
DESCRIPTION DU PAYS


LA JORDANIE VUE D’AILLEURS
La Jordanie est un pays dont la situation est aussi compliquée que la question mathématique du même nom (« la réduction de Jordan d’une matrice (ou d’un endomorphisme) est la réduction la plus poussée que l’on peut obtenir en général lorsque le polynôme caractéristique est scindé…) ».
Une question plus prosaïque, bien compliquée, sur le terrain cette fois, est celle de l’eau, rare dans cette région. De par sa géographie, la Jordanie n’a qu’un très faible accès à l’eau, est confrontée à une « rareté de l’eau absolue » selon la classification Falkenmark, problème aggravé par l’afflux massif de réfugiés. La vie des hommes, leur agriculture en dépendent, la concurrence pour le précieux liquide est une des données cruciales qui se croisent avec d’autres intérêts ; le plateau du Golan, annexé par l’Etat d’Israël en 1967, anciennement syrien, est un des rares « châteaux d’eau » dans ces territoires.
Le fleuve biblique, le Jourdain, mentionné dans l’Ancien Testament et les Évangiles synoptiques,- Jésus-Christ y aurait été baptisé, donc c’est un lieu de pèlerinage pour les chrétiens- a donné son nom au pays. Il s’écoule sur 360 km (185 mi) du mont Hermon au Liban jusqu’à la mer Morte. Sur sa rive droite c’est la Cisjordanie (dans l’ancien mandat britannique de Palestine), sur sa rive gauche c’est la Jordanie, autrefois – depuis les années 20- Transjordanie puis Jordanie tout court. Également ancien mandat britannique, autrefois – avant 1918 – partie arabe de l’Empire Ottoman. (En France : deux villes s’appellent L’Isle-Jourdain et 50 000 personnes ont le prénom Jordan).
L’expression « vallée du Jourdain » désigne au sud, son cours inférieur. C’est la vallée la plus basse du monde – entre le lac de Tibériade et la mer Morte qui est un lac terminal sans issue à environ 422 mètres (1 450 pi) sous le niveau de la mer. Deux affluents majeurs viennent de l’est, de Jordanie, dans cette section, dont le Yarmouk, le plus important.
Depuis 1964 l’eau du Jourdain est pompée en Jordanie et puis enIsraël qui l’achemine par un canal jusqu’au désert du Néguev dans le sud du pays. L’utilisation croissante de l’eau pour l’irrigation par Israël est telle que son débit a été divisé par huit entre 1953 et 2002. Il se jette dans la mer Morte, qui elle, a perdu près du tiers de sa surface en 50 ans. Un risque majeur, tant écologique que géostratégique, dans une région à l’histoire déjà agitée. Le tronçon le plus pollué- 100 km / 328 pi- se situe entre la confluence avec le Yarmouk et la mer Morte. Les eaux usées ont presque détruit l’écosystème du Jourdain dont le sauvetage pourrait prendre des décennies. En 2007, pour la FoEME, il est l’un des 100 sites les plus menacés au monde.

Des deux côtés du vieux fleuve, au lendemain de la Grande Guerre de nouveaux États sont créés : Syrie, Liban (FR), Transjordanie, Irak, Palestine, (GB) dans les territoires concédés en mandats par la SDN (ancêtre de l’ONU) aux alliés, aux Britanniques en particulier, qui ont vaincu l’Empire Ottoman, qui en administrent ses dépouilles, les provinces arabes. Ils scindent la région en quatre mandats dont celui de la Palestine – correspondant aujourd’hui à Israël et à la Jordanie-. Et y installent des dirigeants. En 1923, lors de l’officialisation du Mandat sur la Palestine, et pour respecter les promesses faites à la fois à Hussein ibn Ali et au mouvement sioniste (accords Hussein-Mac Mahon de 1915 et Déclaration Balfour de 1917), ils scindent la région de Palestine en deux parties : à l‘ouest du Jourdain c’est la Palestine mandataire incluant un « foyer national juif ».
De l’autre côté du Jourdain, la « Palestine Est » : c’« l’Émirat hachémite de Transjordanie », exclu des promesses de la GB en faveur de la colonisation juive. Ils l’attribuent à Abdallah bin al-Hussein, afin de le dissuader d’intervenir en Syrie avec ses partisans en 1921 contre les Français qui ont pris le dessus sur son frère lors de la révolte syrienne de 1920. Le frère d’Abdallah, Fayçal est installé sur le trône de l’Irak.
En 1946, l’émirat acquiert l’indépendance, devient le « royaume hachémite de Transjordanie ». Le roi Hussein ben Talal a été roi de 1952 à 1999. Membre de la dynastie hachémite, famille royale de Jordanie depuis 1921, descendant direct de Mahomet à la 40e génération. A une époque, Il a fait les délices de Paris-Match, avec ses 4 mariages successifs (dont l’un avec une anglaise). Nobody is perfect.

Le petit royaume (89 342 km² = la Nouvelle Aquitaine), voisin immédiat du conflit principal (Israël ) en subit des conséquences. A trois reprises des Palestiniens se réfugient en Jordanie, fuyant les combats, les expulsions…
Le 1er exode de Palestiniens a lieu en 1948 – création d’Israël et la guerre israélo-arabe- des Palestiniens fuient la guerre et transforment la composition de la population jordanienne qui augmente de 50 %.,
Le second exode a lieu en 1967 lors de la Guerre des Six Jours. Les Israéliens occupent la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza. De nouveaux camps sont organisés. Après cette guerre la Jordanie perd beaucoup de son prestige aux yeux des Palestiniens qui développent « un État dans l’État ». Ils mènent leur propre lutte contre Israël depuis le territoire jordanien et Israël y répond par des incursions.
Le troisième exode palestinien vers la Jordanie est celui des « returnees » : contraints de quitter les États du Golfe, dont le Koweït, après l’invasion irakienne et la deuxième guerre du Golfe en 1990-1991. Entre 300 000 et 350 000 personnes, dont la majorité n’avait jamais vécu en Jordanie auparavant.
le pays est un acteur important, occupa Samarie et Judée qu’il annexa et rebaptisa Cisjordanie (faisant écho à la Transjordanie), et il occupa aussi la moitié est de Jérusalem. Annexion condamnée par la communauté internationale, sauf par la Grande-Bretagne. En 1949 le royaume change de nom, il devient le « royaume hachémite de Jordanie » ou plus communément, la Jordanie.. En 1951, le roi Abdallah est tué lors d’un attentat palestinien.
La Guerre Froide rode ici aussi. *Fin 1955, la Turquie et le Royaume-Uni souhaitent que le pays adhère au Pacte de Bagdad. Insurrection en Cisjordanie en décembre. Les ministres palestiniens démissionnent, le gouvernement tombe. Le roi Hussein cède, son pays ne rejoint pas le pacte. Décembre, l’URSS ayant levé son véto, la Jordanie entre à l’ONU. En 1955 rejoint la Ligue Arabe. En 1956 après la crise du canal de Suez, le royaume se rapproche du régime de Nasser.
Mais la présence massive des réfugiés pose un problème structurel à la monarchie. Le pays a besoin de ses citoyens palestiniens : « ils sont prépondérants parmi les forces vives ou intermédiaires de la nation (classes moyennes, bourgeoisie d’affaires, intellectuels), à l’exclusion des élites militaires et politiques. Mais, ils représentent, dans les consciences du pouvoir jordanien, mais aussi – à terme – une instabilité potentielle ». Ne sont-ils pas devenus dans les faits une menace existentielle pour le royaume hachémite ?
L’écrasante majorité de la population, 11,5 millions d’habitants, est composée de gens d’origine étrangère, et d’un quart d’immigrants récents – irakiens et plus de 2 millions de réfugiés syriens-. La tentative de jordanisation = l’élimination de l’influence palestinienne est impossible entre 1948 et 1967. En septembre 1970 face à la déstabilisation engendrée par les mouvements palestiniens et aux tentatives de putsch contre le pouvoir hachémite avec l’aide de l’armée syrienne, le pouvoir enclencha une répression massive (baptisée « Septembre noir ») contre les activistes palestiniens de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dirigée par Yasser Arafat. Plusieurs milliers de morts de part et d’autre, en majorité des civils palestiniens. Et en juillet 1971, Arafat et ses combattants furent expulsés de Jordanie manu militari et trouvèrent refuge au Liban. Véritable guerre civile.
En 1973, la Jordanie ne participe pas activement à la guerre du Kippour. En 1974, le roi Hussein renonça à toute revendication sur la Cisjordanie. Et reconnut l’OLP comme seul représentant légitime du peuple palestinien, afin de calmer les revendications nationalistes palestiniennes dans le pays.
. La Jordanie est une monarchie constitutionnelle où le souverain détient une grande partie des pouvoirs exécutifs et législatifs. Après 1989 marquée par la crise économique et une révolte dans le sud du pays, des réformes furent menées : libéralisation politique, fin de la loi martiale, rétablissement d’une Assemblée. Abdallah II, succède au roi Hussein en 1999 et poursuit les réformes politiques et économiques.
Plus de 50 % de la population vit à Amman capitale et plus grande ville. Les autres grandes villes, Irbid et Zarka sont situées dans le nord-ouest. L’islam est la religion d’État (92 % des habitants sont sunnites). Depuis le VIIe siècle, la région est culturellement musulmane et arabe (98 % de la population), à l’exception de l’épisode des Croisades (1095 – 1291) et du mandat britannique. Grecs-orthodoxes et chrétiens sont 8 % de la population. Des minorités : Tcherkesses, Arméniens, Tchétchènes, Turkmènes, Kurdes et Bosniaques et aussi grecs-catholiques, orthodoxes coptes, orthodoxes arméniens, syriens-orthodoxes, protestants et catholiques latins, chiites, Druzes et bahaïstes.
En 1994 le traité de paix israélo-jordanien fut signé, donnant lieu à des modifications mineures sur les frontières et restant en attente d’un règlement final du conflit israélo – palestinien. Dans les années 2000, et malgré les événements affectant la région, le gouvernement se montre prudent, soucieux de rester en paix avec ses voisins.
La civilisation nabatéenne a laissé de riches vestiges archéologiques à Pétra, où les façades monumentales de nombreux bâtiments directement taillées dans la roche, en font un ensemble unique inscrit, depuis 1985, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, la ville est considérée comme l’une des sept nouvelles merveilles du monde. D’autres sites culturels : le site antique de Jerash, les châteaux du désert (de la période omeyyade, à l’instar de Qusair Amra), Karak ou encore Madaba. Et donc le secteur du tourisme est considéré comme décisif, source importante d’emploi, de revenus et de croissance économique. En 2010, il y avait 8 millions de visiteurs en Jordanie en majorité européens et des pays voisins.
La Jordanie est située en Asie occidentale, avec un accès de 26 km de littoral sur le golfe d’Aqaba, qui communique au sud avec la mer Rouge. Elle est située sur une fracture de l’écorce terrestre : la vallée du grand fossé africano-levantin, Ghawr, entre les plaques tectoniques arabique et africaine. Le fond de cette dépression correspondant à la faille du Levant est occupé par la mer Morte et le Jourdain dans sa quasi-totalité, y compris le lac de Tibériade, il se prolonge par le grand rift est – africain.
Le pays est principalement un plateau désertique à l’Est, et une région montagneuse à l’Ouest. Il culmine à 1 854 mètres au jabal Umm ad Dami, tandis que la mer Morte est à plus de 400 m au-dessous du niveau de la mer. Le climat est généralement sec et chaud. La plus grande partie du territoire est occupée par le désert d’Arabie à l’est et par la vallée du Jourdain à l’Ouest.
Beaucoup de civilisations et de royaumes se sont succédé sur le sol jordanien, à cheval entre le croissant fertile et le désert d’Arabie : Ammonites, Édomites, Moabites. D’autres encore Akkadiens, Assyriens, Babyloniens, Perses, ainsi que l’Égypte pharaonienne ou encore la dynastie juive hasmonéenne des Maccabées. D’autres civilisations ont également régné en Jordanie comme les Macédoniens, Romains, Byzantins.
* Le Pacte de Bagdad signé 1955 par Irak, Turquie, Pakistan, Iran, Royaume-Uni puis États-Unis, est l’un des pactes ( OTAN, OTASE) de la politique d’endiguement (« containment » en anglais) des États-Unis lors de la Guerre Froide, il est un élément d’un « cordon sanitaire » pour contrôler la puissance de l’URSS Provoqua une levée de boucliers au Moyen-Orient.

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE
Le Royaume hachémite de Jordanie est à environ 100 km (62 mi) de la côte sud-est de la mer Méditerranée, entre les latitudes 29º et 33º N, donc en limite de la zone reconnue pour la culture des Vitis vinifera. La viticulture date de la colonisation romaine en 96 av. J.C.
En 2021, la production de raisins se montait à 42 183 tonnes (46 500 US tons) [1], ce qui classe le pays au 60e rang sur 92 des pays producteurs de raisins. La production en vin se montait à 557 tonnes (615 US tons)[2] , ce qui classait le pays au 64e sur 69 de pays producteurs de vin. La production estimée se montant à 5 315 hectolitres (140 407 US gallons) [3] .
Elle s’est concentrée dans la région de Pétra où l’on trouve encore de nombreux anciens pressoirs creusés dans la roche. Dans ce pays musulman l’élaboration de vin n’a pas été éliminée , mais la production viticole s’est tournée vers les raisins de table. L’élaboration de vin à petite échelle pour les familles existe toujours.
Le renouveau de la viticulture s’effectue dans le nord dans les hautes terres au sols basaltiques et limoneux avec des Vitis vinifera français, italiens et espagnols. Il n’existe que deux domaines viticoles qui produisent entre 0,7 et 1 million de bouteilles de vin [4],[5] vendues localement, seule une petite quantité étant exportée.
En 2021, la Jordanie a exporté 100 000 Euros de vin, Les principales destinations sont : Israël (70 k Euros), l’Allemagne (13 k), la Corée du Sud (7,5 k), le Canada (6,2 k) et le Royaume-Uni (2 k) [6].
En 2021, la Jordanie a importé pour 2,6 millions d’Euros de vin, principalement de France (1,4 M), Italie (750 000 E), Chili (200 000 E), Espagne (165 000 E) et Royaume-Uni (85 000 E) [7].
la consommation de boissons alcoolisées par habitant a chuté de 80,0 % en Jordanie en 2021, pour atteindre 0,010 litre (0,003 US gallon) [8]. Historiquement, la consommation de boissons alcoolisées par habitant en Jordanie a atteint un record historique de 0,520 litre (0,14 gal) en 1999 et un creux historique de 0 litre en 1993. La Jordanie se classe 154e parmi les 155 pays que nous suivons en termes de consommation de boissons alcoolisées par habitant, soit 29 places de moins qu’il y a 10 ans [9].
[1] https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_grape_production
[2] https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_wine-producing_regions
[3] Sur la base de 1 tonne de vin égal à 954 litres (wikipedia.org)
[4] Wikipedia.org
[5] Sites internet des producteurs
[6] OEC
[7] Ibid
[8] Faostat
[9] Hegel Librairy
HISTOIRE
Beaucoup de civilisations et de royaumes se sont succédé sur le sol jordanien, à cheval entre le Croissant Fertile et le désert d’Arabie. Les riches vestiges archéologiques comme Petra , héritiers de la civilisation nabatéenne sont connus dans le monde entier. Petra occupait une position stratégique, et les Nabatéens contrôlaient le commerce régional de l’or, des épices et d’autres produits de luxe, qui étaient transportés vers Gaza (avec son accès à la Méditerranée ) puis de là vers les riches marchés de la Grèce et de Rome, et vers l’est des lieux aussi éloignés que l’Inde et la Chine. Les grandes routes commerciales, celles de la soie en particulier, indiquent que les routes stratégiques sont souvent des lieus d’implantation de la viticulture et de production de vin. Mais le territoire jordanien semble avoir été exempt de viticulture et de vin en dépit de sa situation stratégique et de sa proximité des territoires fondateurs de la viticulture et de la production de vin.
Même s’il existe une grande proximité géographique entre la Jordanie avec les pays du Levant (Amman n’est distant de Jérusalem de que 72 kilomètres), il semble improbable que les civilisations qui ont précédé les Nabatéens aient participé du dynamisme viticole qui a régné dans les pays du Levant qui pourrait dater selon les dernières recherches publiées en 2023 de quelques 10 000 ans[1]. La viticulture et la production de vin sur le territoire du pays datent de la conquête par le général Pompey de la Jordanie, de la Syrie et de la Palestine en 63 av. J.-C. , elle inaugura une domination romaine qui durera quatre siècles .
[1] Les dernières recherches génétiques de l’origine de la viticulture publiées en 2023 repoussent ses origines de la viticulture au Levant à près de 10 000 ans même si les preuves archéologiques de production de vin datent toujours de la découverte de Gadachrili de Shulaveri en Géorgie il y a 8 500 ans. Lire: LES ORIGINES DE LA DOMESTICATION DE LA VIGNE ET DES CÉPAGES

Depuis les années 1970, les archéologues ont découvert plus de 30 pressoirs à vin taillés dans la roche à Baydha, une colonie à 5 kilomètres (3 miles au nord du centre de Petra). Cette preuve d’une viticulture intensive commence à partir du premier siècle avant JC, lorsque les Nabatéens ont commencé à adopter des pratiques culturelles du monde grec et romain y compris la consommation de vin. Comme la principale route commerciale nabatéenne avec Rome se terminait à Portus Julius près de Naples, on peut supposer qu’au moins une partie de leurs connaissances sur la vinification provenait des vignobles romains de Campanie. Les découvertes de Baydha, suggèrent que, bien que plus petite et moins magnifique sur le plan architectural que le centre de Petra, elle était néanmoins une partie importante de l’histoire de la civilisation.

Les viticulteurs de l’époque ont dû faire face à de nombreux défis. D’abord, l’approvisionnement en eau. On sait depuis longtemps qu’au IVe siècle après J.-C., lorsque l’Empire Byzantin ou Empire Romain d’Orient contrôlait la région, le système de gestion de l’eau de la ville tombait en ruine. Et le tremblement de terre du IVe siècle ainsi que celui du du VIe ont probablement incité de nombreux habitants à s’installer dans la campagne à la recherche d’un accès plus facile à l’eau et d’ un sol plus riche et fertile. La ville de Petra était devenue beaucoup moins habitable. Baydha s’est finalement imposée face à la grandeur de Petra, principalement parce que l’accès à l’eau y était tellement plus facile.
Le même sol qui a absorbé les pluies descendant les montagnes Shara qui ont attiré les colonisateurs il y a 9 000 ans, a continué à soutenir Baydha longtemps après que les systèmes d’eau de Petra aient échoué et que les gens aient quitté la ville. Partout dans la région élargie de Baydha, des pressoirs à vin sont creusés dans des affleurements rocheux, comme ceux situés en face du village néolithique de Baydha, et sur le talus ouest de la route d’Um Sayhun. Aucun fragment d’amphore en terre cuite n’a été trouvé jusqu’à présent et on peut supposer que les viticulteurs nabatéens utilisaient très probablement des peaux de chèvres et de moutons pour transporter et stocker le vin. Les Nabatéens conservaient le vin dans des caves sombres et fraîches avant de le consommer.
Les différentes formes des plates-formes de foulage prouvent que du vin rouge et du vin blanc ont été produits.

Selon l’historien et géographe romain Strabon (64BC-24AD), les Nabatéens de Jordanie avaient l’habitude d’organiser des séminaires pour des événements religieux, rituels, sociaux ou commerciaux, similaires en tous points aux repas d’invités cérémoniels communs à l’époque grecque et romaine.
L’Islam, avec ses positions intransigeantes sur l’alcool, conquiert la région aux alentours du VIIe siècle. Les premiers signes tangibles de sa présence dans la région sont des inscriptions arabes des VIIe et VIIIe siècles demandant son pardon à Allah. L’absence de références à Petra dans les archives semble indiquer que la région n’était pas particulièrement importante pour la plupart des dirigeants musulmans d’avant le XIIe siècle, ils exerçaient le pouvoir depuis s des endroits lointains, Damas, Bagdad et l’Afrique du Nord, Petra était en marge des lieux du pouvoir; et au moins jusqu’à la fin du XIIe siècle, la région était en grande partie chrétienne et l’islamisation y a été progressive. Selon le Journal de l’Archéologie, la fertilité du sol, autour du centre de la ville, aurait permis aux habitants de vivre et de cultiver, y compris la vigne. La vallée de Petra n’a jamais été complètement abandonnée et, comme il y avait des structures nabatéennes disponibles taillées dans la roche, les habitants n’étaient pas obligés de construire de nouvelles habitations. On peut donc penser que la viticulture et la production de vin ont continué jusqu’à cette époque mais elles sont sans doute restées locales et pour l’approvisionnement de certaines populations, en particulier les chrétiens.
Par la suite, comme dans tous les pays d’obédience islamique, la production viticole s’est orientée vers les raisins de table qui sont encore aujourd’hui un produit d’exportation de la Jordanie , il compte pour 4 millions d’Euros (4,33 M d’US &) de revenus pour le pays. Mais la production agricole est en baisse et plafonne à 5% du PIB alors qu’elle représentait 40% en 1950. Une production de vin familiale existe encore aujourd’hui au moment des vendanges, mais elle a tendance à disparaître.
En 1935, selon les rapports gouvernementaux, on a produit 49 326 litres (13 030 US gallons) de boissons alcoolisées (arak distillé, vin et bière), la plus grande quantité produite entre juillet et septembre pendant la saison de la récolte des fruits et des raisins.

Le renouveau de la viticulture de cuve date de 1996 lorsque Bulos Zumot et son fils George Zumot ont créé la cave Saint-George près de l’ancienne église Saint-George d’où le domaine tire son nom. Mais les premiers vins produits en Jordanie sont ceux de la famille Haddad qui créé le premier chai spécialisé uniquement dans la production de vin et qui élabore deux types, rouge et blanc avec des raisins provenaient d’ As-Suwayda en Syrie.
Ces deux exploitations développent depuis lors leurs activités commerciales avec des cépages français, italiens et espagnols et produisent aux environs de 1 million de bouteilles principalement pour le marché national.
CLIMAT
Le climat de la Jordanie varie de méditerranéen à l’ouest à désertique à l’est et au sud, mais la terre est généralement aride. La proximité de la mer Méditerranée est l’influence majeure sur les climats, bien que les masses d’air continentales et l’altitude la modifient également. Les températures mensuelles moyennes à Amman dans le nord varient entre 8° et 26 ° C 4 (6° et 78 ° F), tandis qu’à Al-ʿAqabah dans l’extrême sud, elles varient entre 16 °et 33 ° C (60° et 91 ° F). Les vents dominants dans tout le pays vont de l’ouest au sud-ouest, mais des épisodes de vents chauds, secs et poussiéreux soufflant du sud-est au large de la péninsule arabique soufflent fréquemment et apportent au pays son climat le plus inconfortable. Connus localement sous le nom de khamsin, ils soufflent le plus souvent au début et à la fin de l’été et peuvent durer plusieurs jours à la fois avant de se terminer brusquement quand leur direction change..
Les précipitations se produisent pendant les hivers courts et frais, passant de 400 mm (16 pouces) par an dans le nord-ouest près du Jourdain à moins de 4 pouces (100 mm) dans le sud. Dans les hautes terres à l’est du Jourdain, le total annuel est d’environ 355 mm (14 pouces). La vallée elle-même a une moyenne annuelle de 200 mm (8 pouces), et les régions désertiques en reçoivent un quart. De la neige et du gel occasionnels se produisent dans les hautes terres mais sont rares dans la vallée du Rift. À mesure que la population augmente, les pénuries d’eau dans les grandes villes deviennent l’un des problèmes cruciaux de la Jordanie.
Climat actuel

Climat futur

SOLS
La Jordanie peut être divisée en trois zones géographiques : la vallée du Jourdain, le plateau des hauteurs des montagnes et le désert oriental, ou région de Badia. La vallée du Jourdain, qui s’étend sur tout le flanc ouest de la Jordanie, est la caractéristique naturelle la plus distinctive du pays.
Les sols de la vallée du Rift du Jourdain à Zor, Wadi Araba et certaines parties de Ghor appartiennent à l’ordre des entisols et des enceptisols (ustochrepts). Les autres parties du rift sont recouvertes d’aridisols. Au nord de la vallée, les sols sont profonds et de structure moyenne à moyenne. Ces sols ont une bonne capacité de rétention d’eau et sont relativement fertiles.
Les sols des Hautes Terres sont des sols non fissurants (xerochrepts), des sols argileux fissurants (vertisols) et des sols limoneux peu profonds (xerothents). Les sols sont généralement calcaires avec une bonne teneur en éléments nutritifs, mais souffrent de carences en azote et en phosphore et parfois en fer et en manganèse. Leur contenu organique est inférieur à un pour cent. La texture est limoneuse lourde à argileuse avec une grande capacité de rétention d’eau. Les sols de la région du désert sont des aridisols et des entisols. La profondeur du sol varie considérablement d’un endroit à l’autre. Dans la zone basaltique au nord, les sols argileux profonds et bien structurés se trouvent sous le pavage basaltique modérément altéré (camborthidés). Les sols récents sont salins, plutôt limoneux sous l’effet des sédiments éoliens ou ressemblent aux sols qui occupent les vasières. Les sols plus anciens sont argileux.

Comparatif des différentes nomenclatures de sols
Cela explique, entre autres, toute la difficulté de parler des sols et d’être audible.


RÉGIONS VITICOLES
La viticulture s’est établie à l’origine autour de Petra. Aujourd’hui, elle se concentre sur les hautes terres au nord du pays. Pour en savoir plus sur les régions viticoles de la Jordanie, cliquez sur le lien suivant : JORDANIE RÉGIONS VITICOLES
CÉPAGES
Les cépages indigènes de cuve, s’ils n’ont pas disparu, ne sont plus utilisés et les cépages sont de Vitis vinifera importés de France, d’Italie et d’Espagne. Pour en savoir plus sur les cépages de la Jordanie, cliquez sur le lien suivant : JORDANIE CÉPAGES
LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION
La Jordanie est un pays musulman avec une petite minorité chrétienne et il est relativement tolérant quant à la production et la consommation de boissons alcoolisées. Pour en savoir plus sur la législation et la réglementation de la Jordanie, cliquez sur le lien suivant : JORDANIE LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION