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CROATIE

DESCRIPTION DU PAYS

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Zagrebhttps://unsplash.com/photos/CYd_6SM_6HA
CARTE:  Jacqueline Uztarroz, collaboratrice de Terroirs du Monde Education terroirsdumondeeducation.com

LA CROATIE VUE D’AILLEURS

La Croatie est un petit pays : 1/10° de la France, avec 4,3 millions d’habitants. A une histoire fort mouvementée des origines jusqu’à très récemment (guerre lors de la dislocation de l’ancienne Yougoslavie entre 1991 et 1995).

Le territoire fut peuplé par les Celtes, les Grecs, les Romains, puis au VII° par les premiers slaves christianisés (les Croates sont encore aujourd’hui très majoritairement catholiques). L’Empire Ottoman, du XV° au XIX° siècle, dont l’expansion s’est arrêtée en terre croate, marqua la région de son empreinte. Elle fut soumise aux Vénitiens pendant quatre siècles, aux Habsbourg, aux Hongrois, à Napoléon de 1809 à 1814, à l’Empire austro-hongrois de 1867 à 1918 qui lui supprima son autonomie. Et le nationalisme croate apparut au milieu du XIX° siècle contre sa tutelle.

Le pays ressemble à un croissant, possède 698 îles le long du littoral adriatique de l’Istrie à la Dalmatie. Au sud un couloir de 22 km de large, coupant le pays en deux, permet un accès- exigu- de la Bosnie à la mer avec le port de Neum. Le relief est varié : des plaines et des collines dans la partie nord-nord-est (Croatie centrale et Slavonie, une partie de la plaine pannonienne) ; des montagnes très boisées dans le Lika et la Gorski Kotar dans les Alpes dinariques. Au nord-est du pays le climat est continental alors que sur le littoral il est de type méditerranéen, et celui de la partie centrale et sud-est montagneux.

Au XXème siècle, le destin de la Croatie est lié à celui des voisins slaves, en particulier la Bosnie-Herzégovine.

De 1918 à 1941, le pays appartint au royaume de Yougoslavie des Serbes, Croates et Slovènes. En 1929, le roi Alexandre Ier installa une dictature et il fut assassiné (ainsi que le ministre français Barthou) à Marseille en 1934. A partir de 1935 le gouvernement se rapprocha de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie, qui créèrent en 1941 un régime satellite : l’État indépendant de Croatie, aux mains des Oustachis croates, dirigé par Ante Pavelić. Il annexa la quasi-totalité de la Bosnie-Herzégovine, mais était amputé d’une partie de la Dalmatie et de l’Istrie (annexées par l’Italie). Le régime instaura des lois raciales, des camps de déportation et/ou de concentration pour les Serbes, Juifs, Tziganes et les opposant antifascistes. Les partisans procommunistes, eux, conduits par le Croate Josip Broz Tito combattaient l’Axe. Le conflit fut très meurtrier en Croatie (près de 300 000 victimes). En 1945 la Croatie intégra la «République fédérative populaire de Yougoslavie», composée de six républiques, gouvernée par le Parti Communiste. Tito, lui-même croate, tâcha d’apaiser les ambitions nationales adverses des Croates et des Serbes qui n’avaient pas oublié les combats fratricides qui les opposaient pendant la guerre.

Dans la foulée de la chute du mur de Berlin et de l’effondrement du bloc communiste, la Yougoslavie se désintègre, Slovénie, Bosnie et Croatie déclarent leur indépendance. Contre l’Armée populaire yougoslave (JNA) et la marine militaire yougoslave (JRM) sous le contrôle du gouvernement fédéral de Belgrade pour qui, la république de Croatie avait « fait sécession », tandis que du point de vue croate, il s’agit d’une guerre d’indépendance.

Le gouvernement fédéral yougoslave ne reconnut pas cette déclaration et, au nom de la préservation de l’État fédéral et de la minorité serbe de Croatie, mena une guerre avec l’armée yougoslave et des groupes paramilitaires serbes.

