C’est un millésime que l’on aimerait bien oublier car mère Nature ne fut pas clémente. La véraison fut tardive avec des conditions climatiques particulièrement fraîches. Le mois de mai apporta 20 jours de pluie (deux fois la quantité jamais enregistrée par les stations météorologiques) alors que la floraison battait son plein. Cela allait réduire les rendements et produire des raisins de tailles différentes avec une maturation inégale. L’été fut frais avec beaucoup de brouillards et de nuages. Et comble de malheur, le mois de juillet fut le plus frais depuis cinquante ans. Le mildiou et le botrytis furent à l’affût durant toute la saison en raison des conditions fraîches. Beaucoup de viticulteurs inquiets des retards de maturation décidèrent de réduire les rendements en vendangeant une partie de la récolte et en effeuillant les vignes. Mais le soleil arriva finalement en août avec une vigueur vengeresse. Les températures grimpèrent jusqu’ à 38°C. D’autres épisodes de canicule se succédèrent mais c’est le premièr qui fit la plupart des dégâts. Les raisins furent brûlés et même le feuillage se mit à se faner. Les températures caniculaires allaient littéralement cuire les grappes. Les zinfandels furent le plus touchés surtout dans la Russian River Valley et les pertes de récoltes montèrent jusqu’à 40-50% d’une production normale. La situation climatique détruisit même totalement la récolte d’un vieux vignoble de zindandel, phénomène jamais vu dans la région. Une semaine avant Halloween, des pluies diluviennes s’abattirent sur la région et 120 mm d’eau se déversèrent en quelques jours. Les viticulteurs étaient KO.

Pourtant, ceux qui firent des tris sévères à la vigne et dans les chais ne s’en sortirent pas trop mal surtout avec les chardonnays et les sauvignons blancs dont la plupart avaient été ramassés avant les pluies. Pour le reste, cela risque d’être plus compliqué. A suivre donc. Il y aura sans doute quelques beaux vins mais les quantités seront fortement réduites.