PÉLOPONNÈSE Π.Γ.Ε. (IGP)

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Située  entre 38°15’ et 36°17’  de latitude nord, aux confins de la péninsule des Balkans, le Péloponnèse se trouve dans la partie la plus occidentale de la Grèce Continentale. C’est presqu’une île puisque il  n’est rattaché au continent que par  l’isthme étroit  de Corinthe   (moins de 6 km dans sa partie étroite sur moins de 6 km de  long, dans lequel fut creusé un canal fin XIX° siècle.
La complexité de sa forme et ses nombreuses côtes lui confèrent  une topographie variée. Dans l’ensemble, le Péloponnèse est une région montagneuse et il possède sept sommets qui culminent à presque 2 000 mètres d’altitude.
Le climat est essentiellement méditerranéen avec des étés chauds, des printemps courts et des automnes longs. La région  subit  toutes sortes d’influences, les vents de la mer Égée, les vents froids du nord ou les vents chauds venus d’Afrique.  Les vents chargés de nuages viennent de l’est et cette partie du Péloponnèse est plus humide. Il tombe 920 mm de pluie à Pyrgos, à Ilia, Martina au centre en reçoit 780 mm  et Némée 50 kilomètres plus loin n’en voit que 410 mm par  an.
Les importantes différences d’altitude, d’inclinaison  et d’orientation, la présence ou l’absence de la mer créent de nombreux  microclimats.
On sait que la viticulture est présente dans cette région depuis
​4 000 ans, voire même 7 000 ans pour certains, le succès commercial du Péloponnèse vint après celui de la Thrace et des îles de la mer Égée. C’est au Moyen Âge que la viticulture devint florissante quand le port de Monemvasia acquit une renommée mondiale avec la fameuse malvasia éponyme. ​

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MONEMVASIA: Source: accès libre

Ce  succès de la viticulture du Péloponnèse fut concomitant de  la fin de la domination de l’Empire Ottoman  en 1828 et dura jusqu’à la résolution de la maladie du phylloxéra. La région  était encépagée avec le corinthiaki  capable de produire d’excellents raisins. À cette époque, le Péloponnèse et l’île Ionienne de Zakynthos  avaient l’exclusivité de la production de ce cépage. Il  fournit  un raisin difficile à cultiver et qui demande un terroir d’excellence. Toutes les bonnes parcelles furent arrachées pour faire place  au corinthiaki et même aujourd’hui, un siècle après l’âge d’or de ce cépage, il reste trois fois plus rentable que n’importe quel autre cépage.   Sans le corinthiaki, la viticulture du Péloponnèse aurait été bien différente.
En dépit de ce succès à double tranchant, la viticulture du Péloponnèse se développa après la Seconde Guerre mondiale à Patras, Martina, Némée et sur la côte du golfe de Corinthe mais depuis une vingtaine d’années le sud du Péloponnèse est en cours de transformation avec de nombreuses exploitations viticoles qui y ont élu domicile.
Traditionnellement, Némée était la seule zone de production de cépage rouge  dans une région dominée par les variétés blanches ou rosées comme le roditis mais la région possède une énorme diversité variétale.
L’encépagement totalise 10 400 hectares et  chaque préfecture possède une superficie viticole significative, ce  qui classe la région juste derrière la Grèce Centrale en termes de production. La moitié de l’encépagement se situe à Achaia et à Corinthe.
La législation a accordé  7 AOPs au Péloponnèse dont 4 se trouvent dans la préfecture d’Achaia, le Mavrodaphne de Patras, le Muscat de Patras, le Muscat  de Rìo Patras  et l’AOP Patras. Les 3 autres sont reparties entre Mantinia,  Arcadia, et Némée elle-même divisée entre Corinthe et Argolide. La septième est Monemvasia. À l’exception du Moschofilero qui a l’élégance des régions fraîches, il existe un style typé Péloponnèse qui est distinctement méditerranéen avec des vins  gorgés de fruits mais sans lourdeurs  aux notes d’herbes de Provence, de garrigue et d’épices. Dans l’ensemble les vins du Péloponnèse ont des pH plus bas que les vins espagnols et s’approchent des vins italiens.

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GAJA Á NÉMÉE. SOURCE: gaia.com