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ISRAËL

DESCRIPTION DU PAYS

Source: wikipedia.org
Le Dôme du Rocher
Source: © Paul Fisher – Fotolia.com

ISRAËL VU D’AILLEURS

ACCORDS DE CAMP DAVID (1978), ACCORDS D’OSLO (1993), ACCORDS D’ABRAHAM (2020) : discussions pour arriver à des accords, entre Israël et des gouvernements arabes pour assurer la coexistence entre voisins, pour la reconnaissance de l’État d’Israël. Quels résultats ?

ARABES / MUSULMANS en ISRAËL : 1 900 000 Arabes (1/5° de la population), dont 85,1 % sont musulmans sunnites.

ASHKÉNAZES : juifs d’Europe du Nord et de l’Est.

AUTORITÉ PALESTINIENNE : en forme longue « État de Palestine » cf. TERRITOIRES OCCUPÉS :  5,4 M hab. :  Cisjordanie : 2,2M, Jérusalem-Est, Gaza : 1.6 M. (Golan). La population arabe de l’Autorité palestinienne compte 3,8 M dont   Jérusalem-Est. Un temps cette autorité fut  incarnée par l’OLP et son représentant Yasser Arafat, mort en 2004.

ANTISÉMITISME : aux origines d’Israël : l’histoire ancienne des juifs/Juifs est celle de l’antisémitisme ancien, séculaire, traditionnel, principalement chrétien, religieux. D’abord ils sont accusés d’être le peuple déicide, celui qui a tué le Christ, sont interdits dans certains métiers, confinés dans les ghettos urbains, expulsés d’Espagne (1492), victimes de persécutions, de pogroms en Pologne, Russie. Au XIX° une nouvelle strate d’accusations s’ajoute dans les sociétés industrialisées européennes, ils seraient à la fois de puissants « capitalistes  donc  des exploiteurs » (Rothschild) et des   révolutionnaires bolchéviques violents ( Trotsky).  En France l’antisémitisme s’exprime dans Affaire Dreyfus.   Un document faux se répand : Le protocole des sages de Sion. Au XX° siècle, les nazis ont pour objectif annoncé la destruction des juifs. Ils commencent à l’organiser par la déportation depuis les pays occupés en Europe vers les grands camps d’extermmination.

BIROBIDJAN : un autre Israël ?  Le seul oblast autonome en URSS, fondé en 1934 dans l’ Extrême-Orient soviétique, avec le yiddish comme langue officielle,   il était  destiné aux juifs. Fondé à l’opposé du projet officialisé en Palestine par le mandat de la  SDN en 1922, « sur des bases capitalistes », « conçu comme une alternative au sionisme jugé « nationaliste-bourgeois ». Il attire peu de juifs à sa création et encore moins après la création d’Israël mais conserve le statut de terre d’accueil pour les juifs de Russie. La population juive n’y fut pas majoritaire. https://fr.wikipedia.org/wiki/Oblast_autonome_juif

BUND : c’est le premier parti politique juif socialiste et laïc, révolutionnaire, internationaliste et yiddishiste, destiné à représenter la minorité juive de l’Empire Russe.  S’oppose au sionisme et au communisme.  S’insurge contre la politique israélienne après la Guerre des Six jours en 1967 parlant d’une « victoire sans paix ». Dénonce l’occupation du Golan et des Territoires palestiniens.

CAPITALE : lors du plan de partage de l’ONU, Jérusalem la ville sainte pour les trois grands monothéismes fut internationalisée et Tel-Aviv devint la capitale de l’État hébreu. Jérusalem annexée redevient capitale de fait en 1980, non reconnue par le droit international (qui n’existe pas).

CISJORDANIE = autre nom de la JUDÉE – SAMARIE. reste sous autorité palestinienne, 18% du territoire du deuxième État prévu par l’ONU, grignoté et mité depuis par les implantations de colons.

CRIME CONTRE L’HUMANITE : incrimination créée en 1945 par  le tribunal militaire de Nuremberg jugeant 24 des principaux responsables du Troisième Reich.

CROISSANCE de la population d’Israël : depuis 1948 – 806.000 habitants – la population a été multipliée par 10.

DIASPORA (= dispersion) estimée selon l’Agence Juive à 15,3 M dans le monde en 2022.

DRUZES : ils  sont 7,5 % de la population d’Israël ; c’est un mouvement religieux ésotérique issu de l’ismaélisme, lui-même une sous-branche de l’obédience chiite. (Présents aussi en Syrie, en Galilée au sud du Liban).

EXODUS : c’est  le nom du bateau parti de  Sète en 1947 à destination de la Palestine mandataire avec 4 500 survivants de la Shoah à son bord. Affrété par l’organisation sioniste Haganah, il est refoulé de Palestine. De nombreux passagers entament alors une grève de la faim. La dureté de la répression britannique eut un grand éco   et contribua au processus de création du futur État israélien. Le film américain d’Otto Preminger (1960) « dépeint de façon assez libre les événements associés à la fondation de l’État d’Israël, à partir de l’aventure du navire Exodus ».

FALASHA ou  «Beta Israël» :  Éthiopiens de religion juive ( version contestée)  ou leurs descendants,  qui ont pour la plupart émigré en Israël depuis 1984 ( Opérations d’exfiltration Moïse, Salomon...).

FÉCONDITÉ : 2,3 naissances pour les femmes juives laïques et modérément religieuses. 

GOLAN  : ce plateau syrien, « château d’eau » de la région, fut annexé en 1967 par Israël lors de la Guerre des 6 jours.

GUERRES/ INTERVENTIONS EXTERIEURES : l’installation des colons juifs se heurta à l’hostilité des Arabes sur place face au projet de partage du territoire, à la solution des deux États. Mal accepté par ses voisins l’État hébreu naît dans la violence. Vont s’ensuivre plusieurs guerres ouvertes (1948-1949, 1967, 1976) Et des interventions militaires chez les voisins : Egypte 1956, Liban 1982, 2006, …Syrie 1967… et un conflit larvé permanent autour des colonies en Cisjordanie. Lors de la Guerre des Six Jours en 1967, le territoire est agrandi. Et un mur réputé infranchissable est construit sur les limites.

HAMAS : par la tuerie ( 1 200 morts) et les atrocités commises contre des civils en Israël le 7 octobre 2023,  (avec en plus l’enlèvement de plus d’une centaine d’otages dont des enfants), le Hamas  s’est rappelé à tous. Mouvement  islamiste et nationaliste palestinien, fondé en 1987 après la première intifada,   branche politique, militante  et armée des Frères musulmans palestiniens pour lutter contre l’occupation israélienne. Actif dans la bande de Gaza qu’il administre seul depuis juin 2007. Classé à l’ONU comme organisation terroriste par une trentaine de pays quasi-exclusivement occidentaux

( sur 193). A un soutien diplomatique (Syrie, Algérie, Soudan, Malaisie, Afghanistan). L’Iran apporte soutien logistique, militaire et financier. Le Qatar   est le financier et accueille sur son sol le chef du bureau politique du mouvement.

HAREDIM : juifs orthodoxes, 10 % de la population juive avec un mode de vie en rupture : les hommes ne travaillent pas, ils étudient les Livres saints, leurs femmes ont plus de 7 enfants en moyenne, les jeunes ne font pas le service militaire (mixte), leur population  est très jeune,  garantit la croissance rapide.

HÉBREU : langue hébraïque, liturgique, sacrée, relativement pauvre (8 000 mots), elle se maintient en tant que langue littéraire, liturgique et épistolaire dans les communautés juives de la diaspora. Considérée comme une langue morte, puis fut augmentée avec l’invention des mots qui désignent les choses modernes. En 1894, Ben Yehouda avait entrepris la rédaction d’un Grand Dictionnaire de la langue hébraïque ancienne et moderne, c’est le renouveau de l’hébreu parlé.

HERZL : journaliste, écrivain austro-hongrois, théoricien du sionisme, souhaitant le retour à Sion qui dans la Bible, désigne la ville de Jérusalem et, par extension, tout ce qui personnifie la présence et la bénédiction de Dieu. Le mouvement sioniste (Congrès de Bâle en 1897) émergeant fin XIX°, réclame un lieu où les juifs seraient à l’abri des persécutions, des pogroms ( le premier pogrom recensé dans l’Empire russe se déroula en 1821 à Odessa à la suite d’une rumeur).  Plusieurs terres sont envisagées, Patagonie, Afrique…Finalement l’argument religieux l’emporte : le retour vers les origines géographiques du judaïsme : la Palestine. L’émigration vers la « Terre Sainte », celle de la Bible, alors sous autorité britannique (par le mandat de la SDN années 20) commence, le projet sioniste s’accélère avec la montée du nazisme en Europe.

. Theodor Herzl. Par Carl Pietzner — Image, Date., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/

Le Mur près de Jerusalem. https://commons.wikimedia.org/

HEZBOLLAH : https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-l-orient-2013-4-page-35.htm

JUIFS en ISRAËL : 75 % sont des Juifs ; juif ou Juif : religion ou ethnie (Shlomo Sand) ? Quid des juifs athées ? Et des convertis ? 

JORDANIE : état voisin, depuis 1948 principale terre d’accueil des exodes successifs des Palestiniens (1948-1949, 1967) . Y furent victimes de  massacres lors du « Septembre noir » en 1970. Expulsés vers le Liban…….

JOURDAIN : le fleuve biblique, sert beaucoup à l’irrigation et aussi de frontière avec la Jordanie.

KIBBOUTZ : les premiers, créés par les sionistes socialistes à partir de 1909 sont des exploitations agricoles collectives en Israël. Deviennent des secteurs de pointe de l’agriculture israélienne.

KIPPOUR : fête religieuse juive très importante (Grand Pardon, « jour de l’expiation ») ;  nom donné à la Guerre de 1973 quand l’Egypte attaque Israël pour venger 1967 (occupation du Sinaï).

LEHI : (acronyme pour « Combattants pour la liberté d’Israël », groupe sioniste, paramilitaire et terroriste, actif entre 1940 et 1948. Attentats contre les Britanniques de 1941 à 1948 (y compris pendant la Seconde Guerre Mondiale). L’IRGOUN en juillet 1946  commet des attentats, contre l’Hôtel King David de Jérusalem, quartier général des Britanniques de Palestine, une centaine de morts ;  ensuite contre les Arabes de Palestine, en 1947 et 1948, et le groupe assassine en 1948  Bernadotte  médiateur de l’ONU  en Palestine, chargé de mettre en place le Plan de partage de la Palestine.

LIGNE VERTE: c’est La ligne d’armistice de 1949 ou la frontière pré-1967.

MER MORTE : curiosité géologique : 420 mètres au-dessous du niveau de la mer ; attraction touristico-religieuse; en mauvais état biologique.

MOSSAD : service du « renseignement extérieur et des opérations spéciales en dehors des frontières de l’État d’Israël afin d’assurer la survie et les intérêts vitaux de la nation ». Un des 3 services de renseignement israélien aux côtés du Shin Beth (renseignement intérieur) et de l’Aman (branche de Tsahal des renseignements militaires). Réputé le meilleur service de renseignement du monde.

MUR : de séparation, long de 712 km, décidé par Ariel Sharon en 2002, parfois   8,5 mètres de haut, il ne suit pas complètement la Ligne Verte. Les Israéliens l’appellent une barrière.

NAZIS : Après la Première Guerre Mondiale à partir des années 30, théoriciens (avec un programme clair d’entrée) et exécutants (conférence de Wannsee 1942) du génocide projeté des Juifs dont ils font une race (reconnaissable à des caractéristiques physiques) et non pas un groupe soudé par sa religion et sa mémoire. Dans les pays que leur armée occupe, l’entreprise de mort (la Shoah) est mise en route, avec parfois l’assentiment ou même la collaboration des Etats. ( ghettos, déportation, camps d’extermination, « solution finale »). Revoir deux films : Nuit et Brouillard et Mr Klein.

ONU : Au lendemain de la guerre, sans doute la mauvaise conscience d’avoir laissé se réaliser l’extermination en Europe, favorise la réalisation du projet du retour à Sion, celui d’un « foyer national » qui va déboucher sur un État, avalisée par les grandes puissances alliées à l’ONU nouvellement créée,  compte  51 membres (à cette époque, Afrique,  Asie, Moyen-Orient, Caraïbes sont à l’époque des colonies sauf exceptions – 193 Etats représentés de nos jours dont 30 micro- États – ). Définit le mot génocide en décembre 1948.

PIERRES  «guerre des pierres» :  intifada,   le mot arabe,  désigne une révolte  populaire contre l’armée israélienne dans les territoires occupés et dans certaines zones de  l’Autorité palestinienne. Deux vagues : 1987-1993 de depuis 2000. Sera suivie par la « guerre des couteaux ».

Intifada à Gaza: https://commons.m.wikimedia.org/

POGROM XIX° Pologne, Russie : expédition meurtrière contre des quartiers juifs, exemple au XX° : la « Nuit de Cristal » en novembre 1938 en Allemagne et Autriche.

POPULATION : la population d’Israël comprend tous les habitants de Jérusalem-Est et du plateau du Golan, et la population juive, non arabe, des Territoires palestiniens (Cisjordanie et avant 2007 bande de Gaza).

SÉPHARADES :  Juifs de la péninsule ibérique (expulsés d’Espagne en 1492), du Maghreb…

SHOAH = extermination. La conférence de Wannsee en 1942 l’organise, ghettos, déportation, grands camps d’extermination : 6 M de morts. Auschwitz-Birkenau : 1 100 000 morts, Treblinka : 700 000 à 900 000 morts, Bełżec : 430 000 à 500 000 morts, Sobibór : 200 000 à 250 000 morts, Chełmno : 153 000 morts, Majdanek : 78 000 morts.

SIONISME cf. Herzl : « Dans la Bible, Sion désigne la ville de Jérusalem et, par extension, tout ce qui personnifie la présence et la bénédiction de Dieu ». Mouvement politique né au XIX°. Le Congrès de Bâle en 1897 réclame une terre pour les Juifs. En Palestine en 1917 : 67 000 colons sionistes, 599 000 Arabes.   Premières manifestations hostiles aux colons sionistes en mai 1921 ; émeutes et répression en 1929 plus de cent morts.

TERRE SAINTE : pour les juifs, premier Temple du roi Salomon, Mur des Lamentations ; pour les musulmans troisième ville sainte après La Mecque et Médine avec l’esplanade des mosquées – la  Mosquée d’Al-Aqsa- Dôme du Rocher-  ; pour les chrétiens: la vie de Jésus, de Bethléem au Golgotha…

TERRORISME :  attentats, assassinats,  voir la longue liste  précise détaillée:https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_du_terrorisme_palestinien

Le dernier en date : celui du Hamas le 7 octobre 2023 contre des civils en Israël dans le sud du pays à partir de la bande de Gaza. tuerie: plus de 1 200 morts, une centaine d’otages  encore retenus dont des enfants ( septembre 2024).

PEGASUS : logiciel espion  qui fonctionne sur les smartphones sous iOS et Android, conçu et commercialisé par l’entreprise israélienne NSO Group. Installé à distance sur un appareil, il peut contourner tous les systèmes de sécurité et accéder aux fichiers, messages, photos et mots de passe, écouter les appels téléphoniques,  déclencher l’enregistrement audio, la caméra ou la géolocalisation. Considéré comme une arme de guerre. Pour des raisons de sécurité nationale, Israël ne permet pas qu’il cible les pays de l’alliance « Five Eyes », ( Etats-Unis, Canada,  Royaume-Uni, Australie,  Nouvelle-Zélande).

VIRUS  : pour  le Washington Post  le malware Flame a été développé  par les gouvernements américain et israélien pour pouvoir saboter  le programme iranien d’enrichissement nucléaire.

YIDDISH : né au XIIIe siècle, depuis l’Allemagne, aussi façonné par l’hébreu et l’araméen, le russe et le polonais. Avec les migrations juives du XIVe siècle vers l’Europe centrale, des éléments slaves y sont intégrés.  Jusqu’en 1945, le yiddish comptait 11 millions de locuteurs dont plus d’un tiers dans la seule URSS. 75 ans après le khurbn (destruction), (= Shoah), on les estime désormais entre 1 et 2 millions.

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

La viticulture en Israël s’étend sur 5 500 hectares (13 590 acres) qui produisent 55 000 tonnes de raisin que se partagent 250 établissements viticoles dont 70 sont des exploitations commerciales. La production est de 40 millions de bouteilles. Les dix exploitations les plus importantes produisent 90% de vins du pays. Les principaux cépages cultivés sont des cépages internationaux mais des recherches sont en cours pour évaluer les cépages autochtones conservés pendant la période de domination musulmane comme cépages de table.

20% de la production est exporté vers les ÉTATS -UNIS (55%) et l’Europe (35%), les principales destinations étant les Etats- Unis, la France et le Royaume-Uni. Le pays possède 5 grandes régions viticoles non officielles et la viticulture et la vinification ne sont pas règlementées. 

La consommation intérieure de de 5 litres par capita.

HISTOIRE

L’histoire du territoire connu aujourd’hui sous le nom d’Israël est indissociable de la viticulture et de la production de vin.

On pensait, qu’aux alentours de 5 000 avant A.V.J.C., la viticulture s’était déplacée de son lieu de domestication dans le Caucase vers la Syrie pour atteindre Israël. Les premiers artefacts, découverts par les archéologues preuves de l’existence de la viticulture en Palestine, ont été découverts à Jéricho. Des grains de raisin ont été trouvés sur un site datant de l’Âge du Bronze (3 000 A.V.J.C.). Cependant:

UNE ÉTUDE D’IMPORTANCE MAJEURE DE 2023 REMET EN CAUSE L’ORIGINE ET LA DATATION DE LA DOMESTICATION DE LA VIGNE

Résumé

Un article publié dans la prestigieuse revue Science en début 2023 a remis en cause sur la base d’analyses génétiques l’histoire de l’origine de la vigne. Alors que l’on pensait que la domestication de la vigne provenait de la Transcaucasie (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan d’aujourd’hui) il y a environ 8 000 ans, il y a en fait eu une autre région de domestication dans les pays du Levant (Israël, Palestine, Liban et Jordanie). De plus, les origines de la domestication sont plus anciennes et remontent à 11 000 ans. Les chercheurs ont travaillé sur 2 448 génomes de vigne prélevés dans 23 institutions dans 16 pays.  Ce sont les raisins domestiqués au Levant qui ont progressé vers l’ouest avec les populations humaines et, par une série de croisements accidentels avec des vignes sauvages, en Europe, ils ont donné naissance aux variétés Vitis vinifera largement cultivées aujourd’hui. Les vignes domestiquées du Caucase, jusqu’à présent considérées comme les ancêtres des raisins de cuve dans le monde entier, ont donné naissance aux variétés actuellement cultivées en Géorgie et en Arménie, et sont d’origine très différente, bien   que les raisins partagent des caractéristiques communes, car les sélections qui ont accompagné la domestication ont été effectuées sur les deux catégories de raisin. La domestication au Levant concernait initialement le raisin de table destiné à la consommation et non à la vinification, elle a fini par avoir une énorme influence sur le monde moderne du vin. Depuis le Levant, ces raisins domestiqués de Vitis vinifera se sont répandus vers l’est à travers l’Asie centrale, en Inde et en Chine, en suivant le corridor montagneux d’Asie intérieure (un itinéraire emprunté par d’autres plantes et civilisations) et ils se sont étendus au nord jusqu’au Caucase, en passant par les montagnes du Zagros, puis au nord-ouest à travers l’Anatolie jusqu’aux Balkans. Et ils se sont également répandus vers l’ouest sur la côte nord-africaine. Ils ont également voyagé dans la péninsule ibérique et en Europe occidentale.

Les raisins du Levant sont arrivés en Europe, ils ont été croisés avec des raisins sauvages locaux pour produire des raisins plus petits, moins sucrés avec des peaux plus épaisses qui n’étaient pas très bons à manger, mais qui en fait étaient parfaits pour faire du vin. La majeure partie de notre patrimoine viticole provient de cette lignée.

il n’y a pas de preuves archéologiques directes de raisins domestiqués à une époque aussi précoce. Cependant, l’équipe a également daté génétiquement l’âge des raisins dans divers endroits à travers l’Europe, et ils correspondent à la propagation initiale de l’agriculture. Pour en être absolument certain il faudra récupérer des génomes anciens à partir d’échantillons archéologiques de pépins de raisin. Plus difficile à dire qu’à faire. Lire: LES ORIGINES DE LA DOMESTICATION DE LA VIGNE ET DES CÉPAGES

    Dans la Bible la première mention du vin fait référence à Noé, dont on dit qu’il planta la première vigne et qu’il s’enivra en buvant son vin (Genèse 9 : 20-21).  Cet épisode eut des conséquences funestes pour Canaan et ses descendants.

Dans un autre passage, les émissaires envoyés par Moïse pour explorer le pays de Canaan revinrent de leur mission avec des bouquets de grappes si grosses qu’elles avaient dû être transportées sur un plateau.    En octobre 2021, près d’un terrain de football et d’un quartier de banlieue du centre d’Israël, des archéologues affirment avoir découvert le plus grand domaine viticole de l’époque byzantine connu au monde. La cave, datant de 1 500 ans, aurait produit l’un des meilleurs vins blancs de la Méditerranée à l’époque. Il a été largement salué dans la littérature de l’époque byzantine et il était connu sous le nom de vinum Gazetum ou vin de Gaza parce qu’il était exporté de l’ancienne ville portuaire située près de Gaza d’aujourd’hui. Les archéologues ont trouvé un grand complexe de cinq pressoirs à vin, quatre grands entrepôts où le vin était vieilli, des fours où les cruches de vin en argile étaient cuites et des dizaines de milliers de morceaux de cruches brisées. On trouve un peu partout en Israël de la Galilée à Jérusalem en passant par le désert de Néguev des amphores qui indiquent la provenance du vin et son millésime.

Anciennes cuves à vin:@(Yaniv Berman/IAA). https://www.timesofisrael.com/

On sait aujourd’hui que les vins du territoire de Canaan étaient prisés des Égyptiens. La viticulture et l’élaboration du vin étaient une importante partie de l’agriculture pendant la période du Premier Temple (Xe siècle A.V.J.C- 586 A.V.J.C.) et du Second Temple (516 A.V.J.C -70 A.P. JC). Les rois de Judée et d’Israël étaient propriétaires de nombreux vignobles et possédaient des stocks importants de vin. Le pressurage des grappes se faisait majoritairement sur de la roche excavée et le jus de raisin s’écoulait dans une cuve creusée à même la roche à travers un trou percé à cet effet.

On trouve encore beaucoup de ces cuves de vinification un peu partout en Israël. Une fois le jus fermenté le vin était transféré dans des contenants en argile. Pour rendre ce vin plus aimable, il était enrichi d’herbes aromatiques, de miel, de poivre, de résine et d’autres produits considérés comme améliorant le goût. Durant la période du Premier et du Second Temple, le vin était consommé dans toutes les strates de la population mais les meilleurs étaient réservés pour les cérémonies religieuses. Le vin était si important dans la culture locale que ceux qui plantaient des vignobles étaient exempts de service militaire. Les pièces de monnaie était frappées avec des représentations de vignes ou de raisins. Les frises décoratives comprenaient souvent des motifs viticoles.  Après la destruction du Second Temple, le vin fut intégré dans toutes les cérémonies religieuses.

Source: https://coinweek.com/

À la fin de l’Empire Romain et pendant la période byzantine du IVe au VIe siècles, la production de vin se déplaça de Judée dans le sud du territoire proche des ports d’Ashkelon et de Gaza.

La conquête arabe de la région au VIIe siècle mit fin à cette activité  prospère avec l’interdiction musulmane de la production et de la consommation du vin par les croyants. Les seuls vins autorisés étaient ceux qu’on utilisait pour les rites religieux. Aux XIIe et XIIIe siècles, les Croisés   tentèrent bien de faire revivre l’industrie du vin de manière sporadique mais il était plus facile de faire venir les vins d’Europe.

Il fallut attendre, les premiers colons juifs au XIXe siècle pour que l’industrie viticole redémarre. Le père fondateur du renouveau vitivinicole fut le rabbin Itzhak Schorr qui fonda un domaine viticole en 1948. En 1870, le rabbin Abraham Teperbeg créa le domaine d’Efrat dans la vieille ville de Jérusalem. Il fonda aussi un institut agricole à Mikveh près de Jaffa, l’école était financée par l’Alliance Israelite Universelle, une organisation basée en France. Cet institut fut le premier à financer la plantation de cépages européens et il possédait des installations de vinification et un vaste chai.

le rabbin Itzhak Schorr. Source: https://hamodia.com/

Mais ce fut le baron Philippe de Rothschild qui dynamisa le renouveau du vin dans cette région quand il décida de venir en aide aux colonies juives. Il finança des plantations près de Rishon Letzion dans la plaine côtière avant de créer un autre vignoble  en 1882,  Letzion sur le mont Carmel en 1890. Il fit venir des experts viticoles et importa des cépages du sud de la France : alicante Henry-Bouschet, clairette, carignan, muscat et sémillon. Tout ne se passa pas comme prévu et les deux premières récoltes furent perdues à cause de l’excès de chaleur (1890-1891) avant que le phylloxéra ne détruise toutes les vignes.  Rothschild participa à l’établissement d’une coopérative en 1906 qui géra ses deux domaines qui furent rachetés par la coopérative en 1957.

Mais les efforts de Rothschild furent douchés par trois évènements notoires : la Révolution Russe, la Prohibition aux États-Unis et l’embargo de l’Égypte sur les vins israéliens. Il fallut arracher des vignes.  Les documents datant de 1948 indiquent que la consommation par capita par an n’était que d’un peu moins de 4 litres par an, ce qui témoigne d’un manque d’enracinement de la consommation de vin dans les populations locales. Dans les années 1960, le domaine Carmel contrôlait 90% des raisins produits en Israël. Les principales zones de vignobles étaient les vallées entourant les versants sud du Mont Carmel et la plaine centrale de la Judée et les contreforts de la Judée.

Baron Philippe de Rothschild. https://www.chateau-mouton-rothschild.com/

L’annexion de la majeure partie du Plateau du Golan aux dépens de la Syrie en 1981 et de l’occupation ( 1967, lors de la Guerre des Six Jours)  qui précéda l’annexion allaient permettre l’établissement d’une viticulture d’altitude, sur les conseils du professeur Cornelius d’UC Davis, sur le plateau à partir de 1976. Les premiers vins du domaine de Golan Height Winery furent mis sur le marché en 1983. La révolution viticole était en marche avec un modèle basé sur l’excellence de la viticulture et de la vinification californienne. Les cépages rhodaniens furent remplacés par les sempiternels cabernets sauvignons, merlots et chardonnays pour rendre la commercialisation plus facile. Golan Height fut le moteur dont la viticulture israélienne avait besoin, il permit l’installation de nombreux domaines petits et grands qui dynamisèrent   l’industrie viticole israélienne. La création des boutiques viticoles associées aux domaines  (wineries),  commença dans les années 1990. Yair Margalit, un professeur de chimie, qui avait étudié la vinification en Californie, ouvrit sa boutique en 1989. Eli Ben Zaken, lui, était un autodidacte. Par un coup de chance, son premier vin fut remarqué par Serena Sutclife MW, responsable du département vins de Sotheby.

Source: http://winewarehouse.com/

Dans les années 2000, les grands domaines investirent lourdement. D’abord Carmel qui construisit deux nouvelles caves à la pointe de la technologie, la cave de Kayoumi en Haute Galilée et la cave de Yatir dans le nord-est du Néguev. Golan Heights Winery ouvrit un nouveau domaine viticole appelé Galil Mountain, situé à la frontière avec le Liban. Puis des acteurs encore plus importants entrèrent sur le marché et avec des sociétés allant de petites entreprises comme des garages  jusqu’aux multinationales,  passant par les boutiques viticoles l’industrie viticole israélienne était devenue mature. Aujourd’hui, il y a 70 établissements vinicoles récoltant 50 tonnes ou plus, 250 boutiques wineries et bien d’autres établissements vinicoles garagistes  ou établissements locaux.

La viticulture et le vin sont largement non réglementés et aucune définition officielle des régions viticoles n’existe.

CLIMAT

Israël a une grande variété de conditions climatiques, causées principalement par la topographie diversifiée du pays. Il y a deux saisons distinctes : un hiver frais et pluvieux (octobre-avril) et un été sec et chaud (mai – septembre). Le long de la côte méditerranéenne, où les plages sont populaires, les brises marines ont une influence modératrice en été. Les précipitations sont légères dans le sud, s’élevant à environ 25 mm (1 pouce) par an dans la vallée de l’Arava au sud de la mer Morte, tandis qu’au nord, elles sont relativement élevées jusqu’à 1 120 mm (44 pouces) par an dans la Haute Région de Galilée. Dans les grandes villes, le long de la plaine côtière, les précipitations annuelles sont en moyenne d’environ 508 mm

 (20 pouces) par an. Les précipitations se produisent sur environ 60 jours au cours de l’année, réparties pendant la saison des pluies. De graves pénuries d’eau en été surviennent les années où les pluies arrivent en retard ou quand les totaux de précipitations sont inférieurs à la normale.

Les températures annuelles moyennes varient dans tout le pays en fonction de l’altitude et de l’emplacement, les zones côtières adjacentes à la mer Méditerranée ayant des températures plus douces, allant d’environ 29 °C (84 °F) en août à environ 16 °C (61 °F) en janvier et des taux d’humidité plus élevés que dans les régions intérieures, surtout en hiver. De même, aux altitudes plus élevées, comme en Haute Galilée, les nuits sont fraîches, même en été, et il y a des neiges occasionnelles en hiver. Cependant, la ville côtière d’Eilat, au sud, malgré sa proximité avec la mer Rouge, est plus proche du climat des vallées du Jourdain, d’Arava et du Néguev, plus chaud et plus sec que la côte nord.  Les températures diurnes atteignent environ 21 ° C (70 ° F) en janvier et peuvent atteindre 46 °C (114 °F) en août avec une moyenne de 40 °C (104 °F).

Climat actuel

Climat futur

SOLS

Israël possède une large gamme de sols, des terra rossa dans les régions subhumides du nord aux régosols dans les plaines arides du sud. Cette diversité est due à la fois à la différence de climat,  à la structure des paysages de la région et aux témoignages du passé, principalement des milieux du Néogène et du Quaternaire. L’histoire pré-quaternaire s’est traduite par la prédominance de sols développés sur des roches calcaires qui diffèrent par leurs formes d’altération.  L’ère quaternaire est comporte de sols développés sur différentes roches de genèse continentale, dont les dunes côtières et les dépôts lacustres. Ce schéma est complété par des sols développés sur des migmatites du Quaternaire. La couverture du sol du pays a été influencée par les accumulations éoliennes de matériaux limono-argileux et a connu des changements climatiques périodiques d’humidité et de sècheresse pendant toute l’ère  quaternaire et a acquis les caractéristiques d’une unité spatiale particulière. On trouve des sols similaires dans les pays voisins : Liban, Syrie, Jordanie et Égypte. Au cours des 50 à 70 dernières années, de nombreux nouveaux sols et formations semblables aux sols transformés sont apparus dans la couverture du sol du pays.

RÉGIONS VITICOLES

Les principales régions viticoles d’Israël sont la Haute Galilée (20% de la production), la Basse Galilée (5%), Golan Heights (18%) la Plaine Côtière (11%), La Judée (32%), la chaine Centrale (9%) et le Néguev (5%). Pour en savoir plus sur les régions viticoles d’Israël, cliquez sur le lien suivant :ISRAEL: RÉGIONS VITICOLES

CÉPAGES

Les principaux cépages cultivés sont pour les rouges : cabernet sauvignon, merlot, syrah, petite syrah, petit verdot, cabernet franc, malbec, marselan et grenache et pour les blancs : chardonnay, sauvignon blanc, gewürztraminer, muscat, colombard, viognier, roussanne, chenin blanc, riesling. Pour en savoir plus sur les cépages israéliens, cliquez sur le lien suivant : CÉPAGES ISRAEL

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

C’est l’ un des points faibles de la viticulture et le l’élaboration du vin en Israël car l’industrie viticole n’est pas règlementée et il n’existe pas d’Indications Géographiques. Pour en savoir plus, cliquez sur le lien suivant: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION ISRAEL