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ÉTHIOPIE

DESCRIPTION DU PAYS

Source: wikipedia.org

Addis-Abeba. Source: wikipedia.org

L’ÉTHIOPIE VUE D’AILLEURS

L’ETHIOPIE EST UN PAYS qui était un empire et où vécurent les anciens hominidés. Dans l’Afar, en 1974,  (Ethiopie)  D. Johanson, M.Taieb et Yves Coppens, découvrirent  40 % du squelette du  plus vieil hominidé connu (en  52 morceaux ). Ils le baptisèrent Lucy. Les 3 scientifiques définirent l’espèce Australopithecus afarensis. Puis en 2 000 fut découverte une ancêtre de Lucy, Selam, elle avait 3 ans… il y a 3,3 millions d’années !

Lucy. Source: Par Gerbil — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1376088

             Beaucoup plus près de nous, le royaume d’Aksoum, au 1er siècle av. J.-C. fut le premier empire important de l’histoire éthiopienne, c’était un grand État de la Corne de l’Afrique, au bord de la mer Rouge. Sa capitale, Aksoum, était une ville cosmopolite où vivaient des Juifs, des Grecs et des populations d’Arabie du Sud. Le royaume était prospère grâce au commerce et commençait à contrôler les principales routes maritimes.

En Ethiopie aujourd’hui la langue parlée par la majorité est l’amharique – une langue sémitique – fille du guèze une ancienne langue sémitique parlée jusqu’au IVᵉ siècle dans la Corne de l’Afrique, qui disparut en tant que langue parlée vers le XIVe siècle, et qui subsiste comme langue liturgique des Églises éthiopiennes, érythréenne.

            Lors du Congrès de Berlin en 1885, l’empire éthiopien échappa au partage de l’Afrique que prévoyaient les puissances européennes et ne fut pas colonisé.  En 1930, le souverain (le Negus) Ras Tafari Makonnen fut couronné sous le nom de Haïlé Sélassié Ier avec les titres de « roi des rois d’Éthiopie, seigneur des seigneurs, lion conquérant de la tribu de Juda, lumière du Monde, élu de Dieu ».  Mais il n’était pas seulement roi en Ethiopie, pour les rastas,  il était aussi   le « dirigeant légitime de la Terre » et le Messie, en raison de son ascendance selon la tradition éthiopienne de la dynastie dite « salomonique », qui remonterait aux rois Salomon et David par la reine de Saba. Il était une idole donc pour les membres du mouvement rastafari, mouvement social, culturel et spirituel né en Jamaïque dans les années 1930. Au pouvoir, Haïlé Sélassié  tenta officiellement de supprimer l’esclavage dans le pays, édicta une nouvelle constitution, fit construire des nombreuses écoles,  réforma l’économie.

               En 1935, l’Histoire tragique s’invita en Ethiopie : Mussolini envoya 400 000 hommes et l’aviation   qui prirent le pays en tenaille à partir des colonies italiennes de Somalie et d’Érythrée, il faudra plusieurs mois pour achever l’occupation. Haïlé Sélassié tenta une démarche, il alla devant la Société des Nations pour demander l’aide des démocraties contre l’agression. En vain. En 1941, il rentra au pays libéré par les Alliés.  Dès lors, il reprit les chantiers ouverts en début de son règne. Le pays connut alors une période d’industrialisation et de croissance économique.

                  Mais, après la guerre de 39-45 une autre guerre, « froide », née en Europe, qui avait gagné l’Asie, s’était étendue à l’Afrique. Les colonies portugaises accédaient à l’indépendance après la révolution des œillets.  « L’Occident chrétien » (incluant l’Afrique du sud) s’inquiétait de l’arrivée au pouvoir   de gouvernements marxistes et anti-apartheid en   Angola et Mozambique   où les nationalistes  avaient mené la guérilla contre l’armée portugaise depuis 1961.  Pretoria arma des mercenaires et des Cubains vinrent soutenir le gouvernement en Angola avec l’opération Carlotta (que raconta Garcia Marquez).

                 Le  Négus lui,  était  dans le camp occidental  et dans le pays,   le camp communiste soutint les mouvements de contestation internes et les  indépendantistes  (Godjam,  Balé, Ogaden, Érythrée), il appuya  l’arrivée au pouvoir  en   1974  d’ un  comité de militaires appelé Derg – qui gouvernera- jusqu’à 1991-). Ils destituèrent le roi, il  fut arrêté, et tué l’année suivante, c’était  la fin de la plus vieille monarchie du monde. Les anciens dignitaires furent emprisonnés, les grèves et manifestations interdites, l’État prit le contrôle partiel de l’économie par des nationalisations, lança une réforme agraire, promit de faire de l’Éthiopie un État plurinational, admettant les musulmans comme de véritables Éthiopiens pour la première fois. Un grand parti unique fut créé.    Le lieutenant-colonel Mengistu Haile Mariam dirigea le pays à partir de 1977 ; de fin 1976 à fin 1978, le pays vécut « deux années terribles une période de violence politique, surnommée Terreur Rouge. L’UNESCO décerna un prix en 1980 pour saluer les nets progrès de l’alphabétisation.

                   L’empire est menacé d’éclatement par trois conflits menés par des mouvements indépendantistes aidés par l’Union Soviétique, notamment après 1978 en Erythrée où la guerre d’indépendance avait commencé en 1961 ; en Ogaden où la guerre avait commencé en 1977  où la Somalie s’en mêle, et  en  marge du conflit qui commence  au Tigré, l’armée soudanaise tente de reprendre le triangle d’Al-Fashaga., soit 250 km² de terres fertiles  entre les rivières Tekezé et Atbara.  

                  En mai 1991, le Front de libération du peuple du Tigré  soutenu par les États-Unis, renversa le Derg.  Mengistu fuit le pays, en 1991, le régime militaire   tombe.  De 1991 jusqu’en 1995, un gouvernement de transition est chargé de mener l’Éthiopie vers un régime démocratique.. La transition s’est effectuée rapidement et dans une atmosphère relativement calme.

L’Erythrée devint indépendante en 1993. Puis en 1998  envahit l’Éthiopie et déclenche une guerre qui va durer deux ans sur le tracé de la frontière, 80 000 morts et victoire des troupes éthiopiennes. Depuis les rapports restent difficiles entre les deux États.

Le gouvernement central est confronté à deux rébellions armées : les Oromos – plus du1/3   de la population, entrent en rébellion en 2015, et en 2016 les Amharas, 1/4 de la population, font de même ; le Front national de libération de. L’Érythrée et l’Éthiopie se livrent une guerre par procuration en Somalie.  En 2020, le Front de libération du peuple du Tigré lance une attaque et   la guerre se poursuit.

                       Dans la région de Kaffa (qui signifie café) au sud-ouest de l’actuelle Ethiopie naquirent  les cerises du café, découvert en 800 avant J. -C., devenu depuis une boisson  pour tous les habitants de la terre, sauf pour ceux qui boivent plutôt du thé  et qui sont nombreux.  Le nom du port yéménite (Mocha) d’où il était exporté donna son nom au Moka, c’est la variété qui pousse encore actuellement à l’état naturel dans ces forêts, c’est la variété-souche de toutes les variétés d’arabica cultivées dans le monde aujourd’hui. La première trace écrite relative au café date du IXème siècle, dans un ouvrage médical repris ensuite par Avicenne, médecin et philosophe perse au XIème siècle où il décrit les effets du café et de la caféine sur l’organisme. Au cours des siècles suivants, le café se diffusa, grâce notamment aux dévots musulmans partant en pèlerinage vers la Mecque. Et le café est devenu de nos jours un produit emblématique de la mondialisation.

                                    L’empire éthiopien devint en 330 la deuxième plus ancienne nation chrétienne au monde après l’Arménie. Et ce pays abrite encore aujourd’hui des lieux de culte extraordinaires, uniques au monde, onze églises médiévales monolithiques ont été creusées dans le roc, enfoncées de 40 à 50 mètres sous le sol et percées d’ouvertures en forme de croix pour permettre à la lumière du soleil de pénétrer. Leur création oscille entre théories  et légendes. On retient la décision de l’empereur Lalibela  (fin du XIIe- début du XIIIe siècle). Il entreprit de  faire construire une « Nouvelle Jérusalem » au prix dun véritable travail de titan, au retour d’un pèlerinage en 1187 juste avant que la Ville Sainte ne tombe aux mains des  musulmans. De nos jours très endommagées, dégradées.

50 % de la population pays seraient chrétiens, dont 40 à 45 % pour l’Église éthiopienne orthodoxe, et environ 10 % pour les Églises évangéliques et pentecôtistes ; les musulmans  45 % –  sunnites-.

                    Les opérations Moïse et Salomon ont transportèrent en 1984 et 1991, la grande majorité des juifs éthiopiens juifs ou leurs descendants en Israël. Le terme « Falasha » ( en amharique : « exilé », « errant », « sans terre »), est rejeté par les Juifs éthiopiens qui le considèrent comme péjoratif.

L’Ethiopie, proche d’un des verrous du commerce maritime mondial n’a aucun accès à l’océan dont les rives sont à l’Erythrée, à Djibouti et à la Somalie.

En 2011, en 2022, une crise alimentaire toucha une grande partie de la Corne de l’Afrique ( sécheresse + guerres civiles et interétatiques ?).

          On peut lire trois écrivains dont la vie et l’œuvre, fort différentes relient la France et l’Ethiopie : Rimbaud, Léopold Sédar Senghor et Henry de Monfreid. Le premier, le poète, s’installa dans la ville millénaire de Harar, une cité commerçante à trois reprises entre 1880 et 1891. Le second, premier ministre en France puis président de la République du Sénégal, poète, écrivain, premier africain à siéger à l’Académie française, publia un recueil de poèmes intitulé  «Ethiopiques» en 1956. Le troisième, écrivain et commerçant, mort en 1974 écrivit le récit de ses multiples et pittoresques aventures autour de la mer Rouge, où il fut commerçant, trafiquant, contrebandier… Et puis, pour les amateurs de cases/vignettes et de bulles/phylactères : «Les  Éthiopiques» parues en 1978, quatre tomes des aventures de Corto Maltese, écrites et dessinées par Hugo Pratt.

           Pour la Grande-Bretagne,  L’Ethiopie (qu’on appelait l’Abyssinie) est la toile de fond du roman satirique, cruel et souvent désopilant d’Evelyn Waugh (Sensation en anglais, Scoop en français),  paru en 1938, où  il   décrit la frénésie des journalistes de guerre.

Léopold Sédar Senghor. Source: By UNESCO / Dominique Roger, CC BY-SA 3.0 igo, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=99955060

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

L’Éthiopie est un nouveau pays viticole en dehors des latitudes traditionnelles de la viticulture. L’encépagement s’étend sur 702 hectares qui produisent un peu plus de 6 millions de bouteilles de 0,75 litre dont une partie est  consommés sur place par les habitants et les expatriés, ou exportée.

La viticulture se concentre dans la vallée du Rift où les conditions sur les plus favorables. Il tombe environ 650 mm de précipitations par an, la température moyenne annuelle est de 25 degrés Celsius par an, et des sols sablonneux sont des conditions idéales pour l’élaboration de vins de qualité. En raison de la situation proche de l’équateur, il est même possible de faire deux récoltes par an. La consommation de vin local se développe en Éthiopie, même si elle part d’une base faible. Le vin produit localement peut être acheté dans les nouvelles chaînes de supermarchés qui s’ouvrent dans tout le pays, alors que l’économie éthiopienne continue de croître. Une part importante des exportations est destinée aux restaurants éthiopiens, dont le nombre ne cesse de croître dans le monde.

Le vin éthiopien est exporté vers les pays suivants :

Chine avec 57% (120 000 Euros) 

Etats-Unis avec 22% (47 000 Euros) 

Suisse avec 6.84% (14 300 Euros) 

Italie avec 4.25% (8 940 Euros) 

Djibouti avec 3.4% (7 160 Euros) 

Kenya avec 2.01% (4.300 Euros) 

Liban avec 1.19% (2 510 Euros) 

Belgique avec 1.06% (2 240 Euros) 

Congo – 1 430 Euros 

Allemagne – 702 Euros

L’Éthiopie importe des vins provenant de :

 l’Afrique du Sud avec une part de 29% (474 000 Euros)

l’Italie avec une part de 26% (429 000 Euros)

La France avec une part de 26% (426 000 Euros)

La Chine avec une part de 4,81% (76 000 Euros)

l’Espagne avec une part de 2,51% (40 000 Euros)

l’Canada avec une part de 1,89% (30 000 Euros)

l’Allemagne avec une part de 1,54% (24 000 Euros)

leChili avec une part de 1,54% (24 000 Euros)

le Royaume-Uni avec une part de 1,04% (16 600 Euros)

Les Etats-Unis avec une part de 1,04% (16 600 Euros)

HISTOIRE

Tous les pays viticoles, même mineurs, ont tendance à repousser les origines de leur viticulture à Mathusalem. On comprend tout le gain qu’ils peuvent en tirer en termes d’image, de marketing et de commerce quand la viticulture du pays est très ancienne. Et, plus l’information est ancienne, moins elle est vérifiable. L’Éthiopie n’échappe pas à cette règle. Le raisin et le vin étaient connus en Éthiopie vers le premier siècle de notre ère lorsqu’ils étaient importés de Syrie et d’Italie en petite quantité par le port d’Adulis sur la mer Rouge (source : Peryplus of the Erythraean Sea). Des vignes et des raisins sont représenté sur une sculpture sur le devant du grand obélisque debout d’Aksoum, qui date d’environ du IIIe siècle après J.C. Un dispositif décoratif similaire se trouve sur la vieille cathédrale voisine et sur la tombe en forme d’ arches en briques récemment fouillée. Selon David Phillipson[1], deux ensembles de grands réservoirs creusés dans la roche à proximité d’Atsafi seraient des presses qui auraient pu être utilisées pour la production de vin.

L’une des premières références au vin aksumite se trouve dans une des inscriptions du début du IVe siècle sous le règne du roi Ezana. Il raconte une expédition contre les Beja menée par deux des frères du monarque, Sazanan et Adaphan, qui capturèrent 4 400 prisonniers, auxquels ils fournirent plus tard du vin, ainsi que de l’hydromel, de la bière et de l’eau. Des pépins de raisin ont également été découverts sur d’anciens sites du royaume Aksumite, à propos desquels Phillipson conclut qu’il est « possible » qu’ils proviennent de raisins secs importés. Selon Phillipson, des raisins ont été cultivés localement et auraient pu être utilisés pour faire du vin.

Monnaie à l’ effigie du roi Ezana

La fabrication – et le stockage – du vin à Aksoum pourraient bien avoir été facilités par l’utilisation de récipients en verre importés – mentionnés dans le Periplus – ainsi que produits localement. Une autre preuve possible de l’ancienneté du raisin en Éthiopie se trouve dans la tradition (certes selon laquelle le roi aksoumite Dagnajan du début du IXe siècle a quitté Tegrsy et a établi sa capitale à un endroit appelé Wäyna Däga, littéralement « Wine Highlands », un nom suggérerant la présence de vignes dans la région.

Il est tout à fait probable que le royaume d’Aksoum ait connu l’existence du vin très tôt car il était situé au carrefour des routes commerciales entre l’Inde et la Mer Méditerranée, et le royaume d’Aksoum est devenu un acteur majeur du commerce entre l’Empire Romain et l’Inde ancienne. Les dirigeants aksoumites ont facilité le commerce en frappant leur propre monnaie à partir du IIIe siècle de notre ère. De plus, en l’an 330, sous Ezana (320-360), l’Empire devient le premier au monde à officiellement adopter le christianisme comme religion d’État et ainsi mettant fin à la persécution des nombreuses communautés judéo-chrétiennes déjà fortement présentes sur place. Là où la religion chrétienne s’installe, la production de vin de messe s’ensuit rapidement. Il est considéré aujourd’hui comme « sacré» poiur l’Église orthodoxe éthiopienne.

Royaume d’Askoum . Source: wikipedia

Aksoum reste un Empire puissant et une puissance commerciale jusqu’à l’essor de l’islam au VIIe siècle. Toutefois, dans la mesure où les aksoumites ont abrité les premiers disciples de Mahomet, les musulmans n’ont guère essayé de renverser Aksoum comme ils l’ont fait dans une grande partie de l’Afrique.  Si la région était une région viticole d’importance, on aurait dû retrouver des artefacts attestant de la viticulture et de la production de vin ainsi que les références dans la littérature locale. Or ceux-ci sont peu nombreux voire absents.

Il est probable que des expériences de viticulture ait été tentées et que possiblement que du vin ait été élaboré mais cela ne perdura pas.

Il fallut attendre, bien longtemps après, l’occupation italienne, pour que la viticulture renaisse en Éthiopie avec l’établissement de vignobles près d’Addis-Abeba et dans le sud-est par les troupes de Mussolini qui occupèrent une partie du pays de 1936 à 1941. Ils se diffusèrent suite à l’échelle nationale et des vins de belle facture furent produits.  La production de raisins de cuve s’était implantée avec l’invasion italienne sur des vignobles de petite taille principalement tenus par des étrangers (Italiens, Grecs et Arméniens) et quelques Éthiopiens dans les zones de moyenne altitude (Ellen, Dukom, Abadir) et de haute altitude ( Gudar et Ellaberet en Érythrée) principalement pour vendre des raisins frais aux consommateurs et, dans une moindre mesure, aux établissements vinicoles locaux (Asfwa et al., 2013).

La viticulture industrielle et commerciale a commencé avec la création d’Awash Winery en 1956 . La culture de la vigne a été réalisée au milieu des années 1970 et des vignobles appartenant à l’État ont été établis dans la vallée du Rift. Du matériel de plantation a été introduit depuis la Californie et l’Allemagne. Avec La création de la « Horticultural Development Corporation », la culture commerciale du raisin, a pris de l’ampleur jusqu’à la chute du régime Derge[1]. Après la révolution, certains vignobles ont été abandonnés ou détruits. Le gouvernement n’a maintenu qu’un petit vignoble à Kilinto à 10 km de la ville d’Ambo et 3 hectares à Guder. Les petits vignobles (quelques hectares) qui étaient dispersés dans différents endroits n’ont pas pu être classés comme des vignobles appartenant à l’État .

Vignobles dAwah. Source: https://allafrica.com/

En 2007, le Premier ministre Meles Zenawi a invité Pierre Castel, fondateur du géant français des boissons Castel, l’un des plus grands producteurs de vin et de bière au monde, à évaluer les opportunités pour des vignobles du pays. Un an plus tard, l’entreprise a importé différents cépages et a commencé à établir son vignoble à Ziway sur 120 hectares, à 163 km au sud de la capitale, Addis-Abeba. Lorsque les ventes ont commencé en 2014, les clients sont rapidement tombés amoureux des produits Castel et les vins produits localement sont désormais préférés aux vins importés. Aujourd’hui, Castel gère un vignoble de 162 hectares et produit environ 1,4 million de bouteilles par an, dont plus de la moitié sont exportées vers la Chine, les États-Unis et l’Australie.

Pierre Castel. Source: wikipedia.org

Les établissements vinicoles basés en Éthiopie bénéficient de plusieurs incitations fiscales telles que le programme AGOA soutenant le libre accès au marché américain ou le programme « Tout sauf les armes » (EBA) de l’UE, qui offre un accès en franchise de droits et sans quotas aux marchés européens. Certains États régionaux d’Éthiopie ont également fourni des incitations à l’investissement pour ce secteur, afin de soutenir davantage le développement des établissements vinicoles. Enfin, le groupe Castel utilise la méthode de l’agriculture biologique conformément aux politiques de développement durable de l’Éthiopie, une méthode prometteuse car la consommation de vin biologique a dépassé la croissance de la consommation de vin non biologique.

La production de raisin a été limitée par un manque de sensibilisation et de savoir-faire technique pour la production de raisin. La viticulture éthiopienne a été confrontée à différents défis, tels que la biotechnologie, la disponibilité des intrants, les installations et les entreprises locales d’emballage. La pénurie de matières premières et l’accès aux devises étrangères étant d’autres défis affectant la production de vin. L’absence de directives solides pour rationaliser la viticulture et la vinification est aussi un handicap. La situation globale de la production de vin en Éthiopie a très peu d’impact sur le commerce mondial du vin. Cela est dû au manque de technologies de pointe, à une expérience limitée pour la culture du raisin et à une attention limitée pour la recherche et le développement dans le pays. La recherche sur la vigne a une importance très limitée et/ou presque nulle dans le système national de recherche agricole éthiopien et au sein du gouvernement. La coordination de la recherche et du développement de la vigne entre les instituts de recherche, les entreprises et les universités est faible. Même si la culture est un secteur bénéficiaire mais la filière ne peut ne pas entraîner une contribution économique significative dans le pays.

L’Éthiopie dispose d’un vaste potentiel de production et de productivité de la vigne. Il est possible de récolter deux fois par an dans les régions les plus sèches du pays. Cela est dû à la proximité de l’équateur. Cette condition agro-climatique unique et ce sol fertile permettent de capter des prix plus élevés sur le marché international. Profitant de la croissance de la demande locale et mondiale, des incitations à l’exportation et à l’investissement et du climat favorable, le secteur de la viticulture en Éthiopie se développe rapidement. L’étude de faisabilité mondiale (2010) indique que les vignobles établis en Éthiopie devenaient viables. La rentabilité de deux établissements vinicoles éthiopiens est un  encouragement pour investir dans le raisin en Éthiopie.


[1] David Walter Phillipson FBA FSA (né le 17 octobre 1942) est un archéologue britannique spécialisé dans l’archéologie africaine. Son travail le plus notable a été en Éthiopie, en particulier sur l’archéologie des sites aksumites.

[1] Le Derg (également orthographié Dergue ; amharique : Derg, lit. « comité » ou « conseil »), officiellement le Conseil administratif militaire provisoire (PMAC), était la junte militaire qui dirigeait l’Éthiopie.

CLIMAT

Le type de climat prédominant est un climat de mousson tropicale, avec de grandes différences induites par la topographie. Les hautes terres éthiopiennes couvrent la majeure partie du pays et ont un climat en général considérablement plus frais que d’autres régions à proximité similaire de l’équateur. La plupart des grandes villes du pays sont situées à des altitudes d’environ 2 000 à 2 500 m (6 562 à 8 202 pieds) y compris les capitales historiques telles que Gondar et Axoum.

La capitale moderne, Addis-Abeba, est située sur les contreforts du mont Entoto à une altitude d’environ 2 400 mètres (7 900 pieds). Elle connaît un climat doux toute l’année avec des températures assez uniformes, les saisons à Addis-Abeba sont largement définies par les précipitations : une saison sèche d’octobre à février, une saison des pluies légères de mars à mai et une saison des pluies abondantes de juin à septembre. La quantité annuelle moyenne des précipitations est d’environ 1 200 millimètres (47 po).

Il y a en moyenne sept heures d’ensoleillement par jour. La saison sèche est la période la plus ensoleillée de l’année, bien que même au plus fort de la saison des pluies en juillet et août, il y ait encore généralement plusieurs heures par jour d’un soleil éclatant. La température annuelle moyenne à Addis-Abeba est de 16 °C (60,8 °F), avec des températures maximales quotidiennes en moyenne de 20 à 25 °C (68,0C à 77 0F) tout au long de l’année et des minimales nocturnes en moyenne de 5 à 10 °C (41,0 à 50,0 °F).

La plupart des grandes villes et sites touristiques d’Éthiopie se trouvent à une altitude similaire à Addis-Abeba et ont un climat comparable. Dans les régions moins élevées, en particulier les milieux xériques (prairies et les arbustes bas) situés à l’est du pays, le climat peut être nettement plus chaud et plus sec. Dallol, dans la dépression de Danakil dans cette zone orientale, a la température annuelle moyenne la plus élevée au monde de 34 ° C (93,2 ° F).

La viticulture se concentre dans la vallée du Rift.

Les climats de la vallée du Rift sont variés et vont du chaud et aride au frais (subtropicaux) et humide. En général, la majeure partie de la vallée du Rift éthiopien est similaire aux régions semi-arides et subhumides de l’Afrique de l’Est avec leurs précipitations bimodales. Il existe également une zone au nord de la vallée avec un climat similaire à celui de la région sahélienne de l’Afrique de l’Ouest. La présence de nombreux lacs agit comme un régulateur thermique sur le climat de la région.  

Climat actuel

Climat futur

SOLS

Les sols de l’Éthiopie peuvent être classés en cinq types principaux. Le premier type est composé de nitosols et d’andosols euritiques et se trouve sur des parties des hautes terres occidentales et orientales. Ils sont formés de matériaux volcaniques et, avec une gestion appropriée, ont un potentiel moyen à élevé pour l’agriculture pluviale. Le deuxième groupe de sols, les cambisols eutriques et les luvisols ferriques et orthiques, se trouve sur le plateau du Simien des Hautes Terres occidentales. Ils sont fortement altérés avec une accumulation souterraine d’argile et se caractérisent par une faible rétention des nutriments, une croûte de surface et des risques d’érosion. Avec une bonne gestion, ils ont un potentiel agricole moyen.

Le troisième groupe de sols est l’argile sombre que l’on trouve dans les basses terres de l’ouest et au pied des hautes terres de l’ouest. Composés de vertisols, ils ont un potentiel alimentaire et agricole moyen à élevé mais posent des problèmes de travail du sol car ils durcissent lorsqu’ils sont secs et deviennent collants lorsqu’ils sont humides. Certaines des riches régions productrices de café d’Éthiopie se trouvent sur ces sols.

Le quatrième groupe est composé de yermosols, de xérosols et d’autres sols salins qui couvrent les zones désertiques des basses terres orientales et de la plaine de Denakil. En raison du manque d’humidité et de la texture grossière, ils manquent de potentiel pour l’agriculture pluviale. Cependant, les marges plus humides sont excellentes pour le bétail, et même les marges plus sèches répondent bien à l’irrigation. Le cinquième groupe de sols est celui des lithosols que l’on trouve principalement dans la plaine de Denakil. Le manque d’humidité et le profil peu profond empêchent la culture de ces sols.

Les sols de la vallée du Rift proviennent en grande partie de roches volcaniques récentes et, par rapport à de nombreuses régions d’Afrique, leur état de base est généralement bon. La vallée du Rift a divers types de sols avec un potentiel de fertilité différent. Le climat de la vallée du Rift est également diversifié. Cinq principaux types de sols qui se trouvent dans les parties humides, subhumides et semi-arides de la vallée du Rift ont été étudiés.

Source: Researchgate.net
Texture de sols: Researchgate.net

RÉGIONS VITICOLES

Il n’y a pas de régions viticoles bien définies en Éthiopie car la renaissance de la viticulture est trop récente mais l’essentiel de la viticulture se fait dans la vallée du Rift éthiopien près des nombreux lacs qui parsèment la vallée.

Pour en savoir plus sur sur les régions viticoles de l’Éthiopie, cliquez sur le lien suivant: ÉTHIOPIE RÉGIONS VITICOLES

CÉPAGES

La viniculture se fait avec principalement des cépages internationaux mais il existe un cépage de cuve intrigant, le dodoma (dodoma altico) dont les grappes peuvent faire plusieurs kilos.

Pour en savoir plus sur les cépages éthiopiens, cliquez sur le lien suivant: ÉTHIOPIE CÉPAGES

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

L’Éthiopie a une législation très restrictive sur la consommation de vin et d’alcool qui s’est encore alourdie en 2019. Des discussions pour créer des Indication Géographique sont en cours mais n’avancent pas beaucoup. Pour en savoir plus sur la législation et la règlementation éthiopienne, cliquez sur le lien suivant :ÉTHIOPIE LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION