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ARMÉNIE

DESCRIPTION DU PAYS

Flag Armenia
SOURCE: https://en.wikipedia.org/wiki/Armenia

Yerevan: la capitale:By Սէրուժ Ուրիշեան (Serouj Ourishian) – Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/

L’ARMÉNIE VUE D’AILLEURS

L’Arménie est un pays d’Asie, petit, 29,743 km², qui a beaucoup rétréci au cours de son histoire mouvementée, en effet son territoire représente seulement un dixième de l’Arménie historique. Le pays compte 2,965 millions d’hab. (2019)

 Situé dans une zone fort instable de la planète, sujette à une grande activité sismique avec plus de 500 volcans et de puissants séismes car il est soumis à la pression constante vers le NE de la péninsule Arabique, plaque tectonique jadis détachée du continent africain.  Donc s’allongent de très hautes montagnes dénommées globalement Petit Caucase entre la mer Noire et la mer Caspienne, près de 90 % du territoire est à plus de mille mètres d’altitude. Culminait au mont Ararat à   5 160 mètres jusqu’en 1915, depuis, ce sommet illustre depuis le Déluge se trouve en Turquie, mais il reste le symbole de l’Arménie qui elle culmine au mont Aragats à 4 095 mètres.  Il y a des lacs dont le lac Sevan, à écoulement endoréique de 1 400 km² à 1 900 mètres d’altitude. Une seule plaine, celle de l’Ararat, au sud et à l’ouest d’Erevan  concentre l’essentiel de la production agricole.

Mont Ararat. Source: https://en.wikipedia.org/wiki/File:Mount_Ararat_and_the_Yerevan_skyline_in_spring_(50mm).jpg

L’Arménie est considérée comme faisant culturellement, historiquement et politiquement parlant, partie de l’Europe, voire, géographiquement, à sa lisière. Elle est considérée comme un berceau du christianisme, première nation à adopter le christianisme comme religion d’État en 301. Un moine Mesrob Machtots créa un nouvel alphabet inspiré de l’alphabet grec, adopté vers 406. Le monastère de Khor Virap est un lieu de pèlerinage.

L’Arménie est l’un des pays les plus enclavés au monde, en partie pour des raisons naturelles, aucune façade maritime, un relief très montagneux et des vallées encaissées, donc des pentes fortes difficilement franchissables.

Et surtout pour des raisons politiques, sur les 1 000 km de frontières, 834 sont fermés depuis des années. L’Arménie et l’Azerbaïdjan, toutes deux anciennes républiques soviétiques se sont plusieurs fois affrontées militairement encore très récemment. Le conflit entre Azéris et Arméniens a surtout pour enjeu le territoire du Haut-Karabagh, enclave arménienne en Azerbaïdjan que le Comité central du parti bolchevik, alors présidé par Staline, en 1923, décida de rattacher à l’Azerbaïdjan. Autre conflit latent, et pour simplifier, le Nakhitchevan, est une enclave azerbaïdjanaise en territoire arménien !!! Donc des frontières sont fermées avec deux voisins : Turquie, Azerbaïdjan.  Avec la Géorgie elle n’est qu’à demi-ouverte, étant actuellement fermée par les Géorgiens en raison des volontés autonomistes de la minorité arménienne vivant en Samtskhé-Djavakhétie (Djavakhk), dans le sud de la Géorgie. Mais il y a aussi une enclave arménienne Artsvashen, en Azerbaïdjan et des enclaves azerbaïdjanaises, Karki, Aşağı Əskipara, Yukhari Askipara et Barkhudarli….Les diplomates et les militaires ont un bel avenir devant eux.

L’Arménie accéda à son indépendance définitive en septembre 1991. Suivant l’exemple de l’Azerbaïdjan, et la région autonome du Karabagh déclara son indépendance en septembre à la suite d’un référendum, elle n’est reconnue par aucun État membre de l’ONU.  Les autorités de Bakou y envoyèrent   des troupes pour y rétablir leur contrôle et c’est le début du conflit. Les affrontements entre Arméniens et Azéris font des dizaines de milliers de victimes de part et d’autre. Malgré le cessez-le-feu conclu en mai 1994, cette question n’est toujours pas réglée.  A preuve la guerre récente. Des transferts de population ont eu lieu entre les deux pays qui tendent à devenir ethniquement plus homogènes. Des combats se déroulent parfois, notamment en avril 2016 et ils ont repris en 2020. En 2015, sa population est estimée à 148 917 habitants pour une superficie de 11 430 km2. Sa capitale et plus grande ville est Stepanakert. La frontière avec l’Iran (35 km) reste, elle, praticable. Et L’aéroport d’Erevan est vital pour le pays, car c’est le seul moyen d’accès aisé reliant l’Arménie au reste du monde.

Une civilisation très ancienne, originale, une histoire très compliquée à restituer, car ce pays occupe avec ses deux voisins un territoire stratégique, la Transcaucasie, au carrefour de puissants empires, perse, séleucide, parthe, romain, sassanide, byzantin, arabe, turcs seldjoukide, mongol, turc ottoman, séfévide, russe. Empires rivaux qui occupèrent et soumirent le territoire chacun à leur tour.  Et à la fin du XIXe siècle, les Turcs se livrèrent aux premiers massacres contre le peuple arménien vivant sur la partie du territoire qu’ils contrôlaient, faisant entre 80 000 et 300 000 morts. En avril 1915, le gouvernement ottoman décide d’en finir avec la minorité arménienne vivant dans l’actuelle Turquie et organisa la déportation et le massacre d’Arméniens, entre 1 200 000 et 1 500 000, c’est le premier génocide du XX° siècle, jamais reconnu en tant que tel par la Turquie. Avec l’effondrement de la Russie (1917) et de l’Empire ottoman (1918), les Arméniens créèrent une république indépendante, éphémère (1918-1920). Ils fondaient de grands espoirs sur la Conférence de la Paix de Paris, pour obtenir le rétablissement de la Grande-Arménie historique. Echec.

« UNE LONGUE LIGNE QUI S’EST RAPIDEMENT RACCOURCIE. Une des photographies les plus frappantes des déportations sorties d’Arménie. Ici est représentée une colonne de chrétiens sur le chemin à travers les grandes plaines du Mamuret-ul-Aziz. Source: https://en.wikipedia.org/

La diaspora est nombreuse dans le monde entier et environ 600 000 Arméniens vivent en France. Concentrés surtout à Marseille, Lyon, Valence, Paris et sa banlieue (principalement à Arnouville, Alfortville, Clamart, Châtillon et Issy-les-Moulineaux). Le plus célèbre des Arméniens de France, c’est Charles Aznavour, et on n’oublie pas Jacques Hélian (1912-1986), compositeur, chef d’orchestre ; Michel Legrand, compositeur  chanteur ; Alice Sapritch, actrice; Henri Verneuil  réalisateur  et  Francis Veber, réalisateurs ; Alain Terzian producteur…

Le cinéma arménien naquit avec son premier film documentaire, Soviet Armenia en 1924. Sergueï Paradjanov est un de ses maîtres, avec notamment Les Chevaux de feu et Sayat-Nova (La couleur de la grenade) deux des chefs-d’œuvre cinématographiques du XX° siècle. America, America, le film américain réalisé par Elia Kazan en 1963, raconte l’histoire de Stavros, vivant en Anatolie à la fin du XIX° siècle et subissant l’oppression des Turcs musulmans en tant que chrétien. Le pogrom ciblé contre les Arméniens dans son village déclenche son départ vers l’Amérique.

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

La viticulture arménienne s’étend sur 16 000 hectares dont environ 3 000 hectares pour l’élaboration de vin, le reste étant réservé à la table et la distillation. Il existe un peu plus de 40 entreprises produisant plus de 100 vins.  83% des vins arméniens sont produits dans la vallée de l’Ararat et à Armavir. La majorité des vignobles sont de petites exploitations appartenant à des agriculteurs individuels, mais il y a une tendance à l’expansion et à la consolidation de la taille moyenne des vignobles. La taille moyenne des vignobles est de 0,5 à 0,8 ha. La viticulture arménienne est une viticulture d’altitude qui se pratique entre 800 et 1 600 mètres sur des sols volcaniques. On pense que l’Arménie comptait plus de 400 cépages indigènes, mais seuls 55 d’entre eux sont actuellement cultivés.   Les cépages locaux les plus plantés sont : areni, voskehat et hndoghni.

L’Arménie est un pays producteur et consommateur de vins doux et liquoreux dans le style des vins de Madère (Ochakan) dans le style des vins de Jerez  et ils sont connus en Arménie sous le nom d’ ashtarak et de  bijurakan ou encore  dans style des de malaga (arevchat) et du porto (aigeschat).

2019, 21 % du vin produit en Arménie était exporté, la Russie étant la principale destination. Alors que la culture viticole du pays commence à renaître, la géographie des exportations arméniennes se développe également de manière dynamique, passant de 15 pays en 2015 à 32 pays en 2019.

La consommation totale de vin a atteint 5  millions de litres   en 2019 en Arménie et la consommation de vin est de 1,6 litre par capita mais de 5, 5 l d’alcool par capita en 2018.

HISTOIRE

L’Arménie fait partie des pays fondateur de la viticulture domestiquée et est l’un des berceaux de la culture de la vigne avec la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’est de la Turquie et l’Iran dans une région que l’on désigne sur le nom de Caucase du Sud ou Transcaucasie du Sud. La découverte de la cave d’Areni qui date de l’époque chalcolithique[1] a été datée de 4 000- 3500 A.V.J.C. (Areshian et. al, 2012). Elle est située à 80 kilomètres au sud de la capitale arménienne Yerevan et fait partie de la culture Kouro-Araxe[2] qui s’étendait vers le nord jusqu’à la Géorgie. À l’intérieur de cette cave on a découvert un nombre important de cruches (karases) enterrés dans le sol ainsi des branches de vigne qui dataient de 4 000 ans A.V.J.C. Des résidus d’acide tartrique trouvés dans les karases (un karas est une très grande cruche d’argile qui est généralement enterrée sous terre), ne laisse aucun doute que ces récipients ont contenu du vin. Les vinificateurs de l’époque avaient même eu l’ingéniosité de construire une plate-forme pour fouler les raisins pour que le liquide soit drainé par gravité dans les cuves souterraines. Même si aujourd’hui, des facilités de vinification encore plus ancienne ont été découvertes en Géorgie, la cave d’Areni reste la plus importante cave de vinification du néolithique trouvée à ce jour. D’autres fouilles archéologiques ont montré qu’il a existé une industrie du vin pérenne sur le territoire de l’Arménie au cours des siècles.

UNE ÉTUDE D’IMPORTANCE MAJEURE DE 2023 REMET EN CAUSE L’ORIGINE ET LA DATATION DE LA DOMESTICATION DE LA VIGNE

Résumé

Un article publié dans la prestigieuse revue Science en début 2023 a remis en cause sur la base d’analyses génétiques l’histoire de l’origine de la vigne. Alors que l’on pensait que la domestication de la vigne provenait de la Transcaucasie (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan d’aujourd’hui) il y a environ 8 000 ans, il y a en fait eu une autre région de domestication dans les pays du Levant (Israël, Palestine, Liban et Jordanie). De plus, les origines de la domestication sont plus anciennes et remontent à 11 000 ans. Les chercheurs ont travaillé sur 2 448 génomes de vigne prélevés dans 23 institutions dans 16 pays.  Ce sont les raisins domestiqués au Levant qui ont progressé vers l’ouest avec les populations humaines et, par une série de croisements accidentels avec des vignes sauvages, en Europe, ils ont donné naissance aux variétés Vitis vinifera largement cultivées aujourd’hui. Les vignes domestiquées du Caucase, jusqu’à présent considérées comme les ancêtres des raisins de cuve dans le monde entier, ont donné naissance aux variétés actuellement cultivées en Géorgie et en Arménie, et sont d’origine très différente, bien   que les raisins partagent des caractéristiques communes, car les sélections qui ont accompagné la domestication ont été effectuées sur les deux catégories de raisin. La domestication au Levant concernait initialement le raisin de table destiné à la consommation et non à la vinification, elle a fini par avoir une énorme influence sur le monde moderne du vin. Depuis le Levant, ces raisins domestiqués de Vitis vinifera se sont répandus vers l’est à travers l’Asie centrale, en Inde et en Chine, en suivant le corridor montagneux d’Asie intérieure (un itinéraire emprunté par d’autres plantes et civilisations) et ils se sont étendus au nord jusqu’au Caucase, en passant par les montagnes du Zagros, puis au nord-ouest à travers l’Anatolie jusqu’aux Balkans. Et ils se sont également répandus vers l’ouest sur la côte nord-africaine. Ils ont également voyagé dans la péninsule ibérique et en Europe occidentale.

Les raisins du Levant sont arrivés en Europe, ils ont été croisés avec des raisins sauvages locaux pour produire des raisins plus petits, moins sucrés avec des peaux plus épaisses qui n’étaient pas très bons à manger, mais qui en fait étaient parfaits pour faire du vin. La majeure partie de notre patrimoine viticole provient de cette lignée.

il n’y a pas de preuves archéologiques directes de raisins domestiqués à une époque aussi précoce. Cependant, l’équipe a également daté génétiquement l’âge des raisins dans divers endroits à travers l’Europe, et ils correspondent à la propagation initiale de l’agriculture. Pour en être absolument certain il faudra récupérer des génomes anciens à partir d’échantillons archéologiques de pépins de raisin. Plus difficile à dire qu’à faire.

Article complet  :https://www.science.org/doi/10.1126/science.adg6617?adobe_mc=MCMID=81675657629587913328954885966742399711|MCORGID=242B6472541199F70A4C98A6%2540AdobeOrg|TS=1677739463

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Des inscriptions rupestres anciennes ont été trouvées dans la ville-forteresse et le centre militaire/administratif d’Urartu (aujourd’hui appelé Ararat), Erebuni, fondée en 782 A.V.J.C. sur le territoire de l’actuelle capitale de l’Arménie, Erevan. Des fouilles archéologiques non loin d’Erevan menées par  B. Piotrovsky, ont établi que la viticulture et la vinification étaient très développées en Arménie au 7ème siècle avant JC. À cette époque, la viticulture et l’arboriculture fruitière avaient une large présence dans le royaume d’Urartu. Les preuves les plus riches de la production agricole ancienne en Arménie ont été découvertes lors de fouilles du 5ème siècle A.J.CJ.  dans la ville de Tishebaini (maintenant appelée Karmir Blur ou « Red Hill ») dans la région des hautes terres arméniennes, plus précisément dans la vallée de l’Ararat – maintenant connue sous le nom de République d’Arménie. Au cours des fouilles du royaume de Karmir Bloor on a découvert des karases, des entonnoirs, des bougies, des faucilles, des fourches et des inscriptions, qui indiquent que des vignobles et des vergers avaient existé sur la rive droite de la rivière Hrazdan, une rivière qui traverse Erevan. Le soufre a également été mis au jour dans le royaume d’Urartu, ce qui signifie que dans les temps anciens, la fabrication du vin fonctionnait à un niveau avancé. La viticulture et la vinification jouissaient d’une grande estime et les dirigeants de l’État d’Urartu soutenaient l’industrie en construisant des canaux d’irrigation, des terrasses et d’autres accessoires de production. D’après des textes cunéiformes, le vin et les vignobles possédaient également une signification religieuse ; les raisins et le vin accompagnaient les moutons dans les offrandes sacrificielles. Ils étaient également utilisés comme remèdes médicaux.

[1] Le Chalcolithique ou âge du cuivre est la période de transition entre le néolithique et l’âge du bronze. Il est considéré comme commençant vers le milieu du 5e millénaire avant JC et se termine avec le début de l’âge du bronze proprement dit, de la fin du 4e au 3e millénaire avant JC, selon la région. Source : Wikipédia.

[2] La culture Kouro-Araxe est une culture archéologique qui s’est développée à l’âge du Bronze, entre environ 3 400 et 2 000 ans av. J.-C., essentiellement dans le sud du Caucase, dans l’est de l’Anatolie et dans le nord-ouest de l’Iran. Source : Wikipédia.

L’entrée de la cave d’Areni I. Source: reseachgate.net

Les cuves de fermentation d’Areni I. Source: https://vwfa.am

La littérature abonde de référence aux vins arméniens. D’abord Hérodote (484-425 A.V.J.C.) qui écrit : « des récipients de vin arménien étaient importés du nord de la Mésopotamie par le Tigre et l’Euphrate, sur des embarcations en cuir pour être vendus car le vin était très demandé en Mésopotamie ». Livre IX des Histoires (I:194) – détails sur le commerce du vin entre l’Arménie et Babylone

Strabo (64 A.V.J.C.) écrit que : « les vignobles étaient partout sur ce large et fertile pays et qu’on produisait ici des vins exceptionnels ».

En 401-400 A.V.J.C, lorsque les troupes grecques dirigées par Xénophon traversèrent le pays de Nairi (l’un des anciens noms de l’Arménie), elles étaient accueillies dans les maisons arméniennes avec du vin et de la bière, ces vins étaient conservés dans un stockage souterrain profond, dans pots d’argile spéciaux. Xénophon, en particulier, souligne que les vins arméniens étaient de haute qualité, vieillis et de différents types.

En 301 A.P. J.C. l’Arménie devint le premier pays au monde à adopter le christianisme comme religion officielle renforçant encore l’importante du vin dans la culture du pays et du peuple.

En 1374, Léon VI de la Maison de Lusignan est le dernier roi arménien avant l’invasion du pays par les Mamelouks en 1375.

Xénophon : Par Auteur inconnu. Scan by User:Gabor — Bibliothek des allgemeinen und praktischen Wissens. , Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52408

À partir du 14e siècle, la plus grande partie de l’Arménie reste sous domination turque où la population arménienne (devenant plus en plus minoritaire dans quelques régions de l’Anatolie de l’est, appelé aussi l’Arménie occidentale) coexistent avec des communautés turques, kurdes, et grecque.

Source : Par Eustache Hérisson — Cette image provient de la Bibliothèque en ligne Gallica, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/

Les périodes de domination musulmane ne sont jamais propices aux vins mais la production continua durant la domination ottomane qui dura de 1289 à 1923. Les chrétiens produisaient le vin et les musulmans et les chrétiens le buvaient. Seuls les Arméniens, les Grecs et les Syriens pouvait produire du vin mais les tavernes où il se consommait étaient gérées par les Turques.

Arménien à Tiflis (Tbilissi) avec kvevri, grande outre à vin et corne à boire (1881). Les Arméniens constituent historiquement l’un des principaux groupes ethniques de la ville de Tbilissi, la capitale de la Géorgie. Photo du Capitaine Barry pour la mission scientifique d’Ernest Chantre du Muséum de Lyon.

Pendant les périodes de désordre social, une prohibition temporaire était instaurée et des sanctions drastiques, y compris la peine de mort, étaient imposées. Mais les revenus que gêneraient les ventes de boissons alcoolisées avaient raison, tôt au tard, de de la piété des autorités. Même pendant les périodes de prohibition, les vignobles n’étaient pas détruits et les raisins étaient utilisés pour d’autres usages. La production atteint même des records à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle car l’Europe occidentale était victime du phylloxera et avait besoin du vin des pays non encore touchés.

Mais les premiers massacres des communautés arméniennes fin du 19e siècle sous le règne du sultan Abdülhamid font entre 80 000 et 300 000 morts avant que celui d’avril 1915 décime l’Arménie et le vide de près de 1 500 000 de ses habitants. La viticulture et la production de vin en sont profondément affectées et de nombreux vignobles disparaissent.

Battus par Kemal Atatürk, les Arméniens se résignent à accepter la protection des Bolchevique et  le 29 novembre 1920 naît la république soviétique d’Arménie qui ne couvre qu’une petite partie du territoire historique de l’Arménie.

Atatürk. Source: Par Auteur inconnu — , https://commons.wikimedia.org/w/

La politique des autorités soviétique allait accorder à la Géorgie l’élaboration du vin et à l’Arménie la production du brandy. Dans les années 1980, l’Arménie ne fournissait que 3 % du vin et 25 % de l’eau-de-vie produits en Union soviétique. Certaines des variétés de vigne ont été perdues pendant les années de domination soviétique, lorsque les responsables de l’économie dirigée ont forcé les viticulteurs arméniens à donner la priorité aux variétés utilisées pour le brandy.  Selon les données des années 1980, 210 000 tonnes de raisins étaient récoltées annuellement en Arménie, à partir desquelles environ 150 millions de litres de vin et de brandy étaient produits. La superficie viticole était de 25 500 hectares en 1990. La plupart des produits viticoles étaient exportés vers la République socialiste soviétique de Russie et d’autres pays soviétiques.

Durant la domination soviétique, le pays se spécialisa aussi dans la production de vin de voile quand deux éminents œnologues soviétiques, N.N. Prostoserdov et R.L. Afrikyan, découvrirent que la vinification dans les karases produisait une pellicule de levure (Saccheresiensis armeniensis) à la surface des vins en tout point similaire à celle des vins de Jerez. Les variétés locales autochtones, voskehat (kharji) et chilar étaient utilisées pour l’élaboration de ces vins et le succès fut tel qu’ils furent le vin le plus produit juste derrière le brandy arménien.

La viticulture a été mise en péril pour la première fois pendant la période soviétique avec les «lois d’interdiction» anti-boissons dures introduites en 1985. En luttant contre l’alcoolisme, une grande partie des vignobles a été détruite sous les ordres et instructions de Moscou, donc des anciennes comme ainsi que de jeunes vignes ont été sacrifiées.

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SOURCE: Wikipedia.org

Avec la désintégration du bloc soviétique, l’Arménie accède à son indépendance définitive le 21 septembre 1991. Au cours des deux années qui ont suivi son indépendance de l’URSS l’Arménie a subi un grave effondrement de la production et une hyperinflation. Ces développements défavorables ont été précipités le passage à des prix liés au marché plutôt qu’à des prix contrôlés. À l’éclatement de l’Union Soviétique, la superficie viticole   était de 29 200 hectares alors qu’elle était de 36 000 hectares en 1970 et de 36 200 hectares en 1980.  De 1990 à 2000, la surface consacrée au raisin a diminué de 49 %, comme en témoignent les données : 27 000 (1991), 25 000 (1992), 25 300 (1993), 25 500 (1994), 23 200 (1995) , 21 900  (1996), 17 800 (1997), 15 800 (1998), 15 800(1999) et 15 000 (2000).

En 2021, on recensait 16 000 hectares de vignes.

L’Arménie a été, pendant la plus grande partie de son histoire, une société rurale, avec peu de villes propres. Erevan est restée une ville de 12 500 habitants, plus de la moitié musulmane, et un lieu de maisons basses à toit plat et de jardins clos luxuriants, jusqu’au XXe siècle. La découverte d’Areni I dans province Vayots Dzor en 2007  a dynamisé le renouveau de la viticulture arménienne et le gouvernement  reconnaît que la viticulture est un secteur prioritaire de l’économie arménienne. En 2016, le gouvernement a créé le VWFA (Vine and Wine Fondation of Armenia) pour coordonner le développement de la viticulture et du vin dans le pays.

CLIMATS

Le climat de l’Arménie varie en fonction de l’altitude de la région respective. L’Arménie possède 7 climats avec des zones de végétation subtropicales sèches, méditerranéennes, désertiques, semi-désertiques, de steppes de montagne, de forêts mixtes, subalpines et alpines. La diversité est due en partie au système météorologique de l’Arménie, qui mélange l’humidité des fortes chutes de neige dans les montagnes et les mers Noire et Caspienne avec des vents d’air chaud des plateaux syrien et iranien.

Au cours de l’année, la température varie généralement de 18 °C à 25 °C (   62°F to 79°F )    et est rarement inférieure à 18 °C ou supérieure à 28 °C (60°ou supérieur à 83°F).

Climat actuel

Climat futur

SOLS

L’Arménie est un pays montagneux caractérisé par une grande variété de paysages et une instabilité géologique. L’altitude moyenne est de 5 900 pieds (1 800 mètres) au-dessus du niveau de la mer. Il n’y a pas de basses terres : la moitié du territoire se situe à des altitudes de 3 300 à 6 600 pieds ; seulement un dixième environ se situe sous la barre des 3 300 pieds.

16 types de sols sont présents en Arménie, y compris des sols alluviaux brun clair trouvés dans la plaine de la rivière Aras et la plaine de l’Ararat, pauvres en humus mais toujours cultivés de manière intensive ; sols bruns riches, trouvés à des altitudes plus élevées dans les collines ; et les sols de chernozem (terre noire), qui couvrent une grande partie de la région des hautes steppes. Une grande partie du sol arménien – formé en partie par des résidus de lave volcanique – est riche en azote, en potasse et en phosphates.

Source: Researchgate.net

RÉGIONS VITICOLES

La viticulture arménienne se concentre majoritairement dans 6 provinces : Vayots Dzor, Tavoush (Tavush), Yerevan, Aragatsotn, Ararat et Armavir  La région de Vayots Dzor, est la plus emblématique et abrite le fameux complexe Areni I, vieux de 4000- 3500 ans A.V.JC. Poue en savoir plus sur les régions viticoles arméniennes, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES ARMENIE

LES CÉPAGES

Il existe trois cépages principaux cultivés en Arménie: areni, khndoghni et voskehat se qui se repartissent sur les régions suivantes:

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Pour en savoir plus sur les cépages arméniens, cliquez sur le liens suivant:ARMÉNIE CÉPAGES

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

La législation sur les vins appelée « À PROPOS DES BOISSONS ALCOOLISÉES » a été adoptée le 10 juin 2008. Pour consulter le détail de la législation, cliquez sur le lien suivant:ARMÉNIE: LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

NOS PARTENAIRES POUR L’ARMÉNIE