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CUBA

DESCRIPTION DU PAYS

Source: wikipedia.org

Source: https://www.cubavoyage.org/la-havane

L’ ÎLE DE CUBA VUE D’AILLEURS

CUBA est la plus vaste île des Caraïbes, 110 800 km² (1/5° de la France), 1 250 km est-ouest, 11,2 M d’hab (= Ile-de-France).

             Cuba côté face :  c’est le paisible paradis touristique des cayos (key en anglais et cayes en français). Dans les Caraïbes, ce sont de petites îles basses de sable et de corail. C’est à Cuba que se trouvent les plus nombreuses – il y en a 1 495 – et les plus développées au niveau touristique, sur la côte nord dans l’archipel de Los Colorados et à l’est de Sabana-Camagüey. Certaines possèdent un aéroport en ligne directe  à 4 heures de Montréal.  L’histoire (ou la légende) raconte que c’est Fidel en personne qui eut l’idée géniale en 1980 de relier tous ces îlots à la terre ferme. Les travaux commencent en 1983, avec seulement sept employés de la construction et un seul camion. La première jetée, de dix-sept kilomètres allait unir Cayo Coco à l’île. Une dizaine de kilomètres ensuite Guillermo, puis Cayo Cruz furent reliés . Aujourd’hui, ce pôle touristique est le deuxième du pays après Varadero, avec des dizaines d’hôtels 4 et 5 étoiles, dont ceux de chaînes espagnoles. Sable fin, eaux turquoise, barrières de corail accessibles en catamaran, îlots peuplés de colonies d’oiseaux exotiques, flamants roses et pélicans, dépaysement, calme et volupté assurés. La chaîne hôtelière MGM a ouvert un premier hôtel à Cuba destiné, mais non pas exclusivement, à une clientèle gay. Cuba échappera-t-il au surtourisme ? Piège ou solution après l’implosion du protecteur soviétique  et la fin de son aide ?

            Cuba côté pile : l’île devint en 1959 le point chaud de la Guerre Froide qui gagna l’Amérique latine après l’Europe (1948) et l’Asie (1949), quand Castro débarqua Batista l’ami des gringos et de leur Mafia qui y avaient  investi. Après le fiasco de la tentative d’invasion de l’île à la Baie des Cochons en 1961 et les échecs des multiples tentatives d’attentats (dont un cigare explosif) alliant la CIA et la Mafia contre le lider maximo Fidel Castro. En 1962, Ce fut « la crise des fusées ». L’affrontement, d’abord verbal entre la petite île dont l’URSS est l’alliée avec  Khrouchtchev versus   Kennedy le gendarme du monde libre. Ont-ils fait courir au monde le risque de l’apocalypse nucléaire ? La terrible menace fut écartée après quelques jours   d’angoisse planétaire par un échange de bons procédés : l’URSS retirait ses installations, les rampes de fusées de l’île et les Américains leurs missiles de Turquie. Et un « téléphone rouge » allait permettre désormais des contacts nécessaires entre les deux possesseurs de la bombe atomique.  

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     Mais la Guerre Froide se poursuivit ailleurs, sur d’autres continents, par locaux interposés comme au Vietnam ou en Afrique (Angola, Mozambique). Et la guerre contre le communisme n’eut pas de trêve en Amérique latine : le gouvernement des EU craignant qu’il ne se répande dans leur sphère d’influence, il appuie la sale guerre des services secrets de six dictatures (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay, Uruguay), ainsi que ceux du Pérou et du Venezuela, à un degré moindre, dans la foulée du coup d’État de 1973 au Chili.  Il s’agissait de collaborer à la destruction des « foyers subversifs » : surveillance, opérations transfrontalières pour enlever, interroger et faire disparaître, enfin assassinats ciblés sous l’égide du gouvernement yanke .  C’était le plan Condor – dont l’existence fut révélée en 1992 – Combien de victimes ?

Cuba de son côté fut puni, subit à partir de 1962 le plus long embargo du monde/ blocus/ : commerce, capitaux, circulation des hommes , pour isoler l’île et faire tomber le régime installé à 189 km des côtes de la Floride.  Il jeta Castro dans les bras accueillants des Soviétiques trop contents de l’occasion. L’embargo fut allégé quelque peu par Obama, puis renforcé par Trump.  Il complique la vie des Cubains, les appauvrit, mais fut un échec par rapport à l’objectif initial.

       Côté face : la musique. Le Son, genre musical né fin XIX° siècle, constitua la base de presque toute la musique cubaine contemporaine, il est  aussi le précurseur de la salsa (née à New York) et il s’est vite répandu à Cuba pendant les premiers vingt années du XX° siècle. « Les genres musicaux cubains sont nombreux : par ordre chronologique : conga, punto guajiro, guaracha, tumba francesa, contradanza, rumba, habanera, trova, changüí, danzón, boléro, son, guajira, mambo, jazz afro-cubain, filin, cha-cha-cha, pachanga, mozambique, nueva trova, songo, timba (et « timbaton ») » avec des instruments d’Afrique – percussions-, d’Europe -guitare – et la  quijada (la machoire d’âne).

Après Celia Cruz et toute la troupe des vieux du  Buena Vista Social Club, réunie par Ry Cooder, il y eut une  relève.

Celia Cruz. Source: https://www.cubacenter.org/

        Côté pile : et le rêve communiste ? L’utopie ne s’est pas réalisée, en tout cas, pas aux yeux des opposants qui dénoncent le contrôle social, les pénuries, les censures, la bureaucratie, les trafics, et qui s’exilèrent en Floride…Les amis de Cuba eux, préfèrent comparer la vie des Cubains avec celles des pauvres dans tous les pays de l’Amérique Latine ( éducation, santé….) ! Toute l’économie est contrôlée et le tourisme étant un des secteurs pouvant amener le plus de capitaux étrangers, n’échappa pas à ce contrôle. Il y eut deux sortes de monnaies. https://www.cubania.com/changement-de-monnaies-voyage-cuba.html

        Côté face : des écrivains comme de nos jours Leonardo Padura qui dans ses romans au fond historique documenté décrit la tristesse dans son île.  Parmi les grands ancêtres, très différents : José Marti, Alejo Carpentier, Guillermo Cabrera Infante, Josè Lezama Lima, Severo Sarduy, et puis quand même l’anglais Graham Greene qui dans un désopilant roman d’espionnage fait revivre La Havane de l’époque de Batista (Notre Agent à la Havane.1958).  Et bien sûr Hemingway qui vécut 30 ans à Cuba, à qui il dédia son prix Nobel, inspiré par l’île et ses habitants (Le Vieil Homme et la Mer. 1952). Il aimait beaucoup et consommait encore plus l’excellent cocktail le Daïquiri (double pour lui), rhum, citron, marasquin, au bar de La Floridita où son souvenir est perpétué par une statue.  Cuba, c’est bien sûr aussi la production des cigares à la réputation universelle, popularisés par Fidel et le Che, consommés par les amateurs éclairés, et aisés …Le Cohiba Behike, vaut quand même 368 euros. Le Montecristo, une des spécialités les plus connues est appelé ainsi parce qu’on lisait le roman aux rouleurs des feuilles de tabac…

Statut d’Hemingway à la Floridita. Source: La Floridita

Ernest Hemingway dans sa cuisine, dînant, buvant du vin, regardant un chat (1957). Source:American Association of Wine Economists AAWE

     Côté pile :  la géopolitique, on n’oubliera pas cette sorte de tradition installée depuis longtemps, celle des excursions militaro-politiques  de l’oncle Sam dans son pré-carré que sont les Caraïbes. Au choix : Cuba  donc en 1961 ; Nicaragua 1853, 1912-1933, 1981, 1988  (devant la Cour internationale de justice  le gouvernement nicaraguayen accusa les États-Unis de violer le droit international en soutenant l’opposition armée — les contras — dans sa guerre contre le gouvernement sandiniste);  St Domingue, Panama 1903 1964, 1989; Haïti 1915, 1934, 2004 ; Rép.Dominicaine 1916, 1924 ; Guatemala 1954 ( l’écrivain péruvien  Vargas LLosa raconte le coup d’Etat  contre le président Arbenz dans Temps sauvages,  c’est passionnant), 1967 ; Grenade 1983.

      Et le baseball ?  C’est une véritable religion à Cuba qui a une des meilleures équipes du monde, battue en demi-finale par les Etats-Unis en 2023 dans La Classique mondiale de baseball, compétition internationale créée en 2006.

Mais chaque année, depuis la révolution cubaine en 1959 qui  abolit le sport professionnel, deux à trois joueurs quittent l’île clandestinement, pour aller faire carrière aux Etats-Unis, attirés par les contrats mirobolants offerts aux « déserteurs », devenus des stars richement payées comme dans les années 1990, les deux frères Livan et d’Orlando Fernandez,  vedettes des  Florida Marlins et des New York Yankees. La défection a depuis des années été le talon d’Achille du baseball cubain.

Pour tout savoir sur le lobby cubain des exilés installés à Miami, pas tous des joueurs de baseball, https://books.openedition.org/iheal/1845?lang=fr

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

Cuba se situe dans la zone tropicale or la viticulture sous les tropiques est un véritable défi car du coup il n’y a pas de repos végétatif de la vigne, les températures hivernales descendant rarement en dessous de 20°C.  Les vins cubains sont majoritairement élaborés avec des concentrés ou des moûts étrangers principalement italiens . Mais le gouvernement encourage la production de vin authentiquement cubain sous forme de joint-venture où il participe en tant qu’actionnaire. Actuellement, une quinzaine de cépages, principalement espagnols, sont en cours d’évaluation dans deux régions principales, Banao dans le centre et   Pinar del Río dans l’ouest du pays. L’encépagement actuel n’est pas connu mais se monte probablement à quelques dizaines d’hectares de vignes. La production la plus importante est celle de vins élaborés à partir de concentrés, d’environ 6 millions de bouteilles, ces vins ne sont pas consommées majoritairement sur place par les touristes car la qualité en est particulièrement mauvaise , quant à la population, locale, pauvre en général, elle consomme plutôt du rhum. Selon l’OEC, Cuba a exporté pour 6 millions d’Euros de vin vers les Maldives (5, 650 M d’Euros), et beaucoup moins vers l’Angola, les Pays-Bas et le Rwanda (94 $). La même année (2021), elle importait 6 millions d’Euros de vin majoritairement en provenance d’Espagne pour satisfaire les besoins des touristes. La consommation précise de vin par capita n’est pas connue mais elle très faible (moins d’un litre par an) alors que la consommation d’alcool se situe à 5,7 litres par habitant, principalement de rhum.

HISTOIRE

C’est Christophe Colomb qui découvrit l’île en 1492 , elle était habitée alors par trois groupes différents de peuples indigènes. Sous l’impression qui se révéla fallacieuse que Cuba était saturée de gisements d’or, Sebastian de Ocampo explora l’île et ses eaux environnantes en 1508. Comme sur beaucoup d’îles des Caraïbes, la vigne sauvage Vitis tiliifolia (raisin des Caraïbes) poussait librement. Il n’est pas impossible que les populations autochtones aient pu faire une boisson alcoolisée avec ce Vitis d’autant plus qu’elle est encore aujourd’hui présente sur l’île et un viticulteur, Orelvis Rodríguez, qui possède un hectare à San Blas, province de Cienfuegos, élabore du vin avec ce Vitis.

Diego Velázquez poursuivit cette première entreprise de conquête de l’île en 1511 lorsqu’il établit la première colonie espagnole près de Baracoa. En tant que premier gouverneur, il également institua le système des « encomiendas », par lequel les peuples autochtones étaient légalement liés aux Espagnols en tant que travailleurs et la conversion chrétienne était obligatoire. Quand on parle de christianisme, on pense au vin pour la célébration de la messe. Mais les premières tentatives de viticulture furent des échecs car le climat tropical est peu propice à la culture de la vigne. En fait, les prêtres qui avaient accompagné les colons espagnols à Cuba se sont inquiétés d’être entrés dans un monde créé par un démon qui n’avait aucune affinité avec le vin et sa relation avec le Christ.

  

Ce portrait a été exécuté dans la première moitié du XVIème siècle, après la mort de Colomb. Il est exposé, dans une vitrine du Musée de la mer et de la navigation de Gênes, « Il Padiglione del Mare e della Navigazione ». L’auteur, Ridolfo Ghirlandaio, était le fils de Domenico Ghirlandaio. Il est aussi connu sous le nom de Ridolfo Bigordi. Ce peintre, lui non plus, n’a jamais résidé en Espagne. Il est peu probable qu’il ait rencontré l’Amiral. Source: Par Ridolfo del Ghirlandaio — http://www.cristobal-colon.net/portraits/italie/It_Ghirlandaio.htm, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/

Il fallut donc importer les vins pour l’Église et pour satisfaire les habitudes de consommation des colonisateurs et en 1545 Charles V ordonna que des vins soient expédiés dans les îles Caraïbéennes. Les principales cargaisons étaient destinées à Hispaniola ( aujourd’hui Saint Domingue), à Porto-Rico et à Cuba qui devient en 1569, la plus importante destination des vins hispaniques.   Au fil des ans, il s’établit un commerce lucratif entre Cuba et l’Espagne. San Cristóbal de la Habana était un port important de négociants, au début du XVIe siècle entre l’Amérique et l’Espagne les galions arrivent avec d’excellents vins de Catalogne, Jerez et Málaga dans des tonneaux qui, après avoir été vidés, auront d’autres usages tels que le stockage de l’eau, de céréales, de poudre à canon, etc. Vers la fin de ce siècle, le gouverneur de La Havane, Juan Baldonado Barnuevo, dicta un taux d’imposition sur le vin vendu par les 80 tavernes que possédait la capitale. Au XVIIe siècle, La Havane avait doublé le nombre de ces boutiques, alors que Matanzas recensait 60 tavernes et que les autres villes de l’intérieur de l’île possédaient aussi des établissements similaires.

San Cristóbal de la Habana: Source: https://www.cubavoyage.org/

Au XVIIIe siècle, Cuba s’orienta vers la production de vins de fruits comme l’ananas, la goyave, le canistel, la noix de cajou, etc. Ces méthodes artisanales se perpétuent de nos jours à travers folklore populaire et héritage familial, principalement de familles espagnoles. La famille Torres, dont un des membres était un immigré clandestin à Cuba commença à exporter les vins du domaine en 1870. Les Torres avaient même une maison à Cuba dans les années 1940 et 1950, qu’ils ont perdu pendant la révolution. Cependant, la société a recommencé à y faire des affaires dans les années 1980. Aujourd’hui, Torres est le plus grand fournisseur de vin du marché cubain.

À la fin du XIXème siècle, la vente des vins et spiritueux à Cuba se réduisit car la crise du phylloxéra se répandit dans toute l’Europe, détruisant la quasi-totalité des vignobles. Au XXe siècle, avec la Première Guerre Mondiale, l’importation de vin européen déclina encore, et de nombreuses familles cubaines aux traditions viticoles profondément enracinées fabriquaient des vins faits maison.

Mais La culture du vin à Cuba s’ancra au début du XXe siècle avec la création de la Casa del Vino à Jesús María dans la vieille ville de la Havane. La sélection des vins importés s’élargit dans les années 1980 et 1990 avec des vins en provenance de Hongrie, de Bulgarie et de Roumanie alors que les vins espagnols renforçaient leur présence à partir des années 1990 avant que le marché cubain ne devienne international au début du XXIe  siècle.  

Miguel Torres. Source: wikipedia.org

L’industrie vinicole cubaine, si on peut l’appeler ainsi, commence dans les années 1990 en tant que co-entreprise entre le gouvernement cubain et un groupe de vignerons italiens.

 En 1994, la viticultrice italienne Marialena Fantinel, chercha à diversifier les activités viticoles familiales. Se rendant compte que beaucoup de ces pays que l’on croyait auparavant inhospitaliers à la vigne produisaient désormais des raisins de cuve grâce aux progrès de la technologie. En particulier, les innovations dans l’industrie avaient conduit au développement de raisins résistants au climat tropical de Cuba.

La même année, Vinos Fantinel S.A., une joint-venture entre les vignerons italiens et le gouvernement cubain fut créée dans le but d’installer la culture viticole à Cuba. La viticulture s’implanta d’abord sur la propriété de 32 hectares (80 acres) de Fantinel dans les contreforts de l’ouest de la province de Pinar del Rio. Au départ, l’entreprise importe du concentré de raisin d’Italie et le mélange avec du jus de raisin local dans la cave de Bodegas San Cristobal avant de soumettre le jus aux processus de fermentation, de filtration et d’embouteillage. Le vin est étiqueté et vendu comme « vin cubain » et au cours de sa première année d’exploitation en 1998, Bodegas San Cristobal produisit 300 000 bouteilles. En 2003, ce chiffre était passé à un million de bouteilles de vins rouges, blancs et rosés par an. L’utilisation de moûts et de moûts concentrés étrangers explique sans doute, que lorsque nous avons visité le vignoble, après avoir eu  toutes les peines du monde à le localiser, il y a une dizaine d’années, il n’y avait que 3 hectares de vignes dans le vignoble Pinar del Rio, barricadés et gardés par un vigile armé. Les visites n’étaient pas d’actualité.

Vinos Fantinel a commencé à étendre ses activités presque immédiatement, en acquérant 30 hectares supplémentaires de terres dans l’ouest de Cuba sur lesquelles ils ont planté des vignes. Les premiers plants des six variétés de raisins plantées dans les vignobles de San Cristobal ont été données par la coopérative italienne Vivai Cooperativi di Rauscedo. Les vignes produisent environ 20 tonnes par hectare en deux récoltes par an, et les 15 premiers acres de raisins cubains de Vinos Fantinel ont été récoltés en 2004.

L’entreprise cultive des vignes classiques de l’Ancien Monde avec des porte-greffes résistant   aux conditions locales pour pouvoir prospérer dans le climat cubain. Le but est de remplacer progressivement le concentré de jus de raisin importé d’Italie. Les variétés cultivées comprennent le cabernet sauvignon, le pinot gris et le chardonnay. Plus de 80% du vin Vinos Fantinel sont vendus aux hôtels et restaurants de Cuba, le reste étant exporté vers d’autres pays, notamment la Grande-Bretagne, Hong Kong, la Suède et Curaçao.

Pinar del Rio. Source: https://www.cubavoyage.org/

La région de Banao, dans la province de Sancti Spiritus, est une région  de viticulture depuis les années 1960 et depuis le début des années 2000, le gouvernement encouragea la culture de cépages européens et une vingtaine de variétés ont été expérimentées. Une joint-venture est créée, Bodegas del Caribe à cette époque, cette fois entre Palacio Arganza d’Espagne et la société cubaine Centricos Caribe qui produit également du vin cubain à partir de raisins récoltés sur l’île.  Depuis plusieurs années, Bodegas del Caribe distribue des vins espagnols du haut de gamme en exclusivité et développe en plus une gamme de vins authentiquement cubains.

Les vins cubains sont de mauvaise qualité , le marché peine à décoller et les consommateurs, en majorité des touristes se tournent plutôt vers les vins importés alors des populations locales sont friandes de rhum, la boisson alcoolisée nationale de Cuba.  Les vins que nous avons pu goûter n’était pas réellement buvables pour un palais européen.

Le meilleur du vin cubain est probablement le Castillo del Wajay de Bodegas del Caribe produit par à partir d’un assemblage à dominante tempranillo cultivés à Cuba.

D’autres vignobles commencent à s’implanter en particulier dans la région du sud de l’île sur les contreforts de la Sierra Maestra dont le sommet Pico Turquino, culmine à 1,974 mètres (6,476 pieds). L’altitude permet d’avoir des amplitudes de températures plus importantes et une pluviométrie moindre en plantant la vigne dans les ombres pluviométriques créées par les dépressions des massifs.

Les sociétés créées sont-elles vouées à l’échec ou à continuer à produire des vins de piètre qualité ? La participation du gouvernent cubain dans des projets entrepreneuriaux n’augure rien de bon pour la qualité du vin. Il n’a pas montré d’aptitude particulière dans la gestion d’une économie de marché. De plus, la viticulture tropicale est difficile et l’île n’a pas de reliefs suffisants pour permettre à l’altitude de compenser la latitude et d’atténuer le climat tropical.

Cela n’empêche pas un certain dynamisme de l’industrie viticole cubaine mais reposant sur des vins importés. Il existe aujourd’hui une association des sommeliers à Cuba qui semble lié au gouvernement cubain et en 2015, on recensait quelque 250 sommeliers dont 130 étaient des femmes. Cuba a son propre festival annuel du vin depuis 2013 la « Fiesta Intenacional del Vino » à l’hôtel National à la Havane en début d’octobre qui dure 2 jours, sa 20e édition a eu lieu en 2019. Une belle brochette de distributeurs internationaux y est présente mais les vins cubains sont aussi représentés.

CLIMAT

Le climat de Cuba a été défini comme tropical, saisonnièrement humide, avec une influence maritime et des caractéristiques semi-continentales. Selon Lima (1992) il est tropical modifié par différents facteurs : la configuration allongée de l’archipel cubain qui rend plus efficace l’action des alizés du nord-est et l’action régulatrice de la mer sur les températures de la côte nord, le courant chaud qui le baigne, l’action permanente de l’anticyclone de l’Atlantique Nord, la proximité du continent américain et les vents du nord et du sud, entre autres.

L’île se caractérise par des températures quasi uniformes tout au long de l’année, avec des étés chauds et pluvieux et des hivers secs qui ne sont pas froids évidemment . Le total des précipitations est théoriquement suffisant pour les espèces fruitières, mais elles présentent l’inconvénient de se produire sous forme de pluies intenses pendant de courtes périodes, ce qui signifie souvent qu’elles ne sont pas suffisamment utilisées.

La température annuelle moyenne est 24,8 oC, bien qu’en été la valeur moyenne du mois le plus chaud (juillet) soit de 27,2°C et la valeur moyenne du mois le plus froid (janvier) soit de 21,8 oC. Au cours des trois dernières décennies, la température moyenne de l’air a augmenté de 0,6°C.

Climat actuel

Climat futur

SOLS

Cuba et le Brésil sont les seuls pays d’Amérique latine à avoir leur propre système de classification des sols. Le système cubain de classification des sols (CSC) est né avec le triomphe de la révolution cubaine en 1959, qui, parmi ses multiples initiatives, a créé la naissante Académie cubaine des sciences (ACC). Dans le cadre du développement de l’ACC en 1965, l’Institut des sols a été fondé. Dans le cadre des tâches de cet institut, la première carte de base des sols de Cuba est réalisée (échelle 1:250 000), avec un système de classification basé sur des principes génétiques et géographiques, sous les conseils de spécialistes de la République populaire de Chine. Par la suite, cet institut a collaboré avec des spécialistes de l’ex-Union soviétique et de la France avec lesquels les recherches génétiques et géographiques des sols du pays sont poursuivies et diverses versions du CSC ont été  élaborées, avec des révisions périodiques entre cinq et huit ans. .

Jusqu’en 2015, ce classement a connu six versions, la dernière a été fait cette année.

La FAO propose la classification suivante pour les sols cubains :

Source: FAO

RÉGIONS VITICOLES

Les principales régions viticoles se concentrent principalement dans le centre et l’est du pays. On peut diviser les régions viticoles de Cuba en 3 zones sur la base des caractéristiques édaphoclimatiques (sols et climats). Pour en savoir plus sur les régions viticoles cubaines, cliquez sur le lien suivant: CUBA RÉGIONS VITICOLES

CÉPAGES

Il existe une Vitis sauvage sur l’île, Vitis tiliifolia, qui est originaire du Mexique et qui a probablement été transportée dans les îles des Caraïbes par les oiseaux et avec laquelle on fait du vin à Cuba. On trouve aussi des cépages de cuve principalement espagnols. Pour en savoir plus sur les cépages de Cuba: CUBA CÉPAGES

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

Il n’existe pas de législation spécifique sur les vins et les alcools comme dans beaucoup de pays et la règlementation est dispersée dans des textes législatifs généraux. Pour en savoir plus sur la législation et la règlementation cubaine sur les vins, cliquez sur le lien suivant: CUBA LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION