DESCRIPTION DU PAYS
LE BRÉSIL VU D’AILLEURS
Le Brésil est un Etat géant. Il occupe 8,516 millions de km² (soit : 17 fois la France ou la moitié de l’Amérique du sud), dont la forêt amazonienne occupe les deux tiers. Natal est plus proche de l’Afrique que de plusieurs points du territoire qui mesure 4 000 km du nord au sud, du 4° de latitude nord au 33°7 de latitude sud. Ses gouvernements ont aimé les projets pharaoniques, une nouvelle capitale Brasilia au cœur du continent (le gouvernement Kubitschek), une autoroute de plus de quatre mille kilomètres en pleine forêt amazonienne ( le gouvernement militaire), des barrages gigantesques ; ils ont aussi laissé des « éléphants blancs » = grands travaux non achevés. Bordé par l’océan Atlantique, le territoire ne possède pas de massifs montagneux très élevés, les plateaux dominent. Les climats sont variés en une large gamme, de tropical humide (le domaine de la forêt amazonienne) semi-aride dans le Nordeste, sans oublier le sud qui connaît des « fronts froids ».
Le pays compte 217,6 millions d’habitants, dont une grande majorité sont très pauvres. Les populations sont variées. Les descendants des peuples indigènes tiendraient tous, dit-on, dans le stade du Maracana. L’élite est blanche, d’origine européenne et les métis sont nombreux, issus de relations entre indiens et noirs apportés comme esclaves depuis l’Afrique et/ou de blancs et vice versa, sans oublier de fortes minorités comme les Japonais importés après l’abolition de l’esclavage , les Libanais, les Allemands…
Les principales exportations ont été au fil des siècles par vagues, la canne à sucre, le café, les bois tropicaux. Puis au XX° siècle vint le temps de l’industrie nationale, sidérurgie et aéronautique en particulier. Le pays est au 8 ième rang mondial pour son PNB (la France est 10ème). Aujourd’hui il est devenu un royaume du soja, premier producteur et exportateur mondial. Pour écouler sa récolte, le Brésil doit relever d’importants défis logistiques, du stockage, du transport par camion, sur des routes souvent abîmées ou sans goudron.
A l’étranger, le Brésil est connu par sa musique (les anciens : Tom Jobim, Chico Buarque, Caetano Veloso, Milton Nascimento, Nelson Cavaquinho, Gonzaga et les plus jeunes… ), par le Carnaval. Sachant que le plus célèbre, celui de Rio n’est pas un carnaval de rue. Il ressemble par son organisation rigoureuse à la Ligue 1 de football. Ici les pauvres des bidonvilles préparent toute l’année dans les écoles de samba un spectacle millimétré, pour les plus riches et les étrangers qui peuvent payer les places du stade où se déroule le défilé. Il y a un classement fondé sur un grand nombre de critères, avec montée ou descente dans les catégories, c’est très très sérieux. On dit qu’il est largement financé par la mafia du «jogo do bicho» (le jeu des animaux), un loto quotidien clandestin, mais où on y joue dans toutes les rues de toutes les villes.
Les Brésiliens ont baptisé milices à partir de 1970 des organisations paramilitaires nées à Rio composées de citoyens lamda, armés , souvent encadrés par des policiers, localisées dans les banlieues et les favelas sous le pretexte de combattre le trafic de drogue mais de fait elles vivent en monnayant leur protection ( racket, extorsion, ) des pauvres.
Le Brésil diffuse l’image d’une société fraternelle où les races cohabiteraient au rythme du samba. La réalité est moins idyllique, le racisme n’y est pas absent, comme dans la plupart des sociétés humaines, la violence est très présente, dans les rues, et les rapports sociaux sont sans pitié. De puissantes organisation criminelles se seraient constituées à partir de la maîtrise des flux de la cocaïne produite chez les voisins.( PCC à Sao Paulo : Primer Comando de la Capital; Rio : Comando Vermelho à Rio; dans le nord: FDN Familia Del Norte; et puis TCP : Tercer Comando Puro ; Amigos de los Amigos (ADA). Ces cartels sont richissimes, ce qui facilite la corruption, ils ont la main mise sur l’organisation des détenus dans les prisons, ils auraient des ramifications internationales, certains prononcent le terme de narco-État. Le pays est si vaste, les aérodromes clandestins y pullulent.
Le Brésil eut sa dictature entre 1964 et les années 80. Les militaires justifièrent le coup d’État, quelques années après l’alignement de Cuba sur l’URSS, en prétextant la menace communiste. L’ambassadeur américain Lincoln Gordon admettra par la suite le soutien financier de Washington aux opposants de Goulart lors des élections municipales de 1962 ; la présence de nombreux officiers du renseignement au Brésil ; l’encouragement aux putschistes et le fait que « la seule main étrangère impliquée fut celle de Washington ». Dans le cadre de l’opération Brother Sam, le Pentagone tenait à disposition des navires prêts à intervenir, au cas où des militaires loyalistes se rebelleraient pour soutenir le président. Gordon déclare en outre que l’assistance militaire accordée par les États-Unis avait été « un élément important pour influencer dans un sens pro-US les militaires brésiliens ». La violence, instrument légitime dans la lutte contre le communisme, devait cesser d’elle-même avec le développement capitaliste du pays. Sur le plan intérieur, le coup d’État marqua la volonté de prendre le pays en mains en vertu de la doctrine de la « sécurité nationale » , théorisée par les États-Unis et par la France. Ils mirent en œuvre une politique amazonienne, en y encourageant l’installation des pauvres hères du Nordeste -sans terres- tout en évitant une réforme agraire. La grande autoroute transamazonienne – jamais totalement achevée – fut inaugurée en 1972, avec l’objectif de constituer de grandes exploitations, de mieux contrôler les frontières. Les militaires suspendirent la Constitution, imposèrent la censure, abrogèrent la plupart des libertés individuelles. L’armée et la police pouvaient arrêter, emprisonner, hors de tout contrôle judiciaire, tout « suspect ». Les grèves étaient interdites, les syndicats réprimés et les salaires réels chutèrent . Bilan : 434 tués, des dizaines de milliers de personnes ont été détenues, beaucoup ont été torturés, et 10 000 ont été forcées de s’exiler.
La boisson nationale est la bière car il fait très chaud, puis vient un cocktail devenu populaire aussi en France, la capirinha (cachaça : eau-de-vie de canne à sucre + citron + sucre + glaçons ) – caipaira = paysan, plouc-.
Dans le pays, les sectes de tout acabit pullulent. Les dénominations protestantes venues des EU pour lutter contre l’Eglise catholique, jugée trop progressiste, trop engagée auprès des pauvres, sont très puissantes. il y a un lobby religieux ( évangélique), choyé par les candidats lors des campagnes électorales.
Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, né en 1940 à Três Corações (Brésil) et mort en 2022 à São Paulo (Brésil), est devenu une légende dans son pays et au delà des frontières. Footballeur génial, connu à travers les âges et sur toute la planète, Pelé n’a joué que dans deux clubs : Santos (1956-1974) et le New York Cosmos (1975-1977). Il fut aussi ministre extraordinaire des Sports du Brésil entre 1995 et 1998, ambassadeur lors d’événements organisés au Brésil comme les Jeux mondiaux militaires d’été de 2011 ou la Coupe du monde de football 2014.
PRÉSENTATION DU PAYS
Le Brésil est un Etat géant. Il occupe 8,516 millions de km² (soit: 17 fois la France ou la moitié de l’Amérique du sud), dont la forêt amazonienne occupe les deux tiers. La ville de Natal est plus proche de l’Afrique que de plusieurs points du territoire qui mesure 4 000 km du nord au sud. Du 4° de latitude nord au 33°7 de latitude sud.
Bordé par l’océan Atlantique, le territoire ne possède pas de massifs montagneux très élevés, les plateaux dominent.
Les climats sont variés en une large gamme, de tropical humide (qui explique l’Amazonie) à semi-aride dans le Nordeste, sans oublier le sud qui connaît des «fronts froids».
Les populations aussi sont variées. Les descendants des peuples indigènes tiendraient, dit-on, dans le stade du Maracana. L’élite est blanche, d’origine européenne et les métis sont nombreux, issus d’Indiens et de Noirs ou de Blancs et vice-versa, sans oublier une forte minorité japonaise.
Les principales productions agricoles ont longtemps au fil des siècles été la canne à sucre, le café, les bois tropicaux. Puis au XX° siècle vint le temps de l’industrie.
Le pays compte 209 millions d’habitants, dont une grande majorité est pauvre.
Le pays est au 8ième rang mondial pour son PNB (la France est 10ième).
La boisson nationale est la bière car il fait chaud, puis vient la cachaça, une eau-de-vie de canne à sucre, appréciée dans la capirinha.
LE BRÉSIL VITICOLE
On recense 89 000 hectares (219 923 acres) dont environ 10 000 hectares de Vitis Vinifera pour les raisins de cuve au Brésil, ce qui place le pays au 19e rang des producteurs et au 5e en Amérique du Sud. Les trois quarts du vignoble et les deux tiers de la production viennent de variétés hybrides (isabella, bordô, niagara, concord) qui sont utilisées pour les raisins de cuve, de table et les jus de fruit. L’industrie viticole brésilienne est divisée en trois segments distincts: les petites exploitations (moyenne 2,5 hectares, 5 acres), les domaines dont la taille moyenne est de 17, 5 hectares (43 acres) et les coopératives et on recense 1 162 domaines viticoles dont environ 150 se concentrent sur les vins de qualité.
90% de la production provient de l’État de Rio Grande do Sul et la production nationale se repartit comme suit: 53% de rouge, 43 % de blanc et 3% de rosé. En 2017, le Brésil a exporté 621 620 caisses de vin dans 45 pays (2017). La consommation par capita est de 1,8 litre par an.
HISTOIRE
Les premières vignes ont été plantées au Brésil par Martin Afonso de Souza en 1532. Originaire du Portugal, il planta les premiers ceps de Vitis vinifera dans la capitainerie de São Vicente au sud-est, mais cette première expérience viticole fut un échec car les conditions climatiques étaient trop défavorables dans cette région.
Il fallut attendre 1875 pour que la viticulture renaisse au Brésil avec l’arrivée des émigrants italiens qui s’installèrent dans la region de Rio Grande do Sul en particulier dans la Serra Gaúcha avec les subsides du gouvernement brésilien.
Peu après, une nouvelle vague d’émigrants en provenance d‘Allemagne, du Portugal et de Pologne s’installèrent majoritairement autour de Porto Alegre et au sud de la Serra Gaúcha, alors que les Italiens monopolisaient le cœur de la région viticole autour de Bento Conçalves. Il devint vite évident que les Vitis vinifera avaient des difficultés à s’acclimater à l’humidité de la région et que les souches et les hybrides américains étaient plus performants dans ces conditions. Et ces variétés hybrides constituent encore aujourd’hui la plus grosse part des raisins de cuve, de table et des jus de fruits.
L’arrivée des coopératives en 1931 avec Aurora et Garibaldi allait permettre à la viticulture et à la vinification d’effectuer un saut qualitatif et il existe encore aujourd’hui une vingtaine de coopératives en pleine activité dont cinq dans la Sierra Gaúcha.
MARTIM AFONSO DE SOUZA. SOURCE:wikipedia.org
Le début des années 1960 vit l’arrivée des grands groupes viticoles internationaux (Moët et Chandon, Pernod-Ricard) attirés par ce vaste marché potentiel. Le temps était venu de faire un autre saut qualitatif avec les Vitis Vinifera en particulier pour les effervescents et les variétés bordelaises. Et il devint vite évident que la région de Serra Gaúcha était particulièrement bien adaptée pour le merlot qui devint le cépage de référence pour la famille Carraro alors que la famille Miolo allait se concentrer sur le cabernet sauvignon.
Entre 1970 et 1990, se développa une culture du vin au Brésil dont l’industrie s’aventura à la fois plus au sud à la frontière de l’Uruguay et dans la région semi-aride de São Francisco River Valley au nord du pays. À cette même époque la puissance des coopératives commença à s’éroder et certains viticulteurs commencèrent à vendre leurs raisins aux domaines qui émergeaient ou à vinifier leurs propres raisins. L’industrie viticole se fractionna alors en trois groupes, les coopératives, les vastes domaines familiaux comme Miolo et les petites boutiques wineries (adegas). Cette effervescence de l’industrie viticole donna naissance au «Brazilian Wine Institute» (IBRAVIN) en 1998.
Contrairement aux autres pays sud-américains où les consultants furent omniprésents, le Brésil n’en fit qu’un usage parcimonieux et seul Michel Rolland fut recruté par Miolo qui mit fin à son contrat en 2012. Il faut dire que l’industrie viticole avait des fortes personnalités avec Antonio dal Pizzol, le patriarche des boutiques wineries, le chilien Mario Geisse qui pour Moët et Chandon révolutionna l’élaboration des effervescents avant d’être l’un des artisans majeurs de la découverte de la région viticole de Pinto Bandeira dans la Serra Gaúcha. Sans oublier Adriano Miolo, l’infatigable entrepreneur qui sut étendre son empire bien au-delà de la région de Bento Conçalves.
On ne peut pas terminer ce tour d’horizon des leaders d’opinion sans mentionner Flavio Pizzato qui révolutionna la taille de la vigne en adoptant le VSP (Vertical Shoot Positionning) et qui permit à leur merlot de devenir le vin de référence pour créer la première «Denominaçoão de Origem» (DO) du Brésil: Vale Dos Vinhedos.
VERTICAL SHOOT POSITIONNING
CLIMATS ET SOLS
Dans un pays de la taille du Brésil, il est difficile de résumer ou de généraliser les caractéristiques du terroir. En fait, plus de 3 500 kilomètres séparent Campanha dans le sud du Brésil et Vale do São Francisco, près de l’Equateur, deux des grandes régions viticoles du pays. Cela ne signifie pas que les régions viticoles brésiliennes ne partagent pas des caractéristiques communes.
La topographie de la Serra Gaúcha, de Campos de Cima da Serra et Planalto Catarinense est accidentée et offre un excellent drainage. Les montagnes et les vallées sont une solution naturelle à ce qui est considéré comme l’une des plus grandes difficultés des vignerons brésiliens: l’humidité. Ces trois régions ont également une altitude commune, allant de 400 (1300 pieds) à 1 400 mètres (4590 pieds) d’altitude ce qui permet une lente et longue maturation des raisins sur la vigne. Les sols sont dominés par l’argile qui repose sur du basalte.
Climat actuel
Climat futur
VIGNOBLE DE CAXIAS do SUL. SOURCE: @André Frantz. Wikimedia Commons.
Campanha Gaúcha et Serra do Sudeste ne possèdent pas cette topographie et les précipitations annuelles y sont plus faibles. Les vignes sont situées sur des collines légèrement vallonnées qui bénéficient d’un vent constant ce qui tempère les températures pendant les mois les plus chauds. Les sols sont d’origine granitique ou sédimentaire.
Le sud du Brésil a quatre saisons distinctes, les vignobles jouissent de nombreux étés chauds et d’hivers froids. Pourtant, d’importantes variations de température et les différents microclimats influencent le développement et l’identité du vin. À Planalto Catarinense, par exemple, les vignobles bénéficient d’une influence océanique tandis qu’à Rio Grande do Sul, les vignobles jouissent de climats tempérés marqués par une humidité importante.
La région brésilienne qui fait exception à toute généralisation est Vale do São Francisco avec de la viticulture de plaine dans la région semi-aride du nord-est du pays où les vignes sont irriguées. La chaleur constante tout au long de l’année ne permet pas à la vigne de bénéficier d’un cycle dormant naturel et il est possible de faire plusieurs vendanges par année. Certains domaines induisent ce cycle dormant artificiellement pour n’en effectuer qu’une seule et bénéficier d’un surcroît de qualité.
Les sols sont sédimentaires et influencés par le fleuve du fleuve São Francisco qui fournit l’eau pour l’irrigation.
Source: https://www.researchgate.net/
REGIONS VITICOLES
Actuellement, la production de vins fins au Brésil totalise environ 10 000 hectares de raisins Vitis vinifera, répartis en six régions principales: Serra Gaúcha, Campanha Gaúcha, Serra do Sudeste et Campos de Cima da Serra dans l’état de Rio Grande do Sul, Planalto Catarinense dans l’Etat de Santa Catarina et Vale do São Francisco, dans le nord-est du Brésil à cheval sur les états de Bahia et de Permanbuco. Pour le détail des régions, cliquer sur: RÉGIONS VITICOLES: BRÉSIL (DESCRIPTION)
CÉPAGES
Les variétés hybrides: isabella, bordo, niagara et concord dominent l’encépagement. Les variétés nobles se répartissent en quatre groupes, les cépages internationaux, les cépages rares, les variétés ibériques et les variétés italiennes. Les principaux cépages internationaux sont le cabernet sauvignon, le merlot, le pinot noir et le chardonnay.
Les cépages rares sont le marselan, l’egiodala et l’arinaroa et les cépages ibériques incluent le touriga nacional, l’aragonez (tempranillo), l’alicante bouschet. Les variétés italiennes les plus importantes sont le moscato, le prosecco, l’ancellotta et le teroldego. Pour en savoir plus sur les cépages: cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES: BRÉSIL (DESCRIPTION)
LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION
D’une manière surprenante, il existe plus qu’un embryon de législation dans ce petit pays viticole qui est plus calqué sur le modèle européen que sur celui du Nouveau Monde. Pour en savoir plus sur la législation viticole, cliquez sur le lien suivant: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION: BRÉSIL (DESCRIPTION)