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KENYA

DESCRIPTION DU PAYS

Source: wikipedia.org

Nairobi, la capitale. Source: https://commons.wikimedia.org/

LE KENYA VU D’AILLEURS

Le Kenya est le pays des safaris de rêve pour les amis des animaux, dans les vastes plaines du Masai Mara ils  photographient (ils ne les abattent plus comme  faisait l’ex-roi d’Espagne) les troupeaux de gnous et les  rois de la savane, lions, léopards, éléphants, buffles et rhinocéros. Le mont Kenya est majestueux. Sur la côte, des plages de sable, et des récifs de coraux   où pullulent les poissons colorés. En 2021 eut lieu le premier recensement de sa faune sauvage car le   braconnage, l’extension de l’habitat humain faisaient diminuer la surface des forêts primaires de plus de moitié en 15 ans, de 1990 à 2005, et le nombre des majestueux éléphants d’Afrique a chuté de plus de 60 % depuis les années 1970.

          Le pays est traversé par le Grand Rift, la zone de fracture de l’écorce terrestre qui sépare la plaque nubienne à l’ouest de la plaque somalienne à l’est, et coupe du sud au nord, l’ouest du reste du pays. La tectonique, la géologie, ont créé des paysages fantastiques. Des volcans éteints partout : Kenya et Olengarua, Suswa, Longonot, les monts Eldalat, la caldeira de Rangwe, que de très nombreux lacs accompagnent : Naivasha, Magadi, Turkana…A l’est : des déserts, Chalbi  et Nyiri. Situé au niveau de l’équateur, le climat est chaud, les températures varient peu au cours de l’année,  mais  ainsi que les précipitations elles varient selon régions et altitudes, à  Nairobi (1 700 m) sa capitale et plus grande ville, le climat  est tempéré et les températures maximales oscillant entre 21 et 26 °C. Á 5 199 mètres d’altitude, le sommet du mont Kenya a des neiges éternelles, il a donné son nom au pays, que les Kamba appellent Kiinyaa, qui signifie « montagne de l’autruche »  les  pics blancs ( neige) et noirs (rochers), évoquant le plumage du mâle.

           La vallée du Grand Rift est-elle le pays de nos lointains ancêtres ?  Elle est souvent désignée comme le « berceau de l’humanité » car de nombreux fossiles d’hominidés y ont été trouvés. Les plus anciens datent du Miocène.  Des hominidés comme Homo habilis et Homo ergaster y vécurent il y a 2,5 millions d’années. Des peuples venus du nord, de la Corne de l’Afrique arrivèrent vers 2000 av. J.-C. Puis des peuples bantous et des peuples de langues nilotiques. 

Vallée du Grand Rift. Source: flickr.com

      Le pays compte de nos jours   55 millions d’habitants dont 70 groupes tribaux issus de trois ethnies différentes. Le groupe ethnique le plus nombreux est d’origine bantoue (Kikuyu, Luhya, Meru, Embu). À part presque égale, le groupe d’origine nilotique (Maasaï, Luo, Kalenjin, Samburu, Pokot, Turkana). Puis vient le groupe d’origine couchitique (Orma, Somali, Borana), et des minorités issues de la colonisation, des Indiens, des Européens (62 000). Enfin des groupes   fuyant les conflits en Somalie ou la guerre civile au Soudan. Les langues officielles sont le swahili et l’anglais et s’y ajoutent 51 dialectes (certains en voie de disparition) protégés et promus la Constitution.

           L’histoire coloniale du Kenya débuta dès le VIII° siècle après que les populations bantoues  aient  lutté contre les Massaï et aient été soumises à l’influence des Arabes le long des côtes. Au début du XVIe siècle arrivent, dans le sillage de Vasco de Gama, les Portugais puis les sultans d’Oman en fin XVII°, pour contrôler la route maritime des Indes. Leur  présence était  cantonnée à la côte du Zanguebar ( Zanguebar ou Zanj ou  Zingium ou côte swahilie, les noms anciens   de cette partie de la côte de l’Afrique). Le pays tomba aux mains des Britanniques lorsque le sultan d’Oman concèda les droits de la zone côtière à la British East Africa Company. En 1885 à la Conférence de Berlin l’Afrique fut partagée. Le Kenya  fut protectorat  allemand puis britannique. Une famine en 1899 très meurtrière ravagea  la région.

