
DESCRIPTION DU PAYS

Yerevan: la capitale:By Սէրուժ Ուրիշեան (Serouj Ourishian) – Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/
L’ARMÉNIE VUE D’AILLEURS (EN PRÉPARATION)
PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE
La viticulture arménienne s’étend sur 16 000 hectares dont environ 3 000 hectares pour l’élaboration de vin, le reste étant réservé à la table et la distillation. Il existe un peu plus de 40 entreprises produisant plus de 100 vins. 83% des vins arméniens sont produits dans la vallée de l’Ararat et à Armavir. La majorité des vignobles sont de petites exploitations appartenant à des agriculteurs individuels, mais il y a une tendance à l’expansion et à la consolidation de la taille moyenne des vignobles. La taille moyenne des vignobles est de 0,5 à 0,8 ha. La viticulture arménienne est une viticulture d’altitude qui se pratique entre 800 et 1 600 mètres sur des sols volcaniques. On pense que l’Arménie comptait plus de 400 cépages indigènes, mais seuls 55 d’entre eux sont actuellement cultivés. Les cépages locaux les plus plantés sont : areni, voskehat et hndoghni.
L’Arménie est un pays producteur et consommateur de vins doux et liquoreux dans le style des vins de Madère (Ochakan) dans le style des vins de Jerez et ils sont connus en Arménie sous le nom d’ ashtarak et de bijurakan ou encore dans style des de malaga (arevchat) et du porto (aigeschat).
2019, 21 % du vin produit en Arménie était exporté, la Russie étant la principale destination. Alors que la culture viticole du pays commence à renaître, la géographie des exportations arméniennes se développe également de manière dynamique, passant de 15 pays en 2015 à 32 pays en 2019.
La consommation totale de vin a atteint 5 millions de litres en 2019 en Arménie et la consommation de vin est de 1,6 litre par capita mais de 5, 5 l d’alcool par capita en 2018.
HISTOIRE
L’Arménie fait partie des pays fondateur de la viticulture domestiquée et est l’un des berceaux de la culture de la vigne avec la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’est de la Turquie et l’Iran dans une région que l’on désigne sur le nom de Caucase du Sud ou Transcaucasie du Sud. La découverte de la cave d’Areni qui date de l’époque chalcolithique[1] a été datée de 4 000- 3500 A.V.J.C. (Areshian et. al, 2012). Elle est située à 80 kilomètres au sud de la capitale arménienne Yerevan et fait partie de la culture Kouro-Araxe[2] qui s’étendait vers le nord jusqu’à la Géorgie. À l’intérieur de cette cave on a découvert un nombre important de cruches (karases) enterrés dans le sol ainsi des branches de vigne qui dataient de 4 000 ans A.V.J.C. Des résidus d’acide tartrique trouvés dans les karases (un karas est une très grande cruche d’argile qui est généralement enterrée sous terre), ne laisse aucun doute que ces récipients ont contenu du vin. Les vinificateurs de l’époque avaient même eu l’ingéniosité de construire une plate-forme pour fouler les raisins pour que le liquide soit drainé par gravité dans les cuves souterraines. Même si aujourd’hui, des facilités de vinification encore plus ancienne ont été découvertes en Géorgie, la cave d’Areni reste la plus importante cave de vinification du néolithique trouvée à ce jour. D’autres fouilles archéologiques ont montré qu’il a existé une industrie du vin pérenne sur le territoire de l’Arménie au cours des siècles.
Des inscriptions rupestres anciennes ont été trouvées dans la ville-forteresse et le centre militaire/administratif d’Urartu (aujourd’hui appelé Ararat), Erebuni, fondée en 782 A.V.J.C. sur le territoire de l’actuelle capitale de l’Arménie, Erevan. Des fouilles archéologiques non loin d’Erevan menées par B. Piotrovsky, ont établi que la viticulture et la vinification étaient très développées en Arménie au 7ème siècle avant JC. À cette époque, la viticulture et l’arboriculture fruitière avaient une large présence dans le royaume d’Urartu. Les preuves les plus riches de la production agricole ancienne en Arménie ont été découvertes lors de fouilles du 5ème siècle A.J.CJ. dans la ville de Tishebaini (maintenant appelée Karmir Blur ou « Red Hill ») dans la région des hautes terres arméniennes, plus précisément dans la vallée de l’Ararat – maintenant connue sous le nom de République d’Arménie. Au cours des fouilles du royaume de Karmir Bloor on a découvert des karases, des entonnoirs, des bougies, des faucilles, des fourches et des inscriptions, qui indiquent que des vignobles et des vergers avaient existé sur la rive droite de la rivière Hrazdan, une rivière qui traverse Erevan. Le soufre a également été mis au jour dans le royaume d’Urartu, ce qui signifie que dans les temps anciens, la fabrication du vin fonctionnait à un niveau avancé. La viticulture et la vinification jouissaient d’une grande estime et les dirigeants de l’État d’Urartu soutenaient l’industrie en construisant des canaux d’irrigation, des terrasses et d’autres accessoires de production. D’après des textes cunéiformes, le vin et les vignobles possédaient également une signification religieuse ; les raisins et le vin accompagnaient les moutons dans les offrandes sacrificielles. Ils étaient également utilisés comme remèdes médicaux.
[1] Le Chalcolithique ou âge du cuivre est la période de transition entre le néolithique et l’âge du bronze. Il est considéré comme commençant vers le milieu du 5e millénaire avant JC et se termine avec le début de l’âge du bronze proprement dit, de la fin du 4e au 3e millénaire avant JC, selon la région. Source : Wikipédia.
[2] La culture Kouro-Araxe est une culture archéologique qui s’est développée à l’âge du Bronze, entre environ 3 400 et 2 000 ans av. J.-C., essentiellement dans le sud du Caucase, dans l’est de l’Anatolie et dans le nord-ouest de l’Iran. Source : Wikipédia.
L’entrée de la cave d’Areni I. Source: reseachgate.net
Les cuves de fermentation d’Areni I. Source: https://vwfa.am
La littérature abonde de référence aux vins arméniens. D’abord Hérodote (484-425 A.V.J.C.) qui écrit : « des récipients de vin arménien étaient importés du nord de la Mésopotamie par le Tigre et l’Euphrate, sur des embarcations en cuir pour être vendus car le vin était très demandé en Mésopotamie ». Livre IX des Histoires (I:194) – détails sur le commerce du vin entre l’Arménie et Babylone
Strabo (64 A.V.J.C.) écrit que : « les vignobles étaient partout sur ce large et fertile pays et qu’on produisait ici des vins exceptionnels ».
En 401-400 A.V.J.C, lorsque les troupes grecques dirigées par Xénophon traversèrent le pays de Nairi (l’un des anciens noms de l’Arménie), elles étaient accueillies dans les maisons arméniennes avec du vin et de la bière, ces vins étaient conservés dans un stockage souterrain profond, dans pots d’argile spéciaux. Xénophon, en particulier, souligne que les vins arméniens étaient de haute qualité, vieillis et de différents types.
En 301 A.P. J.C. l’Arménie devint le premier pays au monde à adopter le christianisme comme religion officielle renforçant encore l’importante du vin dans la culture du pays et du peuple.
En 1374, Léon VI de la Maison de Lusignan est le dernier roi arménien avant l’invasion du pays par les Mamelouks en 1375.
Xénophon : Par Auteur inconnu. Scan by User:Gabor — Bibliothek des allgemeinen und praktischen Wissens. , Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52408
À partir du 14e siècle, la plus grande partie de l’Arménie reste sous domination turque où la population arménienne (devenant plus en plus minoritaire dans quelques régions de l’Anatolie de l’est, appelé aussi l’Arménie occidentale) coexistent avec des communautés turques, kurdes, et grecque.
Source : Par Eustache Hérisson — Cette image provient de la Bibliothèque en ligne Gallica, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/
Les périodes de domination musulmane ne sont jamais propices aux vins mais la production continua durant la domination ottomane qui dura de 1289 à 1923. Les chrétiens produisaient le vin et les musulmans et les chrétiens le buvaient. Seuls les Arméniens, les Grecs et les Syriens pouvait produire du vin mais les tavernes où il se consommait étaient gérées par les Turques.
Pendant les périodes de désordre social, une prohibition temporaire était instaurée et des sanctions drastiques, y compris la peine de mort, étaient imposées. Mais les revenus que gêneraient les ventes de boissons alcoolisées avaient raison, tôt au tard, de de la piété des autorités. Même pendant les périodes de prohibition, les vignobles n’étaient pas détruits et les raisins étaient utilisés pour d’autres usages. La production atteint même des records à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle car l’Europe occidentale était victime du phylloxera et avait besoin du vin des pays non encore touchés.
Mais les premiers massacres des communautés arméniennes fin du 19e siècle sous le règne du sultan Abdülhamid font entre 80 000 et 300 000 morts avant que celui d’avril 1915 décime l’Arménie et le vide de près de 1 500 000 de ses habitants. La viticulture et la production de vin en sont profondément affectées et de nombreux vignobles disparaissent.
Battus par Kemal Atatürk, les Arméniens se résignent à accepter la protection des Bolchevique et le 29 novembre 1920 naît la république soviétique d’Arménie qui ne couvre qu’une petite partie du territoire historique de l’Arménie.
Atatürk. Source: Par Auteur inconnu — , https://commons.wikimedia.org/w/
La politique des autorités soviétique allait accorder à la Géorgie l’élaboration du vin et à l’Arménie la production du brandy. Dans les années 1980, l’Arménie ne fournissait que 3 % du vin et 25 % de l’eau-de-vie produits en Union soviétique. Certaines des variétés de vigne ont été perdues pendant les années de domination soviétique, lorsque les responsables de l’économie dirigée ont forcé les viticulteurs arméniens à donner la priorité aux variétés utilisées pour le brandy. Selon les données des années 1980, 210 000 tonnes de raisins étaient récoltées annuellement en Arménie, à partir desquelles environ 150 millions de litres de vin et de brandy étaient produits. La superficie viticole était de 25 500 hectares en 1990. La plupart des produits viticoles étaient exportés vers la République socialiste soviétique de Russie et d’autres pays soviétiques.
Durant la domination soviétique, le pays se spécialisa aussi dans la production de vin de voile quand deux éminents œnologues soviétiques, N.N. Prostoserdov et R.L. Afrikyan, découvrirent que la vinification dans les karases produisait une pellicule de levure (Saccheresiensis armeniensis) à la surface des vins en tout point similaire à celle des vins de Jerez. Les variétés locales autochtones, voskehat (kharji) et chilar étaient utilisées pour l’élaboration de ces vins et le succès fut tel qu’ils furent le vin le plus produit juste derrière le brandy arménien.
La viticulture a été mise en péril pour la première fois pendant la période soviétique avec les «lois d’interdiction» anti-boissons dures introduites en 1985. En luttant contre l’alcoolisme, une grande partie des vignobles a été détruite sous les ordres et instructions de Moscou, donc des anciennes comme ainsi que de jeunes vignes ont été sacrifiées.
Avec la désintégration du bloc soviétique, l’Arménie accède à son indépendance définitive le 21 septembre 1991. Au cours des deux années qui ont suivi son indépendance de l’URSS l’Arménie a subi un grave effondrement de la production et une hyperinflation. Ces développements défavorables ont été précipités le passage à des prix liés au marché plutôt qu’à des prix contrôlés. À l’éclatement de l’Union Soviétique, la superficie viticole était de 29 200 hectares alors qu’elle était de 36 000 hectares en 1970 et de 36 200 hectares en 1980. De 1990 à 2000, la surface consacrée au raisin a diminué de 49 %, comme en témoignent les données : 27 000 (1991), 25 000 (1992), 25 300 (1993), 25 500 (1994), 23 200 (1995) , 21 900 (1996), 17 800 (1997), 15 800 (1998), 15 800(1999) et 15 000 (2000).
En 2021, on recensait 16 000 hectares de vignes.
L’Arménie a été, pendant la plus grande partie de son histoire, une société rurale, avec peu de villes propres. Erevan est restée une ville de 12 500 habitants, plus de la moitié musulmane, et un lieu de maisons basses à toit plat et de jardins clos luxuriants, jusqu’au XXe siècle. La découverte d’Areni I dans province Vayots Dzor en 2007 a dynamisé le renouveau de la viticulture arménienne et le gouvernement reconnaît que la viticulture est un secteur prioritaire de l’économie arménienne. En 2016, le gouvernement a créé le VWFA (Vine and Wine Fondation of Armenia) pour coordonner le développement de la viticulture et du vin dans le pays.
CLIMATS
Le climat de l’Arménie varie en fonction de l’altitude de la région respective. L’Arménie possède 7 climats avec des zones de végétation subtropicales sèches, méditerranéennes, désertiques, semi-désertiques, de steppes de montagne, de forêts mixtes, subalpines et alpines. La diversité est due en partie au système météorologique de l’Arménie, qui mélange l’humidité des fortes chutes de neige dans les montagnes et les mers Noire et Caspienne avec des vents d’air chaud des plateaux syrien et iranien.
Au cours de l’année, la température varie généralement de 18 °C à 25 °C ( 62°F to 79°F ) et est rarement inférieure à 18 °C ou supérieure à 28 °C (60°ou supérieur à 83°F).
SOLS
L’Arménie est un pays montagneux caractérisé par une grande variété de paysages et une instabilité géologique. L’altitude moyenne est de 5 900 pieds (1 800 mètres) au-dessus du niveau de la mer. Il n’y a pas de basses terres : la moitié du territoire se situe à des altitudes de 3 300 à 6 600 pieds ; seulement un dixième environ se situe sous la barre des 3 300 pieds.
16 types de sols sont présents en Arménie, y compris des sols alluviaux brun clair trouvés dans la plaine de la rivière Aras et la plaine de l’Ararat, pauvres en humus mais toujours cultivés de manière intensive ; sols bruns riches, trouvés à des altitudes plus élevées dans les collines ; et les sols de chernozem (terre noire), qui couvrent une grande partie de la région des hautes steppes. Une grande partie du sol arménien – formé en partie par des résidus de lave volcanique – est riche en azote, en potasse et en phosphates.
Source: Researchgate.net
RÉGIONS VITICOLES
La viticulture arménienne se concentre majoritairement dans 6 provinces : Vayots Dzor, Tavoush (Tavush), Yerevan, Aragatsotn, Ararat et Armavir La région de Vayots Dzor, est la plus emblématique et abrite le fameux complexe Areni I, vieux de 4000- 3500 ans A.V.JC. Poue en savoir plus sur les régions viticoles arméniennes, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES ARMENIE
LES CÉPAGES
Il existe trois cépages principaux cultivés en Arménie: areni, khndoghni et voskehat se qui se repartissent sur les régions suivantes:ARMÉNIE: LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION
Pour en savoir plus sur les cépages arméniens, cliquez sur le liens suivant:http://ARMÉNIE CÉPAGES
LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION
La législation sur les vins appelée « À PROPOS DES BOISSONS ALCOOLISÉES » a été adoptée le 10 juin 2008. Pour consulter le détail de la législation, cliquez sur le lien suivant:ARMÉNIE: LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION