SUISSE ALÉMANIQUE

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SOURCE: Par Marco Zanoli -https://commons.wikimedia.org/

En 765, Mgr Tello du diocèse de Coire lègue les vignobles des Grisons à l’abbaye de Disentis. Ce document historique est considéré comme le certificat de naissance de la vinification en Suisse alémanique, bien que la vigne et le vin fassent partie de la vie quotidienne des habitants de l’Helvétie romaine. Ici comme ailleurs, les monastères ont joué un rôle majeur dans l’expansion du vignoble. Au fil des siècles, les vignobles ecclésiastiques et seigneuriaux ont cédé la place à de petits domaines familiaux. Sur les rives du lac de Zurich, l’île d’Ufenau appartient au couvent d’Einsiedeln depuis 965. Les abords de l’église Saint-Pierre-et-Paul, construite dans la première moitié du XIIe siècle, ont vu le retour de la viticulture au milieu 1980.
On raconte qu’en 1631, le duc de Rohan apporta des plants de pinot noir aux agriculteurs des Grisons qu’il cherchait à recruter comme mercenaires.
Fondé en 1973, l’Institut de recherche en agriculture biologique (FiBL), basé à Frick, dans le canton d’Argovie, emploie près de 200 spécialistes. Si tous les travaux de ces chercheurs ne sont pas spécifiquement liés à la vigne, ce pôle d’expertise dispose de son propre vignoble, qui a joué un rôle majeur dans l’expérimentation de techniques agricoles respectueuses de l’environnement.
La Suisse alémanique viticole comprend les seize cantons viticoles de Suisse alémanique. La plus grande des régions viticoles germanophones est Zurich (607 hectares), tandis que Glaris est lilliputien avec ses deux hectares.

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ÉGLISE SAINT-PIERRE-ET-PAUL. SOURCE: Par Zairon -https://commons.wikimedia.org/

En tant qu’entité administrative et linguistique, la troisième plus grande région viticole suisse peut être divisée en trois entités principales. La partie ouest comprend les vignobles des cantons de Bâle (105 ha) et d’Argovie (400 ha), la partie centrale comprend Zurich (607 ha), Schaffhouse (490 ha) et Thurgovie (270 ha), et la partie orientale comprend les Grisons (410 ha) et Saint-Gall (220 ha).
Cette confédération de seize cantons viticoles regroupés en une seule région forme une mosaïque complexe s’étendant principalement le long des berges des rivières et des lacs qui parsèment le plateau suisse. La Limmat, l’Aar et surtout le Rhin ont des coteaux façonnés propices à la culture du pinot noir ou du chardonnay. À ces vignobles «fluviaux», il faut ajouter les parcelles «lacs» qui se reflètent dans les eaux des lacs de Constance, Zurich, Thoune et Lucerne. Il faut également rappeler que la crise phylloxérique a entraîné la disparition de nombreux vignobles de Suisse alémanique.
Les conditions climatiques plutôt septentrionales qui règnent en Suisse alémanique limitent le nombre de cépages arrivant à maturité. Les viticulteurs doivent s’appuyer sur des microclimats favorables à la vigne, tels les lacs, les fleuves et rivières, le fœhn ou bien l’exposition avantageuse des coteaux. Les précipitations varient considérablement d’une zone à l’autre, et les risques de gels de printemps et d’automne sont grands.
La composition des sols dans cette région est très diverse car très étendue entre le Jura et les Alpes, on y trouve des alluvions, des argiles, du calcaire, du sable et des sols pierreux. Le relief a été façonné par de nombreux cours d’eau. Le vignoble est situé entre 270 et 600 m d’altitude. La température annuelle est de 9,5°C avec 1 595 heure d’ensoleillement par an et une pluviométrie de 1 595 mm repartie en 138 jours de pluie.

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SOURCE: https://www.vigne-suisse.ch/

Seuls les vignobles les mieux exposés et les plus adaptés ont été replantés, offrant des conditions idéales pour les vignerons d’aujourd’hui.
Dans ces cantons germanophones les cépages pinot noir et müller-thurgau (souvent appelés riesling-sylvaner) dominent le paysage viticole. Aujourd’hui, près de 3 000 vignerons travaillent sur de petites parcelles de vignes, plantées au bord de lacs ou de rivières. Pour beaucoup, la vinification est une activité secondaire puisque seul un dixième d’entre eux transforment leur récolte en vin et le vendent.
Aujourd’hui, près de 60% de la région viticole suisse alémanique est consacrée au pinot noir. Pour les vins blancs, le Müller-Thurgau (riesling-sylvaner) est largement répandu. Pour le reste, un cinquième de la région viticole abrite des variétés majoritairement internationales, des variétés indigènes à production limitée, et un nombre croissant de «PIWI», variétés interspécifiques nécessitant moins de traitements phytosanitaires. Les cépages interspécifiques – Solaris, Johanniter, Regent ou Cabernet Jura – également appelés hybrides, qui sont naturellement résistants aux maladies fongiques, comme l’oïdium, le mildiou ou le botrytis sont très appréciés des producteurs germanophones pratiquant l’agriculture biologique et ces variétés gagnent en importance chaque année.
En 2017, la superficie d’encépagement s’étendait sur 2 662 hectares qui produisaient environ 150 000 hectolitres de vin dont 70% étaient des vins rouges.
Si des villes comme Genève ou Lausanne ont complètement perdu leurs vignobles, Zurich compte encore un peu moins de 15 hectares de vignobles sur son territoire. Ces parcelles de pinot noir, räuschling, Müller-Thurgau et chardonnay sont les vestiges d’une grande région viticole avant qu’elle ne soit ravagée par le phylloxéra et l’urbanisation.

Ce regroupement de Cantons possède 20 AOCs. Pour consulter le détail des AOC, Cliquez sur le lien suivant: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION SUISSE

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SOURCE: https://swisswine.ch/fr