           L’administration coloniale britannique appliqua le modèle en vigueur en l’Afrique du Sud. Avec la construction du chemin de fer entre Mombasa sur la côte et Kisumu, en 1902 les colons blancs accédèrent aux hautes plaines fertiles au bord du lac Victoria. Ils expulsent de rares populations de pasteurs ou d’agriculteurs kikouyous employés comme main-d’œuvre bon marché, notamment pour la culture du café. Le Kenya devient une colonie en 1920.  En 1921, suite à une forte baisse des salaires des ouvriers, des manifestations et des grèves se déclenchent elles sont brutalement réprimées. Les Africains seront exclus de toute participation politique directe jusqu’en 1944.

Une révolte éclate en 1952, celle d’une société secrète connue sous le nom des Mau-Mau, contre la colonisation britannique ; ancrée sur le fonds culturel traditionnel et sur des pratiques de sorcellerie, le groupe rebelle agit au nom du peuple Kikuyu, assassine ceux qui ne veulent pas les rejoindre et  des Européens. État d’urgence et renforts militaires : fin 1955, la révolte est écrasée, au prix d’une des répressions les plus sanglantes de l’empire colonial britannique (et celle des Boers ?), 12 800 Africains – dont Dedan Kimathi- le principal chef meurent, 320 000 sont détenus dans des camps, 250 Européens, 26 Asiatiques meurent-.  L’autorité britannique fit alors faire participer de plus en plus d’Africains aux processus gouvernementaux, afin de couper les rebelles de leur soutien. Les premières élections directes pour les Africains au Conseil législatif eurent lieu en 1957.  Un demi-siècle plus tard après, en 2011, les documents secrets du ministère des affaires étrangères britannique déclassifiés montrent la brutalité de la répression systématique qui avait été pratiquée, incluant la torture des rebelles Mau-Mau. En 2013, la GB a dédommagé plus de 5 000 Kényans, mais certains attendent des excuses officielles du roi. En 2023, La première visite de Charles III hors d’Europe a lieu « dans le pays dans lequel le règne de la reine Elizabeth II – sa mère – a commencé », car en 1952  elle était  au Kenya quand son père le roi George VI mourut. Il a regretté profondément l’époque coloniale, sans cependant pouvoir demander pardon.

Statue de Dedan Kimathi à Nairobi, Kenya. w : Dedan Kimathi Waciuri (en réalité, Kimathi wa Waciuri), maréchal (31 octobre 1920 – 18 février 1957) était un chef rebelle kenyan qui s’est battu contre la colonisation britannique au Kenya dans les années 1950. Il fut reconnu coupable et exécuté par le gouvernement colonial britannique. Source: Par Murungaru sur Wikipédia anglais — Photo taken in July 2007 in Nairobi, Kenya. Transféré de en.wikipedia à Commons., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/

Dès 1925 était ébauchée une organisation politique nationale à l’initiative d’intellectuels éduqués par les missionnaires protestants : la Kikuyu Central Association. Après 1945, elle fut dissoute par son président, Jomo Kenyatta, Kikuyu, qui créa la KAU (Kenyan African Union). Son programme : abolir les barrières raciales et appliquer l’égalité en matière de droits politiques. Pour la majorité des membres de la Kikuyu Association, ce n’est pas suffisant.  Les Britanniques vont négocier les modalités de l’indépendance avec J. Kenyatta, emprisonné pour avoir mené la révolte alors même qu’il dénonçait la violence. Deux coalitions ethniques donnent jour à deux nouveaux partis : la KANU  dirigée par J. Kenyatta et la KADU. En 1961, les Britanniques libèrent J. Kenyatta avec d’autres prisonniers politiques, pour permettre la constitution d’un gouvernement « modéré ». En 1963, « le Javelot flamboyant » est désigné Premier ministre puis chef du nouvel État indépendant, d’abord monarchie constitutionnelle, puis régime républicain. Et le pays reste dans le Commonwealth. La GB   souhaitait transmettre le pouvoir à un groupe modéré, c’est la fin des espoirs de redistribution des terres : rachetées aux colons qui veulent partir et revendues aux Kényans qui en ont les moyens, les capitaux britanniques sont épargnés et les investissements étrangers encouragés. Kenyatta déclare : « nous ne laisserons pas des gangsters diriger le Kenya, les Mau Mau étaient une maladie qui a été éradiquée et qu’il nous faut oublier à jamais ». La majorité des 66 000 Britanniques quittent le Kenya et sont indemnisés par leur gouvernement et le gouvernement kényan. 120 000 des 176 000 Indiens émigrent, pour la plupart, vers le Royaume-Uni. Dès décembre 1963, le Royaume-Uni fait signer au Kenya des accords militaires dont le droit d’utiliser le Kenya comme base militaire.

      Sur le plan politique, Kenyatta instaura un régime à parti unique fondé sur la doctrine Haraambee (« Agir ensemble » en swahili) pour assurer l’unité nationale. Sa politique est qualifiée d’autoritaire et de clientéliste. Pourtant, pour  l’historien britannique John Lonsdale, Kenyatta perpétue l’héritage colonial qui « institue un État et non une nation ». En 1964 le parti minoritaire, le Kenya African Democratic Union (KADU), coalition de petites tribus s’auto-dissout et rejoint le KANU. En 1966 est créé le Kenya People’s Union (KPU), parti de gauche modeste, dirigé par Jaramogi Oginga Odinga, ex vice-président. Le KPU est interdit et son chef emprisonné.  À la mort de Kenyatta en 1978, le vice-président Daniel Arap Moi devient président par intérim, puis officiellement président (désigné comme  seul candidat)  jusqu’en 2002.  Il tenta sans succès de faire élire Uhuru Kenyatta, fils du premier président du Kenya.  Mwai Kibaki, ancien vice-président de Moi, est élu président à une large majorité 2007, face au principal opposant, Raila Odinga. Élection contestée par les observateurs de l’UE et par le camp d’Odinga , elle entraîne les plus grandes violences post-électorales survenues au Kenya. Puis en 2008, grâce à la médiation de Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU Nations unies, un accord de partage du pouvoir est conclu. William Ruto  est président de la République depuis 2022, après avoir été vice-président comme colistier d’Uhuru Kenyatta, de 2013 à 2022.

Daniel arap Moi en 1979. Source: wikipedia.org

         Le pays  a souffert de très très nombreux  attentats très meurtriers,  souvent revendiqués  par  al-Chabab al-Moudjahidin – un groupe terroriste islamiste somalien d’idéologie salafiste djihadiste créé en 2006 – : 1998  Al-Qaïda : ambassade des États-Unis à Nairobi  220  morts,  Hôtel à Mombasa 13 morts,  missile   tiré en direction d’un Boeing  d’Israel Airlines, 2011 série d’attentats à la grenade, à Nairobi  dans un bar, un arrêt de bus, un pick-up  à Mandera,  une église ; un pub à Garissa ; un centre commercial 68 morts, 2015 l’université de Garissa  147 morts, 2019 : 21 morts,  2020 attaque d’une base militaire : trois morts……  Et puis des graves accidents s’enchaînent : catastrophes ferroviaires 1993, 2000 incendies de camions-citernes,

d’ oléoduc, et crise alimentaire due à une sécheresse extrême en 2011 : famine et mortalité.

      Et le Kenya dans la mondialisation ? Nairobi   devenue un Bangalore africain ? Disposant de main-d’œuvre peu chère, éduquée et anglophone la ville est devenue une plateforme de sous-traitance, fournit des petites mains de l’IA  pour la Silicon Valley.  183 anciens employés ont porté plainte contre Sama et Meta, la maison mère de Facebook, dans le cadre de la modération des publications violentes et haineuses sur le réseau social.  Ils estiment avoir été indûment licenciés, mais aussi insuffisamment payés au regard des « dommages causés à leur santé mentale ». S’y joue une potentielle future jurisprudence sur la responsabilité des Big Tech dans leurs opérations de sous-traitance.

      Les Massaï, qui étaient environ 800 000 à la fin des années 1990 sont composés plusieurs tribus :  Samburu,  Arusha,  Baraguyn,  Kwavi et Ilmaasaï ; leur pays  est allongé du nord au sud du pays  dans une région montagneuse creusée par la Great Rift Valley  chevauchant  la frontière  avec la Tanzanie.  Les  Massaï ont résisté longtemps à toute acculturation, ils  attirent les touristes. La majorité vit d’une forme de pastoralisme nomade. Méprisant les étrangers – leurs voisins bantous et les Européens –. Leur histoire n’est pas connue : on suppose qu’ils viennent du Nord parce qu’ils parlent le maa, une langue nilo-hamitique. Les femmes assurent tous les travaux , ramassent le bois, puisent l’eau, construisent les huttes de terre – une  cinquantaine   par campement -, chargent les ânes et les conduisent lors des déplacements, font les vêtements de peau,  commercent avec les tribus voisines…Depuis la création des Parcs Nationaux,  certains ont été privés de la majorité de ces   terres, qui étaient pourtant souvent  celles des  meilleurs pâturages. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18566/peuple-maasai/

      La COFACE, outil institutionnel  français de pilotage des risques, énumère les points faibles du Kenya  : hydroélectricité et agriculture pluviale sensibles au climat ; faibles ressources publiques (16% du PIB) et dette publique élevée ; goulots d’étranglement dus au manque de compétences et à la mauvaise gestion d’infrastructures ; risque terroriste au nord, près de la Somalie ; pauvreté (36% de la population) et insécurité alimentaire ; divisions politiques et ethniques ; corruption et déficiences en matière de gouvernance, y compris dans les entreprises publiques.  D’ailleurs, Obama ex-président des E.U. en voyage au Kenya, pays de ses ascendants paternels, y fustigea   la corruption, le tribalisme et les « mauvaises traditions », il   y critiqua des pratiques sociales et culturelles qui à ses yeux bloquent le développement du pays, notamment en matière économique. « Et la pollution du plastique a pris des proportions considérables, à elle seule, Nairobi rejetterait près de 500 tonnes de ces déchets chaque jour (2021). Une partie finit dans les intestins du bétail, à la surface des rivières ou dans les canalisations, provoquant des inondations en période de pluie :  les autorités ont interdit en 2017 les sacs de courses à usage unique. »

        Mais la COFACE énumère aussi des points forts : septième économie africaine, agriculture diversifiée et services dynamiques (télécommunications et services financiers, tourisme); Mombasa premier port d’Afrique de l’est ; électricité d’origine géothermique et hydraulique ; gisements d’hydrocarbures dans la région nord-ouest de Turkana ; population en forte croissance et classe moyenne émergente.

         Le tourisme au Kenya est la deuxième source de revenus du pays, après l’agriculture. https://voyage.gc.ca/destinations/kenya

Avec plus de 2 millions de touristes par an depuis des décennies il est considéré comme une destination attrayante. Il y a environ 40 parcs nationaux et réserves naturelles. Ces endroits sont protégés. « Mais le manque de formation des guides touristiques et le manque d’éthique et de directives pour les touristes créent des impacts négatifs de l’écotourisme sur l’environnement.  On cite l’exemple du parc national du Masai Mara, où en une journée, il peut y avoir jusqu’à 200 véhicules-guides faisant la navette avec plus de 700 touristes à l’intérieur et à l’extérieur du parc ».

          Au Kenya de nos jours, certains jeunes courent très très vite, à preuve la Kényane Helah Kiprop en 2h 23’19 » a remporté la 46eme édition du marathon de Paris, à vingt ans et sans référence elle a réussi une remontée fantastique.

          Deux films évoquant l’aventure coloniale au   Kenya, l’adaptation au cinéma par Sidney Pollack en 1985  d’un roman de 1937  de la danoise  Karen Blixen «  Out of Africa » ( avec Meryl Streep et Robert Redford).  Et un film  anglais  de 1987  « Sur la route de Nairobi » ( « White Mischief »  titre anglais).

Out of Africa (1985) Directed by Sydney Pollack Shown from left: Robert Redford, Meryl Streep

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

Le Kenya se situe entre les latitudes de 4.47166° à 3.93° N, la viticulture du pays est donc celle des pays tropicaux. Le début de la viticulture date des années 1920 et 1930, à l’initiative de colons, mais il périclita dans les années 1970. Le renouveau date du début des années 1990. La superficie du vignoble n’est d’environ que  de 70 hectares pour les raisins de cuve. Les domaines les plus qualitatifs se trouvent dans la vallée du Rift à 2 000 mètres d’altitude. La production oscille aux alentours de 3 500 hectolitres que se partagent 4 exploitations viticoles.

En 2021, le Kenya a exporté 652 000 € de vin. Les principales destinations de ses exportations de vin du sont : la République démocratique du Congo (333 000 €), l’Afrique du Sud (80 5 000 €), le Burundi (41 000 €), l’Ouganda (38 6 000 €) et le Rwanda (33 5 000 €).

En 2021, le Kenya a importé pour 20,8 millions d’€ de vin, principalement d’Afrique du Sud (10,3 M), de France (1,85 M), d’Italie (1,33  M), des Émirats arabes unis (1,32 M) et du Chili (1,07 M).

La consommation de vin par habitant a atteint 0,140 litre en 2020 et la consommation d’alcool pur par an par personne était de 1,7 litre en 2019.

HISTOIRE

Si l’industrie viticole au Kenya est relativement récente, la culture de la consommation de boissons alcoolisées est bien ancrée dans le pays.  Elle est riche de diverses influences culturelles du pays et de l’évolution des conditions sociales et économiques au fil du temps. Les breuvages étaient généralement élaborés à partir de fruits, de céréales et de miel cultivés ou récoltés localement et étaient souvent consommés lors de célébrations et de cérémonies. Par exemple, le peuple Kikuyu du centre du Kenya fabriquait traditionnellement une boisson fermentée appelée muratina, qui constitue une partie importante de leur patrimoine culturel. Le Changaa ou Chang’aa est un spiritueux traditionnel brassé à la maison, populaire au Kenya. Il est fabriqué par fermentation et distillation à partir de grains comme le millet, le maïs et le sorgho, et il est très puissant.

Le marutina. Source: https://hapakenya.com/

Au début du XXe siècle, les colons européens ont introduit la viticulture et la vinification au Kenya. Les premiers vignobles commerciaux ont été établis dans la région de la vallée du Rift dans les années 1920 et 1930, le plus important étant la « Kenya Co-operative Wine Growers Association (KWGCA) ». La KWGCA produisait une gamme de vins, notamment rouges, blancs et rosés, qui étaient populaires parmi les locaux et les expatriés. L’industrie du vin au Kenya a gagné en popularité dans les années 1950 et 1960, avec l’établissement d’autres vignobles et l’augmentation de la production de vin. Cependant, l’instabilité politique dans le pays dans les années 1970 et 1980, y compris l’interdiction de la publicité pour l’alcool, a entraîné un déclin de l’industrie. De nombreux vignobles ont été abandonnés et l’industrie a eu du mal à se redresser.

Le premier domaine de l’ère nouvelle est Yatta Winery  qui fait partie  de « Kenya Wine Agencies, KWAL ». Créée en tant qu’agence gouvernementale en 1969, KWAL, aujourd’hui une société privée appartenant au groupe sud-africain Distell a été la pionnière de l’industrie vinicole au Kenya, en créant la première cave commerciale du pays en 1982.

Source: KWAL

Le renouveau de la viticulture va continuer avec Ngugi, un homme d’affaires qui possède Kenya Nut ainsi que Thika Coffee Mills, il avait essayé de faire du vin à partir de vignes dans sa ferme au nord du lac Naivasha dans la vallée du Rift au mitan des années 1990. Les essais furent peu concluants, mais le projet lui tenait suffisamment a cœur pour qu’il soit repris par son fils Mbugua Ngugi en 2008 avec l’aide d’un œnologue professionnel sud-africain, Farquharson qui a passé son enfance entre le Kenya, l’Ecosse et l’Afrique du Sud. Les vins sont vendus sous la  marque Leleshwa qui tire son nom de l’arbre éponyme, un petit arbre local ressemblant à un olivier qui entoure abondamment les vignobles. C’est le principal domaine viticole aujourd’hui. La croissance du tourisme et la montée en puissance d’une nouvelle génération de consommateurs kenyans intéressés par le vin ont encouragé ce renouveau.  Le domaine s’est maintenant lancé dans l’eonotourisme et il possède un restaurant et une salle de dégustation, ainsi que d’une maison d’hôtes qui offre une retraite tranquille loin de l’agitation de Nairobi.

Leleshwa . Source: https://africaadventurevacations.com/

Si aujourd’hui l’industrie des spiritueux au Kenya est dominée par des marques internationales telles que Johnnie Walker, Smirnoff et Bacardi, qui sont importées d’Écosse, de Russie et des Caraïbes, il existe également un certain nombre de distilleries locales qui produisent des spiritueux de haute qualité en utilisant des ingrédients locaux.

L’une des plus remarquables de ces distilleries est Kibera Distillers, située dans le bidonville de Kibera à Nairobi. Kibera Distillers produit une gamme de spiritueux, notamment de la vodka et du gin, en utilisant des produits locaux tels que le maïs, le sorgho et la canne à sucre. La distillerie est une entreprise sociale qui offre de l’emploi et de la formation aux jeunes de la région, ainsi qu’un soutien aux agriculteurs locaux par l’achat de leurs récoltes.

Une autre distillerie locale notable est Kisima Spirits, située dans la région de la vallée du Rift. Kisima Spirits produit une gamme de spiritueux, y compris du gin et de la vodka, en utilisant des plantes cultivées localement et de l’eau de source du mont Kenya, voisin.

Bidonvilles de Kiberia. Source: non identifiée

De nouvelles exploitations viticoles plus récentes ont aussi été créées. Le Domaine viticole de la vallée du Rift (Rift Valley Wines) situé près du lac Naivasha. La cave produit une gamme de vins  de Vitis vinifera français et propose des activités oenotouristiques.

Ces dernières années, l’industrie du vin au Kenya a continué d’évoluer, en mettant davantage l’accent sur la durabilité et la production locale. De nombreux vignobles utilisent désormais des pratiques respectueuses de l’environnement, telles que l’agriculture biologique et l’énergie solaire, et s’efforcent de soutenir les communautés locales par la création d’emplois et le développement économique. L’industrie a également bénéficié d’une augmentation du tourisme dans le pays, car les visiteurs du Kenya sont de plus en plus intéressés à découvrir les saveurs et la culture uniques du vin et des spiritueux locaux

Le vignoble de Lukenya Hills situé à l’extérieur de Nairobi, est un autre nouveau domaine viticole qui a gagné en popularité au Kenya. La cave produit une gamme de vins aussi de Vitis vinifera français avec des activités de dégustation et dispose d’une maison d’hôtes.

En 2015, au moins trois restaurants de la ville organisaient chaque mois des dîners accords mets et vins. De plus en plus de distributeurs de vin s’installent et s’approvisionnent en bouteilles du monde entier. Ils ont également fait venir des vignerons et des experts pour accroître l’éducation dans le pays. Au cours de la seconde moitié de la décennie, de nouveaux restaurants ont ouvert leurs portes dans tous les coins de la ville. Certains restaurants avaient leurs sommeliers et des cartes de vins bien construites qui se marient à la nourriture. Les points de vente ont travaillé main dans la main avec les distributeurs de vin pour former leur personnel sur les différents aspects du vin.

Les rayons des supermarchés sont remplis de vins du monde entier. Les Kenyans commencent également à faire des achats en ligne, où le consommateur peut choisir parmi une vaste sélection de vins. La « Wine Box », bien que relativement nouvelle, est rapidement devenue la préférée de beaucoup.

Il existe aussi une Association de viticulteurs (Grapes Growers Association of Kenya), une association à but non lucratif qui fournit des plants aux viticulteurs. 

Source: Credits: Leleshwa. 

CLIMAT

Les changements climatiques saisonniers sont liés aux systèmes de pression à grande échelle de l’Océan Indien occidental et des masses continentales adjacentes. De décembre à mars, les vents du nord-est prédominent au nord de l’équateur, tandis que les vents du sud au sud-est dominent au sud de celui-ci. Ces mois sont assez secs, bien que des pluies puissent survenir localement. La saison des pluies s’étend de fin mars à mai, l’air provenant de l’est dans les deux hémisphères. De juin à août, il y a peu de précipitations et les vents du sud-ouest prédominent au nord de l’équateur alors que les vents du sud-est prédominent au sud.

Dans le bassin du lac Victoria, les précipitations annuelles varient de 40 pouces (1 000 mm) autour de la rive du lac à plus de 70 pouces (1 800 mm) dans les altitudes plus élevées des régions orientales. La rive du lac a un excellent potentiel agricole car elle peut s’attendre à 20 à 35 pouces (500 à 900 mm) la plupart des années. Les températures maximales quotidiennes varient de 80 ° F (27 ° C) en juillet à 90 ° F (32 ° C) en octobre et février.

Dans la vallée du Rift, les températures moyennes diminuent d’environ 84 ° F (29 ° C) au nord à un peu plus de 61 ° F (16 ° C) autour des lacs Nakuru et Naivasha au sud. Les hautes terres adjacentes sont généralement modérées, avec des températures moyennes comprises entre 56° et 65 ° F (13° et 18 ° C). Le sol de la vallée du Rift est généralement sec, tandis que les régions montagneuses reçoivent plus de 30 pouces (760 mm) de pluie par an. Les précipitations fiables et les sols fertiles de l’escarpement de Mau constituent la base d’un secteur agricole florissant.

Dans la région du plateau oriental, les précipitations annuelles dans la plupart des régions sont en moyenne de 20 à 30 pouces (500 à 760 mm), bien que l’agriculture soit entravée par des précipitations extrêmement variables. Les régions semi-arides et arides du nord, du nord-est et du sud du Kenya ont des températures élevées mais des précipitations très irrégulières. La plupart des endroits connaissent des températures moyennes de 85 ° F (29 ° C) ou plus, tandis que les précipitations annuelles ne sont que d’environ 10 pouces (250 mm) dans le nord et moins de 20 pouces (500 mm) dans le sud.

Dans la plupart des régions de la côte, les températures moyennes dépassent 80 ° F (27 ° C) et l’humidité relative est élevée toute l’année. À partir de la côte humide, où les précipitations annuelles se situent entre 30 et 50 pouces (760 et 1 270 mm), les précipitations diminuent vers l’ouest jusqu’à environ 20 pouces (500 mm) par an. Ce n’est que sur la côte sud que les précipitations sont suffisamment fiables pour une agriculture prospère.

Climat actuel

Climat futur

SOLS

Le Kenya possède une très large gamme de sols résultant de la variété de la géologie (matériau parental), du relief et du climat. Les ressources en sols varient de sablonneuses à argileuses, peu profondes à très profondes et de fertilité faible à élevée. Cependant, la plupart d’entre eux ont de sérieuses limitations telles que la salinité/sodicité, l’acidité, la fertilité et les problèmes de drainage. Les principaux sols utilisés en agriculture sont les ferralsols, les vertisols, les acrisols, les lixisols, les luvisols et les nitisols.

Source: researchgate.net

RÉGIONS VITICOLES

La viticulture est trop récente pour que le pays ait des régions viticoles officielles. Cependant, la viticulture se concentre dans la Vallée du Rift et sur le plateau de Yatta. Pour en savoir plus, cliquez sur le lien suivant: KENYA RÉGIONS VITICOLES

CÉPAGES

Les cépages du Kenya sont majoritairement des Vitis vinifera français. Pour en savoir plus sur les cépages du Kenya, cliquez sur le lien suivant: KENYA CÉPAGES

LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION

La législation sur la production et la consommation sont régies par une Loi de 2012. Pour en savoir plus sur la législation et la réglementation des vins et des alcools au Kenya, cliquez sur le lin suivant: KENYA LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION