DESCRIPTION DU PAYS
L’ÉGYPTE VUE D’AILLEURS
L’EGYPYE EST UN PAYS né d’un fleuve le Nil, on l’apprend à l’école.
L’Egypte est depuis le XII°(Croisades) et surtout depuis le XIX° une tranche d’histoire française : « Soldats, songez que du haut de ces pyramides, 40 siècles vous contemplent » harangua le général Bonaparte face aux soldats de l’expédition militaire organisée en Égypte en 1798, pour s’emparer de l’Égypte et de l’Orient et barrer la route des Indes à la Grande-Bretagne. 50 000 hommes, 800 chevaux, plus de 400 navires. Les troupes vaincues abandonneront l’Égypte en 1801. Heureusement, les soldats étaient accompagnés de scientifiques : 160 savants, artistes, naturalistes, biologistes, historiens, botanistes, dessinateurs. En conséquence, le musée du Louvre à Paris (voir visite virtuelle) possède l’une des principales collections égyptologiques du monde hors d’Egypte avec Turin et Londres. La fascination vis à vis de l’Egypte antique est durable, des expositions très populaires font revivre la mythologie fabuleuse, dieux disparus, pharaons, momies…La passion égyptienne fut alimentée par les péripéties et mystères des découvertes des chambres funéraires menées par des archéologues passionnés. L’Egypte a inspiré 27 films de fiction. L’abominable docteur Phibes sorti en 1971 illustra de façon très personnelle les 10 plaies d’Egypte. Et…cocorico ! Jean-François Champollion (1790-1832), considéré comme le père de l’égyptologie déchiffra le premier les énigmatiques hiéroglyphes, il devint une gloire nationale ( française).
Une autre tranche d’histoire française (où intervint la perfide Albion). Il semble que le pharaon Sésostris III (~1850 av. J.-C.) ait fait creuser un canal orienté d’ouest en est reliant le Nil à la mer. Son existence est certaine au XIII° siècle av. J.-C., sous le règne de Ramsès II, ensuite abandonné. Très très longtemps après (1859 -1869), le canal de Suez fut percé grâce à une levée de fonds à la Bourse de Paris, à l’initiative du diplomate retraité français Ferdinand de Lesseps. Il épargnait aux navires le contour de l’Afrique entre Asie et Europe, sans rupture de charge par voie terrestre entre Méditerranée et Mer Rouge. Les Anglais firent arrêter les travaux à plusieurs reprises mais ils furent poursuivis avec le soutien de Napoléon III et de l’émir Abd el-Kader. Inauguré en présence de l’impératrice Eugénie, pour l’occasion, le Khédive Ismaïl Pacha avait commandé l’opéra Aïda à Giuseppe Verdi. Aprés la Première Guerre mondiale, le canal fut placé sous la protection militaire de la Grande-Bretagne.
Pendant les affrontements Egypte/Israël qui suivirent le canal fut fermé après la Guerre des Six jours en 1967 et pendant 15 ans ; les pétroliers s’adaptèrent, construisant de gigantesques supertankers qui contournaient à nouveau l’Afrique. En 2015, le président égyptien inaugura le « nouveau » canal dont la capacité de passage avait doublé. En 2020 environ 50 navires en moyenne l’empruntent chaque jour. Il est devenu la troisième source de devises de l’Égypte. En 2020-2021, le canal fut bloqué pendant une semaine par l’échouage du porte-conteneurs l’Evergiven. Et depuis, les attaques des Houthis depuis le Yémen ont poussé de nombreux armateurs à décider en 2024 de reprendre la vieille route du Cap de Bonne-Espérance et à suspendre les passages par la Mer Rouge et le Canal de Suez.
Gamal Abdel Nasser est pour les historiens l’un des dirigeants les plus influents du XXe siècle. Après une carrière militaire, il fonda le Mouvement des officiers libres qui renversa le roi Farouk en 1952 et il accéda au pouvoir. Il fit adopter la première constitution républicaine et fut président de la République de 1956 à sa mort. En 1954, il projetait la construction d’un grand barrage à Assouan pour rendre l’eau disponible toute l’année, étendre l’irrigation, améliorer la navigation sur le Nil, produire de l’électricité, atténuer les dégâts des inondations ou des sécheresses. Il demanda une aide aux États-Unis et à la Grande-Bretagne qui, dans un premier temps, acceptent moyennant un prêt. Mais ils l’annulent en juillet 1956, Nasser est devenu un des principaux leaders avec Tito, Soekarno, Nehru du Mouvement des Non-Alignés fondé en 1956, qui vise alors, dans le contexte de la Guerre Froide, à se tenir à distance des États-Unis et de l’URSS. Le « non-alignement » s’affirma lors de la conférence de Bandung en 1956 avec une trentaine de pays d’Afrique et d’Asie. Après le refus occidental de garantir les prêts, Nasser nationalisa le canal et l’URSS aida le pays à financer la construction du barrage. Le rêve panarabe de Nasser le poussait à une union avec la Syrie, ce fut un échec. A l’intérieur il adopta des mesures socialistes et mena des réformes pour moderniser l’Égypte. Il fut réélu président, des manifestations demandant son maintien au pouvoir. En 1970 cinq millions de personnes assistèrent à ses funérailles au Caire et le monde arabe fut en deuil. Ses détracteurs ont critiqué son autoritarisme, son populisme, des violations des droits de l’homme et son échec à créer des institutions civiles durables.
L’association des Frères musulmans, organisation transnationale islamique sunnite, bien connue de nos jours en France par son entrisme tous azimuts, avait été fondée en 1928 par Hassan el-Banna à Ismaïlia, dans le nord-est de l’Égypte, gagnant la sympathie des masses grâce à ses actions caritatives financées par de généreux donateurs du Golfe. La confrérie islamiste entra en concurrence avec le régime nationaliste, laïc, panarabe et socialiste de Nasser qui décida de l’interdire.Un jeune militant de la confrérie tenta d’assassiner Nasser. Il s’ensuivit t une vague de répression avec des milliers d’arrestations, d’incarcérations, des dizaines d’exécutions furent prononcées. Les biens de la confrérie furent saisis. La répression culmina avec l’exécution, en 1966, de Saïd Qutb (60 ans), idéologue radical de la confrérie, qui avait déjà passé dix années en prison. Ensuite, ils se développèrent ailleurs au Proche-Orient et en Tunisie par exemple où ils susciteront la création du parti Ennahda. Au début des années 1950, les États-Unis s’intéressaient à eux comme alliés potentiels contre Nasser et l’établissement de régimes communistes ou socialistes au Moyen-Orient. En 1953, le président Eisenhower reçut une délégation des Frères. En 1984 le pouvoir reconnut à la confrérie le statut d’organisation religieuse, mais refusa sa participation à la vie politique. Un interdit que les Frères musulmans contournèrent, et ils optèrent finalement pour s’implanter en Europe avec de de nouvelles bases, avec l’aide financière des Saoudiens. Ils sont taxés de terroristes par plusieurs Etats.
Pour l’Egypte, les relations pacifiques furent impossibles avec le nouveau voisin, créé en 1948, petit et puissant, et conduirent à des guerres successives. La guerre israélo-arabe de 1948-1949 d’abord ; puis en 1956 l’attaque conjointe à Suez (Royaume-Uni, France, Israël) pour reprendre le contrôle du canal de Suez que Nasser avait nationalisé en réplique au refus des EU de garantir le financement d’Assouan. Les 3 attaquants furent contraints de se replier sous la pression et la menace des États-Unis et de l’URSS, la Guerre Froide s’incrustait au Proche-Orient. De 1967à 1970 : guerre larvée ; puis la guerre des Six Jours en 1967, (Israël occupe de nouveaux territoires : Sinaï, Golan, Cisjordanie, Gaza) ; puis la Guerre du Kippour/ ou d’Octobre en 1973 quand Égypte et Syrie mènent une attaque surprise, pour une sorte de revanche. Menace nucléaire soviéto-américaine, en une semaine Israël retrouve son potentiel militaire, défaite de l’Egypte. Le cessez-le-feu est ratifié par l’ONU le 25 octobre 1973. Par les accords de Camp David en 1978, Anouar el-Sadate est le premier leader arabe à reconnaître de facto l’existence d’Israël. Par le traité de paix israélo-égyptien de 1979 il récupère le Sinaï, occupé par Israël depuis 1967. Deux ans plus tard, il fut assassiné par des militaires hostiles aux négociations avec Israël.
En réaction au soutien américain à Israël, les pays arabes décidèrent en octobre 1973, un embargo sur le pétrole à destination des États occidentaux. Il fut, avec l’abandon des accords de Bretton-Woods qui entraînait une forte dévalorisation du dollar et donc des cours du pétrole libellés en dollars et pénalisait les « sept sœurs » (les grandes compagnies pétrolières), un des facteurs de l’augmentation du prix du pétrole , ce fut le choc pétrolier de 1973 aux conséquences très larges.
Dans l’histoire de l’Islam, depuis 988, l’université Al-Azhar au Caire, est un pôle religieux et culturel de l’islam sunnite, très prestigieux, connu internationalement. Elle dépend de l’État.
Un prix Nobel en 1988 pour l’Egyptien Naguib Mafhouz ( «À une idée, on ne peut opposer qu’une idée», s’insurgeant lors de la fatwa condamnant Rushdie à mort), il survécut lui-même à une tentative d’assassinat perpétrée en 1994 par deux islamistes qui avoueront à leur procès n’avoir jamais lu ses livres.
Une voix exceptionnelle celle d’Oum Khalthoum, surnommée « l’Astre d’Orient », elle est considérée comme la plus grande chanteuse du monde arabe. Fut aussi musicienne et actrice. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Oum_Kalthoum)
Des cinéastes égyptiens : l’ancêtre et le plus célèbre des cinéastes égyptiens, Youssef Chahine (Le Destin, prix du cinquantième anniversaire au festival de Cannes 1997, sur la vie du philosophe musulman Averroès dans l’Andalousie du XIIe siècle), et récemment Tarik Saleh évoque un des épisodes des « printemps arabes » dans Le Caire confidentiel.
Mort sur le Nil, le roman policier d’Agatha Christie publié en 1937 au Royaume-Uni eut droit à deux versions au cinéma en 1978 et 2022.
PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE
La viticulture égyptienne a un passé glorieux d’abord en tant qu’exportateur de vin du Levant puis en tant que producteur.
Avec la domination islamique qui dure depuis plusieurs siècles, la viticulture dans le passé s’est orientée principalement vers la production de raisins de table. L’encépagement varie entre 66 000 hectares et 78 000 hectares de vignes selon les sources.
Il n’existe que 2 centres de transformation des raisins en Égypte, Al-Ahram Beverages Company qui possède 4 047 hectares de vignes (10 000 acres,) les quantités de vin produites ne sont pas données, et Kouroum of the Nile produit 4 000 000 de bouteilles et possède 200 hectares de vignes dédiés au vin.
La grande majorité des raisins sont destinés à la table et environ 600 hectares sont réservés au vin dont la production se montait en 2013 à environ 28 350 hectolitres authentiquement égyptiens par an. Mais le pays produit des vins à partir de moûts concentrés (sans doute plus acceptables dans un pays musulman) mais les quantités produites avec ses moûts ne sont pas connues et les deux sociétés de transformation affirment ne pas utiliser des moûts ou des concentrés. 95% des vins sont destinés aux touristes et 5% aux expatriés. En 2020, l‘Égypte a importé pour 952 000 Euros de vins de raisin et de mousseux . L’Égypte importe des vins de raisin, mousseux principalement du : Royaume-Uni (647 000 Euros), de France (112 000 Euros),d’ Italie (96 800 Euros), de Émirats Arabes unis (28 700 Euros) et de Pologne (22 000 Euro).
En 2018, le tarif moyen pour l’Égypte en vins de raisin et mousseux était de 2780 %, l’un des tarifs les plus exorbitants après l’Angola, le Bénin, le Burkina Faso, le Botswana, la République centrafricaine (3 000%). La production de vin dans le pays où les taxes d’importation sont aussi importantes, est donc particulièrement sensée d’un point de vue économique.
Les marchés d’exportation qui ont connu la croissance la plus rapide pour les vins de raisin et mousseux d’Égypte entre 2019 et 2020 ont été le Japon (2 840 Euros) et la Belgique (513 Euros), avec des montants faibles.
HISTOIRE
Le seul nom de l’Égypte évoque la splendeur d’une des plus intéressantes civilisations de l’Antiquité y compris pour la viticulture et pour le vin. Pour autant, la domestication de la vigne a eu lieu loin du mythe égyptien dans les montagnes du Caucase, en Transcaucasie (Caucasie du Sud). La viticulture s’est ensuite étendue vers la Syrie et au Levant avant d’atteindre le delta du Nil aux environs de 3 000 A.V.JC. Les premiers pharaons importaient du vin du Levant, le territoire actuel de la Palestine et d’Israël. Au cours de la dynastie 0 (1), vers 3 150 av. J.-C., (Les égyptologues sont maintenant presque unanimes pour donner à cette période protodynastique qui comprend les Rois avant Narmer, le nom de dynastie 0) des premiers rois d’Égypte, Scorpion I er, fut enterré dans une magnifique « maison funéraire » dans le désert d’Abydos, au milieu du delta du Nil. On doit à L’Institut allemand d’archéologie du Caire la découverte de 700 jarres ayant contenu 4 500 litres de liquide que le docteur Patrick McGovern a identifié comme du vin résiné déposées dans trois pièces, recouvertes ensuite d’un toit et d’un monticule de terre. En plus d’être du vin résiné à la résine de térébinthe, des fruits frais (raisins et figues) avaient été ajoutés. Le vin avait également été mélangé à des variétés d’herbes, menthe, coriandre et sauge.
Le liquide contenu dans les bocaux avait bien été fermenté car des analyses ADN sur des résidus ont révélé la présence de la levure de vin, Saccharomyces cerevisiae essentielles à la fermentation et le précurseur probable des levures de pain et de bière.
Une fois établi dans la culture et l’économie du pays et généralement intégré dans les rituels religieux et les coutumes sociales, la prochaine étape logique était de transplanter la vigne elle-même et de commencer à produire du vin localement pour assurer un approvisionnement plus régulier, à moindre coût et qui correspondait aux goûts locaux. Le delta du Nil avec ses vastes étendues de terres irriguées, ses journées ensoleillées et sa courte saison des pluies était idéal et devint le centre d’une industrie vinicole royale au cours des deux premières dynasties (entre 3100 et 2650 av. J.C).
Des scènes de viticulture et de vinification ont été représentées sur les murs des tombes privées en Égypte de la période de l’Ancien Empire (2575-2150 avant J.C.) à l’époque gréco-romaine (332 avant JC-395 après JC).
Dans les scènes de viticulture, sont représentés : la vigne, le soin de la vigne, les vendanges et le comptage des paniers.
Dans les scènes de vinification, les scènes représentées sont : le transport des raisins vers un pressoir, le pressurage des raisins, la chauffe et la filtration, le pressurage des restes dans un pressoir à sac, le remplissage des jarres à vin, la fermentation, les offrandes à la déesse Rénénutet, une déesse agraire de la mythologie égyptienne, la dégustation des vins, le bouchage des jarres à vin, l’étiquetage des bocaux de vin, le comptage, le transport du vin dans une cave et la réfrigération pendant la fermentation et le stockage du vin dans une cave.
Les vignobles étaient généralement plantés sur un plan élevé, qu’il soit naturel (comme les collines) ou artificiel. Les peintures murales montrent que les vignobles étaient entourés de murs de pierre ou d’argile, et étaient accompagnés d’un grand bassin d’eau. Les vignes étaient conduites sur des treillis qui reposaient souvent sur des rangées de grandes colonnes décorées, placées suffisamment éloignées les unes des autres pour permettre le passage facile des paysans, mais suffisamment proches pour empêcher l’entrée de beaucoup de soleil, menaçant l’humidité des cultures. UDe grandes précautions veillaienr à protéger les raisins des oiseaux, en les faisant souvent fuir.
Les meilleurs vignobles se trouvaient dans le Delta, suivi de Fayoum, de Memphis, puis du sud de l’Égypte et dans des oasis. Les principales sources d’information sur la production de vin sont les peintures murales et les reliefs des tombes de l’Ancien Empire (Saqqarah) et du Nouvel Empire (à Thèbes). Les commentaires et les recommandations des auteurs classiques donnent un aperçu des qualités vignobles et des types des différents vins,
Bientôt, les sépultures n’étaient plus considérées comme suffisamment préparées pour l’au-delà si au moins les cinq vins canoniques des différents domaines du Delta n’y étaient soit déposés soit illustrés. Les 26 amphores à vin du jeune roi Toutankhamon qui furent enterrées avec lui dans sa célèbre tombe vers 1330 av. J.C. à l’apogée du Nouvel Empire (1550-1070 av. J. C.) avaient été produites dans les vignobles du delta du Nil.
Deux composés ont été identifiés dans des échantillons de résidus archéologiques des amphores de Toutankhamon par la méthode LC/MS/MS[1] : l’acide tartrique, comme marqueur du raisin, et l’acide syringique dérivé de la malvidine ont été identifiés, ce dernier composant étant le principal composé responsable de la couleur rouge des raisins et des vins. Les résultats de l’analyse d’échantillons de résidus provenant des amphores de Toutankhamon ont révélé que dans l’Égypte ancienne, les vins rouges et blancs portaient le nom d’Irp. Les résultats analytiques ont ajouté de nouvelles informations à l’inscription sur les amphores et sur le type de vin contenu. Il y avait un vin rouge dans l’amphore de Toutankhamon (JE) 62314 qui se trouve aujourd’hui au Musée égyptien du Caire, avec l’inscription « An 9, vin du Domaine d’Aton de la rivière de l’Ouest, vigneron en chef Khaa « . Le vin blanc qui était contenu dans l’amphore de Toutankhamon JE 62316 portait l’inscription « An 5, vin du domaine de Toutankhamon, souverain de Thèbes dans le fleuve occidental, vigneron en chef Khaa ». Les résultats des analyses ont également confirmé qu’en Égypte, pendant la période du Nouvel Empire, trois sortes de produits du raisin étaient fabriqués : le vin rouge, le vin blanc et le shedeh[2], un vin rouge avec une préparation différente.
Contrairement à la bière brassée localement en Égypte, le vin était exclusivement destiné à la royauté et à l’élite, étant brassé dans des installations spéciales à grande échelle appartenant principalement à la famille royale. Au début de l’histoire égyptienne, les vignobles n’appartenaient qu’à la noblesse aisée.
Les classes inférieures recevaient leur part de vin lors de fêtes publiques telles que la fête de la déesse des moissons Rénénutet, la fête d’Hathor et la Fête de la Vallée. Le vin était également offert en récompense aux soldats.
Mais la domination hellénique au travers de la dynastie ptolémaïque (300 A.V.J.C. jusqu’en 30 A.V.J.C.) et la domination byzantine (30 A.V.J.C ET 640 A.P.J.C.) allaient faire du vin la boisson de la population aux dépens de la bière. La conquête musulmane de l’Égypte, dirigée par l’armée d’Amr ibn al-‘As eut lieu entre 639 et 646 et fut supervisée par le califat de Rashidun. Après l’arrivée des Arabes, la production de vin s’est poursuivie principalement dans les monastères, où le vin était élaboré à des fins liturgiques et avec le temps, il cessa d’être une boisson de base de la population.
La domination islamique durera jusqu’au jusqu’au XIX e siècle avant que le pays ne passe sous protectorat britannique en 1882.
La viticulture fut relancée en 1882, sous la direction de Nestor Gianaclis, un homme d’affaires grec. Il créa Gianaclis Wines, qui atteignit son apogée entre 1930 et 1945 – pendant l’âge d’or de l’Égypte.
En 1897, la Crown Brewery Company s’enregistra dans le Royaume de Belgique pour commencer à opérer à Alexandrie.
Au XIXe et au milieu du XXe siècle, sous le protectorat anglais, l’alcool était fréquemment consommé par le public et l’industrie viticole égyptienne était en grande partie dirigée par des khawagas (étrangers).
Avant l’avènement du président Gamal Abdel Nasser, l’industrie commença à se contracter à la fin du XXe siècle. Avec la fin du protectorat anglais en 1952 et l’avènement de Nasser en 1956 qui décida une vague de nationalisations en 1963. Les autorités nationalisèrent Crown Brewery Company, changeant finalement son nom en Al Ahram Beverages Company et elle sera privatisée en 1997.
L’industrie se contracta encore dans les années 1970 et sous la présidence d’Anwar El Sadat, le gouvernement égyptien commença à limiter les lieux de consommation et les magasins d’alcool, interdisant la vente de boissons alcoolisées dans de nombreux magasins. La publicité fut interdite entre 1977 et l’assassinat du président Sadat en 1981. On postule que les restrictions étaient une tentative d’apaisement du mouvement islamiste en Égypte à l’époque. Au début des années 2 000, avec l’émergence du tourisme en Égypte, les sociétés de boissons alcoolisées ont cherché à développer l’industrie de l’alcool.
Depuis 2002 Gianaclis Wines, avec 120 hectares de vignes, appartient à Al- Ahram Beverages Company (groupe Heineken). En plus des vins du domaine de Gianaclis, la cave produit également des vins à partir de ses propres vignobles (4 045 hectares) ainsi qu’avec des raisins importés d’Afrique du Sud, de France et du Liban même si cette partie de son activité n’est pas toujours rendue publique.
En 2013, l’Égypte a produit 4 500 tonnes de vin, se classant au 54e rang mondial, devant la Belgique et le Royaume-Uni.
[1] Chromatographie liquide spectrométrie de masse en tandem (LC/MS/MS)
[2] Le shedeh est une boisson alcoolisée de l’Égypte antique. On a longtemps pensé qu’elle était préparée à partir de grenades fermentées, mais des données récentes suggèrent qu’elle était préparée à partir de raisins. Les résultats révèlent définitivement que la boisson de grande valeur très appréciée des Égyptiens de l’antiquité qu’est le Shedeh est un produit à base de raisins, plus précisément des raisins rouges. Source : wikipedia.org
CLIMAT
L’Égypte a essentiellement un climat désertique chaud (classification climatique de Köppen BWh ). Le climat est généralement extrêmement sec dans tout le pays sauf sur la côte de la Méditerranée au nord qui reçoit des précipitations en hiver. En plus de la rareté des pluies, la chaleur extrême pendant les mois d’été est également une caractéristique climatique générale de l’Égypte, bien que les températures diurnes soient plus modérées le long de la côte nord.
Le vent dominant du nord-ouest de la mer Méditerranée souffle en permanence sur la côte nord sans l’interposition d’une éventuelle chaîne de montagnes et modère donc considérablement les températures tout au long de l’année. En raison de cet effet, les températures basses moyennes varient de 9,5 °C (49,1 °F) en hiver à 23 °C (73,4 °F) en été et les températures moyennes élevées varient de 17 °C (62,6 °F) en hiver à 32 °C (89,6 °F) en été. Les températures sont modérées le long des côtes, mais la situation change à l’intérieur, loin des vents modérateurs du nord. Ainsi, dans le centre et le sud, les températures nocturnes sont très élevées, surtout en été où les températures moyennes élevées peuvent dépasser 40 °C (104 °F) comme à Assouan, Louxor, Asyut ou Sohag qui sont situées dans les déserts de l’Égypte. Le pays reçoit entre 20 mm (0,79 po) et 200 mm (7,87 po) de précipitations moyennes annuelles le long de l’étroite côte méditerranéenne, mais au sud du Caire, la moyenne tombe à près de 0 millimètre (0,00 pouce) dans le centre et la partie sud de le pays. Les endroits les plus nuageux et les plus pluvieux se trouvent dans et autour d’Alexandrie et de Rafah. La durée d’ensoleillement est élevée dans toute l’Égypte, allant d’un minimum de 3 300 heures le long de la partie la plus septentrionale dans des endroits comme Alexandrie pour atteindre un maximum de plus de 4 000 heures plus loin à l’intérieur, dans la majeure partie du pays.
Chaque année, de mars à mai, un vent extrêmement chaud, sec et poussiéreux souffle du sud ou du sud-ouest. Ce vent est appelé khamasīn. Lorsque le flux d’air sec souffle en permanence sur de vastes régions désertiques, il ramasse des particules fines de sable et de poussière, il devient un vent poussiéreux qui se fait généralement sentir à la périphérie du désert. Lorsque ce vent souffle sur l’Égypte, il fait monter temporairement les températures élevées à des niveaux dangereux, généralement supérieurs à 45 ° C (113 ° F), les niveaux d’humidité relative tombant en dessous de 5%. Le khamasīn provoque des vagues de chaleur soudaines et précoces et les records absolus de températures les plus élevés en Égypte.
Climat actuel
Climat futur
TOPOGRAPHIE ET SOLS
L’Égypte a une superficie totale d’environ un million de km², dans des conditions climatiques arides et hyperarides, dont seule une petite partie (8 % de la superficie totale) est constituée de terres arables, le reste de la superficie est un désert aride. Près de cent pour cent des terres arables sont occupées par plus de 100 millions d’habitants, qui sont principalement concentrés dans la vallée du Nil et le delta ainsi que dans la zone côtière au nord le long de la mer Méditerranée. L’Égypte contient cinq zones physiographiques ayant des attributs spécifiques : des ressources, des caractéristiques climatiques, des caractéristiques pédologiques et géomorphologiques de la couverture terrestre et de la situation d’utilisation des terres, et des implications socio-économiques. Par conséquent, il est jugé approprié de formuler des programmes comprenant des sous-composantes visant à répondre aux attributs spécifiques de chacune des zones physiographiques distinguées comme suit : Désert oriental, Désert occidental, côte nord-ouest, péninsule du Sinaï et vallée et delta du Nil. Les types de sols de l’Égypte sont les sols alluviaux du delta et de la vallée, les sols calcaires le long du littoral côtier de l’Égypte, les sols des déserts oriental et occidental ainsi que les sols de la péninsule du Sinaï. Les principaux sols alluviaux ont été formés à partir des matières solides en suspension du Nil et des oueds secs du désert, qui se sont déposés pendant la saison des crues.
RÉGIONS VITICOLES
On ne peut pas à proprement parler de régions viticoles en Égypte tellement la viticulture est peu développée dans le pays.
Traditionnellement, la viticulture se pratiquait dans le delta du Nil dans l’Antiquité. Aujourd’hui, il n’existe que deux centres de transformation des produits viticoles qui élaborent entre autres des vins qui sont parfois faits avec des concentrés en provenance d’autres pays.
Les principaux vignobles se trouvent dans le delta du Nil, dans les oueds de Al Fayyum, Al Minya et Luxor.
Pour en savoir plus sur les régions viticoles et les vins égyptiens, cliquez sur le lien suivant: ÉGYPTE RÉGIONS VITICOLES
CÉPAGES
L’Egypte possède des cépages indigènes mais principalement pour la table. Les principaux cépages plantés sont des cépages internationaux mais un domaine viticole cultive le banti banti abigad pour élaborer du vin.
Pour en savoir plus sur les cépages égyptiens, cliquez sur le lien suivant: ÉGYPTE CÉPAGES
LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION
La législation égyptienne sur l’élaboration des vins est minimaliste voire inexistante et elle concerne uniquement la consommation, toujours problématique dans les pays d’obédience musulmane.
Pour en savoir plus sur la législation et la règlementation sur les vins et les alcools égyptiens, cliquez sur le lien suivant: ÉGYPTE LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION
DOCUMENTATION SUPPLEMENTAIRE