DESCRIPTION DU PAYS
L’AZERBAÏDJAN VU D’AILLEURS
L’Azerbaïdjan est un petit pays (= Autriche) situé dans le Caucase entre l’Europe et l’Asie ; son nom signifierait « le pays du feu » en raison de l’abondance de pétrole et de gaz. On pourrait l’évoquer en trois thèmes : le pétrole, le poisson préhistorique, les enclaves et exclaves et la guerre. Les puissances étrangères, Turquie, Russie, Iran ne sont pas loin.
Dans cette région, l’histoire, l’histoire longue, si longue qu’elle confine à la géographie, pèse très lourd, l’histoire récente aussi, et même aussi la très récente.
Pour l’histoire qui se compte en millions d’années, c’est le poisson étrange, l’esturgeon amphihalin et « potamotoque » : il vit en mer mais effectue sa reproduction en eau douce ainsi qu’une partie de sa croissance. Il est très prisé sur les tables non pour sa chair, mais pour ses œufs. Il est en train de disparaître à l’état sauvage, comme avant lui le dodo et des centaines d’autres espèces ; la coupable en est la seule espèce animale intelligente, celle qui a inventé les langues, les mathématiques et le cinéma, celle des humains. Presque hors normes à la fois par ses proportions, il est le plus gros des poissons d’eau douce, le béluga européen (Huso huso) peut mesurer 8 m, peser 1,3 tonne, et pondre à partir de l’âge de quinze à vingt ans ; par sa longévité (vivre cinquante à soixante ans) ; par son originalité, -il n’a pas d’écailles-. Les esturgeons sont des poissons primitifs, parmi les plus anciennes races animales de l’histoire du vivant, chondrostéens du Trias (245 à 208 millions d’années). Hors normes aussi par le prix du caviar (le caviar « Almas », (Almas signifiant diamant en russe), caviar blanc iranien issu du Beluga albinos, autrefois réservé au Shah d’Iran considéré comme le plus cher du monde, pouvait atteindre jusqu’à 37.000 € le kilo. Depuis 2008 la pêche des esturgeons est totalement interdite en mer Caspienne.
L’esturgeon. Source: https://pxhere.com/
Le « Scandale du caviar » éclata en URSS en 1969. Il s’avère que les dirigeants azéris exploitent à leur fins personnelles la commercialisation du caviar, entretenant un immense réseau de corruption, révélant une organisation mafieuse à des échelons très élevés du Parti Communiste. Les responsables de l’industrie de la pêche exportent clandestinement du caviar produit par les sous-traitants arméniens des entreprises Petrossian, Beluga et en encaissent directement les revenus. Pour protéger l’URSS et Leonid Brejnev, Iouri Andropov patron du KGB limoge l’ensemble de la direction du Parti et du gouvernement de l’Azerbaïdjan pour corruption ; idem au Turkménistan et au Kazakhstan pendant les années 1970. Il place à la tête du secrétariat du parti communiste de la république, Heydar Aliyev (protégé de Leonid Brejnev), ancien responsable local du K.G.B. qui deviendra leader historique, président de l’Azerbaïdjan de 1993 à octobre 2003. Aujourd’hui, Heydar Aliev est considéré comme le père de la nation, qui a su redonner toute sa personnalité à son peuple et maintenir pacifiquement l’unité du pays à une époque où celui-ci traversait une période cruciale de son histoire ont, grâce à lui, retrouvé leur identité Il avait en outre, réussi à mener une politique d’équidistance avec ses grands voisins (Iran, Turquie, Russie).
Heydar Aliev. Source: Par President.az, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/
En 2012… encore le scandale ? Selon les sources de l’Initiative européenne de stabilité, l’Azerbaïdjan compte un groupe de 10 à 12 amis dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) et 3 à 4 personnes au secrétariat qui reçoivent au moins un demi-kilogramme de caviar noir (le prix sur le marché dépasse 1 300 euros par kilo) en cadeau quatre fois par an. De nombreux députés sont invités à Bakou et, lors de leurs visites, reçoivent, caviar, et ou tapis de soie coûteux, objets en or et en argent, boissons et de l’argent. À Bakou, un cadeau courant c’est 2 kg de caviar. On appelle « diplomatie du caviar », cet outil d’influence de l’Azerbaïdjan pour redorer son image à l’international. Les critiques à l’encontre de Bakou ne sont pas toujours très audibles le pays possède plusieurs atouts : la diplomatie du gaz, bien sûr, mais aussi celle dite « du caviar », moins connue mais très efficace.
L’histoire géologique nous a aussi légué le liquide qui est devenu le nerf de l’économie et l’objet de conflits, le pétrole qui résulte, nous disent les savants, « de la dégradation thermique de matières organiques contenues dans : les roches-mères, des restes fossilisés de végétaux, de bactéries, d’animaux microscopiques s’accumulant au fond des océans, des lacs ou dans les deltas, il y a entre 20 et 350 millions d’années ». Fin XIX° siècle, la Russie découvre les richesses du pays en pétrole, Bakou devient le premier producteur mondial. Depuis l’économie du pays est dépendante de son exploitation en mer Caspienne (70 % de ses exportations et 50 % du budget de l’État. En 2006 premier super-oléoduc à destination de l’Europe.
L’histoire plus proche, en millénaires et puis en siècles, celle des empires vastes et puissants comme les Perses, les Arabes, les empires des Turcs, des Mongols au XIII°, des Russes au XIX°, nous lèguent en différents héritages des croyances, préchrétiennes, ou celles des zoroastriens ( fête du printemps, culte du feu, culte des sommets des montagnes, culte des pierres enfin ; une ancienne fête de l’eau (sou djeddim) s’est conservée dans la tradition populaire) qui durent plus de 1 000 ans et qui subsistent aux côtés de celles de l’islam arrivé lui au VII° siècle avec les Arabes, qui sous sa forme shī‘ite ou sunnite, est la seule religion monothéiste pour 93,4 % de la population( 85 % de chiites et 15 % de sunnites) ; les empires ont légué des langues (l’azéri est la langue parlée par la très grande majorité de la population de l’Azerbaïdjan), des cultures, des civilisations qui s’y succèdent. La culture de l’Azerbaïdjan est unique, influencée par les cultures persane, islamique et européenne dès le XVIIIe siècle, réputée pour l’art ornemental : tapis, miniatures, calligraphies, portails ornés des bâtiments, dessins muraux, mosaïques des mausolées et des palais, œuvres d’art de la culture islamique azeri où, malgré l’iconoclasme, les peintures et les sculptures des êtres vivants, humains, animaux, créatures mythologiques ne sont pas absents.
Céramique azerbaïdjanaise médiévale au Musée national d’art d’Azerbaïdjan. Source: https://commons.wikimedia.org/
Après deux guerres russo-persane (1804-1813 et 1826-1828), en 1828 les traités de Golestan et Turkmantchaï divisent l’Azerbaïdjan, le nord est incorporé à l’Empire russe. Et le sud de l’ancien Empire perse à l’Iran.
Encore plus proche de nous, au XX°, en 1924, le « petit père des peuples », le camarade Staline trouve utile d’imbriquer des enclaves dans des Etats qui ne les réclamaient pas. Facilitant ainsi les guerres picrocholines mais très meurtrières entre proches voisins. Il y a deux enclaves, le Haut-Karabagh (Nagorny-Karabagh) peuplé d’Arméniens, 4 403 km², incrusté en Azerbaïdjan où depuis la dislocation de l’URSS plusieurs guerres ont déjà eu lieu. En 1988, le soviet du Haut-Karabakh vota son rattachement à l’Arménie, c’est l’origine du premier conflit armé de grande ampleur. 30 000 morts. Avec le départ de l’armée soviétique, le conflit s’aggrave. La Russie, qu’un traité de défense lie à l’Arménie, mais qui a aussi bonnes relations avec l’Azerbaïdjan, négocie un cessez-le-feu en 1994. L’Azerbaïdjan a perdu 13 % de son territoire. La guerre recommence en 2020, l’Azerbaïdjan est en position de force. Un nouveau cessez-le-feu, sur lequel doivent veiller 1 960 soldats russes, est conclu en novembre 2020. Fin 2022, l’Azerbaïdjan ferme à la circulation le corridor de Latchine (qui relie Baou et Erevan), officiellement par mesure de sécurité, qui entraîne des pénuries de nourriture et de médicaments.
L’autre exclave est pour l’Azerbaïdjan cette fois, le Nakhitchevan (5 500 km²) situé en Arménie le long de la frontière avec l’Iran, où la paix paraît parfois précaire.
L’Azerbaïdjan compte plus de 10 millions d’hab, encore très ruraux (47,2 %). La population est jeune. Les Azeri sont la majorité (91,6 %). Leur proportion s’est accrue depuis le début du conflit armé qui a contraint des Azéris à fuir l’Arménie et inversement, des Russes et des Arméniens ont quitté l’Azerbaïdjan. Désormais, ces derniers se concentrent dans le Haut-Karabagh où ils sont 90 % de la population. Il y a des minorités lezghien arménien, russe, talish, avar, tatar, ukrainien, tsakhour, géorgien, kurde, etc.
L’Azerbaïdjan est un État laïc selon la constitution azerbaïdjanaise et la religion et l’État sont strictement séparés
En Azerbaïdjan, les alphabets ont valsé : azéri, puis arabe du VII° à 1929, puis latin (influence turque), puis cyrillique en 1939 , puis 1991 l’alphabet latin avec ajout de lettres supplémentaires.
PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE
La région, aujourd’hui connue sous le nom d’Azerbaïdjan, possède une histoire viticole vieille de 7 500 ans, elle est la région fondatrice de la viticulture domestiquée. Les vignobles s’étendent sur 16 100 hectares mais seulement environ 1 450 hectares sont réservés aux cépages de cuve qui produisent environ 7 millions de litres de vin par an avec des cépages locaux et internationaux. Le cépage le plus planté est le rkatsiteli qui représente environ 36% de l’encépagement.
Les exportations augmentent régulièrement en raison de la bonne qualité des produits viticoles azerbaïdjanais. Les principaux pays acheteurs sont la Russie et la Chine.
Et bien que le pays soit majoritairement musulman, la consommation de vin en Azerbaïdjan était d’environ 10,6 litres par habitant et par an en 2011 (OMS).
UNE ÉTUDE D’IMPORTANCE MAJEURE DE 2023 REMET EN CAUSE L’ORIGINE ET LA DATATION DE LA DOMESTICATION DE LA VIGNE
Résumé
Un article publié dans la prestigieuse revue Science en début 2023 a remis en cause sur la base d’analyses génétiques l’histoire de l’origine de la vigne. Alors que l’on pensait que la domestication de la vigne provenait de la Transcaucasie (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan d’aujourd’hui) il y a environ 8 000 ans, il y a en fait eu une autre région de domestication dans les pays du Levant (Israël, Palestine, Liban et Jordanie). De plus, les origines de la domestication sont plus anciennes et remontent à 11 000 ans. Les chercheurs ont travaillé sur 2 448 génomes de vigne prélevés dans 23 institutions dans 16 pays. Ce sont les raisins domestiqués au Levant qui ont progressé vers l’ouest avec les populations humaines et, par une série de croisements accidentels avec des vignes sauvages, en Europe, ils ont donné naissance aux variétés Vitis vinifera largement cultivées aujourd’hui. Les vignes domestiquées du Caucase, jusqu’à présent considérées comme les ancêtres des raisins de cuve dans le monde entier, ont donné naissance aux variétés actuellement cultivées en Géorgie et en Arménie, et sont d’origine très différente, bien que les raisins partagent des caractéristiques communes, car les sélections qui ont accompagné la domestication ont été effectuées sur les deux catégories de raisin. La domestication au Levant concernait initialement le raisin de table destiné à la consommation et non à la vinification, elle a fini par avoir une énorme influence sur le monde moderne du vin. Depuis le Levant, ces raisins domestiqués de Vitis vinifera se sont répandus vers l’est à travers l’Asie centrale, en Inde et en Chine, en suivant le corridor montagneux d’Asie intérieure (un itinéraire emprunté par d’autres plantes et civilisations) et ils se sont étendus au nord jusqu’au Caucase, en passant par les montagnes du Zagros, puis au nord-ouest à travers l’Anatolie jusqu’aux Balkans. Et ils se sont également répandus vers l’ouest sur la côte nord-africaine. Ils ont également voyagé dans la péninsule ibérique et en Europe occidentale.
Les raisins du Levant sont arrivés en Europe, ils ont été croisés avec des raisins sauvages locaux pour produire des raisins plus petits, moins sucrés avec des peaux plus épaisses qui n’étaient pas très bons à manger, mais qui en fait étaient parfaits pour faire du vin. La majeure partie de notre patrimoine viticole provient de cette lignée.
il n’y a pas de preuves archéologiques directes de raisins domestiqués à une époque aussi précoce. Cependant, l’équipe a également daté génétiquement l’âge des raisins dans divers endroits à travers l’Europe, et ils correspondent à la propagation initiale de l’agriculture. Pour en être absolument certain il faudra récupérer des génomes anciens à partir d’échantillons archéologiques de pépins de raisin. Plus difficile à dire qu’à faire.
HISTOIRE
Des preuves archéologiques suggèrent que la domestication de la vigne (Vitis vinifera L.) à partir de ses parents sauvages, V. vinifera subsp. sylvestris, a eu lieu dans le Caucase du Sud il y a environ 8 000 ans, au Néolithique. Les premiers restes de raisin dont les morphologies sont compatibles avec la domestication d’après McGovern, sont ceux des premiers sites néolithiques de Transcaucasie, à Shomu-Tepe, à environ 30 kilomètres sur le fleuve Koura en Azerbaïdjan. D’autres découvertes ont été faites quelques années plus tard dans l’est de la Géorgie à Shulaveris Gora et dans d’autres sites alentour où une architecture et une culture matérielle similaires ont été dévoilées. Ces fouilles et les suivantes ont montré que plusieurs groupes d’établissements partageant les mêmes caractéristiques culturelles s’étendaient sur les contreforts nord du Petit Caucase le long d’une série de petits affluents du fleuve Koura au milieu de son cours, de la rivière Khrami au nord à la rivière Zeyem Chaj dans le Sud, à cheval sur l’actuelle Géorgie et sur l’Azerbaïdjan.
Précédemment , datées d’un à deux millions d’années, des empreintes fossilisées de feuilles de vigne ont été trouvées sur les flancs occidentaux de la montagne Bozdag (région de Gyok-gol) et des fossiles de vigne vieux de 500 000 ans ont été trouvés au Nakhitchevan, dans le bassin de la rivière Araz ( Araxe) sur le territoire de l’Azerbaïdjan. L’un des plus anciens artefacts viticoles d’Azerbaïdjan est une cruche à vin trouvée par J.I. Hummel en 1931 dans la région de Gyok-gol, elle contient des pépins de raisin et des sédiments viticoles fossilisés et leurs découvertes proviennent des fouilles des peuplements de Kultapa, Karabakhlar et Galajig. Toutes les découvertes remontent au deuxième millénaire avant notre ère à l’Âge du Bronze (fin du II° et début du Ier millénaire av. J.-C.). Des restes de pépins de raisin datés des IVe et 4e siècles A.V.J.C. ont également été trouvés dans la région d’Agstäfa.
La littérature abonde en documents anciens qui mentionnent la viticulture et le vin dans l’actuel Azerbaïdjan, ils évoquent le fait que que les habitants n’étaient pas en mesure de les récolter tous les raisins tellement ils étaient abondants.
Au Ve siècle A.V.J.C, Hérodote écrivait : « L’abondance et la qualité des raisins locaux sont connues même en Iran, à Babylone et en Grèce. L’historien romain Pline l’Ancien (79-23 av. J.-C.), admirant la richesse de la viticulture sur le territoire de l’actuel Azerbaïdjan déclarait : « … Je n’ai jamais mangé de raisins aussi savoureux auparavant. Ce peuple sait cultiver la terre mieux que les Égyptiens ».
L’historien et géographe grec Strabon (63 A.V.J.C-24 A.P.JC.) qui s’était rendu dans la région qui comprend aujourd’hui la République d’Azerbaïdjan (l‘Albanie du Caucase à l’époque) a décrit la culture de la vigne « comme si abondante ».
En 651, » l’Albanie du Caucase » (aujourd’hui l’Azerbaïdjan), a été placée sous la domination islamique, lors de la conquête musulmane de la Perse. Malgré la loi interdisant la consommation d’alcool, la production d’alcool et sa consommation se sont poursuivies dans le pays. Des registres du XIVe siècle mentionnent des vendanges à Tabriz de près de 150 tonnes.
Il est probable que la production de raisin de table augmenta aux dépens de la production de raisin de cuve. Mais la production de vin, même si elle était interdite, continua sans doute pour certains représentants de la noblesse azerbaïdjanaise qui le consommaient, sans doute comme remède, afin de divertir leurs invités, ainsi que pour son utilisation dans des rites religieux. Le territoire était aussi une terre chrétienne et la tolérance envers les minorités religieuses et la bonne coexistence entre les différents courants religieux et confessions constituent cette réalité singulière azerbaïdjanaise qui perdure depuis des siècles.
Au XIIIe siècle, Yusuf ibn Ismail al-Kutubi (XIIIe -XIVe siècle), un érudit qui travailla comme médecin dans les palais des califes abbassides à Bagdad, croyait que le vin était un tonique qui pouvait renforcer à la fois le corps et l’esprit. Selon lui, le vin prévenait nombreux maux, notamment les maladies cardiovasculaires, les rhumes, les maux de tête et même la dépression. De nombreux médecins , en particulier ceux du Shah Suleyman Safavi à la fin du XVIIe siècle prescrivaient également du vin comme remède contre la fatigue.
La production de vin s’est poursuivie pendant et après la domination iranienne, qui a officiellement pris fin en 1813.
La culture viticole du pays s’était enrichie avec l’arrivée d’immigrants allemands au début du XIXe siècle. Originaires du Wurtemberg ils furent installés en Azerbaïdjan par le tsar russe Alexandre Ier vers 1817-1818. Ces colonies allemandes ont joué un rôle important dans le développement de la viticulture et de l’industrie du vin en Azerbaïdjan. Les Allemands sont devenus populaires à Helenendorf (aujourd’hui Goygol) en 1828. Jusque-là, plusieurs variétés de raisins étaient cultivées par les habitants, mais ils étaient principalement utilisés pour la table. Ils ont donc amélioré la qualité du vin et du brandy du pays, avec des investissements dans le processus de production, le rendant compétitif avec les vins européens, et les vins azerbaïdjanais ont acquis une renommée mondiale. Bien que seulement 6% des vignobles étaient allemands à l’époque, ils produisaient 58% du vin produit dans tout le Caucase dans cette petite zone. Cela indique indirectement que l’élaboration du vin en Azerbaïdjan avant cette époque était marginale.
En 1976, L’Institut azerbaïdjanais de recherche scientifique sur la viticulture et la vinification fut créé sous l’égide du ministère de l’Agriculture, il est le principal centre de recherche national consacré au développement scientifique de la viticulture et de la vinification en Azerbaïdjan.
En 1922, le pays fut incorporé à l’Union Soviétique en tant que République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie (SFSR transcaucasienne). Pendant l’ère soviétique, la viticulture fut développée à marche forcée et à son apogée viticole, le pays possédait 256 vignobles étatisés principaux, ainsi que 97 autres vignobles complémentaires appartenant à l’État, 8 caves de vinification principales indépendantes et 10 caves secondaires. En 1980, 200 millions de litres de vin et 11, 6 millions de litres de brandy étaient produits en Azerbaïdjan. À cette époque, les établissements vinicoles azerbaïdjanais produisaient plus de 60 marques de vin.
Buvez les meilleurs vins et cognacs d’Azerbaïdjan », affiche publicitaire soviétique, années 1950. Source: American Association of Wine Economists AAWE
En 1982, il y avait 267 000 hectares de vignes dans le pays et le rendement était de 95 tonnes par hectare. Les revenus de la viticulture représentaient 40% du budget du pays.
Au cours de la période de développement intensif de la viticulture pendant les années 1970 à 1980, la sélection des cépages plantés s’est enrichie de variétés étrangères, d’Europe occidentale, de Moldavie, d’Ukraine, de Géorgie et d’Asie centrale
Les cépages locaux sont principalement cultivés dans de vieux vignobles situés dans d’anciennes colonies et fermes. On a également trouvé différents systèmes de culture, y compris des cultures suspendues et rampantes.
Cependant, avec les mesures de » lutte contre l’alcoolisme et l’ivresse » prises par Gorbatchev en 1985, la viticulture et la vinification ont été durement touchées. Plus de 130 000 hectares de vignobles productifs ont été détruits, 76 entreprises de production et 116 entreprises de transformation ont cessé leurs activités.
Après avoir recouvré son indépendance le 18 octobre 1991, la République d’Azerbaïdjan a entamé sa transformation vers une économie de marché. Les réserves de pétrole et de gaz naturel du pays ont été utilisées comme la principale source de financement pour les réformes. L’Azerbaïdjan donc a signé le « Contrat du siècle » en 1994 avec dix grandes entreprises pétrolières pour la prospection du sol azerbaidjanais. Malgré ses ressources le pays a rencontré un certain nombre de difficultés dans sa transition : une baisse de la production, des niveaux élevés de chômage et de prix et, par conséquent, une récession économique comme dans toutes les républiques. Une autre série de problèmes était liée au manque de bases institutionnelles suffisantes pour passer à l’économie de marché.
À la fin de l’ère soviétique, 60% du budget de l’Azerbaïdjan provenait de l’agriculture. Aujourd’hui, plus de 70 % des recettes budgétaires de l’État proviennent du secteur pétrolier et gazier. Si le secteur de la viticulture pouvait retrouver son ancienne force, il pourrait être une alternative valable au secteur pétrolier en fournissant des revenus budgétaires. C’est pourquoi en 2002, la loi sur la « viticulture et l’œnologie « a été adoptée pour le développement de l’industrie viticole de 2012-2020″. La législation prévoyait la création de nouvelles plantations modernes, l’expansion des zones d’encépagement, l’achat de nouvelles technologies de vinification, la création de pépinières, le renforcement de l’appui scientifique et des ressources humaines pour la viticulture et de la vinification. Grâce à cette planification, la récolte a été de 151 000 tonnes en 2012, 157 100 tonnes en 2015, 167 600 en 2018, 201 800 tonnes en 2019 et 201 500 tonnes en 2020. On est loin des 500 000 tonnes prévues par le plan en 2020. Il convient de noter que pendant cette période, la production a augmenté principalement en raison de la productivité.
Des statistiques précises sont difficiles mais aujourd’hui, il reste 16 100 ha de vignes dont environ 1 450 hectares pour les raisins de cuve et la production annuelle de vin oscille autour de 7 millions de litres. Actuellement, il existe près de 10 établissements vinicoles et vignobles produisant du vin en Azerbaïdjan. Le plus grand est Vinagro, créé en 2006. Il utilise les facilités de Goygol près de Ganja fondé en 1860 par des réfugiés allemands – Shwab. Aujourd’hui, Goygol Wine Plant possède 525 hectares de vignes plantées en 2006-2008 avec des variétés de raisins indigènes et européennes.
Les exportations augmentent régulièrement en raison de la bonne qualité des produits viticoles azerbaïdjanais. Les principaux pays acheteurs sont la Russie et la Chine . Depuis la restauration de l’indépendance de l’Azerbaïdjan en 1991, les vins azerbaïdjanais ont remporté de nombreux prix lors de concours internationaux.
L’Azerbaïdjan a également commencé à ouvrir des centres de dégustation de vin à l’étranger pour promouvoir les vins nationaux, ce qui devrait donner un grand coup de pouce aux exportations. La première maison de commerce azerbaïdjanaise a ouvert ses portes en Biélorussie en 2017. D’autres ont depuis ouvert en Ukraine et en Chine et d’autres devraient ouvrir aux Émirats Arabes Unis, en Pologne, au Kazakhstan et en Russie.
En 2018, le « Programme d’État sur le développement de la viticulture en République d’Azerbaïdjan pour 2018-2025 » a été approuvé.
La consommation intérieure est. importante pour un pays musulman.
CLIMAT
9 des 11 modèles climatiques de la classification climatique de Köppen se trouvent en Azerbaïdjan.
Climat actuel
Climat futur
Les climats de steppe : semi-désertique et sèche couvrent les basses terres centrales du Kur jusqu’à 400 mètres (1 300 pieds), la zone caspienne de l’extrémité de la rivière Samur au golfe de Gizilagaj, les plaines du Nakhitchevan le long de la rivière Araz ( Araxe)et les vallées du Montagnes Talich en dessous de 1000 mètres (3 300 pieds). Les précipitations annuelles représentent 15 à 50 % de l’évaporation possible. Les hivers sont généralement frais (bien que froids dans les plaines de la rivière Araz le long et dans les vallées des montagnes Talich ). Les étés peuvent devenir très chauds, parfois plus de 40 °C (104 °F).
Climat semi-désertique et steppique : sec avec hiver froid et climat chaud et sec.
Climat tempéré : avec des hivers doux et secs, il couvre les collines du sud (en dessous de 1 000 mètres ou 3 300 pieds) du Grand Caucase, la vallée de Ganikh-Eyrichay entre 200 et 500 mètres (660 et 1 640 pieds) et les collines nord et est du Petit Caucase entre 400 et 1 500 mètres (1 300 et 4 900 pieds). Les précipitations annuelles représentent 50 à 100 % de l’évaporation possible dans cette zone climatique.
Un climat modérément chaud avec des étés secs : couvre la région de Lankaran-Astara. Les précipitations annuelles représentent 100 à 150 % ou plus de l’évaporation possible. Les hivers sont frais, les étés sont chauds et secs et les automnes sont pluvieux. La période de mai à août est généralement sèche, nécessitant une irrigation artificielle.
Un climat avec des hivers froids et secs : qui couvre les collines du sud-est du Grand Caucase entre 1 000 et 2 700 mètres (3 300 et 8 900 pieds) et les régions montagneuses du Petit Caucase entre 1 400 et 2 700 mètres (4600 et 8900 pieds). Les précipitations annuelles représentent 75 à 100 % de l’évaporation possible. Les étés sont frais et l’hiver est doux.
Un climat froid avec des étés frais et secs: qui couvre les moyennes et hautes montagnes du Nakhchivan AR entre 1 000 et 3 000 mètres (3 300 et 9 800 pieds). Les précipitations annuelles représentent 50 à 100 % de l’évaporation possible. Les étés sont frais et l’hiver est suffisamment froid pour qu’il neige.
Un climat tempéré avec une répartition égale des précipitations: qui couvre les forêts montagneuses du sud entre 600 et 1 500 mètres (2 000 et 4 900 pieds) et les collines du nord-est du Grand Caucase entre 200 et 500 mètres (660 et 1 640 pieds). Les précipitations annuelles représentent 75 à 100 pour cent de l’évaporation possible dans les collines du sud et 50 à 100 pour cent dans les collines du nord-est. Les hivers sont frais, les étés chauds.
Un climat froid avec de fortes précipitations toute l’année: se produit dans les collines du sud du Grand Caucase entre 1 500 et 2 700 mètres (4 900 et 8 900 pieds), qui comprennent les zones forestières, subalpines et alpines. Les précipitations annuelles représentent plus de 150 à 200 % de l’évaporation possible. Les hivers sont froids, les étés frais.
La toundra alpine: qui couvre les régions du Grand et du Petit Caucase au-dessus de 2 700 mètres (8 900 pieds) et du Nakhitchevan au-dessus de 3 200 mètres (10 500 pieds). Les précipitations annuelles représentent plus de 100 à 200 % de l’évaporation possible. Les hivers et les étés sont froids. À certains endroits, la neige ne fond pas avant l’hiver suivant.
SOLS
54,9% de la superficie du pays est couverte par les terres agricoles ,12% par les forêts, 1,7% par l’ eau,
Deux formes de paysage prédominent : les basses terres et les hautes terres. Environ 60% du territoire azerbaïdjanais est montagneux. L’altitude moyenne est de 400 mètres. L’altitude y oscille entre 26, 5 mètres (basses terres de la Caspienne) sous le niveau de la mer et 4 466 m d’altitude (sommet du Bazarduzu). La partie sud-est du Caucase appartient à l’Azerbaïdjan. Les montagnes sont principalement composées de dépôts de la période jurassique et crétacée, moins exposées à la dénudation. Le petit Caucase couvre la partie sud-ouest et ouest de la République et a une faible altitude, il se compose de crêtes et de prairies et d’un territoire montagneux avec une structure compliquée. Le Petit Caucase s’est formé à partir de matières solides du Jurassique et du Crétacé. La vallée de Kura-Araz, où des d’artefacts viticoles vieux de 7 500 ans ont été découvert, couvre le territoire entre le Grand et le Petit Caucase et les montagnes Taish, elle occupe la partie centrale de la République et c’est est la plus grande plaine inter-montagneuse du Caucase du Sud. Les basses terres entre les rivières Kura et Araz sont divisées en 5 vallées : la vallée de Mughan, la vallée de Mil, la vallée de Karabakh, la vallée de Shirvan et la vallée de Salyan. La vallée de Samur-Devechi située au nord de la péninsule d’Absheron, au bord de la mer Caspienne est basée sur la plaine en pente de Qusar. La bande étroite des basses terres de Lankaran est située au sud de la péninsule d’Absheron le long des pentes des montagnes de Talych. La majeure partie du territoire des basses terres est située sous le niveau de la mer. La viticulture se concentre dans la vallée sur des sols châtains carbonatés appelés kastanozems.
RÉGIONS VITICOLES
Le pays est découpé en 10 régions viticoles non officielles (le pays n’a pas d’Indications Géographiques) . À l’intérieur de ces grandes régions viticoles, il existe de nombreuses sous-régions. Pour en savoir plus sur les régions viticoles de l’Azerbaïdjan, cliquez sur le lien suivant: AZERBAÏDJAN RÉGIONS VITICOLES
Source: https://azerbaijanwine.com/
CÉPAGES
Le pays, en tant que l’un des pays fondateurs de la viticulture domestiquée possède de nombreux cépages autochtones mais qui sont assez peu cultivés. Le cépage principal est le rkatsiteli, un cépage géorgien qui représente plus d’un tiers de l’encépagement du pays. On trouve aussi des cépages internationaux comme le pinot noir et le cabernet sauvignon. Pour en savoir plus sur les cépages de l’Azerbaïdjan, cliquez sur le lien suivant : AZERBAÏDJAN CÉPAGES
LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION
Depuis octobre 2001, le pays possède une législation sur les vins qui établit les bases juridiques de la viticulture et de la vinification du pays. Il n’existe pas d’Indications Géographiques en Azerbaïdjan. Pour en savoir plus sur la législation du pays, cliquez sur le lien suivant :AZERBAÏDJAN LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION