DESCRIPTION DU PAYS
L’AUTRICHE VUE D’AILLEURS
L’Autriche est un pays qui est devenu très petit et enclavé (83,871 km² et 9, 1 M hab) après la Première Guerre Mondiale, dépecé comme les autres empires lors du traité de Versailles, au nom du principe des nationalités.
Donc sa capitale Vienne, au bord du Danube, est depuis, surdimensionnée (1,9 M hab) par rapport au pays dont elle abrite plus de 20 % de la population totale, et 30 % en comptant l’agglomération. Splendide et monumentale avec ses nombreux palais (Schönbrunn et Hofburg), depuis 2001, le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle accueille environ 6 millions de touristes chaque année. Surnommée la « Ville des rêves » car l’inventeur de la psychanalyse, Sigmund Freud, y résida, ou encore la « Ville de la musique », en raison de l’influence considérable que la ville eut dans le domaine de la musique, notamment à travers le classicisme viennois.
La ville est un important centre politique international, car l’Autriche était un pays neutre depuis 1955 : y siègent l’OSCE, l’OPEP, diverses agences de l’ONU, comme l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime ou l’ONUDI. Y ont été signés de nombreux traités internationaux. Entre 2005 et 2010, Vienne a été la première destination mondiale pour les congrès et conventions internationales. Lors de la demande d’adhésion à l’Union Européenne en 1989, le ministre autrichien des Affaires étrangères, insiste sur le maintien de la neutralité permanente autrichienne, ce qui ne semble compatible ni avec le Traité d’État ni avec une stricte application de la neutralité. La Commission européenne exprime ses doutes quant à la compatibilité de cette clause de neutralité avec le développement d’une politique étrangère commune, renforcée notamment par le traité de Maastricht de 1992. Au fil des négociations, la clause de neutralité est abandonnée par l’Autriche, qui devient officiellement membre de l’Union européenne en 1995, peu après l’ajout dans la loi constitutionnelle autrichienne de l’article 23f qui permet à l’Autriche de participer à la politique étrangère et de sécurité commune. Selon des analystes, « l’adhésion à une union supranationale dans les domaines économique et politique a entraîné une compréhension de plus en plus réduite du droit de la neutralité, qui se retrouve limité à sa composante militaire. La participation à une Europe de la Défense est plus difficilement conciliable avec le statut d’État neutre ».
Depuis 1990, la chute du « Rideau de fer » a permis à la ville de retrouver son attractivité. De 2005 à 2015, la population de la ville a augmenté de 10,1%. En 2012, un rapport officiel de Statistiks Austria montrait que plus de 660 000 Viennois (38,8%) sont issus de l’immigration totale ou partielle, principalement venus de l’ex-Yougoslavie, de la Turquie, d’Allemagne, de Pologne, de Roumanie, de Hongrie. Et des diasporas italienne, asiatique, juive, hongroise, mais en plus petit nombre.
Sa langue officielle est l’allemand, six autres langues (hongrois, slovène, croate du Burgenland, tchèque, slovaque et romani) sont reconnues.
L’empire des Habsbourg (1282 à 1918) était gigantesque, du Luxembourg à la Hongrie et avec de vastes territoires vers le sud jusque dans les Balkans et l’Italie. En 1914, l’assassinat de l’archiduc héritier à Sarajevo, cristallisa les rivalités entre les Etats européens associés dans les deux grandes coalitions rivales et peut-être impatients d’en découdre, puisque la guerre devait être courte. L’Autriche est pour les historiens, un des responsables de la guerre, par son attitude vis-à-vis de la Serbie.
En 1938, le parti nazi autrichien organisa un coup d’État, peu avant le référendum qui devait décider de l’avenir du pays. La Wehrmacht entra en Autriche en mars 1938, le pays fut annexé, sans rencontrer la moindre opposition. C’est l’Anschluss (terme allemand), il s’agissait pour les nazis de réunir les peuples de langue allemande.
Occupée après 1945 jusqu’en 1954 par les Alliés, comme l’Allemagne, Vienne comme Berlin est découpée en quatre zones, une pour chacun des vainqueurs. A la fin de l’occupation, en 1955, l’URSS exige sa neutralité, l’Autriche ne fait pas partie de l’OTAN. Et Vienne est un « Nid d’espions» pendant la Guerre Froide (scénario de Graham Greene « , porté au cinéma Le Troisième Homme« ).
L’Autriche adhèra à l’UE (1995) et à la zone euro (1999).
L’Autriche est un pays montagneux, les Alpes occupent les deux tiers de la surface. Le point culminant du pays est le Grossglockner, à 3 797 m. Le Danube s’étend sur 350 km.
Le tourisme – aussi bien en été qu’en hiver- est l’un des secteurs économiques les plus importants en Autriche, il représentait en 2018 8,7 % du PIB.
D’Autriche des personnages fort illustres sont issus :
-des compositeurs : Franz Schubert, Anton Bruckner, Mozart (même si, Salzbourg, sa ville natale, n’a été rattachée à l’Autriche qu’après sa mort), Gustav Mahler;
-l’économiste Friedrich Hayek; le pape du libéralisme;
-les philosophes Karl Popper, Ludwig Wittgenstein, le père de la psychanalyste Sigmund Freud ;
-les écrivains Stefan Zweig, Robert Musil, Joseph Roth (qui raconte dans son roman « La marche de Radetzky » la désintégration de l’Empire austro-hongrois), Thomas Bernhard, Peter Handke ;
-les peintres Gustav Klimt, Egon Schiele et Oskar Kokoschka, ainsi que l’acteur et homme politique Arnold Schwarzenegger, le réalisateur Michael Haneke ;
-mais aussi le fondateur du sionisme Theodor Herzl, ou …Adolf Hitler, émigré en Allemagne en 1913, et qui demanda à renoncer à sa nationalité autrichienne en 1925.
PRÉSENTATION DU PAYS
C’est un énorme scandale en 1985 qui mit l’Autriche sur la carte viticole du monde. On s’aperçut, à cette époque, que les vins contenaient de l’éthylène glycol (communément appelé antigel), ce qui leur donnait une certaine douceur particulièrement appréciée dans cette partie du monde, à la frontière de l’Allemagne et dont la législation a longtemps été calquée sur celle de son voisin. Ce petit pays producteur, dont la superficie viticole est à peine plus grande qu’un tiers du vignoble bordelais, s’était hissé, après la guerre, au troisième rang mondial, une position obtenue à coup de rendements massifs et de fraudes. Une refonte totale de la réglementation et des pratiques viticoles s’ensuivit et, en 15 ans, l’industrie viticole autrichienne allait se hisser au niveau des meilleures.
Avec 45 515 hectares (2020, source: Wine of Austria), le pays représente environ 1% de l’encépagement mondial et se classe au 17ème rang mondial et produit en moyenne 2, 35 millions d’hectolitres. 74% de la production sont des blancs et le grüner veltliner est de loin le cépage le plus planté avec 31% de l’encépagement du pays. Le Zweigelt est le cépage rouge le plus planté avec 14% de l’encépagement devant le Blaufränkish (6,5%) 16% de la production sont des vins biologiques ou biodynamiques. Le pays a exporté 67.4 millions de litres en 2020 ce qui représente un montant de 187,3 millions d’Euros.
HISTOIRE
La culture de la vigne en Autriche est millénaire et elle était pratiquée en Basse-Autriche près du Danube du temps des Celtes (-450-25 avant JC ). C’est sous l’Empire romain, qui marqua la fin de la domination des Celtes, qu’elle prit son essor et s’étendit jusqu’en Styrie. En 92 après JC, l’empereur Domitien ordonna l’arrachage des vignobles existants par crainte d’une surproduction à travers l’empire; on ne sait pas dans quelle mesure ce décret fut observé en Autriche très éloignée de Rome. En tout cas, deux siècles plus tard, l’empereur Aurèle Probus annula le décret.
Quand les Romains se retirèrent à la fin du Vème siècle, de nombreux vignobles furent abandonnés. Charlemagne, à partir de 803, eut une influence stabilisatrice et établit des règles pour la viticulture. Mais les invasions hongroises du Xème siècle replongèrent les vignobles dans la difficulté. Comme souvent en Europe la viticulture passa sous le contrôle des moines, en particulier les Cisterciens, à partir du XIème siècle.
À la fin du XIIe siècle, les Viennois furent autorisés à planter des vignobles, qui existent encore, dans les limites de la ville. Au fur et à mesure que les vignobles s’étendaient, le commerce se développa et de nombreux vins furent exportés vers le nord de l’Europe.
On estime qu’il y avait environ 150 000 hectares de vignes plantées au XIXème siècle
C’est au XIXème siècle que les vins que les vins liquoreux d’Autriche commencèrent à acquérir de la notoriété avec l’agreement royale du village de Rust. Mais Rust se fera voler la vedette par le village de Donnerskirchen qui produisit un Trockenbeerenauslese en 1526 dont l’histoire ou la légende dit qu’il dura jusqu’ en 1852 !
L’invasion des armées turques au le dix-septième siècle allait donner un coup d’arrêt au dynamisme viticole autrichien. Les pertes de vignobles ainsi que l’abandon de sites suite à la baisse des prix conduisirent à une diminution de la superficie viticole.
En 1784, l’Empereur Joseph II donna son accord pour la création des heurige(s), une institution profondément enracinée encore aujourd’hui dans la culture autrichienne. Une Heurige est une auberge dont le propriétaire ne sert que des mets et vins de sa production. Elles sont particulièrement rependues dans la region de Vienne mais aussi dans d’autres régions où elles sont connues sous le nom de Buschenschank(s).
En 1860, le premier collège du vin et centre de recherche viticole du pays fut créé à Klosterneuburg, près de Vienne, et qui aura une influence significative au cours du siècle qui suivra. Il semblerait d’après la littérature de l ‘époque et, en particulier, le livre de Bloom, « Les Vins d’Autriche », que l’encépagement était diffèrent. Le pinot gris était probablement le cépage dominant plutôt que le grüner veltliner omniprésent aujourd’hui pour les blancs Si le Blaufränkish et le Sankt Laurent constituaient une bonne partie de l’encépagement des rouges, le pinot noir était aussi bien représenté.
Dr Zweigelt. SOURCEhttp://www.kultur-klosterneuburg.at/
le mildiou et le phylloxéra n’épargnèrent pas non plus le pays et la vigne ne fut sauvée, comme partout en Europe, qu’avec les porte-greffes américains et en 1914, on comptait 50 000 hectares de vignes. L’éclatement de l’Empire austro-hongrois, une des conséquences de la guerre de 14, amputa l’Autriche de 18 000 hectares de vignes. Mais le pays resta dynamique dans la recherche et en 1922, le cépage Zweigelt, du nom de son créateur, fut créé en croissant le Blaufränkish avec le Sankt Laurent. Si le Zweigelt est encore aujourd’hui le cépage rouge le plus planté, la réputation de son créateur fut ternie par son engagement auprès des nazis pour conserver son poste de directeur du centre viticole de Klosterneuburg.
En 1938, l’Autriche est purement et simplement annexée au Troisième Reich : c’est l’Anschluss. La défaite hitlérienne à la fin de la Seconde Guerre mondiale, laisse le pays exsangue mais la proximité des deux peuples, qui parlent la même langue, restera intacte et les Allemands affluent dans les Heuriges dans les années 1970 et 1980, en particulier dans le Burgenland. Les exportS du Burgenland vers l’Allemagne sont en plein boom et l’Autriche exporte bientôt plus de vin qu’elle ne peut en produire. C’est alors qu’éclate le scandale de 1985. On découvre que bon nombre de ces vins exportés avaient été frelatés, dosés avec du di-éthylène glycol, un antigel, pour simuler le goût sucré. Seuls quelques producteurs de vin assez importants furent impliqués, quatre furent jugés et emprisonnés… mais l’industrie viticole était à terre, KO par l’ampleur du scandale. Il fallut l’enthousiasme et la détermination de quelques producteurs, dont Alos Kracher ou Willi Opitz, pour oser braver la défiance qui s’était installée sur les marchés internationaux et présenter leurs vins dans les années 1990. De l’adversité naît souvent l’innovation et sous l’égide de l’ « Austrian Wine Marketing Board », l’un des Instituts des vins les plus dynamiques au monde, un nouveau système de classification, les DACs (Districtus Austriae Controllatus) fut introduit en 1986. L’Autriche adhèrera à l’Union Européenne en 1995 et alignera sa législation sur celle de l’Europe avec le système des AOPs (GUs) mais conservera sa spécificité en maintenant le DACs.
Aujourd’hui certains de meilleurs vins du monde, en blanc comme en rouge, sans parler des liquoreux, proviennent d’Autriche.
RÉSUMÉ HISTORIQUES
10e-9e A.V.J.C
Les pépins de raisin conservés datant de l’Age du Bronze confirment l’existence d’une tradition de vinification vieille de plusieurs milliers d’années dans le Traisental et dans le village de Stillfried an der March dans le Weinviertel. Ces pépins de raisin peuvent être attribués sans ambiguïté à l’espèce de Vitis vinifera, et représentent ainsi l’une des plus anciennes découvertes de ce type en Europe centrale.
276–282apr. J.-C.
L’empereur romain régnant Marcus Aurelius Probus annula l’interdiction de la viticulture au nord des Alpes précédemment décrétée par l’empereur Domitien et employa ses armées pour l’établissement de nouveaux vignobles dans la région pannonienne.
482
L’historien romain Eugippius mentionne dans la biographie de saint Séverin que Séverin s’était retiré avant sa mort dans un lieu «qui ad vineas vocatabur» – parmi les vignes. Certains disent que ces vignobles se trouvent sur la rive droite du Danube en face de Krems, tandis que d’autres sources les placent à Heiligenstadt ou à Nussdorf dans le quartier de Döbling à Vienne.
488
Les Romains abandonnèrent finalement leur souveraineté sur leur ancienne province Noricum. Dans la confusion de la migration de masse qui s’en suivit, la plupart des vignobles autrichiens sombrèrent dans le délabrement.
890-955
La viticulture subit des revers causés par les incursions des Magyars.
Xe– XIIe SIÈCLES
Les moines cisterciens apportèrent la culture du vin bourguignon en Autriche via l’abbaye de Heiligenkreuz et le cloître voisin Freigut Thallern dans la région de Thermen d’aujourd’hui. Le long du Danube, ce sont principalement les diocèses et abbayes bavarois qui ont commencé à défricher et à cultiver les vallées fluviales – par exemple, l’établissement de la culture en terrasses dans la Wachau. À ce stade, des monastères tels que les Bavarois Niedertaltaich et Herreiden, Tegernsee et Metten, ainsi que les archevêchés de Regensberg, Passau et Freising, cultivaient également des vignobles, tout comme l’archevêque de Salzbourg, qui possède encore aujourd’hui de modestes parcelles de vignes.
1170
Lorsque les Babenberg au pouvoir déménagèrent le siège de leur duché à Vienne, la viticulture dans la nouvelle capitale connut un essor. Les citoyens de Vienne pouvaient désormais posséder des vignobles, qui occupent de nos jours de larges pans des quartiers intérieurs.
1327
A Vienne, le Seitzerkeller – appartenant à la chartreuse Mauerbach dans la Dorotheergasse – est établi ; à la suite, une soixantaine de caves à vin, parfois à plusieurs étages, appelées «Trinkstuben», furent ouvertes, où les propriétaires servaient du vin de leur propre production.
1359
Le duc au pouvoir, Rudolf IV d’Autriche, déclare une taxe de 10% sur le vin, connue sous le nom d’ «Ungeld» (une étiquette quelque peu péjorative); en outre, de nombreux propriétaires se sont départis de leurs droits de propriété. Un grand nombre de péages sont perçus par les États et les redevances provinciales sur l’importation et le transit du vin.
XVe-XVIe SIÈCLES
La superficie viticole en Autriche atteignit alors sa plus grande expansion : les vignobles bordaient le Danube jusqu’à Oberösterreich (l’Etat de Haute-Autriche) et jusqu’à Semmering dans le Steiermark. La viticulture se généralisa également à Salzbourg, Kärnten (Carinthie), Tyrol et Vorarlberg – tout cela représentant une superficie viticole trois fois plus grande que celle d’aujourd’hui en Autriche.
1524
La reine Maria de Hongrie accorda aux vignerons de la ville de Rust le privilège de marquer leurs fûts avec une grande lettre «R» – un exemple précoce de commercialisation basée sur l’origine.
1526
À Donnerskirchen (Burgenland), un vin de dessert de qualité supérieure officiellement documenté fut produit pour la première fois, à partir des exploitations de la noble famille Esterházy – le soi-disant «vin de Luther» (très probablement un Trockenbeerenauslese). Le prince Paul Esterházy acheta un grand tonneau de ce vin en 1653, dont le contenu était destiné à faire plaisir aux connaisseurs pendant plus de 300 ans. La dernière goutte de ce vin fut finalement bue en 1852.
1582
Johann Rasch (1540–1612), maître de l’abbaye écossaise de Vienne, publia son célèbre ouvrage «Von Bau, Pfleg und Brauch des Weins», concernant la viticulture et les modes de production du vin.
17ÈME SIÈCLE
La viticulture subit des dommages appréciables en raison des guerres de religion, des assiégeants turcs, et des revers dus aux taxes exorbitantes et à la popularité croissante de la bière.
1681
La ville de Rust (Burgenland) acheta pour elle-même le titre de Royal Free City – en payant 60 000 florins et 500 Eimer (une mesure égale à quelque 53 litres) d’Ausbruch.
18ÈME SIÈCLE
Sous les règnes de Maria Theresia (1740–1780) et de son fils Joseph II (1780–1790), la viticulture fut vigoureusement encouragée. Cette période fut aussi celle du début de la réévaluation scientifique des pratiques viticoles en Autriche.
1784
Le décret de l’empereur Joseph II du 17 août 1784 (le «Josephinische Zirkularverordnung») accordait à chaque individu le privilège de vendre ou de servir «les produits alimentaires, le vin et le cidre qu’ils ont eux-mêmes produits à tout moment de l’année, au moment et au prix qu’ils choisissent». C’est donc le prédécesseur du fameux «Buschenschankverordnung», qui rend possible la montée triomphale des Heurigen et Buschenschänken – les tavernes à vin – en Autriche.
1860
Freiherr von Babo fonda la première école et centre de recherche, pour la viticulture et l’œnologie à Klosterneuburg, qui passa sous le contrôle de l’État en 1874, et depuis 1902 est connue sous le nom de Höhere Lehranstalt für Wein- und Obstbau (Collège fédéral de viticulture, d’œnologie et Culture de fruits). De nombreux autres instituts similaires basés sur ce modèle furent établis dans toute la monarchie. La «Höhere Bundeslehranstalt für Wein- and Obstbau» de Klosterneuburg est aujourd’hui la plus ancienne école viticole du monde.
1850-1878-1872
L’oïdium (oïdium) fut observé pour la première fois dans les vignobles autrichiens en 1850, et le peronospora (mildiou) apparut en 1878. L’infiltration par le phylloxéra en 1872 ravagea largement les vignobles autrichiens.
1890
Ludwig Hermann Goethe assuma la direction de l’Association agricole pour la protection de la viticulture autrichienne et publia une histoire complète de la viticulture sous les latitudes autrichiennes, dans laquelle les lieux d’origine et les cépages les plus importants à l’époque sont documentés.
1907
La première loi autrichienne sur le vin entra en vigueur, qui entre autres dispositions énumèrait les techniques autorisées en vinification et interdisait la fabrication de vins artificiels.
1918
Suite à l’effondrement de la monarchie des Habsbourg, après la Première Guerre Mondiale, la superficie viticole de la nouvelle petite nation autrichienne passa de 48 000 hectares avant la guerre à quelque 30 000 hectares dans les années 1930.
1922
Le professeur Friedrich Zweigelt, plus tard directeur du ‘Höheren Bundeslehr- und Bundesversuchsanstalt (Institut d’enseignement et de recherche) pour Wein-, Obst- und Gartenbau’ à Klosterneuburg croisa les cépages Sankt Laurent et Blaufränkisch, et créa ainsi le nouveau cépage autrichien devenu le plus important aujourd’hui, le rotburger – connu plus tard sous le nom de blauer Zweigelt.
1936
Une nouvelle loi fédérale relative à la régulation de la viticulture, interdisait toute nouvelle implantation de vignobles et la plantation d’hybrides, c’est un exemple typique des tendances strictement protectionnistes qui caractérisaient la politique agricole de la Première République.
1950
Pionnier de la viticulture de Rohrendorf Lenz Moser publia son ouvrage révolutionnaire «Weinbau einmal anders» qui déclara la guerre aux modes de vinification jusque-là populaires. Avec l’introduction du «système de formation de haut niveau» dans les années 50, la mécanisation (et la rationalisation) de la viticulture devenait possible, et avec elle une augmentation sensible des rendements. Ce style de culture de la vigne s’imposa en Autriche à la fin de la décennie. Dans les années 1980, près de 90% de la superficie viticole était travaillée de cette manière.
1985
La baisse cyclique des prix du vin en vrac et l’adultération du vin avec du d’éthylène glycol (par quelques scélérats) conduisit en 1985 «scandale du vin». Il en résulta une baisse des exportations de vin autrichien sans précédent. Et en réaction à cet épisode, une nouvelle loi stricte sur le vin fut introduite, qui, entre autres aspects, exigeait un examen continu et solide des stocks de vin.
Manfred Deix (Autrichien 1949-2016) « Weinskandal – Sprengstoff im Wein » (scandale du vin – explosifs dans le vin), 1985. Caricature faisant référence au scandale du vin au diéthylène glycol (antigel) en Autriche en 1985. Personne n’est mort. Source: American Association of Wine Economists AAWE
L’Office autrichien de commercialisation du vin (AWMB) fut créé, avec l’objectif déclaré de promouvoir l’image et les ventes du vin autrichien de manière ciblée.
1986
La Weinakademie Österreichisch, un centre de formation est fondé, il jouit désormais d’une renommée internationale, et il offre un grand nombre de programmes éducatifs en allemand et en anglais. Avec 750 séminaires et plus de 15 000 participants, la Weinakademie est devenue l’institut d’enseignement du vin le plus vaste de la sphère germanophone.
1991
La Weinakademie Österreichisch, un centre de formation est fondé, il jouit désormais d’une renommée internationale, et il offre un grand nombre de programmes éducatifs en allemand et en anglais. Avec 750 séminaires et plus de 15 000 participants, la Weinakademie est devenue l’institut d’enseignement du vin le plus vaste de la sphère germanophone.
1995
Avec l’entrée de l’Autriche dans l’UE en 1995, la loi sur le vin de la Communauté européenne est adoptée.
2000-2008
Des mesures politiquement structurées prescrites par l’UE sont introduites, qui non seulement soutiennent les domaines viticoles, mais concernent également le défrichage et / ou la conversion de certaines parcelles viticoles.
2001
Des comités régionaux du vin sont créés, composés de représentants éminents de la communauté viticole des différentes régions. Leur objectif principal est d’améliorer la coordination des ventes (par exemple grâce à la normalisation de la gestion des contrats et de définir les termes viticoles autrichiens) et de plus de travailler à l’établissement de styles de vin typiques des régions en étroite collaboration avec l’Office autrichien de commercialisation des vin. Il s’agit d’améliorer la commercialisation et le positionnement de la région. Les travaux des comités régionaux du vin sont placés sous la supervision et la coordination du comité national du vin.
2001
Un amendement à la loi sur le vin créa la possibilité d’établir des vins typiques d’une région, définis par les comités du vin avec la désignation supplémentaire DAC (Districtus Austriae Controllatus) annexée au nom de la région viticole. Seuls ces vins, examinés pour le numéro de contrôle fédéral et soumis à un autre contrôle de typicité sont autorisés à afficher l’origine de la région de production spécifiée (par exemple, Weinviertel) sur l’étiquette. Tous les autres vins doivent être commercialisés sous le nom de la région viticole générique (par exemple Niederösterreich).
2002
« The London Tasting » : lors d’une dégustation historique de Grüner Veltliner et de Chardonnay à Londres, organisée par Jancis Robinson MW et Tim Atkin MW, les quatre premières places furent remportées par l’Autrichien Grüner Veltliner et Chardonnay, tandis que le top dix comprenait quatre vins autrichiens supplémentaires. Les vins d’élite dégustés provenant d’autres nations comprenaient, par exemple, des domaines tels que Ramonet, Louis Latour et Jadot (Bourgogne), Gaja (Piémont), Mondavi (Napa Valley) et Penfolds (Australie du Sud). Des dégustations ultérieures à Vienne, Tokyo et Singapour donnèrent des résultats similaires.
2003
Avec le lancement du Weinviertel DAC (initialement avec le millésime 2002), le premier vin régional typique avec appellation d’origine est mis sur le marché sous la forme d’un Grüner Veltliner sec et typique de Weinviertel.
2006
Le premier vin rouge d’Autriche d’origine désignée (millésime 2005) avec un profil aromatique typique de la région est sorti du Mittelburgenland. Pour la première fois, les vins DAC sont classés en deux catégories – Klassik et Reserve.
2007-2009
La sortie du millésime 2006 présente deux autres vins d’origine, le Riesling et le Grüner Veltliner Traisental DAC. De même pour le Kremstal DAC du millésime 2007 et le Kamptal DAC de 2008, les deux variétés sont disponibles en catégories classique et réserve. Weinviertel DAC Reserve est disponible à partir du millésime 2009.
2010
À partir du 1er septembre deux vins supplémentaires d’origine protégée du Burgenland peuvent être commercialisés: Leithaberg DAC (blanc avec le millésime 2009, rouge à partir de 2008) et Eisenberg DAC (Blaufränkisch, Klassik à partir du millésime 2009 et Reserve à partir de 2008).
2012
Les règlements régissant le Neusiedlersee DAC ont été mis en œuvre en mars 2012. Ils s’appliquent au Zweigelt typique de la région du district, tandis que les vins de réserve sont composés comme des cuvées à base de Zweigelt. Cette réglementation régit tous les vins, en vigueur au millésime 2011.
2013
Wiener Gemischter Satz devient la neuvième appellation d’origine DAC en Autriche à partir du millésime 2013.
2014
Le Riesling «Vinothèque» de 1995 du Nikolaihof est le premier vin autrichien à avoir obtenu 100 points Parker.
2016
Puis c’est l’introduction de la «pyramide de la qualité» à trois niveaux, pour Osterreichisch Sekt g.U. (Sekt autrichien avec appellation d’origine protégée), à trois niveaux: Klassik, Réserve et Grosse Réserve (Grande Réserve).
2018
L’ancien Grosslage «Rosalia» devient une région autrichienne DAC. Les appellations d’origine styriennes Weststeiermark DAC, Südsteiermark DAC et Vulkanland Steiermark DAC sont introduites.
2019
Carnuntum DAC: la première région DAC de Niederösterreich avec une présence de vin rouge – de Blaufränkisch et Zweigelt (aux côtés de Chardonnay, Grüner Veltliner et Weissburgunder) – a été créée.
2020
La nouvelle appellation d’origine «Wachau DAC» est établie : la gamme traditionnelle de cépages au niveau Gebietswein (vin régional) s’affine pour se concentrer sur les étoiles régionales Grüner Veltliner et Riesling au plus haut niveau Riedenwein – récoltées à partir de vignobles individuels. Avec l’introduction du «Ruster Ausbruch DAC», la ville libre de Rust devient le premier lieu d’origine protégé exclusivement pour le vin doux. Les vins secs de Rust peuvent désormais être commercialisés sous le nom de «Leithaberg DAC». Au cours de ces évolutions, l’appellation d’origine «Neusiedlersee DAC» s’ouvre aux vins fruités-doux et noblement doux.
CLIMAT
L’Autriche, située au cœur de l’Europe, se trouve dans une zone climatique tempérée ( de type montagnard dans la partie ouest où se situent les chaines de montagnes majeures). Les paysages autrichiens comprennent aussi des chaînes de montagnes mineures, des collines et des plaines.
Les conditions météorologiques ne varient que légèrement à travers le pays, les régions de plaine du nord et de l’est sont davantage sous influence continentale avec des hivers plus froids et des étés plus chauds avec des précipitations modérées tout au long de l’année. Les régions du sud-est de l’Autriche ont des étés plus longs et plus chauds, presque méditerranéens.
Dans la partie occidentale du pays, l’influence du climat tempéré de l’Atlantique se fait sentir plus fortement. Par conséquent, cette partie est soumise à des conditions météorologiques moins extrêmes ; les hivers sont généralement doux et les étés plutôt chauds. L’ouest est également caractérisé par de fortes précipitations. La diversité des conditions topographiques et climatiques se traduit par une flore et une faune très variées.
Les caractéristiques géographiques des régions les plus montagneuses du pays ont donné naissance à une autre zone climatique, celle du climat alpin, qui rend les hivers plus froids qu’à des altitudes plus basses. Les températures dépendent en grande partie de l’altitude, avec des moyennes de 41 degrés Fahrenheit (5 degrés Celsius) plus basses pour chaque 985 pieds (300 m) d’élévation supplémentaires. La plus haute montagne du pays est le Grossglockner (3 797 m ou 12 457 pieds).
Le mois le plus froid en Autriche est généralement janvier. La couverture de neige hivernale dure de la fin décembre à mars dans les vallées. Les températures recommencent à remonter en février. Les étés peuvent être chauds, avec des températures atteignant parfois 86 degrés Fahrenheit (30 degrés Celsius) ou plus (les températures maximales tournent autour de 95 degrés Fahrenheit ou 35 degrés Celsius en juillet). Les soirées d’été sont généralement fraîches. Les précipitations sont réparties assez uniformément sur toute l’année. Cependant, les mois de mai, septembre et la première quinzaine d’octobre ont tendance à être les plus secs ; avril et novembre ont tendance à être les périodes les plus humides. Les régions des plaines d’Autriche ne reçoivent que 600 mm par an. De juin à août, les pluies se présentent généralement sous la forme d’orages parfois violents, et ces tempêtes peuvent apporter de fortes grêles et des chutes de neige dans les régions montagneuses des Alpes, même en été.
Classification de Koeppen-Geiger
Le climat de l’Autriche peut être classé comme climat Cfb; un climat humide tempéré chaud avec le mois le plus chaud inférieur à 72 degrés Fahrenheit (22 degrés Celsius) en moyenne et quatre mois ou plus au-dessus de 50 (10 degrés Celsius) en moyenne. Le climat des régions montagneuses d’Autriche peut être classé comme climat Dfb; un climat de neige humide avec le mois le plus chaud entre 50 et 72 degrés Fahrenheit (10-22 degrés Celsius), le mois le plus froid en dessous de 26 degrés Fahrenheit (-3 degrés Celsius) et au cours des quatre derniers mois ou plus au-dessus de 50 degrés Fahrenheit (10 degrés Celsius).
Climat actuel
Climat futur
SOLS
L’Autriche est un pays relativement petit (= 1/3 du Royaume Uni), enclavé en Europe centrale donc sans littoral, il partage des frontières avec huit pays. Seuls 37% du territoire national sont propices à des implantations humaines permanentes. Cela est dû aux conditions géomorphologiques, en effet plus de 60% du territoire est occupé par des montagnes.
Les principaux sols du pays sont des : cambisol (36%), leptosol (24%) luvisol (11%), podzol (7%), fluvisol (6%), planosol (5%), tchernoziom (4%), gleysol (4%), affleurements rocheux ( 2%) et autres types de sol (2%). Environ 70 pour cent des vignobles du pays sont situés sur des substrats rocheux non consolidés, tandis qu’environ 30 pour cent sont situés sur des sols qui se sont développés à partir de roches consolidées. Les deux groupes comprennent des roches très différentes, qui sont séparées distinctes sur la base de la structure et de la composition de leurs constituants chimiques et minéralogiques. Parmi les roches consolidées figurent les granites acides, les gneiss, les schistes et les quartzites, les amphibolites basiques, les serpentinites et les basaltes, ainsi que les marbres et le calcaire, les conglomérats, les grès et les tufs volcaniques. Dans les roches non consolidées prédominent avant tout le loess calcaire, les graviers sableux et les débris rocheux issus des terrasses fluviales ainsi que les limons sableux et argileux, vestiges d’un vaste paysage lacustre qui s’est formé à la suite du retrait de la mer il y a environ 11 millions d’années.
Cartes des sols : https://publications.jrc.ec.europa.eu/repository/handle/JRC53114
LES RÉGIONS VITICOLES
La viticulture se concentre dans la partie est du pays sur 4 grandes régions viticoles, Basse-Autriche (Neideröstereich), Vienne (Wein), Burgenland et Styrie (Steiermark). À ces 4 grandes régions viticoles, il faut aujourd’hui ajouter la région de Bergland dans la Haute-Autriche ( Oberösterreich) qui connut ses heures de gloire pour la viticulture du XIVe au XVIe siècle, période qui correspondait au Petit Âge glaciaire. Mais elle périclita ensuite avant de revenir en odeur de sainteté avec le réchauffement climatique. La région de Bergland est divisée en 5 petites sous-régions viticoles, Kärnten (170 hectares), Oberösterreich (45 hectares) , Salzburg (7 hectares), Tirol (5 hectares), Vorarlberg (10 hectares).
Les 4 régions viticoles majeures furent divisées en 16 sous-régions viticoles du nord au sud comme suit:
D’un point de vue législatif, le pays compte aujourd’hui (septembre 2023) 18 DACs.(Districtus Austriae Controllatus) mais aussi aussi 25 gUs (Geschützt Ursprungsbezeichnung) ou AOPs . À noter, que les DACs correspondent aux gUs à l’exception de Vulkanland Steiermark qui est une DAC et pas une gU. Pour consulter le détail des régions viticoles autrichiennes et les cartes, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES AUTRICHE
PRINCIPAUX CÉPAGES AUTRICHIENS
Les principaux cépages autrichiens sont en ordre d’importance en superficie plantée: grüner veltliner (blanc) , zweigelt (rouge) welschriesling (blanc), chardonnay/morillon, blaufränkisch (rouge), riesling, sauvignon blanc, Sank Laurent (Saint Laurent); (rouge).Pour consulter le détail des cépages autrichiens, cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES AUTRICHE
LÉGISLATION
La législation autrichienne sur les vins est l’une des plus complexes d’Europe. Le scandale de 1885 en est sans doute la raison principale. Elle emprunte à la législation allemande qu’elle suit pour la classification basée sur le poids du moût (concentration en sucre dans les raisins) à la vendange. Avec les DAC (Districtus Austriae Controllatus) créés en 1986, elle base aussi sa législation sur la localisation géographique du vignoble ainsi et place le cépage comme point de référence de ce concept (un DAC est souvent pour un ou deux cépages dans une région viticole donnée). De plus, il existe de sous appellations à l’intérieur du DAC. En tant que membre de l’Union Européenne, elle épouse sa législation sur les vins avec les gUs, (Geschützt Ursprungsbezeichnung) soit l’équivalent des AOPs françaises ainsi qu’avec les autres classifications de l’Union. Les DACs ne sont pas nécessairement les mêmes que les AOPS. De plus, la Wachau a son propre système de classification. Tout cela est expliqué en détail dans la rubrique: législation et réglementation que l’on obtient en cliquant sur le lien suivant: LEGISLATION ET REGLEMENTATION AUTRICHE