l’aide du fils Rob et la cave a été ouverte au public en 1991.

​La « Massachusetts Farm Winery and Growers Association » (MFWGA) est créée en 2009. L’organisation a pour but de soutenir et promouvoir les intérêts des fermes vinicoles et des viticulteurs du Massachusetts.

L’implantation des vignobles et de domaine viticoles s’accélérent à partir des années 1990/

Truro Vineyards, situé dans la ville de Truro, au bord de la baie, à la pointe de Cape Cod, est fondée en 1992,

Des vignobles et des établissements vinicoles à l’intérieur des terres ont également été établis avec succès dans tout le Massachusetts, mais en mettant l’accent sur la culture et la production de vins à partir d’hybrides résistants au froid et de fruits locaux. « Alfalfa Farm Winery », à Topsfield, produit du vin depuis les années 1990 à partir de fruits cultivés sur le domaine

Source: Alfara Farm

En 2015, les établissements vinicoles du « Bay State » ont produit et mis en bouteille à la main plus de 653 881 litres (172 737 gallons) de vin tranquille et mousseux, soit une augmentation de 28 % par rapport à 2010, où 134 724 gallons avaient été produits.

Aujourd’hui, on recense 57 domaines dans L’AVA.

CLIMAT

L’État a un climat tempéré. Le climat est plus froid, mais plus sec dans l’ouest du Massachusetts, bien que les chutes de neige hivernales puissent être plus importantes que celles plus proches de la côte. Juillet est le mois le plus chaud, avec une moyenne d’environ 22 °C (71 °F), contrairement à −3 °C (26 °F) en janvier, le mois le plus froid. Les précipitations annuelles sont en moyenne de 1 070 mm (42 pouces) à Boston et de1 120 à 1 140 mm (44 à 45 pouces) à Worcester et Pittsfield, respectivement dans le centre et l’ouest de l’État.

SOLS

Le « Paxton » est le sol officiel de l’État du Massachusetts. La série de sols Paxton doit son nom à la ville de Paxton, dans le comté de Worcester, dans le Massachusetts, où elle a été décrite pour la première fois. La série a été créée en 1922.

Le sol de Paxton est constitué de sols limoneux bien drainés formés sur des matériaux déposés par le vent qui reposent sur des roches déposées par les glaciers. Classés comme sols limoneux grossiers, les sols Paxton possèdent des particules de sol qui se situent à l’extrémité la plus large du spectre textural. Composée de matériaux grattés à la surface du paysage parcouru par les glaciers, sa composition minérale est variée. Les roches du sol Paxton comprennent des schistes, des gneiss et des granites. Les argiles qui le composent ont une bonne capacité d’échange cationique, bien que le pH de ces sols soit faible. Un cation est un ion chargé positivement (comme un atome ou une molécule) qui influence la capacité du sol à retenir les nutriments essentiels et fournit un tampon contre l’acidification du sol. Chaque sol peut être séparé en trois fractions distinctes appelées sable, limon et argile, qui constituent la texture du sol. Ils sont présents dans tous les sols dans des proportions différentes et en disent long sur le caractère du sol.

Les sols de Paxton sont jeunes en termes de processus de formation du sol. Dans les sols Paxton, les horizons commencent tout juste à se former et à se distinguer.

RÉGIONS VITICOLES

Le Massachusetts, sur sa côte sud-est, peut s’enorgueillir de posséder une partie de l’AVA de « Southeastern New England »,. La plupart des vignobles et des établissements vinicoles du Massachusetts sont situés dans la moitié sud de l’État, dans les limites de l’AVA des « Southeastern New England » AVA. Le milieu marin tempère le climat, facilitant la survie des vignes Vitis vinifera.

Source: http://www.wineandvinesearch.com/

CÉPAGES

En raison de sa latitude septentrionale et de son climat maritime, la côte du Massachusetts est la mieux adaptée aux cépages de climat frais comme le chardonnay, le riesling et le pinot noir. Le Gulf Stream de l’océan Atlantique fait monter l’eau chaude du sud et sert à modérer les températures extrêmes. À l’intérieur des terres, l’État réussit à cultiver des raisins hybrides résistants au froid comme le Maréchal Foch, Marquette et Vidal Blanc, ainsi qu’à produire des vins de fruits. Le cépage amérindien Concord, du nom de la ville du Massachusetts où il a été découvert, est également fréquemment utilisé dans la production de vin. Actuellement, de nombreux établissements vinicoles de l’État achètent des raisins ou du jus pour produire tous leurs vins, le plus souvent auprès de fermes de Californie, de New York et du Massachusetts.

Les cépages les plus couramment cultivés dans le Massachusetts sont les cépages Vitis vinifera chardonnay, pinot noir, riesling, gewurztraminer, pinot blanc et pinot gris, suivis des hybrides américains Vidal Blanc et Cayuga et des raisins hybrides français Leon Millet, Maréchal Foch, Cayuga et Seyval Blanc, et récemment de jus du Chili et d’Afrique du Sud.

LÉGISLATION

Si un vin est étiqueté avec une AVA, au moins 85 % des raisins qui composent le vin doivent avoir été cultivés dans l’AVA et le vin doit être entièrement fini dans l’État où se trouve l’AVA.

Source: https://www.mwvineyards.com