
DESCRIPTION DU PAYS

L’AUSTRALIE VUE D’AILLEURS
L’Australie (du latin australis : « du sud ») est un pays bizarre par sa taille : 7 741 220 km² (2 988 902 mi2) soit 14 fois la France (distance entre Sydney et Perth plus longue qu’ entre Paris et Moscou) et ses îles comme la Tasmanie ainsi que beaucoup d’autres dans les océans Austral, Pacifique et Indien. Par son climat : la majeure partie de ce pays est désertique ou semi-aride en dehors des bordures est et sud. Par l’histoire de son peuplement, depuis plus de 50 000 ans par les Aborigènes, qui représentent aujourd’hui environ 3 % de la population, moins que la minorité asiatique (9 %) ( Chinois, Philippins, Vietnamiens, Indiens) en pleine expansion, et les blancs. Et on ajoutera dans le décor 40 millions de kangourous.
En 1770 la moitié orientale de l’île-continent est officiellement revendiquée par la Grande-Bretagne. Qui va y expédier des bagnards car après la Guerre d’Indépendance américaine il faut trouver de nouvelles colonies pénitentiaires. D’abord en 1788 à Botany Bay ; dans le courant du XIX° environ 160 000 bagnards furent transportés vers cinq autres colonies. Et des immigrants libres venus du monde entier arrivèrent, en particulier lors d’une ruée vers l’or dans les années 1850.
En 1901, les colonies australiennes se fédérèrent et devinrent le Commonwealth d’Australie. L’Australie est une monarchie, le monarque est celui du Royaume-Uni, le roi Charles, sa mère la reine Élisabeth II régnait depuis 1952. D’après la constitution de l’Australie, ces pouvoirs sont délégués au gouverneur général, qui est nommé à Londres conformément à l’avis du Premier ministre australien.
De nos jours, environ 85 % des 27,1 millions d’habitants sont d’ascendance européenne, longtemps ils venaient presque exclusivement du Royaume-Uni, et surtout d’Angleterre. Dans leur immense pays, Ies habitants sont concentrés à près de 90 % dans les grandes villes côtières : Sydney, Melbourne, Brisbane, Perth et Adélaïde. La langue nationale est l’anglais et la monnaie le dollar australien. La capitale Canberra est située au sud-est.
La politique de « l’Australie blanche » – formulée dans la Loi sur la Restriction de l’Immigration de 1901 – fut abolie peu à peu, perdurant quand même jusqu’en 1973. Elle visait d’abord les habitants des Îles du Pacifique. En 1966, le gouvernement admit l’immigration de non-Européens ‘distingués’. Jusqu’au début des années 1970, règne le concept d’assimilation puis plus tard, celui d’intégration, puis en 1973, celui de «multiculturalisme ».
Les deux Guerres Mondiales avaient eu un effet profond sur le programme d’immigration. Depuis la fin des années 1940, plus de six millions d’immigrants en provenance de 200 pays se sont établis en Australie. Actuellement, sont privilégiées les personnes aux qualifications et compétences dont le pays a besoin. Mais en 1999, le pays accueillit aussi 4 000 personnes déplacées du Kosovo, puis d’autres réfugiés de l’ancienne province indonésienne du Timor oriental, après les violences qui accompagnèrent l’indépendance. L’Australie est devenue l’une des sociétés les plus cosmopolites et dynamiques au monde. En 2006, ¼ des habitants étaient nés à l’étranger et on parle plus de 100 langues dans le pays. Mais l’anglais reste la langue commune.

L’agriculture emploie moins de 5 % des actifs, la production y est mécanisée sur de très vastes surfaces, ( blé, sucre, élevage bovin et surtout ovin, au premier rang mondial pour la laine), mais soumise à des aléas climatiques (grande sécheresse, surtout dans le sud du pays, avec des incendies meurtriers, inondations dans le Nord-Est). Le secteur tertiaire fournit les 2/3 du produit intérieur brut. L’économie australienne, traditionnellement florissante subit les effets des crises mondiales mais profite de son ancrage dans l’espace asiatique qui est en plein essor. Le sous-sol est très riche en sources d’énergie (houille, hydrocarbures et uranium) et en minéraux (or, argent, bauxite, fer, plomb et zinc) que l’industrie transforme (sidérurgie et métallurgie de transformation, chimie, aluminium). Ces exportations sont dirigées aujourd’hui en priorité vers l’immense marché de la Chine.
Un génocide oublié.
Les maladies des Européens tuèrent des aborigènes (autochtones dont les ancêtres sont à l’origine du peuplement) en grand nombre, leurs terres furent confisquées, les ressources alimentaires accaparées furent détruites, provoquant des famines. Aucun traité ne fut signé avec les aborigènes, qui n’acceptèrent jamais la colonisation. Le début du XIX° fut ponctué de massacres, les plus tristement célèbres furent ceux de Pinjarra et de Myall Creek. Le génocide dû aux premiers colons, le semi-esclavage pratiqué dans les réserves, « il ne restait, pour venir à bout de ces « moins-qu’humains, qu’à leur faire oublier d’où ils viennent et qui ils sont, par l’assimilation forcée dès le berceau ». Mais les années 1930 avaient vu le début du mouvement moderne des droits civiques pour les aborigènes et l’apparition de militants comme sir Douglas Nicholls qui firent avancer les droits indigènes. En 1967, le Premier ministre Harold Holt organisa un référendum pour inclure les aborigènes dans le recensement national afin de leur permettre d’accéder à la citoyenneté australienne, auparavant ils étaient classés comme « élément de la faune et de la flore australienne » !
En 2017, à Urulu, un de leurs plus importants sites sacrés, les aborigènes et les insulaires du détroit de Torres organisèrent une convention appelant à la reconnaissance d’une « voix des Premières Nations » dans la Constitution australienne et à une « Commission de rassemblement après la lutte » pour superviser un processus de « conclusion d’accords » et d’ « expression de la vérité » entre le gouvernement et les peuples autochtones. Le Premier ministre, les ministres de la justice et des Affaires autochtones, rejetèrent ces demandes. Le débat se poursuit actuellement. En 2019 un comité fut chargé de concevoir la création d’instances « pour que les voix indigènes soient entendues à tous les niveaux de l’État ». Pourtant en 2020 le géant minier anglo-australien Rio Tinto dynamita les grottes préhistoriques de Juukan Gorge, un précieux site archéologique aborigène, habité il y a plus de 46 000 ans. Le combat se poursuit sur le terrain des symboles : en 2020 un mot est changé dans l’hymne national : « nous sommes jeunes et libres », est remplacé par « nous sommes unis et libres ». Le choix de la date de la fête nationale est l’objet de débats. Il commémore l’arrivée en 1788 de la première flotte européenne à Sydney Cove et la proclamation de la souveraineté britannique sur la côte est. Les aborigènes l’appellent « jour de l’invasion » ou « jour de deuil » puisqu’il rappelle la colonisation, les massacres, l’assimilation, la disparition au fil des années de pans entiers de leurs cultures. Un débat est en cours en Australie pour trouver une date qui rassemble, ou transformer le 26 janvier en jour de souvenir et de sensibilisation.
Des Australiens sont connus dans le monde entier. Par leur pouvoir, par leurs idées, par leur image.
Né en Australie, Rupert Murdoch est un des hommes les plus puissants de la planète, il est à la tête d’un véritable empire dans les médias avec la 20th Century Fox, Newscorp et Harper Collins Publishers… constitué à partir d’un journal local d’Adélaïde. Il en possède aujourd’hui 175. Soutient les Républicains aux EU et les conservateurs au Royaume-Uni (après avoir soutenu les travaillistes), il est un eurosceptique convaincu. En 2011, le journal News of the World, fut mis en cause dans un scandale d’écoutes téléphoniques de personnalités britanniques.
La série télévisée américaine Succession en 39 épisodes, créée par Jesse Armstrong et diffusée entre 2018 et 2023 sur HBO est dit-on directement inspirée d’une personne réelle, le milliardaire Rupert Murdoch. une des plus importantes fortunes de la planète avec sa famille ils dirigent le plus important groupe médiatique mondial.
Julian Assange est une autre figure australienne connue dans le monde entier, il est lui resté en prison à Londres, après 7 ans réfugié dans l’ambassade d’Equateur pour ne pas être extradé aux EU. Journaliste, rédacteur en chef et porte-parole de Wikileaks. Il est au cœur d’une affaire politico-judiciaire d’envergure internationale en révélant en 2010 comment les États-Unis et leurs alliés menaient la guerre en Irak et en Afghanistan. 2024, il retrouve la liberté.
Arthur William Upfield (mort en 1964) écrivain anglo-australien, est considéré comme le pionnier du polar ethnologique. Son détective est de mère aborigène et de père européen.
A Hollywood, des acteurs australiens ont fait carrière : Errol Flynn, Russel Crowe, Nicole Kidman, Simon Baker….
Et qui ne connaît pas AC/DC ?
Le kangourou et l’émeu sont des emblèmes du pays, il sont deux animaux endémiques et ont la réputation de ne pas être très aptes à reculer, symbolisant ainsi le progrès.
Les aborigènes nous ont légué le boomerang, utilisé comme jeu d’adresse dès l’origine, sert aussi à creuser la terre, à faire du feu, à couper la viande cuite ; à la chasse il sert à effrayer les oiseaux qui croient voir un prédateur voler vers eux, et les amener jusqu’aux filets de chasse qui les piègent. Par contre il n’était pas une arme à proprement parler.

Julian Assange. Source:https://commons.wikimedia.org/
PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE
L’Australie continentale et la Tasmanie s’étendent approximativement de la latitude 10,6 degrés S (Cap York, Queensland) à 43,6 degrés S (Cap Sud-Est, Tasmanie) et seul le sud de l’Australie et la Tasmanie se trouvent dans une zone reconnue de culture de Vitis vinifera.
Si Gregory Blaxland (1778-1853) peut être qualifié de pionnier de l’expérimentation viticole en Australie, James Busby (1801-1871) mérite à juste titre celui de grand ordinateur et de prophète de la viticulture australienne.
En 2023, l’encépagement variait selon les sources, 155 000 hectares (383 013 acres) [1] , 146 244 hectares (361 377 acres) [2] . . L’Australie est le seul pays au monde à mesurer la superficie de son vignoble annuellement par l’usage de satellites et d’Intelligence artificielle. Sur la base des données de l’OIV (155 000 ha / 383 013 ac), le pays se classait au 13e rang pour l’encépagement. 52 % de la viticulture se trouvait en Australie du Sud, 24 % en Nouvelle-Galles du Sud et 15 % dans l’État de Victoria [3], l’Australie Occidentale ne représentait que 2 % de la production mais 20 % des vins premiums [4].
En 2022, la production se montait à 1 228 829 tonnes (1 354 861 US tons) et le pays figurait au 15e rang des pays producteurs [5].
Le volume de production en hectolitres se montait à 12,12 millions d’hectolitres / 322 M US gallons (moyenne sur 5 ans) ce qui plaçait le pays au 6e rang mondial [6].
La viticulture et la production de vin se font avec les cépages internationaux et le shiraz est le cépage signature du pays ((21 % de l’encépagement total), mais le chardonnay est le cépage le plus planté (23 %) [7].
Plus de 1,04 milliard de litres de vin ont été produits en Australie au cours de l’exercice 2024, dont plus de 530 millions de litres (51 %) de cépages blancs. Les cépages rouges suivent de près, avec un peu plus de 510 millions de litres (49 %) produits [8].
Exportations En 2023, l’Australie a exporté 1,48 milliard de dollars [9] de vin [10], ce qui en fait le 7e plus grand exportateur de vin au monde. La même année, le vin était le 24e produit le plus exporté en Australie. Les principales destinations des exportations de vin d’Australie sont : les États-Unis (296 millions de dollars), le Royaume-Uni (271 millions de dollars), Hong Kong (163 millions de dollars), le Canada (119 millions de dollars) et Singapour (78,1 millions de dollars).
En 2023, l’Australie a importé 665 millions de dollars de vin, devenant ainsi le 16e plus grand importateur de vin au monde. La même année, le vin était le 77e produit le plus importé en Australie. L’Australie importe du vin principalement de : France (309 M$), Nouvelle-Zélande (230 M$), Italie (81,6 M$), Espagne (11,7 M$) et États-Unis (10,5 M$).
La consommation de vin par habitant a atteint 32,6 litres (8,6 US gallons) en 2021 en Australie. Cela représente 66,4 % de plus que l’année précédente [11].
Historiquement, la consommation de vin par habitant en Australie a atteint un sommet historique de 32,6 litres en 2021 et un creux historique de 4,87 litres en 1961. L’Australie est classée 4e dans le groupe des 150 pays que suivis en termes de consommation de vin par habitant [12].
[1] OIV (2023)
[2] Wine of Australia
[3] Wine of Australia
[4] Margaret River Wine Growers Association
[5] https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_grape_production
[6] OIV
[7] Wine of Australia
[8] Statistica
[9] 1 US $ = 0,95 euros
[10] OEC
[11] Faostat,
[12] https://www.helgilibrary.com/
LIRE L’ARTICLE DE CLAUDE GILOIS: LES SATELLITES ET L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE AU SERVICE DE LA VITICULTURE EN AUSTRALIE: les-satellites-et-lintelligence-artificielle-au-service-de-la-viticulture-en-australie.html
HISTOIRE
Les origines de l’industrie vinicole en Australie doivent être replacées dans le contexte général des débuts de l’histoire du pays. En 1788, un millier de personnes s’établirent dans une colonie pénitentiaire à Port Jackson et le grand problème auquel se heurta la main-d’œuvre, en grande partie non qualifiée, fut celui de la survie. Isolée de l’Europe et des principales voies maritimes, il était impératif que la colonie devienne autosuffisante le plus tôt possible et les principales cultures céréalières, maraîchères et fruitières furent rapidement plantées. Dans ces conditions difficiles, Il n’est donc pas étonnant que la consommation excessive d’alcool soit devenue le divertissement et la compensation de la plupart des habitants dans les premières années. La culture de la vigne faisait partie de la quête générale d’autosuffisance agricole, mais certains colons se sont naturellement tournés vers la vigne sans autre raison que de se procurer un autre type de solution de consommation. En fait, le gouvernement a activement encouragé la fabrication de bière et de vin dans les années de fondation afin de stimuler l’agriculture et de réduire la consommation de « spiritueux ardents » qui avaient un effet délétère sur la main-d’œuvre.
Les premières vignes d’Australie furent apportées par le gouverneur Phillip de Rio de Janeiro et du Cap de Bonne-Espérance et furent plantées à Farm Cove en 1788. En 1791, il y avait 1,2 hectares (trois acres) de vignes dans le jardin du gouverneur à Parramatta et environ 800 boutures se portaient bien sur l’île Norfolk où le commandant quelque peu optimiste estimait que le vin serait bientôt exporté.
Il est difficile de désigner une personne comme le pionnier de l’industrie vinicole en Australie, mais si l’on doit faire un choix, l’honneur doit revenir à Gregory Blaxland (1778-1853), natif du Kent et colon arriva à Sydney en 1806 via Madère et le Cap de Bonne-Espérance et acheta 180 hectares (450 acres) à Brush Farm (Eastwood) où, au cours des vingt-cinq années suivantes, il mena de nombreuses expériences sur les cultures et la viticulture. En 1816, il avait produit un vin que le gouverneur Macquarie aurait apprécié.

En novembre 1819, il a préparé l’un des documents fondateurs de l’histoire du début de l’industrie vinicole australienne, intitulé « A Statement on the Progress of the Culture of the Vine ». Blaxland fut le premier à exporter du vin d’Australie et à remporter un prix d’outre-mer pour son vin et reçut la grande médaille d’argent de la « Society for the Encouragement of Arts, Manufacturers and Commerce », plus tard la « Royal Society of Arts ».
Mais, dans l’ensemble, les expériences de Gregory Blaxland furent modérément réussies.
Après trente ans de colonisation, le gouverneur Darling dut signaler à Londres en 1828 que : « La production de vin dans la colonie n’a pas eu le succès escompté au départ ».
Si Blaxland peut être qualifié de pionnier de l’expérimentation, James Busby (1801-1871) peut être qualifié à juste titre de grand ordinateur et de prophète de la viticulture australienne. Busby, qui avait étudié la viticulture en France, arriva en Nouvelle-Galles du Sud en 1824 avec une collection de boutures et obtint une concession de 800 hectares ( 2000 acres) dans la vallée d’Hunter et un emploi de courte durée comme professeur de viticulture aux garçons de l’école pour orphelins de sexe masculin de Cabramatta, près de Sydney.
Busby a fait le tour des vignobles en Espagne et en France en 1831 et a collecté un grand nombre de variétés de vignes différentes. Busby a fait don de cette importante collection au gouvernement et elle a été expédiée en Australie, plantée dans les jardins botaniques de Sydney et mise gratuitement à la disposition des futurs viticulteurs.
À son retour de Londres en 1832, il planta 365 variétés différentes, sur sa propriété « Kirkton » dans la Hunter Valley. Bien que l’implication personnelle de Busby dans la viticulture ait pris fin en 1833 lorsqu’il est devenu résident britannique en Nouvelle-Zélande, ses divers livres et sa grande collection de vignes ont continué à influencer l’industrie longtemps après son départ.

Dans les années 1830, l’activité viticole connut une accélération notable. Les boutures de Busby furent largement dispersées et tout au long de la décennie, de nombreuses variétés furent continuellement importées ; par exemple, en 1837, D.N. Joubert présenta une collection des meilleures variétés cultivées dans la région du Médoc en France et l’année suivante, les Macarthur introduisirent le cépage blanc riesling.
Les années 1830 virent également l’installation de nouvelles colonies sur la côte australienne et il ne fallut pas longtemps avant que la vigne ne soit plantée en Australie occidentale, à Victoria et en Australie méridionale.
L’immigration croissante en Australie dans les années 1840 a conduit à une expansion rapide de l’industrie et plusieurs des vignobles et caves à vin célèbres d’aujourd’hui en Nouvelle-Galles du Sud et en Australie du Sud ont vu le jour dans cette décennie. Le Dr Henry John Lindemann (1811-1881), ancien chirurgien naval originaire du Surrey, qui avait visité les régions viticoles de France et d’Allemagne, s’est installé à Gresford sur la rivière Paterson où il a planté du « Cawarra » en 1843. Le nombre d’hectares a doublé pour atteindre plus de 400 ha (1000 acres) entre 1843 et 1850, lorsque la production de vin a dépassé 450000 litres (100 000 US gallons) pour la première fois.
À la fin des années 1840, les vins d’Australie du Sud faisaient leur apparition lors de dîners donnés à Londres par des promoteurs et des amis de la nouvelle colonie.
Les colons suisses, puis allemands, ont grandement contribué à l’établissement de la viticulture dans l’État de Victoria. En 1850, il y avait plus de 65 hectares (160 acres) de vignobles dans l’État de Victoria.
La découverte d’or dans l’est de l’Australie en 1852 signifia que les industries primaires subirent une perte temporaire de main-d’œuvre et la viticulture en Nouvelle-Galles du Sud et à Victoria ne fit pas exception. La superficie de Victoria n’augmenta que marginalement entre 1852 et 1858 tandis que dans la colonie mère de la Nouvelle-Galles du Sud, ce n’est qu’en 1858 que la superficie de vignes revint au chiffre d’avant 1851. L’Australie du Sud, qui n’avait pas découvert d’or, s’en sortait beaucoup mieux que l’ancienne colonie, non pas à cause de facteurs climatiques ou édaphiques, mais parce que la colonie était peuplée de petits agriculteurs qui dépendaient de leurs vignes, en partie ou en totalité, pour leur subsistance et ne pouvaient se permettre de les laisser à l’extérieur par manque de soins et de main-d’œuvre supplémentaire. En Nouvelle-Galles du Sud, cependant, les vignobles faisaient plus souvent partie d’une grande propriété pastorale que d’un système agricole ; étant davantage un passe-temps, en période de pénurie de main-d’œuvre, ils étaient souvent considérés comme des entreprises superflues.
Peu de chercheurs d’or ont fait fortune, mais au moins deux vignerons, H. J. Lindemann et Samuel Smith, ont trouvé suffisamment d’or pour financer l’expansion de leurs caves et certains, qui trouvaient plus rentable de ravitailler les chercheurs d’or que de creuser pour trouver de l’or, ont investi leur capital dans l’industrie. Thomas Hardy (1830-1912), qui gagnait de l’argent en fournissant de la viande aux champs aurifères de Victoria, créa un vignoble sur la Torrens, près d’Adélaïde, et produisit son premier millésime en 1857. En 1865, il produisait 63 645 litres hectolitres (14 000 US gallons) par an et une décennie plus tard, plus de 240 000 litres (53 000 US gallons) à partir de ses propres vignes et d’une quarantaine de petits producteurs. À Great Western, deux anciens chercheurs d’or, Joseph (1830-1887) et Henry Best (1832-1913), qui avaient gagné une jolie somme d’argent en ravitaillant les populations en plein essor des champs aurifères près d’Ararat et de Stawell, créèrent des vignobles et des caves à vin prospères, toujours en existence aujourd’hui.
L’augmentation de la population entre 1851 et 1871 a mécaniquement fait augmenter la superficie des vignes est qui passée de2 510 hectares (6 200 acres) à 6 880 hectares (17 000 acres). Par exemple, dans l’État de Victoria, après la loi foncière Duffy de 1862, plus de 800 hectares (2 000 acres ont) été plantés en quatre ans, des avocats, des médecins, des hommes fortunés et des syndicats ayant profité des nouvelles dispositions et planté des vignobles par procuration.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’expansion de l’industrie vinicole fut entravée par un certain nombre de facteurs, dont certains devaient perdurer jusqu’au cours de ce siècle. Le facteur le plus limitant fut l’absence d’un marché intérieur important. La population australienne n’avait pas atteint les quatre millions d’habitants en 1900 et elle était divisée entre six colonies qui se protégeaient par des droits de douane élevés. Mais il y avait d’autres facteurs. Les Australiens n’étaient tout simplement pas des buveurs de vin et les rares qui en buvaient préféraient les produits importés.
Un autre facteur qui mérite d’être mentionné concernant le marché local est l’effet des divers mouvements d’abstinence totale et de tempérance qui étaient à leur apogée dans les années 1880 et 1890. Bien qu’il y ait eu de nombreux propagandistes acharnés du vin, comme le révérend John Ignatius Bleasedale (1822-1884) qui voulait que les Victoriens soient « une population saine, sobre, joyeuse et buveuse de vin », les forces anti-alcool étaient très présentes.
Si le marché intérieur présentait des difficultés, l’accès à un marché d’exportation et la reconnaissance du vin australien à l’étranger en présentaient également. Jusqu’aux années 1850, le vin australien était effectivement exclu du marché britannique, mais lorsque le gouvernement britannique abolit le droit préférentiel sur les vins du Cap en 1860, les vins australiens eurent leur chance. Entre 1854 et 1853, l’Australie exporta en moyenne 31 500 litres hectolitres (7 000 gallons) de vin vers l’Angleterre par an. Dans la période 1885-1900, il atteignit près de 2 275 000 litres (un demi-million de gallons par an. Au cours de cette dernière période, ce chiffre représentait 3,5 % du total des importations de vin de l’Angleterre. Tous les vins exportés étaient du type sec ou à boire, principalement des vins de Bourgogne corsés.
Le phylloxera vasatrix, la « peste noire » des vignerons, fit sa première apparition à Fyansford près de Geelong en 1877 et commença sa progression vers le nord à travers la moitié est de Victoria jusqu’au Murray qu’il atteignit à la fin du siècle. Des milliers d’hectares furent touchés et la destruction de l’industrie autour de Geelong et Bendigo fut totale. La vallée de Yarra, l’ouest de Victoria et l’Australie du Sud, en revanche, restèrent épargnés.
Malgré l’apparition du phylloxéra, la surface plantée en vigne en Australie passa de 8 900 hectares (22 000 acres) en 1885 à 25 400 hectares (65 000 acres) en 1900, Victoria représentant environ la moitié de la superficie en 1900.
L’avènement de la Fédération australienne en 1901 eut deux effets immédiats sur l’industrie du vin. Tout d’abord, la suppression des barrières commerciales entre les États profita aux producteurs sud-australiens qui, grâce à une subvention du gouvernement de l’État, purent produire du vin à moindre coût que les viticulteurs, par exemple dans la Hunter Valley. Les plus grandes entreprises telles que Penfolds, Seppelts et Hardys profitèrent pleinement de l’expansion du marché et, en 1913-1914, l’Australie du Sud, longtemps la première région productrice, produisait 10,2 millions de litres (2,7 millions d’US gallons), soit environ 60 % de la production totale australienne.

Au XXe siècle, l’industrie se caractérise par l’émergence de grandes entreprises, souvent établies depuis longtemps, qui exercent leurs activités dans un certain nombre de localités et souvent dans plusieurs États. Par exemple, en 1912, McWilliams, fondée à Corowa par Samuel McWilliams en 1877, est la première à s’installer dans la zone d’irrigation de Murrumbidgee, suivie peu après par les anciennes entreprises sud-australiennes Penfolds et Seppelts. McWilliams s’installe dans la Hunter Valley dans les années 1930 et à Robinvale, dans l’État de Victoria, en 1961. Penfolds s’installe dans la Hunter Valley d’abord à « Dalwood », puis autour de Muswellbrook ; vers 1913, l’entreprise reprend « Minchinbury », près de Sydney, connue depuis les années 1890 pour le champagne Leo Buring. En 1918, Seppelts reprit le vignoble Great Western d’Irvine (anciennement Best’s) et Lindeman créa des vignobles et des caves à vin à Corowa, puis à Coonawarra et Karadoc en Australie du Sud.
Après la Première Guerre mondiale, la production augmenta considérablement en raison de la plantation de vignes dans les colonies de soldats dans la zone irriguée le long du Murray, dans la zone d’irrigation de Murrumbidgee et dans la vallée Hunter. Les rendements étaient élevés dans les zones irriguées, ce qui entraîna une surproduction et, en 1924, le prix de certains cépages tomba en dessous de trois livres par tonne. De nombreux viticulteurs ne purent rivaliser et les années 1920 virent le déclin, pour des raisons économiques, de nombreux vignobles célèbres de Victoria.
En 1929, le gouvernement a pris des mesures pour organiser la commercialisation des vins australiens à l’étranger en créant le Wine Overseas Marketing Board (devenu en 1936 Australian Wine Board), financé par une taxe sur tous les raisins utilisés pour la fabrication du vin, du brandy et des spiritueux utilisés pour fortifier le vin. Entre 1925 et 1939, l’Australie a exporté en moyenne 12,6 millions de litres (2,8 millions de gallons) de vin vers la Grande-Bretagne chaque année, ce qui représente environ 20 % des importations totales de vin de ce pays pour cette période. Presque tout le vin exporté était destiné à la Grande-Bretagne ; seules de très petites quantités étaient envoyées en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Calédonie et au Canada.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la consommation intérieure, principalement de vins fortifiés, a augmenté en raison d’une pénurie de bière et du fait que le vin était vendu selon un système de quotas. La guerre, cependant, a considérablement affecté le marché d’exportation ; après 1941, face à l’embargo britannique et au manque d’espace de transport, les exportations de vin vers la Grande-Bretagne ont pratiquement cessé. Après la guerre, les exportations ont repris à une échelle plus modeste et les exportations de vins tranquilles de plus de 27 degrés, qui constituaient la majeure partie des exportations australiennes d’avant-guerre, ont diminué.
La grande révolution du vin en Australie fut la découverte des vins de table australiens par les Australiens eux-mêmes. Elle date des années 1960. La promotion habile de l’Australian Wine Bureau et la publicité accrue des sociétés vinicoles ont beaucoup contribué à changer les goûts australiens et la vague de livres, d’articles, de chroniques sur le vin et de sociétés sur le vin et la nourriture ont été à la fois une cause et une conséquence de ce boom. Jusqu’en 1957-1958, la production de vins non fortifiés ou de vins de table (y compris le bordeaux, la bourgogne, le riesling, le sauternes et les vins mousseux) était inférieure de moitié à celle des variétés fortifiées (xérès, portos, etc.)
Les années 1960 et 1970 ont vu une prolifération de nouveaux vignobles et caves t dans tous les États, y compris la Tasmanie, ainsi qu’un renouveau de la viticulture autour de Geelong et dans la vallée de Yarra. De 1971 à 1972, la surface de production de vignes a augmenté en cinq ans de plus de 10 pour cent, principalement en raison de nouvelles plantations de raisins de cuve spécialisés ; la production de raisins de cuve a augmenté de 20 pour cent au cours de la même période.
Dans les années 1990, 75% de la production et de la distribution étaient contrôlés par 5 grands groupes. C’est plus un gigantisme de distribution que de production car les groupes sont en fait un regroupement de domaines gérés d’une manière assez indépendante.



CLIMATS ET SOLS
Le climat des zones viticoles australiennes est majoritairement méditerranéen à influence océanique à mesure que l’on se rapproche de la baie Australienne et de l’océan Indien. L’Australie possède peu de reliefs à part la cordillère Australienne (Great Dividing Range qui s’étend du nord-est du Queensland jusqu’aux monts Grampians dans l’État de Victoria et les vignobles plantés dans les contreforts jouissent d’un climat plus continental. La viticulture des régions de Granite belt et South Burnett dans le Queensland, qui se trouvent à des latitude plus basses, ont un climat subtropical ou tropical avec une forte pluviométrie durant la période de maturation des raisins.
La pluviométrie varie grandement d’une région à l’autre et est plus abondante en Australie Occidentale et dans la Nouvelle Galles du Sud près des côtes. L’Australie Méridionale est plus sèche et, en général, les viticulteurs australiens ont recours à une irrigation sélective dans toutes les régions à part sur les vieilles vignes. Il existe un grande homogénéité de sols dans la Super Zone de « South Eastern Australia » qui englobe toute la viticulture de la partie sud-est de l’Australie compris la Tasmanie.
Les sols sont dominés par les sables limoneux brun-rouge avec des sous-sols alcalins et du calcaire libre à des niveaux plus profonds.Les sols de l’Australie-Occidentale sont plus hétérogènes. Ils sont plus sablonneux et moins fertiles dans les zones côtières et plus riches en minéraux et plus sombres plus à l’intérieur des terres. Au sud de Perth, les sables cèdent progressivement la place à des sols graveleux plutôt qu’à des limons, mais on troue des loess fiables sur les pentes les plus élevées. On trouve des sols calcaires graveleux à Geographe. La péninsule à bords carrés qui forme la région de Margaret River est entièrement formée par la crête Leeuwin-Naturaliste, une formation de granite et de gneiss profonds qui s’étend sur près de 100 km (62 mi) entre le cap Naturaliste et le cap Leeuwin. Ces strates de roche dure sont couvertes de sols en latérite, riches en oligo-éléments tels que l’aluminium et le fer qui donne au sol sa teinte rouge caractéristique.
Climat actuel

Climat futur


RÉGIONS VITICOLES
L’Australie est un pays fédéral qui comporte 6 États et 3 territoires continentaux majeurs: le Territoire de la Capitale Australienne (TCA, ACT en anglais), Territoire du Nord (Northern Territory) et le territoire de la baie de Jervis) et . Il existe (ou a existé) de la viticulture dans chacun de ces États ou Territoires Intérieurs mais c’est le sud de l’Australie, proche de l’océan Indien, de la Grande baie Australienne et la mer de Tasman et sur la côte est de la Tasmanie. qui concentre l’essentiel de la viticulture.
LA DIVISION FÉDÉRALE ET ADMINISTRATIVE DE L’AUSTRALIE

LES PRINCIPALES RÉGIONS VITICOLES DE L’AUSTRALIE

LES RÉGIONS EMBLÉMATIQUES DE L’AUSTRALIE (minuscules noires)
L’ Australie possède 28 Zones, 116 Indications Géographiques (Statutaires et Pétitionnées)et 109 Indications Géographiques sont ratifiées par l’Union Européenne.
Pour le détails des régions viticoles australiennes, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES AUSTRALIE
CÉPAGES
Les principaux cépages australien en matière d’encépagement sont:
1. syrah: 40 000 ha / 98 842 ac
2. cabernet sauvignon: 25 000 ha / 61 776 ac
3. chardonnay: 21 000 ha / 51 892 ac
4. merlot: 8 000 ha / 19 768 ac
5. sauvignon blanc: 6 000 ha / 14 825 ac
Pour plus de détails sur les cépages, cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES AUSTRALIE
LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION
La législation de 1993 a découpé le vignoble en Super Zones, « Zones », Etats, Régions et Sous-Régions . Pour consulter le détail de la législation viticoles australienne, cliquez sur le lien suivant: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION AUSTRALIE
NOS PARTENAIRES POUR L’AUSTRALIE
Australian farmers rip out millions of vines amid wine glut. Stock Markets. Published Mar 08, 2024 08:15PM ET Updated Mar 10, 2024 09:02PM










Depuis avril 2024, les vins australiens sont de retour sur le marché chinois. La Chine avait imposé des droits de douane sur le vin australien fin 2020, à la suite d’un conflit diplomatique concernant le soutien de l’Australie à une enquête mondiale sur les origines du COVID-19. La Chine a levé les droits de douane le 29 mars 2024.

Peu connu. Pour la première fois dans l’histoire récente, en 2023, l’Australie a exporté plus de Cabernet Sauvignon non mélangé que de Shiraz non mélangé (en valeur).


Les expéditions vers la Chine continentale portent le volume et la valeur des exportations de vin australien à leur plus haut niveau depuis 3 ans.
Au cours des 12 mois terminés en septembre 2024, les exportations de vins australiens ont augmenté de 34 % en valeur pour atteindre 2,39 milliards de dollars et de 7 % en volume pour atteindre 643 millions de litres, selon le rapport sur les exportations de Wine Australia publié aujourd’hui.
Il s’agit des niveaux d’expéditions les plus élevés en volume et en valeur depuis les 12 mois terminés en août 2021, et la croissance a été tirée par la reprise des exportations de vin australien vers la Chine continentale suite à la suppression des droits d’importation sur le vin australien en bouteille fin mars. 2024.