Au début, la guerre oppose des civils : les forces de police croates et des milices serbes vivant dans la république socialiste de Croatie, qui veulent rester au sein de la Yougoslavie. Puis la JNA tente de mettre fin à la sécession de la Croatie en envahissant son territoire. L’échec de ce projet pousse les forces serbes à conquérir en Croatie le maximum de territoires ayant une majorité ou une forte minorité serbe et à y établir en 1991 la « République serbe de Krajina » (RSK). Interprété par les Croates et les Bosniaques comme une volonté de créer une « Grande Serbie » à leur détriment. À la fin 1991, la majeure partie de la Croatie est touchée par la guerre, avec de nombreuses villes et villages lourdement endommagés par les combats et le reste faisant face à l’afflux de centaines de milliers de réfugiés.

En janvier 1992, un cessez-le-feu est conclu, puis la Croatie est reconnue par «la communauté internationale». Les lignes de front se stabilisent, la Force de protection des Nations Unies est déployée et les combats n’éclateront plus que de façon sporadiques les trois années suivantes. En 1995, la Croatie lança deux offensives majeures pour reconquérir les territoires qui ne sont pas sous son contrôle, mettant ainsi fin à la guerre en sa faveur.

La plus grande partie de la Croatie est dévastée, et un quart de son économie est détruit. Le nombre de morts est estimé à 20 000 pour les deux camps et il y a des réfugiés de chaque côté, les Croates surtout au début de la guerre et l’exode de 120 000 Serbes, principalement vers la Bosnie-Herzégovine et la Serbie, provoqué par l’évacuation forcée de la population civile ordonnée par les responsables séparatistes croates.

Depuis 1995, de l’eau a coulé sous les ponts. Le pays s’est démocratisé et s’est ouvert sur l’Europe ; les auteurs d’exactions pendant les conflits militaires ont été poursuivis. Le pays a mené une politique de privatisations et s’est ouvert aux investisseurs étrangers, toutefois, avec de fortes résistances internes.

Le pays a rejoint l’OTAN dès 2009, onze ans après le départ du dernier casque bleu.

Déclaré candidate en 2003 la Croatie adhère à l’Union européenne devenant en 2013 le 28e membre, marquant une étape importante.

En Croatie, la population diminue depuis la dernière décennie, le taux de natalité y est faible (environ 9 ‰) et depuis la fin des années 1990, 350 000 personnes ont émigré.

Les Croates sont 89,6 % de la population et il a une vingtaine de minorités, dont la plus nombreuse sont les Serbes (4,5 % de nos jours, 12 % avant-guerre, selon le recensement de 1991).

La langue officielle, et la plus courante, est une langue slave, le croate, moins de 5 % des habitants utilisent une autre langue maternelle. L’italien est également langue officielle en Istrie, notamment dans les villes de Pola/Pula, Rovigno/Rovinj. Officiellement le serbo-croate n’existe plus, chaque pays nommant sa langue : croate, bosniaque, serbe ou monténégrin ; les locuteurs se comprennent, mais il y a des mots et des alphabets différents : latin en Croatie et en Bosnie-et-Herzégovine, tandis qu’en Serbie, au Monténégro et dans la République serbe de Bosnie cohabitent les alphabets cyrillique et latin. L’anglais est parlé dans le tourisme et le commerce. Pour des raisons historiques, l’allemand est aussi parlé (monarchie austro-hongroise) et il est aussi   pratiqué par la diaspora croate qui travaille en Allemagne et en Autriche, le hongrois est parlé dans les régions de l’Est de la Croatie.

Les Croates sont surtout catholiques (87,8 %) et il y a des minorités chrétiennes orthodoxes (4,4 %) et musulmanes sunnites (1,3 %).

Le tourisme est une source de revenus importante, le pays qui compte moins de 5 millions d’habitants, a reçu 18,5 millions de touristes en 2017. Il représente 18,4 % du PIB en 2018. Et le Courrier des Balkans indique que « le poids réel du secteur est encore bien plus élevé, (revenus de l’économie grise, jobs au noir, appartements loués sur la côte non déclarés), ce qui fait de la Croatie le pays européen le plus dépendant de la mono-activité touristique ».

Un Croate célèbre, qui court vite avec un ballon au pied et avec beaucoup d’élégance : Luka Modric, il a reçu le Ballon d’Or en 2018, mettant au règne de Cristiano Ronaldo et de Lionel Messi.

Ils courent moins vite avec un ballon au pied mais ont d’autres mérites, Slavoljub Penkala (1871 – 1922) serait l’ inventeur de stylo à bille et à plume. Vladimir Prelog (1906. – 1998.), qui travailla en Suisse remporta le prix Nobel de chimie en 1975.

Zlata Bartl (1920 – 2008) aussi connue comme tante Vegeta, inventa le célèbre ( ? sic) mélange d’épices qui a gagné les marchés d’une quarantaine des pays et reste le symbole de l’assaisonnement.

Kris Novoselic était le célèbre bassiste de l’ex-trio Nirvana, fils d’une famille dalmate qui émigra aux États-Unis dans les années 1960.

Laura Antonaz, dite Laura Antonelli née à Pola ( Istrie) fit une carrière d’actrice dans le cinéma italien.

PRÉSENTATION DU PAYS

 La Croatie est un petit pays  par la taille : 1/10 de la superficie de la France, et la population : trois fois moins d’habitants qu’en Ile-de-France.
Si la Croatie n’est qu’un tout jeune Etat, elle est en revanche un très vieux pays viticole. Aujourd’hui en pleine renaissance, conséquence directe de l’indépendance acquise il y a à peine plus de 25 ans (le 21 juin 1991) avec le dépeçage de la Yougoslavie. Elle  a permis l’émergence d’une jeune et dynamique génération de viticulteurs fermement résolus à renouer avec une tradition millénaire qui était en péril.
Le vignoble couvre 20 393 hectares (Source: Eurostats, novembre 2017) soit un sixième du vignoble du Bordelais et il  a produit en 2018,  777 000 hectolitres (source: croatiaweek). Il existe environ 1 600 domaines dont la production varie entre 2 000 et 50 000 bouteilles avec quelques uns qui peuvent s’enorgueillir de produire quelques 100 000 bouteilles. La production en Slavonie et autour du  Danube est par contre plus importante que celle des autres régions. La production totale de vin 2016/2017 s’élevait à 760 000 hectolitres, les vins les plus importants étant ceux labellisés AOP, ou Appellation d’Origine Protégée (449 760 hectolitres soit 59,2 % de la production totale). Les vins de cépage représentaient 6,4% et les autres vins 34,4% de la production totale.

Les exportations de vin de la Croatie en dehors de l’UE ont totalisé 9,55 millions d’euros, tandis que les exportations vers d’autres pays de l’UE se sont élevées à 6,6 millions d’euros.En ce qui concerne les importations, les importations de vin en Croatie en provenance de pays non membres de l’UE ont totalisé 14,2 millions d’euros, tandis que les importations en provenance des États membres de l’UE se sont élevées à 16,5 millions d’euros.

La consommation moyenne de vin en Croatie au cours de la campagne viticole s’élevait à 22 litres par habitant, a rapporté le bureau national des statistiques (DZS) en mars.

HISTOIRE

La viticulture dans cette partie du monde démarra à l’Âge du Bronze (3000-1000 ans avant Jésus-Christ) avec un groupe indo-européen qui peuplait les Balkans.  Dans l’Antiquité, au IVe siècle avant Jésus-Christ, les Grecs s’installèrent dans les îles d’Hvar, de Korčula et de Vis apportant leur savoir-faire. Le plus ancien artefact qui atteste de la culture de la vigne et de la production de vin est une pièce de monnaie de la ville de Vis de l’île éponyme dans la mer Adriatique. Elle date du Ve siècle avant JC. D’un côté de la pièce, il y a un bouquet et de l’autre une amphore pour stocker le vin. Au fil des recherches archéologiques, on a fait d’autres découvertes  similaires, ainsi que des écrits sur la viticulture et le vin dans toute la zone côtière, de la Dalmatie à l’Istrie. La vinification est arrivée dans la partie continentale de la Croatie plusieurs siècles plus tard.  L’écrivain grec Athénée écrivit, il y a 1 800 ans, sur le vin de très bonne qualité produit sur les îles dalmates de  Vis, Hvar et Korcula. 

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OCCUPATION DE LA YOUGOSLAVIE PAR L’AXE, 1941-43.SOURCE: Wikipedia.org 
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LES VIGNOBLES DE LA CÔTE EST DE L’ÎLE DE HVAR. SOURCE: Wikipedia.org

La viticulture et la production de vin ont été propagées en partie par les Illyriens indigènes, en partie par les Thraces et un peu plus tard par les Romains qui organisèrent le commerce. Le vin était exporté vers d’autres parties de l’empire.  Le diffuseur le plus célèbre de la culture du vin fut l’empereur romain Marcus Aurelius Probus, qui avait de vastes étendues de vignobles, plantées de la vallée du Rhin en Allemagne jusqu’ à la région du Danube en Croatie. Cette passion finalement coûta cher à l’empereur.  Il forçait ses propres légionnaires à travailler à l’entretien de ses vignobles, ce qui gênera un tel ressentiment dans les légions qu’il fut finalement exécuté par ses troupes.

À mesure que les Croates arrivèrent et s’installèrent dans la région dont nous parlons, ils apprirent de leurs prédécesseurs les méthodes de la production de vin et elle continua à se développer. Au Moyen Âge, il y avait un greffier de la cour royale appelé « fournisseur de vin royal », dont les responsabilités comprenaient la production et l’approvisionnement en vin. Les villes libres adoptèrent des normes juridiques pour la viticulture. Par exemple, le statut de la ville et de l’île de Korcula en 1214 contient des règles strictes qui protègent les vignobles. Les prêtres et les moines continuèrent la production au XVe siècle.  La culture de la vigne au cours des siècles suivants n’a été interrompue que dans les régions de la Croatie occupées par l’Empire ottoman au XVIe siècle où les autorités turques imposèrent des lois anti- alcool strictes dans le cadre d’une nouvelle loi islamique. Mais l’Empire ottoman était tolérant à l’égard du christianisme. Les prêtres et les moines étaient autorisés à continuer à produire du vin pour assurer le service de l’Église. Avec le départ des Ottomans, la viticulture fut relancée.  Au XVIIIe siècle, la grande majorité de la Croatie actuelle était sous le contrôle de l’Empire des Habsbourg et la viticulture et  a production de vin ont prospéré tout au long des XIXe et XXe siècles. À cette époque, les vins dalmates étaient majoritairement vendus dans l’Empire austro-hongrois et sa capitale Vienne.

Marcus Aurelius Probus
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a9/Probus_Musei_Capitolini_MC493.jpg

 Mais l’histoire du vin changea radicalement en 1874, lorsque le phylloxéra commença ses ravages en Europe. La production de vin baissa, d’abord en France et en Allemagne. Les exportations de  vins croates augmentèrent  considérablement en raison de la demande dans les pays les premiers touchés en particulier la France. Certaines entreprises françaises plantèrent même des vignes en Croatie pour pouvoir développer leur activité dans une zone sûre. 

 Mais une alliance entre l’Empire austro-hongrois et l’Italie en début des  années 1890 allait permettre l’importation  de vins italiens avec des droits de douane réduits, pénalisant ainsi les vins croates.
Le phylloxéra ajouta de la misère à la pauvreté forçant ainsi de nombreux Dalmates à l’exil et la viticulture ne retrouva jamais son lustre d’avant les crises.

À ce tableau peu idyllique, vint s’ajouter un bouleversement, la réunion des Croates à un nouveau pays, la Yougoslavie (le pays des Slaves du sud), au nom du principe des nationalités en 1918, énoncé par le président américain Wilson lors du Traité de Versailles.

Traité de Versailles. Source:Par Helen Johns Kirtland (1890-1979) and Lucian Swift Kirtland (died 1965) — US National Archives, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=918813

Avec la destruction du vignoble croate (phylloxéra), une grande partie des variétés autochtones avaient disparu, en particulier dans la partie continentale de la Croatie. Les anciennes variétés avaient été remplacées par des variétés essentiellement autrichiennes et allemandes venues des terres du pouvoir, celui des Habsbourg.

Les variétés françaises, elles, furent introduites un peu plus tard, la première vague au début du XXe siècle et la deuxième vague dans la seconde moitié du XXe siècle. L’Istrie et la Dalmatie furent également touchées par le phylloxéra, mais en raison de la spécificité du sol et du climat, les variétés indigènes réussirent à survivre et à rester dominantes à ce jour.

Puis vint dans l’après Seconde Guerre Mondiale la création en 1945 du régime « socialiste ».  Jusqu’en 1991 donc les viticulteurs allaient devoir vendre leurs raisins aux coopératives plus soucieuses de la quantité que de la qualité de la production. Le gouvernement de Belgrade accorda néanmoins des lopins d’un maximum de 5 hectares aux viticulteurs, ce qui permit à la viticulture de renaître après l’implosion de la Yougoslavie.  Le gigantisme des exploitations ne disparut pas totalement et un conglomérat appelé Agrokor produit toujours 25% de la totalité des vins croates. 

SOURCE: https://www.rfi.fr/

De génération en génération, au long d’une histoire lointaine et plus récente, le vin a été bien plus qu’un moyen de répondre aux besoins économiques des viticulteurs. Les ventes et le commerce du vin n’étaient qu’un produit accessoire des réunions de travail, en famille le week-end dans de petits vignobles, et seules étaient vendues les quantités qui n’étaient pas réservées aux «besoins propres».  La plupart du vin a était consommée lors de joyeux rassemblements amicaux, comme en témoigne le couplet d’une chanson folklorique du nord-ouest de la Croatie, qui se lit comme suit: « Pas un seul « Zagorec » n’a encore vendu de vin, mais son entreprise, elle, l’a bu! » Les statistiques ne sont peut-être pas aussi sympathiques que le couplet mais elles semblent encore plus convaincantes.  Près de la moitié des vignobles de Croatie n’est pas enregistrée pour le commerce du vin, leur vin est utilisé uniquement pour la consommation des viticulteurs eux-mêmes. L’autre moitié, destinée au marché, est encore assez méconnue en dehors de la Croatie. La raison la plus importante en est que la Croatie n’a pas eu d’exportations significatives depuis des décennies.  Avec la désintégration de la Yougoslavie et la création de nouvelles frontières, les anciens vins nationaux des autres républiques sont devenus plus difficiles d’accès, l’industrie viticole croate a donc exploité cette situation favorable pendant de nombreuses années de croissance constante. La production intérieure, même paralysée entre-temps par la guerre (années 90), ne pouvait pas répondre aux besoins intérieurs car la consommation augmentait entre-temps.  Ce n’est que récemment, après de nombreuses années de renouvellement massif des vignobles, que les premiers excédents de vin commencèrent à apparaître et que la nécessité d’exporter apparut.

Conformément à la première loi croate sur le vin de 1995, le gouvernement de la République de Croatie a créé l’Institut de viticulture et d’œnologie en 1996 par décret spécial, avec son siège à Zagreb. En 1998, l’Institut a changé son nom en Institut Croate de viticulture et d’œnologie ; en 2009, il est devenu une unité organisationnelle du Centre Croate pour l’agriculture, l’alimentation et le développement rural. À partir du 1er janvier 2019, il a continué à fonctionner en tant qu’unité organisationnelle de l’Agence pour l’agriculture et l’alimentation, dénommé Centre pour la viticulture, l’œnologie et la production d’huile. En établissant l’institution, l’État est guidé par la prise de conscience de l’importance de cette branche de l’agriculture et par de bons exemples d’autres pays viticoles qui ont des institutions similaires, en particulier dans le domaine de la protection de l’origine géographique du vin et d’autres formes de protection. En 2019, la Croatie a terminé son alignement sur la législation et la règlementation européenne avec la définition de IGPs et des vins traditionnels.

CLIMAT ET SOLS

La majorité de la Croatie jouit un climat continental modérément chaud et pluvieux tel que défini par la classification climatique de Köppen. La température mensuelle moyenne varie entre -3 °C (27 °F) en janvier et 18 °C (64 °F) en juillet. Les régions les plus froides du pays sont Lika et Gorski Kotar, qui se trouve à des altitudes supérieures à 1 200 mètres (3 900 pieds). Les zones les plus chaudes de la Croatie se trouvent sur la côte adriatique et en particulier dans son arrière-pays immédiat caractérisé par le climat méditerranéen, les températures élevées étant modérées par la mer. Par conséquent, les pics de température sont plus prononcés dans les zones continentales. La température la plus basse de -35,5 °C (-31,9 °F) a été enregistrée le 3 février 1919 à Čakovec, et la température la plus élevée de 42,8 °C (109,0 ° F) a été enregistrée le 4 août 1981 à Ploče.

Les précipitations annuelles moyennes varient entre 600 millimètres (24 pouces) et 3 500 millimètres (140 pouces) selon la région géographique et le type de climat. Les plus faibles de précipitations sont enregistrées dans les îles périphériques (Biševo, Lastovo, Svetac, Vis) et dans les parties orientales de la Slavonie. Cependant, dans ce dernier cas, il se produit principalement pendant la saison de croissance. Les niveaux de précipitations maximaux sont observés sur la chaîne de montagnes de Dinara et à Gorski Kotar.

Les vents dominants à l’intérieur sont légers à modérés du nord-est ou du sud-ouest, et dans la zone côtière, les vents dominants sont déterminés par les caractéristiques de la zone locale. Des vitesses de vent plus élevées sont plus souvent enregistrées pendant les mois plus froids le long de la côte, généralement sous forme de bura du nord-est frais ou moins fréquemment sous forme de jugo chaud du sud. Les régions les plus ensoleillées du pays sont les îles périphériques, Hvar et Korčula, où plus de 2700 heures d’ensoleillement sont enregistrées par an, suivies par la zone centrale et méridionale de la mer Adriatique en général, et la côte nord de l’Adriatique, toutes avec plus de 2000 heures d’ensoleillement par an.

Climat actuel

SOURCE:https://commons.wikimedia.org/

Climat futur

SOURCE:https://esdac.jrc.ec.europa.eu/
SOURCE: Researchgate.net

LES RÉGIONS VITICOLES

Historiquement, le vignoble se divisait en 2 régions principales (la Croatie Continentale et la Croatie Côtière), elles-mêmes subdivisées en quatre  régions, de superficie à peu près égale avec les Hauts Plateaux Croates  au nord, la Slavonie et le Danube le long de la frontière hongroise, jusqu’au Danube. L’Istrie et Kvarner se situaient à l’ouest et la côte dalmate et ses îles partaient de l’Istrie pour  s’étendre le long de la mer Adriatique jusqu’au sud du pays. Après l’adhésion officielle du pays à L’Union Européenne en 2013, la Croatie a redéfini ses régions viticoles pour s’aligner sur le législation européenne.  Le pays  a été divisé 3 régions principales: la Croatie Continentale Occidentale (Ouest) la Croatie Continentale Méridionale (est),  ​et la Croatie Côtière.  
La législation a aussi créé des AOPs appelées  ZOIs (“Zaštićena Oznaka Izvornosti”). Les régions, sous-régions et les ZOIs peuvent être elles-mêmes divisées en ‘Vinogorje’ (Collines à vignobles) et on en a répertorié plus de 300.
 Pour consulter le détail des nouvelles régions viticoles croates, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES DE CROATIE

CÉPAGES

   Le pays possède plus de 200 cépages   différents (dont une soixantaine de  cépages autochtones) mais trois cépages représentent 46,2% de l’encépagement total : la graševina (26,4%), la malvazjia istarka (malvasia) (10,9%) et le plavač  mali (8,9%).
A l’échelle nationale, les blancs représentent 65% et les rouges seulement 35%. Les 5% restants se partagent entre rosés, mousseux et liquoreux appelés Prošek mot aujourd’hui banni du dictionnaire viticole croate pour éviter toute confusion avec le Prosecco italien !!!!
​En Istrie, les principaux cépages sont  la malvazjia istarka (blanc), le teran (refosco d’Istrie), le cabernet sauvignon, le merlot.   En Dalmatie, le  plavač mali  règne en maître pour les rouges et le pošip, la maraština et le bogdanuša sont les cépages les plus plantés pour les blancs.  Au nord-est dans la Slavonie, les cépages blancs dominent avec  la graševina,  le riesling et le  chardonnay. Pour consultez le détail des cépages croates, cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES CROATIE

LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION

En termes de qualité, les vins sont répartis en trois catégories : 43% d’entre eux sont classés en vins de table (Stolno), 46% en vins de qualité moyenne, (Kvalitetno) équivalents aux VDQS français ou IGP (Indication Géographique Protégée) dans la nouvelle nomenclature européenne qui régit aujourd’hui les vins croates, et 11% sont des vins de qualité supérieure (Urhunsko) équivalents à nos AOPs. La Croatie possède 17 ZOIs (AOPs) et une en cour de ratification. Pour consulter le détail de la législation croate, cliquez sur le lien suivant: RÉGLEMENTATION & LÉGISLATION (CROATIE)

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