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SUISSE

DESCRIPTION DU PAYS

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SOURCE: Marc Mongenet Credits:, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/
Berne. Source:Par MadGeographer — Various images from Wikimedia Commons, https://commons.wikimedia.org/

LA SUISSE VUE D’AILLEURS

La Suisse est un pays  sérieux, neutre et stable. Ses voisins, dont les Français sans doute jaloux, l’affublent de clichés  parfois péjoratifs. Ils moquent la supposée lenteur des Helvètes, soupçonnent du blanchiment d’argent, critiquent le fameux secret bancaire (l’argent du FLN algérien, des narcos, ou des nazis ?), se moquent de l’accent des francophones. Mais ils sont amateurs des chocolats, des fromages, rêvent du niveau de vie des Suisses, des montres de luxe, des stations de ski chics, des coucous (inventés en réalité en 1737 à Schönwald dans la Forêt Noire).
La Suisse est un pays curieux, avec quatre langues dont trois officielles,  l’allemand (64 %),  le français (20 %), l’italien (6 %)  et puis le romanche (<1 %) un peu parlé dans les Grisons.
En conséquence, les Suisses forment une nation au sens civique du terme, n’ayant pas d’unicité forte sur un plan ethnique ou linguistique, Ernest Renan la cite nommément comme exemple; l’’identité  s’est fondée sur une histoire commune, des valeurs communes, telles que le fédéralisme, la démocratie directe et le symbolisme alpin. Cette diversité culturelle, essentielle pour la cohésion du pays, participe de l’identité du pays.
Il a sa propre monnaie. Le référendum  d’initiative populaire y est courant.
Bien que peu étendu, c’est un Etat fédéral, avec 26 cantons.  Dans des éditions de l’album de BD «  Les Helvétiques »  (aventure de Corto Maltese), Hugo Pratt présente les 26 cantons que le héros visite en 1924.
Il y a environ 8,5 millions d’habitants, dont presque ¼ d’étrangers, ils se concentrent principalement sur le plateau, là où se trouvent les plus grandes villes.  Tous les civils sont armés en principe et doivent servir dans l’armée entre 18 et 35 ans, par des périodes, mais près d’un tiers d’entre eux  en sont exclus. Pour les femmes, le service est volontaire.
La superficie de la Suisse est de 41 285 km². C’est un pays sans littoral, mais il possède un accès direct à la mer par le Rhin. Bâle …………C’est le pays le plus montagneux d’Europe occidentale, les Alpes occupent 60 %du territoire avec une centaine de sommets  au-dessus de 4 000 m et 1 800 glaciers. Le Valais, le Tessin et les Grisons  se trouvent en totalité ou majoritairement à l’intérieur du périmètre alpin.
Sans matières premières ni énergie fossile, les activités économiques se sont orientées vers les services avec les banques et les assurances, secteurs pour lesquelles ce pays est particulièrement réputé.  Et les transports sont importants car le pays occupe  en effet une situation clef  en Europe, entre nord et sud. La traversée des Alpes constitue un enjeu important pour les transports européens puisqu’elles séparent l’Italie du reste de l’Europe.
La Suisse n’est pas dénuée d’industrie avec notamment la mécanique de précision et des spécialités industrielles, des biens à forte valeur ajoutée. C’est dans le monde le 19e pays industriel  et la plus forte production industrielle par habitant. Le tourisme  représente 2,4 % du PNB et dans les cantons de montagne des Grisons, d’Appenzell, du Valais et d’Obwald,  il concerne plus de 10 % de la main-d’œuvre. Le niveau de vie est l’un des plus élevés du monde.
La stabilité et sa neutralité ont attiré bon nombre de capitaux étrangers et un nombre invraisemblable d’organisations officielles internationales.

Des Suisses ont marqué  les arts, la culture, bien au-delà de leurs frontières depuis le XVIII° siècle.

Des intellectuels comme Ferdinand de Saussure, est un linguiste  précurseur du structuralisme en linguistique. Carl Gustav Jung, médecin, penseur influent,  psychiatre, fut le fondateur de la psychologie analytique, il avait été l’un des premiers disciples de Sigmund Freud.

Des écrivains  comme Blaise Cendrars…. Benjamin Constant…, mort en 1830, inhumé au cimetière du Père-Lachaise, romancier, homme politique, et intellectuel français. Charles Ferdinand Ramuz,  romancier ; Jacques Chessex,  mort en 2009, est un écrivain, poète et peintre suisse de langue française,  seul écrivain suisse ayant reçu le prix Goncourt.

Mme de Staël  illustre femme de lettres du 18/19° siècle

Et puis un des plus célèbres sculpteurs du XX° siècle, Alberto Giacometti, qui créa d’étranges silhouettes.

Et puis Ursula Andress  ; Henri Dunant, le fondateur de la Croix Rouge et  Jean-Luc Godard, le cinéaste  polémique de la Nouvelle Vague en France.

Et on n’oubliera pas le héros connu de tous, rebelle et bon tireur Guillaume Tell !

Jacques_Chessex par JeanLausanne — https://commons.wikimedia.org/

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

L’encépagement suisse s’étend sur 17546 hectares (2017) qui ont produit 790 000 hectolitres de vin dont 57% de vin rouge et 43% de vin blanc. La Suisse figure au 20ème rang mondial par la superficie d’encépagement.  Avec 33% de l’encépagement, le Valais est le plus important canton viticole en termes de superficie, suivi par le canton de Vaud (28%), Genève (10%) et le Tessin (7%). La Suisse  Romande possède 10 992 hectares de vignes, la Suisse alémanique 2 634 hectares  et la Suisse italienne 1 121 hectares. Le pinot noir représente 49% des cépages rouges  et le chasselas 61% des cépages blancs mais le pays compte environ 240 cépages dont 39 sont autochtones. Le vignoble est particulièrement morcelé, il est divisé en plus de ​9 000 exploitations.
En 2017, les exportations représentaient 13 900 hectolitres soit 17,60% de la production mais ces données incluaient  tous les vins réexportés et la Suisse est une plante tournante importante des vins en Europe. Les exportations des vins suisses sont  donc beaucoup moins importantes et se situent aux alentours de 1%. La consommation intérieure était 33 litres par habitant en 2019 mais la Suisse consomme 65% de vins étrangers.

LES GRANDS CANTONS VITICOLES AU SUD DU PAYS. Source: non identifiée

HISTOIRE

L’origine de la viticulture sur le territoire de la Suisse actuelle  n’est pas connue précisément mais  on la date habituellement  du tout début de l’ère chrétienne et de la domination romaine durera quatre siècles environ.  Cependant, des fouilles archéologiques ont mis en évidence des pépins de raisins datant de l’Âge de fer (800 avant notre ère à la fin du Ier siècle de notre ère). L’étude des pollens a aussi montré que la vigne était cultivée au moins 800 ans A.V. J.C., ce qui semblerait  indiquer que la viticulture était probablement présente  avant  la conquête romaine.  Par contre, l’élaboration de vin n’est pas attestée.  De plus, certaines colonies celtes comme les Raurarques (aux environs de Bâle) ou les Allobroges (près de Genève) faisaient probablement  du vin avant   l’occupation romaine.
Le début de la période « La Tène » (du nom d’un village sur les rives du lac de Neuchâtel), 450 et 25 av. J. -C.,  marque l’apogée de la culture celtique en Europe occidentale. En 58 A.V.J.C., les tribus helvètes dirigées par Divico furent  vaincues par les légions de Jules César. L’ensemble du territoire helvétique devint romain et le restera pendant plus de quatre siècles. Le vin et la vigne font désormais partie de la vie quotidienne de ces Celtes qui ont adopté les coutumes et les traditions des forces d’occupation.

ulius Caesar et  Divico (qui donne aujourd’hui son nom à un cépage suisse)  après la bataille de la  Saône. Peinture historique du 19e siècle inspirée par une scène décrite par Jules César. SOURCE: wikipedia.org

À la désintégration de l’Empire Romain d’Occident au mitan du V° siècle,  commence la période du Moyen Âge et l’influence monastique sur la viticulture est omniprésente. Le monastère bénédictin  de Romainmôtier est  fondé en 450 A.P J.C.,  les moines vont rénover et améliorer les méthodes de culture et raffiner les méthodes de vinification. En 515, le roi Sigismond de Bourgogne  fonde Saint-Maurice d’Agaune, situé dans l’actuel canton du Valais. Il crée ce qui est devenu le plus ancien monastère encore en activité du monde occidental et le plus ancien propriétaire de domaine viticole au monde, puisque l’abbaye possède toujours son propre vignoble, 1 500 ans après sa fondation.
Le premier document écrit qui atteste de la culture de la vigne sur le territoire helvète date de 765 de notre ère.  Dans son testament,  désormais célèbre, Mgr Tello de Coire des Grisons fait don d’un ensemble  de biens  au couvent de Disentis. Cela comprend un bien agricole avec des vergers, des champs et des vignes près de Sagogn.  En 885, l’empereur Charles le Gros donne à Rodolphe de Bourgogne diverses propriétés incluant des vignes au nord du Pays de Vaud. En 1141, à l’invitation de l’évêque de Lausanne, des moines cisterciens et des moniales cloîtrées, observant la règle de Saint-Augustin, se sont installés à Lavaux. Ils ont défriché les coteaux à forte pente et planté des vignes sur des terres récupérées de la forêt, jetant ainsi les bases de l’un des plus beaux vignobles du monde.

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SAINT-MAURICE D’AGAUNE. SOURCE: Par Paul Bissegger https://commons.wikimedia.org/

À partir de l’an mille, on retrouve la viticulture sur tout le plateau, du Lac Léman au lac de Constance, ainsi que dans les vallées alpines (Grisons et Valais) et au sud des Alpes (Tessin, Valteline). Les abbayes et des seigneurs propriétaires  fonciers locaux travaillent de concert pour développer la viticulture. Les moines cisterciens sont à l’origine du vignoble en terrasse de Dézaley à  Lavaux dans le canton de Vaud dans le cadre des défrichements du XII° siècle.  Les sites viticoles de Lavaux et du Valais sont terrassés,   des centaines de kilomètres de murs de pierres  tracent, soutiennent et entourent les parcelles de vignes. Ils morcellent la terre en petites parcelles, moins raides et plus faciles à cultiver. Ils limitent également l’érosion des sols lors de fortes précipitations. Certaines parcelles dans le Valais sont très pentues et l’importance du travail  nécessaire pour établir puis entretenir les parcelles indique l’importance du  vin,  à cette époque, dans ces deux régions.  Les vignes sont également cultivées par des paysans et des journaliers, à titre de corvée ou contre salaire. À la fin du Moyen Âge, le métayage se répand (moitié de la récolte due au propriétaire). Pour fumer la vigne, il est indispensable d’avoir du gros bétail. Les  activités d’élevage et de culture de la vigne sont donc fréquemment liées en Suisse. Le commerce du vin gagne en importance dans les villes dès le bas Moyen Àge. Les redevances (cens et dîmes) des vignerons et l’impôt sur le vin (Ohmgeld) alimentent les caisses publiques. Les journaliers et les gens travaillant dans le bâtiment ont  droit à une ration de vin qui constitue une partie de leur salaire. Le vin se consomme quotidiennement à la ville comme à la campagne.

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VIGNOBLE DE DÉZALAY À LAVAUX. SOURCE: Par Attila Terbócs, https://commons.wikimedia.org/

Le duc Berthold de Zähringen fonde une ville en 1191 sur les rives de la rivière Aar et la nomme d’après un ours (Bär en allemand) qu’il avait tué. À sa mort, Berne devient une ville impériale avant de rejoindre la Confédération suisse en 1353 et d’en devenir la capitale en 1848.Les communautés des vallées alpines d’Uri, Schwytz et Nidwald signent un pacte de soutien mutuel en 1291 qui est considéré comme le document fondateur de la Confédération suisse.  Le Registre de la commune des Anniviers dans le Valais mentionne, en  1313, la vente d’une parcelle de vignes contenant trois types de raisins: rèze, hu-magne et neyrun. Si les deux premiers cépages sont des blancs indigènes, le troisième -parfois assimilé au Cornalin- n’a pas été clairement identifié. En 1419, Marie de Bourgogne, fille de Philippe le Hardi, se réfugie à Saint-Prex près de Lausanne, lors d’une épidémie de peste. En guise de remerciement, elle remit aux habitants des plants de vignes de pinot noir, qui sont toujours cultivés aujourd’hui sous l’appellation Servagnin de Morges.

Charles le Hardy, duc de Bourgogne, meurt en 1477 lors de la bataille de Nancy. Sa mort, marque  la fin de l’indépendance bourguignonne et elle  mit fin aux guerres de Bourgogne qui ont vu l’émergence des cantons suisses comme une puissance militaire européenne. La politique expansionniste des cantons suisses prit  fin après la bataille de Marignan en 1515, remportée par François Ier, roi de France. Le Tessin italophone est incorporé à la Confédération dont les frontières  restent inchangées jusqu’en 1798. Suite à la Réforme et aux Guerres de Religion, les moines quittent Lavaux en 1536. Leurs vignes sont vendues à des particuliers et à des communes. Lausanne a ainsi acquis le Clos des Abbayes, l’un des plus beaux domaines du Dézaley, qui appartient encore aujourd’hui à la ville. Sous l’influence de Jean Calvin, la ville de Genève  devient  une théocratie protestante en 1541. Appelée  la «Rome protestante», la ville des bords du lac Léman  continue à jouer un rôle important dans la propagation de la Réforme en Europe. Durant cette  période,  aux XVI et XVII° siècles, de nombreuses villes entrent en possession de vignes  avec la sécularisation des couvents. Avec le développement de la bourgeoisie et des idées libérales, des familles  bourgeoises  commence à investir dans la viticulture en implantant la vigne sur les coteaux exposes au sud et surplombant un lac ou une rivière.

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CLOS DE ABBAYES. SOURCE:  https://www.lausanne.ch/

Le traité de Westphalie en 1648 reconnaît officiellement l’indépendance des cantons suisses vis-à-vis du Saint Empire romain germanique, bien que la ville soit effectivement indépendante depuis 1499 et la fin des guerres souabes. Le nom  du cépage chasselas apparaît pour la première fois en 1654 dans  un livre de Nicolas de Bonnefons intitulé « Les délices de la campagne ». Bien qu’il s’agisse de la plus ancienne mention écrite de cette variété dans la région du Léman, les linguistes pensent qu’elle a été décrite dans des  ouvrages précédents sous des noms différents. Jean-Jacques Dufour, vigneron de Vevey, émigre aux États-Unis d’Amérique. Il  plante les premières vignes dans le Kentucky en 1796  avant de poursuivre sa mission de pionnier dans l’Indiana, où il  crée le vignoble de Nouvelle-Suisse et fonde la colonie de Vevay. Au XVIIII° siècle la culture de la vigne est à son apogée avec 34 000 hectares et  elle rapporte plus que la vente de céréales.  

Pour récompenser les vignerons de leur travail à la vigne, les propriétaires de vignobles appartenant à la Confrérie des vignerons organisent une fête populaire en 1797 sur la place du marché de Vevey. Il s’agit de la première édition de la Fête des vignerons, qui n’a lieu que quatre ou cinq fois par siècle. À Neuchâtel, les frères Bouvier mettent en place une cave spécialisée pour  l’élaboration de vins effervescents par la méthode traditionnelle en 1811. En 1830, l’incorporation de la région à la  Prusse leur permet d’exporter leurs produits vers les villes germaniques sans payer de droits de douane. Le début officiel de la période des vendanges pour les vignerons de Lausanne est déclaré le 12 novembre 1816. Il s’agit de la dernière date de vendange enregistrée dans les registres officiels, qui remontent à 1480. Six ans plus tard, en 1822, la récolte  la plus précoce commence le 16 septembre. À l’invitation d’Alexandre Ier, tsar de Russie, des vignerons de la région de Montreux émigrent en 1822 à Chabag sur les rives de la mer Noire pour fonder une colonie viticole installée, qui a perduré jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

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SOURCE: https://gallica.bnf.fr/

Une nouvelle Constitution fédérale voit le jour en 1848 qui permet  la création d’un État fédéral centralisé dirigé par un organe exécutif, le Conseil fédéral, et une assemblée bicamérale, l’Assemblée fédérale. Cela marque la naissance de la Suisse moderne. Le Tessin  importe  du merlot de Gironde en 1906  pour replanter sa région viticole ravagée par le phylloxéra. Idéalement adapté aux conditions climatiques chaudes et humides de la seule région viticole suisse des Alpes du Sud, il est devenu en cinquante ans le cépage phare de la région.
Pour aider les viticulteurs à faire face au phylloxéra, la Confédération apporte un soutien financier en mettant en place une politique agricole en collaboration avec les cantons viticoles. La recherche viticole est  encouragée et des écoles cantonales de viticulture voient le jour entre 1886 et 1922. Mais le phylloxéra   est  passé par là, en 1880, la surface viticole est de 34 000 ha. En 1930, elle n’est  plus que de 12 000 ha.  La Confédération Suisse et la Principauté du Liechtenstein  signent un accord bilatéral  en 1923  établissant officiellement une union douanière, postale et bancaire entre les deux pays. Cela a aujourd’hui un impact car toute décision viticole européenne qui concerne la Suisse concerne aussi le Liechtenstein. En 1933, la Confédération introduit un impôt général sur les boissons. Les vignerons romands se révoltèrent contre cette décision et en 1938 elle disparut  pour le vin (mais pas pour la bière et les autres boissons alcoolisées).  En pleine crise, les viticulteurs valaisans créent la Fédération des coopératives viticoles valaisannes  en 1930, rebaptisée Provins quatre ans plus tard. Devenue le plus grand domaine viticole de Suisse, la coopérative  remporte le titre de « vignoble suisse de l’année » en 2008 et 2013.

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AGROSCOPE. SOURCE:  https://www.agroscope.admin.ch/agroscope/fr/

Les syndicats et les organisations d’employeurs  signent en 1937 une série d’accords collectivement dénommés Paix du travail, qui ont introduisirent un partenariat social toujours en vigueur.
La dôle – nom romand du pur pinot noir ou du pur gamay depuis le début du XIXe siècle – devient en 1941   «soit pinot noir, soit un assemblage  de pinot noir et de gamay avec prédominance de pinot noir, à condition que ces variétés soient cultivées dans le canton du Valais ». André Jacquinet, chercheur à l’institut de recherche Agronomique  à Changins,  croise le  gamay avec le reichensteiner blanc pour créer le gamaret et le garanoir.
Ces deux cépages d’une couleur intense et dotés d’une structure  tannique importante sont rapidement adoptés par les vignerons. Créé en 1811, le Bouvier brut fut   servi au mariage de Jacqueline Bouvier et John Fitzgerald Kennedy en 1953.

Philipp Giegel Swiss (1927–1997) Vignobles à Visperterminen, Vallais (Suisse), années 1950. Fondation Photo Suisse. Source: American Association of Wine Economists AAWE


En 1953, une réglementation sur la production et la vente est mise en place. Un cadastre viticole afin de limiter les nouvelles plantations voit le jour.    Le canton du Jura devient le 23e canton suisse en 1978. Dans la foulée, cette ancienne possession francophone du prince-évêque de Bâle fut séparée du canton protestant et germanophone de Berne, auquel elle avait été rattachée en 1815.
Pour lutter contre les ravageurs de la vigne dans le respect de l’environnement, le Centre de recherche agronomique Changins-Wädenswill (Agroscope) développe la technique de la confusion sexuelle en 1986. Toujours efficace trente ans plus tard et utilisée dans de nombreux pays, cette méthode de lutte biologique a permis une réduction significative de l’utilisation des pesticides. Le canton de Genève  joue un rôle de pionnier en  1988  en mettant en place le premier système d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) pour la région viticole suisse en réponse à la crise de la profession.

 

BOUVIER & BOUVIER,SOURCE: Domine Public

Tous les autres cantons viticoles suisses ont suivi son exemple au cours des années suivantes. En 1992, à une très faible majorité (50,3%), le peuple suisse  vote contre l’adhésion de la Confédération suisse à l’Espace économique européen. Ce vote consacre l’indépendance de la Suisse vis-à-vis de l’Union Européenne.
Le vignoble en terrasses de Lavaux devient, en 2007, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette organisation internationale a reconnu le caractère exceptionnel de ce paysage viticole façonné par une interaction harmonieuse et séculaire entre les hommes et leur environnement en vue de produire un vin d’exception. En 2019, La première Fête des Vignerons du troisième millénaire perpétue une tradition commencée il y a plus de deux siècles. Son aura internationale confirme le succès d’un événement extraordinaire organisé cinq fois au cours du XXe siècle, en 1905, 1927, 1955, 1977 et 1999.

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FÊTE DE VIGNERON. SOURCE:@PhotoCredit-samuel-rubio. https://www.soundlightup.com/

CLIMATS

En Suisse on trouve des palmiers résistant au froid et les étés ont tendance à être chauds et humides parfois avec des précipitations périodiques. Un phénomène météorologique connu sous le nom de föhn peut se produire à tout moment de l’année, c’est  un vent chaud qui se manifeste de façon inattendue, apportant de l’air à très faible humidité au nord des Alpes pendant les périodes de pluie sur la face sud du massif.
Les conditions les plus sèches persistent dans toutes les vallées alpines intérieures qui reçoivent moins de pluie car les nuages ​​qui y arrivent perdent une grande partie de leur contenu en traversant les montagnes avant d’atteindre ces zones. Les grandes régions alpines telles que les Grisons restent plus sèches que les régions préalpines et, comme dans la vallée principale du Valais, des raisins y sont cultivés.
Les conditions les plus humides persistent dans les hautes Alpes et dans le canton du Tessin qui a beaucoup de soleil mais de fortes pluies de temps en temps.  Les précipitations ont tendance à se répartir modérément tout au long de l’année avec un pic en été. L’automne est la saison la plus sèche, l’hiver reçoit moins de précipitations que l’été, mais les conditions météorologiques en Suisse ne sont pas dans un système climatique stable et peuvent être variables d’une année à l’autre sans périodes strictes et prévisibles.
La Suisse possède  deux éléments naturels majeurs  qui impactent la viticulture. D’abord les Alpes, créées par la rencontre  des plaques tectoniques    africaine et  eurasienne, elles jouent un rôle essentiel pour plusieurs régions viticoles suisses. Elles sont l’épine dorsale de l’Europe et couvrent 61% de la Suisse.
​Ensuite, les grands lacs de Suisse, tous  bordés de vignobles, qui bénéficient de la présence de ces grandes masses d’eau. Les lacs reflètent le soleil et assurent une protection contre les gelées hivernales. Ils agissent également comme une superbe toile de fond pour les vignobles suisses.

Climat actuel

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CARTE CLIMATIQUE KÖPPEN-GEIGER. Par Beck et. al.  https://commons.wikimedia.org/

Climat futur

SOLS

La formation de la plupart des sols suisses a débuté́ il y a environ 10 000 ans, à la fin de la dernière glaciation. Sur les roches nues, les moraines ou les galets fluviatiles, des processus chimiques, mécaniques et biologiques ont commencé à désagréger la roche et les particules minérales. La formation du sol s’est amorcée, permettant aux premières plantes de se développer. Le sol s’est enrichi en humus issu de la transformation des résidus végétaux. L’évolution s’est poursuivie avec la formation de minéraux argileux, l’oxydation de minéraux ferreux et, suivant la disponibilité en eau, la migration en profondeur de substances. C’est ainsi que, petit à petit, sont apparues différentes couches, reconnaissables au premier coup d’œil par leur couleur : les horizons du sol. La Suisse possède des milieux naturels d’une grande diversité qui ont donné naissance à des types de sols très variés. Suivant la roche-mère, le relief, le climat et la teneur en eau, les sols présentent une structure et des caractéristiques très différentes.
L’influence glaciaire est une caractéristique typique du paysage suisse et n’existe généralement pas dans les autres grandes régions viticoles européennes, qui ont été  moins affectées par les glaciations récentes. Dans son ouvrage de référence sur la géologie des régions viticoles suisses, Roche et Vin, le géographe Thomas Mumenthaler présente «une quinzaine de grandes catégories de sols. Mais ces catégories peuvent être multipliées à l’infini. En raison de l’histoire tourmentée de la région, deux vignes plantées à seulement des dizaines de mètres l’une de l’autre peuvent pousser dans des types de sols complètement différents. »Il existe des sols superficiels ou profonds, acides ou alcalins, riches ou pauvres en éléments nutritifs, humides ou secs, sableux ou argileux, dans toutes les combinaisons imaginables

Malgré sa superficie réduite, la Suisse présente un climat très varié selon les régions. La région du Tessin, au sud, bénéficie d’un climat de type méditerranéen, les autres jouissent plutôt d’un climat continental, soumis  aux différences d’altitude et au vent chaud appelé le foehn. La pluviométrie est variable et souvent suffisante pour une viticulture non irriguée de qualité.

RÉGIONS VITICOLES

Les Alpes représentent les deux tiers du pays et avec  le Plateau et le Jura,  la Suisse  peut revendiquer un caractère montagneux. L’altitude des vigne s’élève entre 270 m (dans le  Tessin) et 1100 m (dans le Valais) et souvent dans des zones à forte déclivité.  Les températures annuelles moyennes se situent entre 9 degrés (Suisse alémanique) et 12 degrés (Tessin). La Suisse fait partie des producteurs de vin dits de « régions fraîches ». En hiver il n’est pas rare de voir de la neige dans les vignes.
Le territoire vitivinicole suisse est subdivisé en trois régions : la région suisse romande, la région suisse allemande, la région suisse italienne.
Les principaux cantons viticoles sont le Valais, Genèvre, Vaud, le Trois Lacs, et le Tessin.  Pour consulter le détail des régions viticoles suisses, cliquez sur le lien suivant : RÉGIONS VITICOLES SUISSE

CÉPAGES

Les cépages les plus plantés pour le vin blanc sont le chasselas (appelé fendant en Valais), le müller-thurgau (appelé localement riesling X sylvaner) et le sylvaner (connu en Valais sous le nom de johannisberg). Les principaux cépages internationaux rouges sont le pinot noir et  le gamay, plus tardif  qui  prédomine à Genève et en Valais. Le merlot a élu sa terre de prédilection dans le Tessin. La syrah réussit particulièrement bien dans le Valais.
Les cépages autochtones les plus utilisés sont la petite arvine, le cornalin, la dole, l’humagne blanc et rouge. Trois de ces cépages sortent du lot, la petite arvine qui réussit particulièrement bien dans la région  de Fully et la syrah dans la même région. Les meilleures syrahs atteignent le niveau des plus grandes syrahs de la côte du Rhône et ressemblent à s’y méprendre à celles produites dans la Côte-Rôtie.
​Le cépage autochtone rouge le plus intéressant est le cornalin qui donne des vins qui ne sont pas sans ressembler aux vins faits à partir de syrah. La Suisse produit aussi de magnifiques liquoreux faits avec la petite arvine ou les cépages marsanne et roussanne. Pour consulter les détails des cépages suisses, cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES SUISSE

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

La réglementation des vins suisses est à mi-chemin entre une règlementation fédérale et une règlementation cantonale, les cantons se réservant le droit de légiférer  sur certains point comme la composition des assemblages, les rendements et les pratiques œnologiques.  La Suisse a  un système  de classification similaire à celui des pays de l’Union mais avec des différences notoires. Pour consulter le détail de la législation des vins suisses, cliquez sur le lien suivant : LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION SUISSE

NOS PARTENAIRES POUR LA SUISSE

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VIGNOBLE A MARTIGNY DANS LE VALAIS. SOUCE. https://www.valais.ch/fr/

« Ce devrait être du vin suisse » – Affiche publicitaire pour le vin suisse, années 1950, par Hans Falk. Source: American Association of Wine Economists AAWE