
DESCRIPTION DU PAYS


L’ITALIE VU D’AILLEURS
L’Italie est un pays aux multiples facettes. Il mesure 301 340km², s’étire sur 1 360 km. Au nord les Alpes l’isolent du reste du continent, elles surplombent la plaine du Pô qui est une riche zone agricole (avec du méthane dans son sous-sol). La péninsule, allongée, est articulée autour de la chaîne des Apennins, bordée d’étroites plaines côtières dont certaines, marécageuses, furent drainées (sous Mussolini) et amendées pour l’agriculture et le tourisme ; au sud se situent les derniers volcans actifs d’Europe (si on exclut l’Islande), Vésuve, Etna, et Stromboli… Le territoire est séparé de la Tunisie par le détroit de Sicile. Sont italiennes les deux plus grandes îles de la Méditerranée, la Sicile et la Sardaigne, ainsi que beaucoup d’autres îles plus petites dont l’île d’Elbe, Capri, Lampedusa, Lipari, Pantelleria…
L’Etat italien fut unifié tardivement. En 1870 les huit États existants se rassemblèrent non sans mal autour d’une capitale Rome. L’Italie est la lointaine héritière d’un empire glorieux, celui que les Romains organisèrent (753- 27- av. JC. à 476 ap.) autour de la Méditerranée qui était « leur mer » ; ils ont façonné les paysages, instauré des règles et un corpus de lois, fourni un modèle à de nombreux peuples, imposé leur autorité, légué des écrits philosophiques, les langues latines, des concepts, une architecture, une statuaire…Ses nombreuses divinités ont disparu dans le brouillard des siècles, mais de grandioses ruines ( Pompéi, le Colisée, …), des mosaïques, et des objets raffinés leur survivent.
Les touristes adorent le considérable patrimoine immobilier historique : villes et villages farcis de palais, de demeures somptueuses, d’églises : Florence, Venise, San Gimignano…, les musées remplis de tableaux des nombreux peintres illustres depuis le Moyen Age, la Renaissance – certains sont quand même au Louvre-, les paysages naturels splendides ( Amalfi), en hiver dans les Alpes et en été sur les plages. Avec en prime une riche gastronomie et des grands vins.
Un ancien socialiste révolutionnaire converti au nationalisme durant la Première Guerre Mondiale, Benito Mussolini, organisa la « Marche sur Rome » en 1922, s’empara du pouvoir, inventa une nouvelle forme de dictature, et bénéficia d’une forte adhésion populaire. La péninsule fut le terrain des furieux combats (1943-1945) de la Campagne d’Italie entre l’armée allemande et les armées alliées, y compris celle du Brésil, après leur débarquement (par l’entremise de Lucky Luciano) à Pantelleria puis en Sicile ; les partisans procommunistes nous ont légué « Bella Ciao ». Des Français avec le général Juin participèrent à la longue et terrible bataille de Monte Cassino. Le « Duce » allié d’Hitler, mourut exécuté par des partisans en 1945.
Après la Seconde Guerre Mondiale dans le climat de Guerre Froide, le pays peut-être parce que le parti communiste y était très puissant, bénéficia du plan Marshall, (et abrita des bases de l’OTAN). Il s’en suivit un vif essor économique, ce fut le «miracle» italien, l’Italie devint une grande puissance industrielle, aujourd’hui le 12°PNB mondial.
Puis vinrent les troubles « années de plomb », fin des années 1960 – début des années 1980. Les « Brigades rouges » multipliaient les attentats, les jambisations, les assassinats dont celui du président du Conseil Aldo Moro. Certains mauvais esprits y virent la main du réseau Gladio.
En Italie, le « bien » et le mal cohabitent. Depuis deux millénaires dans un quartier de Rome, le Vatican, le pape, chef de l’Eglise catholique bénit plus d’un milliard d’ouailles dans tous les continents. Et, depuis des siècles, plus au sud, des organisations criminelles naquirent en Sicile (Cosa Nostra) et en Calabre (‘Ndrangheta), essaimèrent avec l’émigration vers le Nouveau Monde. Notre vision en est compliquée, entre la réalité (les exécutions de juges et de policiers, la corruption) et l’imaginaire issu de la mythologie hollywoodienne («Le parrain»).
Aujourd’hui le pays compte 60,3 millions d’habitants, il a longtemps été terre d’émigration au XIX° et au XX° vers les Etats-Unis et l’Europe du nord, il se trouve de nos jours sur la route des migrants qui viennent d’Afrique. Entre les régions, de grandes différences et de profondes inégalités persistent surtout entre le nord et le sud (le Mezzogiorno) malgré la manne des fonds européens.
L’art lyrique est chez lui chez nos voisins, l’opéra y flamboie depuis des siècles : Verdi, Rossini, Bellini, Puccini, Donizetti, Monteverdi. La littérature aussi, Dante Alighieri écrivit au Moyen Age «La divine comédie ; au XX° siècle Lampedusa raconte dans le roman «Le Guépard» l’effacement de l’aristocratique famille Salinas. Malaparte raconta brillamment le fascisme et la Seconde Guerre Mondiale dans ses romans et chroniques.
Les films italiens ont séduit les cinéphiles : Antonioni, Bellocchio, Bertolucci, Comencini, De Sica, Fellini, Ferreri, Leone, Moretti, Pasolini, Pontecorvo, Rossellini, Risi, Rossi, Scola, Taviani, Visconti, Zeffirelli. Et peut-on oublier leurs muses ? Antonelli, Bellucci, Cardinale, Loren, Magnani, Mangano, Masina, Vitti…
Léon Gambetta, Émile Zola et bien plus tôt Mazarin, Marie de Médicis, Lully, les Ruggieri (les rois du feu d’artifice), se sont illustrés en France. De nos jours des Français d’origine italienne sont célèbres : Platini, Paul Belmondo, père de l’acteur, Lino Ventura, Yves Montand, Cardin, Reggiani, Cavanna, Piccoli, Uderzo, Dalida, Nino Ferrer, Coluche, Luchini…
La Pizza, c’est, plus fort que le hamburger, le plat qui a conquis la planète.
Napoléon naquit un an après le traité de Versailles, par lequel la république de Gênes cédait la Corse à la France. Pour un peu, il était italien. Marco Polo lui l’était. Il nous rapporté les pâtes de Chine.

Monica_Bellucci_by_Eric_Nehr. Wikipedia.org
PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLES
Avec plus de 7,5 millions de tonnes vendangées en 2018, l’Italie est le premier producteur de vin du monde devant la France et l’Espagne même si avec 695 000 hectares son vignoble n’est pas le plus important (975 000 en Espagne et 785 000 in France en 2016). En 2018, l’Italie a produit environ 19% du vin mondial, soit une augmentation de 29% par rapport à 2017. L’Italie produit en moyenne 7,5 bouteilles de vin par an que transforment 310 000 domaines. 37% des vins produits sont exportés et les principaux marchés d’export sont l’Allemagne (26%), les États-Unis (17%), le Royaume-Uni (15%) et la France (5%).
L’Italie a connu une croissance significative de son industrie viticole depuis 2014. Le volume produit a augmenté d’environ 34 % au cours des cinq dernières années (de 4,2 milliards de litres à 5,6 milliards de litres). L’industrie du vin au sens large – y compris le tourisme, la fabrication, la transformation et la commercialisation – a enregistré un chiffre d’affaires de 10,6 milliards d’euros en 2017, avec une augmentation de 5% par rapport à l’année précédente. Alors que le pays est aujourd’hui un leader mondial, l’industrie vinicole italienne a été confrontée à des défis considérables au début du 20e siècle, en particulier la demande d’eau pour l’irrigation des vignes de plus en plus systématiques en particulier dans les régions toscanes.
La consommation intérieure était de 39,8 litres par capita en 2018.
LA DIVISION ADMINSTRATIVE DE L’ITALIE
L’Italie est divisée en 20 régions viticoles dont la particularité est qu’elles sont toutes productrices de vin. Cette division administrative sert donc de classification générique pour les vins italiens.
HISTOIRE
L’histoire de la viticulture en Italie remonte aux environs des années 1000 A.V.J.C. À cette époque les Phéniciens possédaient la maitrise sur toute la région de la Méditerranée et le commerce viticole était florissant en particulier en Sardaigne et en Sicile. La Sicile est une des plus anciennes régions viticoles au monde, comme en témoignent les vestiges archéologiques et les nombreux ouvrages littéraires grecs et latins qui mentionnent des vins siciliens de renom. Le commerce de l’huile et du vin dès l’époque des Phéniciens (IXe-IVe siècle av. J.-C.), est attesté par la présence des amphores qu’ils utilisaient pour le transport et d’autres artefacts en céramique.
Mais ce sont les Grecs ont été les véritables initiateurs de la culture viticole italienne. L’empreinte du peuple hellénique dans l’histoire du vin italien est vraiment fondamentale, en particulier dans le sud de l’Italie, où de nombreux raisins vinifiés aujourd’hui ont été introduits lors de la colonisation hellénique vers le 7ème siècle avant JC. Les vignobles ont atteint l’apogée de leur splendeur au cours de la colonisation par les Grecs (VIIIe-IIIe siècle av. J.-C.), qui ont introduit plusieurs cepages, comme le Grecanico, qui a survécu jusqu’à nos jours.
On ne sait pas dans quelle regions les colonisateurs grecs établirent les premiers vignobles mais la Calabre, la Sicile, et la Campanie sont les plus probables candidats. De même, l’influence des Étrusques, qui dominèrent l’Italie centrale du début du Xe à la fin du VIIIe siècle av. J.-C., reste aussi mystérieuse que leur origine. Il est possible que l’origine des Étrusques résulte de l’installation en Italie de Pélasges (le nom donné par les Grecs anciens aux premiers habitants de la Grèce) qui venus de Grèce se seraient associés aux autochtones rencontrés, créant ainsi un nouveau peuple.
La prospérité de l’industrie viticole dès le VIIe siècle AV.J.C. ne fait aucun doute et le vin est devenu l’un des produits commerciaux les plus précieux en Italie et en Europe. L’Italie s’appelait « Enotria tellus », la « terre du vin », en raison du soleil méditerranéen et des courants d’air des montagnes qui favorisaient la croissance de la vigne. Si l’on doit aux Grecs l’établissement des vignobles, les techniques de vinification et le début d’une industrie viticole, ce furent les Romains qui rependirent, par leurs conquêtes, la viticulture dans de nombreuses régions de l’Europe Occidentale. Sous la Rome antique, des plantations à grande échelle et gérées par des esclaves ont surgi dans de nombreuses régions côtières d’Italie et se sont étendues à un point tel qu’en 92 après JC, l’empereur Domitien a été contraint de détruire un grand nombre de vignobles afin de libérer des terres fertiles pour la production alimentaire. Pendant cette période, la viticulture en dehors de l’Italie fut interdite par le droit romain.

Le vin à cette époque, tant chez les Grecs que chez les Romains, était allongé avec de l’eau. En fait, les techniques de vinification étaient rudimentaires et le SO2 inconnu et les vins étaient forts en alcool. Généralement, en plus de l’eau, du miel et diverses épices étaient également ajoutés pour améliorer la qualité du produit. Presque toujours le pourcentage d’eau dépassait celui du vin (généralement 65% le premier et 35% le second).
Les exportations vers les provinces ont été réciproques habituellement en échange d’esclaves, en particulier avec la Gaule. Selon Pline, les échanges avec la Gaule étaient intenses, car les habitants avaient tendance à boire du vin italien sans mélange et sans retenue.
Le vin était largement consommé non seulement dans les foyers des riches, mais aussi parmi les pauvres et la classe moyenne.
En effet, dans les « tabernae » , où l’on versait le vin, il y avait des vins de tous les prix et de toutes les qualités.
Le vin des tavernes était contenu dans des amphores insérées dans des comptoirs en maçonnerie spéciale et en hiver l’eau était chauffée par de petits feux. Le vin était consommé à l’intérieur de la taverne, où il y avait des tables et des chaises. Bien sûr, on pourrait aussi consommer des aliments de toutes qualités et de tous coûts.
Le vin le plus prisé de l’Empire était le Falerno et il venait du Sud, le vin produit sur les pentes de l’Etna ou celle des Castelli Romani étaient aussi parmi le gotha du vin italien .
Avec la chute de l’Empire romain et les invasions barbares, la viticulture connut un fort déclin mais ne disparut pas. La viticulture et la vinification devinrent à la fin du Moyen Âge (1300-1500) l’apanage des monastères, qui contribuent grandement à l’amélioration des techniques de vinification. Les monastères furent assistés et parfois supplantés les grandes seigneuries.
La Renaissance qui suivit le Moyen Âge fut une période très florissante pour le vin italien, grâce à l’ouverture de nouvelles routes commerciales maritimes. À cette époque sont nés quelques-uns des domaines viticoles les plus célèbres, toujours présents aujourd’hui en particulier en Toscane.
Au XVIe siècle, à la chute de la famille Médicis, l’Italie tomba sous la domination hispano habsbourgeoise et la viticulture italienne connut un nouvel effondrement.
Les bouleversements politiques du XIXe siècle contribuèrent à une nouvelle renaissance, mais à la fin de la seconde moitié du XIXe siècle commença une longue période d’obscurité. Les deux guerres mondiales aggravèrent la situation avec la destruction des vignobles. Dans les années 1950-1960, la viticulture, la vinification et les vins italiens avaient leur place parmi le plus mauvais des grands pays viticoles.

La renaissance commença dans les années 1960, et plus précisément en 1963 avec l’établissement d’un système de classification calqué sur celui des vins français. Ce sont les années dans 1970 que les changements furent perceptibles et se poursuivent encore aujourd’hui. En fait, au cours des 45 dernières années, les vins et la viticulture italiens ont subi plus de changements qu’au cours des trois siècles précédents.
Les polycultures disparurent (pour le meilleur ou pour le pire) et l’expérimentation de nouvelles techniques en cave et le contrôle des températures fut introduit. L’usage des fûts de chêne devint systématique jusqu’à l’excès parfois.
Les nouvelles techniques de vinification et la modernisation de la viticulture conduisirent à une amélioration sensationnelle de la qualité du vin, qui commença en Toscane à la fin des années 1960 avant de se répandre d’abord dans le Frioul et le Piémont puis dans toutes les régions italiennes. La diversité variétale de l’Italie est sans égale et pourrait constituer à l’avenir l’un des plus grands atouts du pays face à une uniformisation des goûts qui a dominé le monde du vin pendant ces 40 dernières années.
Actuellement, l’Italie est le plus grand producteur de vin au monde, avec 50,4 millions d’hectolitres de vin en 2018, un chiffre d’affaires de 11 milliards d’euros et 19,8 % de l’ensemble des exportations mondiales, avec 6,2 milliards d’euros collectés rien qu’en 2018.
Les régions qui détiennent la plus grande part de la production de vin en Italie sont : la Toscane, le Piémont, les Pouilles, la Sicile, l’Émilie-Romagne et la Vénétie.
SOLS ET CLIMATS
Géographiquement, l’Italie se situe dans la zone tempérée. En raison de la longueur considérable de la péninsule, il existe une variation entre le climat du nord, rattaché au continent européen, et celui du sud, entouré par la Méditerranée. Les Alpes sont une barrière partielle contre les vents d’ouest et du nord, tandis que les Apennins et la grande plaine du nord de l’Italie produisent des variations climatiques particulières. La Sardaigne est soumise aux vents atlantiques et la Sicile aux vents africains. En général, quatre situations météorologiques dominent le climat italien : le cyclone d’hiver méditerranéen, avec un anticyclone d’été correspondant ; le cyclone d’été alpin, avec un anticyclone d’hiver conséquent ; le cyclone automnal atlantique ; et l’anticyclone automnal de Sibérie orientale. La rencontre des deux dernières masses d’air apporte des pluies abondantes et parfois désastreuses en automne. Entre le nord et le sud, il peut y avoir une différence de température considérable, surtout pendant l’hiver : certains jours d’hiver, il peut faire -2 °C (28 °F) et il neige à Milan, alors qu’il fait 8 °C (46,4 °C). F) à Rome et 20 °C (68 °F) à Palerme. Les différences de température sont moins extrêmes en été. Les principaux sols italiens sont représentés graphiquement ci-dessous mais sont décrits en détails pour chaque appellation.

RÉGIONS VITICOLES
Si le découpage administratif de l’Italie est une bonne entrée en matière pour classifier les grandes régions viticoles italiennes, il cache en fait l’incroyable diversité et complexité des régions viticoles italiennes. Les autorités italiennes ont enregistré auprès de l’Union Européenne 408 DOCs et DOCGs l’équivalent de nos AOPS ainsi que 118 IGPs (septembre 2021). Mais, quatre régions, la Sicile, les Pouilles, l’Émilie-Romagne et la Vénétie produisent plus de 50% de la production totale du pays. Pour consultez le détails et les cartes des 408 régions viticoles italiennes AOPs, cliquez sur le lien suivant :REGIONS VITICOLES ITALIE
CÉPAGES
L’Italie est le pays qui a la plus grande diversité variétale au monde: il existerait plus de 2 000 cépages mais Jancis Robinson, la reine des cépages, en recense 377. Les cépages les plus plantés sont dans l’ordre décroissant d’encépagement: le sangiovese, le montepulciano et le merlot et pour les blancs, le trebbiano toscano et le cattarrato bianco. Pour consulter le detail des cépages italiens, cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES ITALIE
LÉGISLATON ET RÈGLEMENTATION
La première législation de l’ère moderne vit le jour en 1963 et elle fut amendée en 2011 pour se mettre en conformité avec la législation européenne. Pour consulter le détail de la législation italienne, cliquez sur le lien suivant :ITALIE: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION