DESCRIPTION DU PAYS
L’INDE VUE D’AILLEURS
L’INDE… UN PAYS OU UN CONTINENT ?
L’Inde est pays le plus peuplé du monde, avec plus d’un milliard d’humains. Sur la planète Terre il y a 20 millions d’Indiens pour 1 mangeur de grenouilles. Sont venus d’Inde jusqu’à chez nous des mots, des concepts : ashram, avatar, fakir, jungle, karma, mantra, méditation, non-violence, paria ( et intouchables), sucre, yoga, curry et la figure de Gandhi qui mena la lutte pour l’indépendance et la non-violence…
Un pays de près de 300 langues, et au niveau national deux langues officielles : l’anglais (langue véhiculaire) et le hindi (41 % de la population), et selon les régions 22 langues vernaculaires ont ce statut ; et 270 autres langues sont parlées. » Le tamoul est une langue dravidienne qui a toujours existé depuis plus de deux mille ans sur le sous-continent indien, elle est très étroitement liée au tamoul classique que l’on trouve sur des inscriptions datant d’environ 300 ans avant notre ère. Elle est considérée comme l’une des langues classiques ayant survécu le plus longtemps, elle est toujours très vivante et florissante aujourd’hui. Parlée par environ 75 millions de personnes – principalement en Inde, et puis au au Sri Lanka et à Singapour, Fidji.. »
En 1947, le découpage (la Partition) de la colonie britannique fut fait sur la base de la religion. 12,5 millions de personnes changèrent de pays avec au passage peut-être un million de morts. Les musulmans rejoignaient un nouvel Etat le Pakistan ( le pays des purs) constitué de deux morceaux, un au nord-ouest et l’autre au nord-est (qui deviendra le Bangladesh après une guerre meurtrière en 1971). Entre les deux se rassemblaient les hindouistes, polythéistes, (comme l’étaient les Grecs ou les Egyptiens) . Avec 33 millions de divinités dont certaines ont parfois de loin un charme pittoresque (six bras, la peau bleue, une tête d’éléphant…), encore plus fort donc que le Japon qui lui n’a que 8 millions de divinités. Nos végétariens, végétaliens et vegans de tout poil adorent sans doute ces croyances religion, puisque on n’y mange pas les animaux. Mais dans le système des castes, bien qu’interdit dans la Constitution, les humains sont classés en une hiérarchie rigide et tatillonne fondée sur le degré de pureté/impureté, et qui persiste par l’endogamie. Les hors-castes, intouchables, parias, – dalit- dont l’ombre même est impure, sont souvent cantonnés dans les métiers déclarés impurs. Le bouddhisme, religion et/ou philosophie, née en Inde, dans le Bihar ( VIe – Ve av. J.-C.) et répandu dans toute l’Asie, a presque disparu en Inde (moins de 1 % de la population).
L’empreinte de la colonisation britannique est forte, par la langue d’abord, nécessaire pour les élites. Et par deux sports très populaires : le cricket et le hockey véritable sport national. Les traces de la colonisation française sont moins prégnantes ; Guy Béart en 1957 décomptait avec humour, dans une chanson à double sens, les ex-comptoirs dans sa chanson « Chandernagor » .
Cet immense pays a un double visage, l’Inde est profondément rurale, c’est le pays des 700 000 villages, les 2/3 de la population vivent dans les campagnes mais elle est aussi de plain-pied dans la modernité technologique. Bangalore est le 4e centre technologique au monde, rivale/associée de la Silicon Valley. La ville rassemble les filiales de Google, Microsoft, Yahoo!, Amazon, Dell, HP ou encore IBM, les sièges sociaux des fleurons de l’informatique indienne, Infosys et Wipr, plus de 700 centres de R&D de multinationales, près de 500 startups, 35% des salariés du secteur informatique indien y travaillent. L’Inde compte 100 millions d’internautes.
Bollywood (Bombay + Hollywood) est le surnom de la puissante industrie indienne du cinéma, quasi rivale de l’américaine dans la création des images et des imaginaires des peuples. Avec en particulier un genre de films, en hindi, avec – généralement – des séquences chantées et dansées, sur fond de comédies musicales.
Ce pays géant a quelques épines dans le pied : le litige grave au Cachemire, où deux prétentions s’affrontent, sous l’œil de la Chine, le Pakistan revendiquant depuis 1947 une partie de la région, guerre larvée avec des épisodes meurtriers. Et les relations sont parfois compliquées avec le Bangladesh (l’ex Pakistan oriental indépendant depuis 1971 que l’Inde soutint dans sa séparation d’avec le Pakistan). Enfin, dans le pays même, des tensions parfois vives entre le gouvernement réaffirmant le nationalisme hindouiste face aux 200 millions d’habitants musulmans.
L’Inde fut depuis Hiroshima le sixième Etat à se doter de la bombe nucléaire (il y en a 9 aujourd’hui), et le Pakistan s’en dota lui aussi. Ni l’un ni l’autre n’ont signé le traité d’interdiction des essais nucléaires.
Pourtant, en pleine Guerre froide, l’Inde fut avec Nehru (qui inventa le terme), Nasser, Soekerno, Chou en-Lai et Tito, un des fondateurs du Mouvement des Non-Alignés, né en 1955 à Bandoeng, qui refusait l’allégeance à l’un des deux grands.
L’Inde a fait un long voyage depuis 90 millions d’années, époque à laquelle elle n’était pas encore séparée de Madagascar. Vers 40- 50 millions d’années, elle entra en collision avec le continent asiatique. Le voyage continue de nos jours, la plaque indienne avance de 5 à 7 cm par an, et donc l’Himalaya s’élève de 5 mm par an.
( P.S. Spécial troisième âge : les Beatles eux firent un court voyage ( début 1968), à Rishikesh, ville dans l’Himalaya et au bord du Gange. Avec épouses et amis pour recevoir l’enseignement du Maharishi Mahesh Yogi, concepteur de la méditation transcendantale. L’épisode servit de cadre à l’écriture de la quasi-totalité des chansons de l’album blanc. Les vieux cinéphiles se souviennent encore des films du réalisateur bengali Satyajit Ray, en particulier Le Salon de musique et Les Joueurs d’échecs.
Les féministes d’aujourd’hui apprécieront sans doute que le pays le plus peuplé du monde ait eu une femme ( réputée autoritaire) comme premier ministre de 1966 à 1984. Elle n’était pas la fille de Gandhi.
PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE
En 2019, le vignoble des Indes s’étendait sur 151 000 hectares dont seuls 2 428 hectares étaient réservés aux raisins de cuve qui ont produit 17,6 millions de litres (1,96 million de caisses à 12 bouteilles par caisse de 750 millilitres chacune) soit moins de 1% de la production mondiale.
La consommation nationale de vin est supérieure à 30 millions de litres par an, mais par capita elle n’est que de 0,09 litre par an. Sur les 485 millions de consommateurs en âge de boire du vin, 2 à 3 millions consomment 24 millions de litres. La majeure partie de la consommation de vin en Inde a lieu dans les centres urbains, notamment Mumbai (32%), Delhi (25%), Bangalore (20%), Pune (5%) et Hyderabad (3%).
Les consommateurs ont une forte préférence pour les vins rouges (49%) suivis des vins fortifiés (35%), blancs (13%) et effervescents (3%). Le vin indien est devenu la catégorie de boissons alcoolisées à la croissance la plus rapide au cours de la dernière décennie, grâce notamment à la montée en puissance des consommateurs urbains de la classe moyenne supérieure et aux préoccupations de santé qui nuit à la consommation des spiritueux. La croissance de la consommation est tirée par le segment de consommation le plus dynamique du vin, les jeunes adultes (20-35). Les vins à des prix entre 7 à 10 Euros constituent ma majorité des achats des consommateurs.
En 2018, l’Inde a importé 5,2 millions de litres de vin d’une valeur de 27,4 millions d’Euros américains. Les principaux fournisseurs de l’Inde sont l’Australie et l’Union européenne, qui fournissent ensemble près de 75 % des importations de vin du pays. Les fournisseurs secondaires sont le Chili (10%), l’Afrique du Sud (4%), les États-Unis (4%) et l’Argentine (2%). L’Union Européenne fournissait auparavant plus de la moitié des importations de vin de l’Inde, mais au cours des deux dernières années, l’Australie (41%) a dépassé l’UE (36%) grâce à des prix plus compétitifs et à des coûts logistiques inférieurs. Les cinq plus grands importateurs représentent environ 60 à 70 pour cent des importations, avec le reste des importateurs actifs, peut-être 30 entreprises, chacune traitant moins de 10 000 caisses par an. Certains producteurs de vin indiens importent des vins qui complètent leur production de vin domestique.
HISTOIRE
Le raisin (Vitis vinifera L. ssp. Vinifera) a été identifié comme faisant partie des cultures de la civilisation de l’Indus[1]. La culture de ce cépage dans le nord de l’Asie du Sud, non indigène, avec un ancêtre sauvage qui ne pousse pas dans la région, aux environs de 3200–1300 av. J.-C. a donc été utilisé pour argumenter de diverses manières, c’était la preuve de la diffusion des cultures, du commerce à longue distance et de l’adoption de produits agricoles venus de l’extérieur de la région où résidaient les populations de l’Indus. Mais l’identification des raisins, en particulier la comparaison entre les espèces sauvages et domestiquées, est complexe. Le recours intensif aux mesures de longueur, de largeur et d’épaisseur des grains de raisin pour identifier le type de Vitaceae et un manque de normalisation jette un double sur la fiabilité des résultats obtenus. D’autant plus qu’un examen de la flore locale démontre qu’il existe plusieurs genres de Vitaceaes pouvant être des prétendants au titre de «raisin» dans la région de la civilisation de l’Indus.
Faire du vin de raisins en Inde est une gageure. L’Inde est le seul pays de l’hémisphère nord qui vendange à la même date que les pays de l’hémisphère sud (février-mars) en température ascendante et qui n’a pas un cycle de repos végétatif naturel de la vigne. Autant dire que la culture de la vigne et l’élaboration de vin dans cette région auraient été rendu beaucoup plus complexes que dans les conditions trouvées dans la Caucasie du sud, l’épicentre de la domestication de la vigne sauvage.
Il existe de nombreuses preuves dans les textes indiens d’ une culture de la consommation de boissons alcoolisées complexe et florissante sur le territoire de l’Inde. Les dieux hindous sont décrits comme buvant une boisson connue sous le nom de Sura qui semble avoir été un produit fermenté à base de riz contenant du miel. Dans la mythologie ces dieux ont acquis leur immortalité en buvant du soma et c’était la boisson préférée du grand dieu Indra. La première mention de l’alcool dans les textes n’apparaît qu’avec les Veda lorsque le Rig Veda (1700 av. J.-C.) parle de substances intoxicantes comme le soma et le prahamana. Le jus de soma provient d’une plante grimpante appelée Soma (Asclepias-acida ou Sarcostemna viminale) de la famille des asclépiades qui produit un jus laiteux abondant légèrement astringent. Le fluide est ensuite mélangé avec du lait sucré et du lait aigre ou du caillé avec du froment et d’autres farines et mis en situation de fermentation.
Le vin de raisin n’est mentionné nulle part dans les Véda, ni dans les épopées[2], où les boissons à base de produits de la canne à sucre, par exemple, sīdhu et maireya sont dominantes, ainsi qu’une catégorie de boisson appelée āsava, une boisson mixte à base de sucre.
[1] Avec l’Égypte ancienne et la Mésopotamie, c’était l’une des trois premières civilisations du Proche-Orient et de l’Asie du Sud, et des trois, la plus répandue. Ses sites s’étendaient sur une zone allant du nord-est de l’Afghanistan et une grande partie du Pakistan à l’ouest et au nord-ouest de l’Inde.
[2] Les épopées sont deux textes fondamentaux de la religion et de la mythologie hindoues : le Râmâyana et le Mahâbhârata.
Les débits de boisson ont existé très tôt sur le territoire de l’Inde. Le vin ou la bière étaient conservés dans des cuves en cuir à l’usage du public. Dans le sacrifice appelé « Sautramoni-yajna », on buvait de l’alcool. Dans le Mahābhārata l’une les deux grandes épopées sanskrites de l’Inde ancienne, presque tous les personnages principaux, y compris les femmes consomment de l’alcool. Mis à part les aléas de la datation, inhérents à la documentation indienne, il y a suffisamment de références écrites au raisin et au vin pour indiquer qu’ils apparaissent dans les archives indiennes quelques siècles avant notre ère. Les mots les plus couramment utilisés à cette époque sont de la forme mṛdvīkā et, généralement, les boissons de raisin sont mentionnées. La première référence irréfutable au vin, sous le terme de madhu, probablement un mot iranien, apparaît au début de notre ère dans l’ Arthaśāstram, l’ancien traité indien sanskrit sur l’art de gouverner. Deux premières représentations visuelles indiennes d’« étrangers » qui montrent des raisins sont des stupas bouddhistes de Sanchi et de Bhârhut et ils datent d’environ 50 avant notre ère jusqu’au milieu du IIe siècle avant notre ère, respectivement. Le vin de raisins provient de la Perse et des régions périphériques de l’Inde et une culture du vin mâtinée par l’hellénisme a prospéré dans les régions du nord-ouest au début de notre ère. Tant dans les représentations que dans la pratique pour les peuples vivant dans la plupart des régions d’Asie du Sud. Le raisin et le vin sont à l’extérieur du territoire de l’Inde, ou ils sont dans les régions voisines (au Baloutchistan, en Iran, au Cachemire et au Penjab).
L’Inde n’est pas un pays producteur de vin depuis des temps immoraux et sa diffusion s’y fait grâce à une économie déjà globalisée: sa consommation est l’apanage des classes privilégiées qui voient en lui une certaine forme d’exotisme raffiné. Ce qui explique que l’on a trouvé en Inde des amphores ouvragées pour le transport du vin apportées par les commerçants. L’Inde était enclavée dans le nord-ouest et l’ouest par les cultures de la vigne et du vin et un peu comme l’Angleterre, où la production de vin n’a jamais été énormément importante, l’intérieur de la région l’ importait et le consommait. Le vin importé arrivait apparemment en Inde par deux routes principales : par l’ouest de l’océan Indien aux villes portuaires d’où il était transporté par voie terrestre et terrestre des régions du Nord-Ouest. La vinification n’a jamais prospéré au début en Inde (à l’exception des des āsavas[1] de raisins secs), peut-être pour des raisons climatiques, car le climat n’affecte pas seulement la culture de la vigne mais aussi la vinification.
[1] Āsava fait référence à un liquide spiritueux médicamenteux et est utilisé dans toute la littérature ayurvédique. La substance est préparée à partir de miel et de mélasse, avec l’ajout de diverses substances médicinales. Ensuite, la substance est trempée dans l’eau et sera mise de côté dans des jarres en terre pour diverses fermentations. Āsava est préparé à partir de légumes crus pour la fermentation, contrairement à Ariṣṭa, qui utilise une décoction de médicaments.
Dans les créations littéraires de la période Gupta ( une dynastie ayant régné sur le nord de l’Inde de la fin du IIIe aux alentours du milieu du VIe siècle), le vin a consolidé son rôle comme boisson prestigieuse, même si, à cette époque, le vin devait partager la scène avec un autre substance nouvelle, le bétel, est une plante grimpante de la famille des pipéracées, dont les feuilles cordiformes ont des propriétés médicinales.
Historiquement, les médecines ayurvédiques ont également utilisé le vin comme ingrédient pour divers remèdes. Le Draksharishtha, un vieux vin indien, est fait de jus de raisin et d’herbes, mais sans aucun processus de microfiltration qui est utilisée dans la vinification moderne. Encore de nos jours, le Draksharishtha est prescrit par les médecins ayurvédiques comme médicament. Il a 7-11% d’alcool en volume. Dabur, Baidyanath, Arya Vaidyasala, etc., des fabricants bien connus de médicaments et de concoctions ayurvédiques fabriquent et vendent ce produit prescrit pour pour soulager ou soigner diverses affections.
La viticulture semble avoir pris racine en Inde au mitan du IIe millénaire sous l’Empire Moghol, (1526-1760), lors de deux siècles de paix relative et des taxes réduites sur les produits agricoles. La vigne a sans doute été plantée pour la table dans un premier temps car l’Inde, si elle n’a pas des conditions climatiques particulièrement favorables pour le raisin de cuve, elle possède de bonnes conditions pour les raisins de table qui permettent deux récoltes par an. D’après Joshi et Parmar (2004), il aurait été servi aux les visiteurs européens des cours d’Akbar, Jehangir et Shahjehan aux XVIe et XVIIe siècles du vin des vignobles royaux et ils auraient été impressionnés par les vins issus de raisins indiens. Même si certains des souverains Moghols ont exercé leur pouvoir avec beaucoup de tempérance, il semble quand même improbable que des souverains musulmans aient servi des vins à des monarques étrangers.
Au XVIème siècle, les Portugais colonisent Goa et commencent la production du ‘Goan Port’ – le vin fortifié qui s’implante durablement. De nos jours les vins de ce style représentent 35% de la production avec des raisins produits dans plusieurs États indiens. Mais le développement de l’industrie viticole date réellement de la domination de la Couronne britannique (1858-1947) qui encourageait la viticulture pour obtenir des vins locaux. La viticulture s’implanta à Hyderabad, Surat et Baramati dans l’État du Mahārāshtra. Arkesham, le cépage rouge local est alors utilisé pour faire les vins rouges tandis que Arkawati et Bhokry auraient été utilisés pour faire des vins blancs.
Dejà au XVIIe siècle, l’Inde était un marché important pour le vin persan, Shiraz, qui était à cette époque expédié dans des bouteilles emballées dans de la paille dans des caisses, un commerce pratiqué côté perse par les communautés juives et chrétiennes.
Ce commerce peut avoir été un développement relativement récent, lié à la présence des Européens aux « Indes ». Il a décliné avec la création du canal de Suez et l’amélioration des transports facilitant l’import des produits européens.
En 1883, à l’exposition internationale de Calcutta, les vins indiens connaissent leur heure de gloire et reçoivent un accueil favorable mais repartent sans médailles. Le phylloxera atteint les Indes en 1990 avec un effet dévastateur. La culture de l’époque, encore sous l’influence victorienne et les oppositions locales n’incitent pas les autorités britanniques à encourager la replantation de raisins de cuve. L’Inde acquiert son indépendance en 1947, le vin y est pris entre deux feux. D’une part, c’est une substance fortement contrôlée. L’article 47 de la constitution confie à l’État la fonction de décourager la consommation d’alcool (Gandhi et certains des autres premiers dirigeants étaient abstinents). Dans le même temps, cependant, les gouvernements de certains États promeuvent la viticulture et la vinification en tant qu’outil de développement économique. Un oxymore.
Une femme offrant une coupe de vin à son amant, peinture indienne 1870-1900, artiste inconnu. British Library, (ressemble à une bouteille de Riesling allemand). Source: Une femme offrant une coupe de vin à son amant, peinture indienne 1870-1900, artiste inconnu. British Library, (ressemble à une bouteille de Riesling allemand). Source:American Association of Wine Economists AAWE
La viticulture de raisins de cuve renaitra à Goa d’abord dans les années 1970 alors que les États desserraient l’emprise de l’interdiction totale, des vins fortifiés bas de gamme comme Golconda de Shaw Wallace et Bosca d’UB voient le jour. L’artisanat était prédominent à Goa, mais Vinicola et Tonia ont créé de nouvelles unités dans le secteur organisé vers le début des années 1980. On doit à Champagne Indage d’avoir jeté les bases de l’industrie viticole moderne de l’Inde avec feu Shyam Chougule qui a sorti le vin mousseux « Marquise de Pompadour » en 1984 avec l’aide d’une maison de champagne française. Le vin sera exporté sous le nom d’Omar Khayyam, le poète persan, transgresseur de la loi islamique sur l’alcool. Un quart de la production a rapidement été autorisé pour la consommation sur le marché local. Élaboré essentiellement à partir de raisins Thompson Seedless (l’entreprise a toujours affirmé qu’ils utilisaient du chardonnay et du pinot noir), il devient très populaire sur le marché indien. Le domaine s’engage ensuite dans l’élaboration de vins tranquilles et fortifiés et devient le numéro un de la production et de la distribution jusqu’en 2008.
On doit à Grover Vineyards, fondé en 1988 par feu Kanwal Grover à Bangalore d’avoir introduit des vins de cépages shiraz, cabernet sauvignon et clairette. Le domaine a régné sur le segment des vins haut de gamme jusqu’à ce qu’il soit dépassé par Sula au début des années 2000. En 1999, Sula, l’actuel leader de la production et de la distribution de vin en Inde voit le jour.
La crise financière de 2007-2008 contraint de nombreux producteurs à la faillite, notamment le Chowgule’s Château Indage et propulse Sula au rang de numéro un. À partir de 2007, de nouveaux projets viticoles sérieux voient le jour, notamment Alpine Wineries, Fratelli Wines, Charosa Winery, Four Seasons, KRSMA Estates, Vallonné Vineyards et SDU Winery. Des entreprises multinationales géantes de la boisson ont également commencé à s’y intéresser et à s’implanter en Inde : Pernod Ricard, Diageo et Moët Hennessy. Les investisseurs sont intervenus malgré les difficultés apparentes rencontrées par l’industrie vinicole indienne naissante. 2009 a vu la création de l’Indian Grape Processing Board, dissout en 2018, et l’Inde a rejoint l’OIV en 2011.
L’Asie du sud est une région qui est étroitement associée aux drogues et aux états de conscience altérés, religieux, ou non : soma, cannabis, opium, yoga et à la pleine conscience qui pourraient indiquer une consommation uniquement récréative. Mais la culture de la boisson en Asie du Sud, dans la représentation et sans doute aussi dans la pratique, est probablement tout aussi complexe et variée que la culture dans d’autres régions de la vieille Europe.
CLIMAT
L’Inde se situe entre les latitudes de 8 et de 37° N et elle abrite une extraordinaire variété de régions climatiques, allant des régions tropicales au sud aux régions tempérées et alpines au nord de l’Himalaya, où les régions élevées reçoivent des chutes de neige hivernales soutenues. Le climat du pays est fortement influencé par l’Himalaya et le désert du Thar. L’Himalaya, ainsi que les montagnes de l’Hindu Kush au Pakistan, empêchent les vents catabatiques froids d’Asie entrale de souffler, gardant la majeure partie du sous-continent indien plus chaude que la plupart des endroits à des latitudes similaires. Simultanément, le désert du Thar joue un rôle en attirant les vents de mousson d’été du sud-ouest chargés d’humidité qui, entre juin et octobre, fournissent la majorité des précipitations de l’Inde.
Basé, sur la classification de Koppen, l’Inde est divisé en 6 zones climatiques, tropical humide, tropical humide et sec, aride, semi-aride, humide subtropical et montagnard comme suit :
Climat actuel
Climat futur
Le plateau du Deccan est l’épicentre de la production de vins indiens. Le grand plateau du Deccan dans le sud de l’Inde est situé entre les Ghâts occidentaux et les Ghâts orientaux, et est vaguement défini comme la région péninsulaire entre ces chaînes qui se trouvent au sud de la rivière Narmada. Au nord, il est délimité par les chaînes Satpura et Vindhya.
Le plateau est plus sec que la région côtière de l’Inde. Un terrain rocheux marqué par des rochers, il varie entre 100 et 1000 mètres (330 et 3280 pieds), avec une altitude moyenne d’environ 600 mètres (2000 pieds).
Les principaux fleuves, le Godavari, le Krishna et le Kaveri, coulent des Ghâts occidentaux vers l’est jusqu’au golfe du Bengale. Tiruvannamalai au Tamil Nadu est souvent considérée comme la porte sud du plateau du Deccan.
La chaîne de montagnes des Ghâts occidentaux est très massive et empêche l’humidité de la mousson du sud-ouest d’atteindre le plateau du Deccan, de sorte que la région reçoit très peu de précipitations. Les précipitations annuelles totalisent généralement environ 750 mm, la plupart de ces pluies tombant pendant les mois d’été avec l’arrivée de la mousson.
À l’extrémité ouest se trouve l’État du Mahārāshtra et, à l’intérieur, la ville de Nasik : la capitale du vin de l’Inde. La rivière Godavari, provenant de la montagne Brahmagiri, traverse le centre de la ville et la combinaison du climat tropical de Nasik et d’une altitude élevée, à 584 m au-dessus du niveau de la mer, favorise une version plus douce de certaines des conditions les plus extrêmes que l’Inde peut connaître. Les températures maximales atteignent en moyenne 28 °C pendant la journée tout au long de la saison fraîche de novembre à février et atteignent rapidement 37 °C en mai. L’arrivée de la mousson provoque une baisse rapide de la température, redescendant autour de 28°C, mais sans affecter le minimal journalier, qui continue d’augmenter jusqu’à son pic en juin. La température minimale ne descend jamais en dessous de 10°C
SOLS
Typiquement, le plateau du Deccan, l’épicentre de la viticulture indienne, est composé de basalte, une roche ignée extrusive, s’étendant jusqu’à Bhor Ghat près de Karjat. Également dans certaines sections de la région, on trouve du granite, qui est une roche ignée intrusive.
Les lits de basalte volcanique du Deccan ont été déposés lors de l’éruption massive des chambres magmatiques du Deccan, qui s’est produite vers la fin du Crétacé il y a entre 67 et 66 millions d’années. Certains paléontologues pensent que cette éruption pourrait avoir été l’une des causes de l’ d’extinction des dinosaures qui a caractérisé le Crétacé-paléogène, bien que la chute d’une météorite dans la golfe du Yucatan au Mexique soit aujourd’hui plus probable . Couche après couche a été formée par l’activité volcanique qui a duré plusieurs milliers d’années, et lorsque les volcans se sont éteints, ils ont laissé une région de hautes terres avec généralement de vastes étendues de zones plates sur le dessus comme une table. Il se compose de plus de 2 000 mètres (7 000 pieds) de coulées de lave basaltique à plat et couvre une superficie de près de 500 000 km2 (190 000 miles carrés) dans le centre-ouest de l’Inde. Les roches sont réparties sur l’ensemble du Mahārāshtra, ce qui en fait l’une des plus grandes provinces volcaniques du monde. Le sol sombre et épais composé de limon convient à la culture de la vigne
RÉGIONS VITICOLES
La plupart des régions viticoles de l’Inde sont situées dans la partie sud-ouest du pays, principalement dans l’État du Mahārāshtra et au Karnataka. La plupart des vignobles et de la production sont concentrés dans la région de Nasik et Pune dans le Mahārāshtra, qui est considéré comme le berceau de la viticulture de cuve du pays. Pour en savoir plus sur les régions viticoles de l’Inde, cliquez sur le lien suivant: INDE RÉGIONS VITICOLES
CÉPAGES
Le cépage le plus planté en Inde est Le cépage turc sultaniye (sultanina) qui représente presque la moitié de l’encépagement du pays et qui est utilisé comme cépage de cuve et de table. On trouve aussi les principaux cépages internationaux. Pour en savoir plus sur les cépages de l’Inde, cliquez sur le lien suivant :INDE CÉPAGES
LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION
L’Inde est un pays fédéral et la législation varie d’un État à un autre. Certains États sont même prohibitionnistes et interdisent la production et la consommation d’alcool. Pour en savoir plus sur la législation indienne, cliquez sur le lien suivant: INDE LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION