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ISRAËL

DESCRIPTION DU PAYS

Source: wikipedia.org
Source: © Paul Fisher – Fotolia.com

ISRAEL VUE D’AILLEURS (EN PRÉPARATION)

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

La viticulture en Israël s’étend sur 5 500 hectares (13 590 acres) qui produisent 55 000 tonnes de raisin que se partagent 250 établissements viticoles dont 70 sont des exploitations commerciales. La production est de 40 millions de bouteilles. Les dix exploitations les plus importantes produisent 90% de vins du pays. Les principaux cépages cultivés sont des cépages internationaux mais des recherches sont en cours pour évaluer les cépages autochtones conservés pendant la période de domination musulmane comme cépages de table.

20% de la production est exporté vers les USAs (55%) et l’Europe (35%), les principaux pays d’export étant, les USA, la France et le Royaume-Uni. Le pays possède 5 grandes régions viticoles non officielles et la viticulture et la vinification ne sont pas règlementées. 

La consommation intérieure de de 5 litres par capita.

HISTOIRE

L’histoire du territoire connu aujourd’hui sous le nom d’Israël est indissociable de la viticulture et de la production de vin.

C’est aux alentours de 5 000 avant A.V.J.C. que la viticulture s’est déplacée de son lieu de domestication dans le Caucase vers la Syrie pour atteindre Israël. Les premiers artefacts, découverts par les archéologues preuves de l’existence de la viticulture en Palestine, ont été découverts à Jéricho. Des grains de raisin ont été trouvés sur un site datant de l’Âge du Bronze (3 000 A.V.J.C.).

    Dans la Bible la première mention du vin fait référence à Noé, dont on dit qu’il planta la première vigne et qu’il s’enivra en buvant son vin (Genèse 9 : 20-21).  Cet épisode eut des conséquences funestes pour Canaan et ses descendants.

Dans un autre passage, les émissaires envoyés par Moïse pour explorer le pays de Canaan revinrent de leur mission avec des bouquets de grappes si grosses qu’elles avaient dû être transportées sur un plateau.    En octobre 2021, près d’un terrain de football et d’un quartier de banlieue du centre d’Israël, des archéologues affirment avoir découvert le plus grand domaine viticole de l’époque byzantine connu au monde. La cave, datant de 1 500 ans, aurait produit l’un des meilleurs vins blancs de la Méditerranée à l’époque. Il a été largement salué dans la littérature de l’époque byzantine et il était connu sous le nom de vinum Gazetum ou vin de Gaza parce qu’il était exporté de l’ancienne ville portuaire située près de Gaza d’aujourd’hui. Les archéologues ont trouvé un grand complexe de cinq pressoirs à vin, quatre grands entrepôts où le vin était vieilli, des fours où les cruches de vin en argile étaient cuites et des dizaines de milliers de morceaux de cruches brisées. On trouve un peu partout en Israël de la Galilée à Jérusalem en passant par le désert de Néguev des amphores qui indiquent la provenance du vin et son millésime.

Anciennes cuves à vin:@(Yaniv Berman/IAA). https://www.timesofisrael.com/

On sait aujourd’hui que les vins du territoire de Canaan étaient prisés des Égyptiens. La viticulture et l’élaboration du vin étaient une importante partie de l’agriculture pendant la période du Premier Temple (Xe siècle A.V.J.C- 586 A.V.J.C.) et du Second Temple (516 A.V.J.C -70 A.P. JC). Les rois de Judée et d’Israël étaient propriétaires de nombreux vignobles et possédaient des stocks importants de vin. Le pressurage des grappes se faisait majoritairement sur de la roche excavée et le jus de raisin s’écoulait dans une cuve creusée à même la roche à travers un trou percé à cet effet.

On trouve encore beaucoup de ces cuves de vinification un peu partout en Israël. Une fois le jus fermenté le vin était transféré dans des contenants en argile. Pour rendre ce vin plus aimable, il était enrichi d’herbes aromatiques, de miel, de poivre, de résine et d’autres produits considérés comme améliorant le goût. Durant la période du Premier et du Second Temple, le vin était consommé dans toutes les strates de la population mais les meilleurs étaient réservés pour les cérémonies religieuses. Le vin était si important dans la culture locale que ceux qui plantaient des vignobles étaient exempts de service militaire. Les pièces de monnaie était frappées avec des représentations de vignes ou de raisins. Les frises décoratives comprenaient souvent des motifs viticoles.  Après la destruction du Second Temple, le vin fut intégré dans toutes les cérémonies religieuses.

Source: https://coinweek.com/

À la fin de l’Empire Romain et pendant la période byzantine du IVe au VIe siècles, la production de vin se déplaça de Judée dans le sud du territoire proche des ports d’Ashkelon et de Gaza.

La conquête arabe de la région au VIIe siècle mit fin à cette activité  prospère avec l’interdiction musulmane de la production et de la consommation du vin par les croyants. Les seuls vins autorisés étaient ceux qu’on utilisait pour les rites religieux. Aux XIIe et XIIIe siècles, les Croisés   tentèrent bien de faire revivre l’industrie du vin de manière sporadique mais il était plus facile de faire venir les vins d’Europe.

Il fallut attendre, les premiers colons juifs au XIXe siècle pour que l’industrie viticole redémarre. Le père fondateur du renouveau vitivinicole fut le rabbin Itzhak Schorr qui fonda un domaine viticole en 1948. En 1870, le rabbin Abraham Teperbeg créa le domaine d’Efrat dans la vieille ville de Jérusalem. Il fonda aussi un institut agricole à Mikveh près de Jaffa, l’école était financée par l’Alliance Israelite Universelle, une organisation basée en France. Cet institut fut le premier à financer la plantation de cépages européens et il possédait des installations de vinification et un vaste chai.

le rabbin Itzhak Schorr. Source: https://hamodia.com/

Mais ce fut le baron Philippe de Rothschild qui dynamisa le renouveau du vin dans cette région quand il décida de venir en aide aux colonies juives. Il finança des plantations près de Rishon Letzion dans la plaine côtière avant de créer un autre vignoble  en 1882,  Letzion sur le mont Carmel en 1890. Il fit venir des experts viticoles et importa des cépages du sud de la France : alicante Henry-Bouschet, clairette, carignan, muscat et sémillon. Tout ne se passa pas comme prévu et les deux premières récoltes furent perdues à cause de l’excès de chaleur (1890-1891) avant que le phylloxéra ne détruise toutes les vignes.  Rothschild participa à l’établissement d’une coopérative en 1906 qui géra ses deux domaines qui furent rachetés par la coopérative en 1957.

Mais les efforts de Rothschild furent douchés par trois évènements notoires : la Révolution Russe, la Prohibition aux États-Unis et l’embargo de l’Égypte sur les vins israéliens. Il fallut arracher des vignes.  Les documents datant de 1948 indiquent que la consommation par capita par an n’était que d’un peu moins de 4 litres par an, ce qui témoigne d’un manque d’enracinement de la consommation de vin dans les populations locales. Dans les années 1960, le domaine Carmel contrôlait 90% des raisins produits en Israël. Les principales zones de vignobles étaient les vallées entourant les versants sud du Mont Carmel et la plaine centrale de la Judée et les contreforts de la Judée.

Baron Philippe de Rothschild. https://www.chateau-mouton-rothschild.com/

L’annexion de la majeure partie du Plateau du Golan aux dépens de la Syrie en 1981 et de l’occupation ( 1967, lors de la Guerre des Six Jours)  qui précéda l’annexion allaient permettre l’établissement d’une viticulture d’altitude, sur les conseils du professeur Cornelius d’UC Davis, sur le plateau à partir de 1976. Les premiers vins du domaine de Golan Height Winery furent mis sur le marché en 1983. La révolution viticole était en marche avec un modèle basé sur l’excellence de la viticulture et de la vinification californienne. Les cépages rhodaniens furent remplacés par les sempiternels cabernets sauvignons, merlots et chardonnays pour rendre la commercialisation plus facile. Golan Height fut le moteur dont la viticulture israélienne avait besoin, il permit l’installation de nombreux domaines petits et grands qui dynamisèrent   l’industrie viticole israélienne. La création des boutiques viticoles associées aux domaines  (wineries),  commença dans les années 1990. Yair Margalit, un professeur de chimie, qui avait étudié la vinification en Californie, ouvrit sa boutique en 1989. Eli Ben Zaken, lui, était un autodidacte. Par un coup de chance, son premier vin fut remarqué par Serena Sutclife MW, responsable du département vins de Sotheby.

Source: http://winewarehouse.com/

Dans les années 2000, les grands domaines investirent lourdement. D’abord Carmel qui construisit deux nouvelles caves à la pointe de la technologie, la cave de Kayoumi en Haute Galilée et la cave de Yatir dans le nord-est du Néguev. Golan Heights Winery ouvrit un nouveau domaine viticole appelé Galil Mountain, situé à la frontière avec le Liban. Puis des acteurs encore plus importants entrèrent sur le marché et avec des sociétés allant de petites entreprises comme des garages  jusqu’aux multinationales,  passant par les boutiques viticoles l’industrie viticole israélienne était devenue mature. Aujourd’hui, il y a 70 établissements vinicoles récoltant 50 tonnes ou plus, 250 boutiques wineries et bien d’autres établissements vinicoles garagistes  ou établissements locaux.

La viticulture et le vin sont largement non réglementés et aucune définition officielle des régions viticoles n’existe.

CLIMAT

Israël a une grande variété de conditions climatiques, causées principalement par la topographie diversifiée du pays. Il y a deux saisons distinctes : un hiver frais et pluvieux (octobre-avril) et un été sec et chaud (mai – septembre). Le long de la côte méditerranéenne, où les plages sont populaires, les brises marines ont une influence modératrice en été. Les précipitations sont légères dans le sud, s’élevant à environ 25 mm (1 pouce) par an dans la vallée de l’Arava au sud de la mer Morte, tandis qu’au nord, elles sont relativement élevées jusqu’à 1 120 mm (44 pouces) par an dans la Haute Région de Galilée. Dans les grandes villes, le long de la plaine côtière, les précipitations annuelles sont en moyenne d’environ 508 mm

 (20 pouces) par an. Les précipitations se produisent sur environ 60 jours au cours de l’année, réparties pendant la saison des pluies. De graves pénuries d’eau en été surviennent les années où les pluies arrivent en retard ou quand les totaux de précipitations sont inférieurs à la normale.

Les températures annuelles moyennes varient dans tout le pays en fonction de l’altitude et de l’emplacement, les zones côtières adjacentes à la mer Méditerranée ayant des températures plus douces, allant d’environ 29 °C (84 °F) en août à environ 16 °C (61 °F) en janvier et des taux d’humidité plus élevés que dans les régions intérieures, surtout en hiver. De même, aux altitudes plus élevées, comme en Haute Galilée, les nuits sont fraîches, même en été, et il y a des neiges occasionnelles en hiver. Cependant, la ville côtière d’Eilat, au sud, malgré sa proximité avec la mer Rouge, est plus proche du climat des vallées du Jourdain, d’Arava et du Néguev, plus chaud et plus sec que la côte nord.  Les températures diurnes atteignent environ 21 ° C (70 ° F) en janvier et peuvent atteindre 46 °C (114 °F) en août avec une moyenne de 40 °C (104 °F).

SOLS

Israël possède une large gamme de sols, des terra rossa dans les régions subhumides du nord aux régosols dans les plaines arides du sud. Cette diversité est due à la fois à la différence de climat,  à la structure des paysages de la région et aux témoignages du passé, principalement des milieux du Néogène et du Quaternaire. L’histoire pré-quaternaire s’est traduite par la prédominance de sols développés sur des roches calcaires qui diffèrent par leurs formes d’altération.  L’ère quaternaire est comporte de sols développés sur différentes roches de genèse continentale, dont les dunes côtières et les dépôts lacustres. Ce schéma est complété par des sols développés sur des migmatites du Quaternaire. La couverture du sol du pays a été influencée par les accumulations éoliennes de matériaux limono-argileux et a connu des changements climatiques périodiques d’humidité et de sècheresse pendant toute l’ère  quaternaire et a acquis les caractéristiques d’une unité spatiale particulière. On trouve des sols similaires dans les pays voisins : Liban, Syrie, Jordanie et Égypte. Au cours des 50 à 70 dernières années, de nombreux nouveaux sols et formations semblables aux sols transformés sont apparus dans la couverture du sol du pays.

RÉGIONS VITICOLES

Les principales régions viticoles d’Israël sont la Haute Galilée (20% de la production), la Basse Galilée (5%), Golan Heights (18%) la Plaine Côtière (11%), La Judée (32%), la chaine Centrale (9%) et le Néguev (5%). Pour en savoir plus sur les régions viticoles d’Israël, cliquez sur le lien suivant :ISRAEL: RÉGIONS VITICOLES

CÉPAGES

Les principaux cépages cultivés sont pour les rouges : cabernet sauvignon, merlot, syrah, petite syrah, petit verdot, cabernet franc, malbec, marselan et grenache et pour les blancs : chardonnay, sauvignon blanc, gewürztraminer, muscat, colombard, viognier, roussanne, chenin blanc, riesling. Pour en savoir plus sur les cépages israéliens, cliquez sur le lien suivant : CÉPAGES ISRAEL

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

C’est l’ un des points faibles de la viticulture et le l’élaboration du vin en Israël car l’industrie viticole n’est pas règlementée et il n’existe pas d’Indications Géographiques. Pour en savoir plus, cliquez sur le lien suivant: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION ISRAEL