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CAMBODGE

DESCRIPTION DU PAYS

Source: By Draw new flag by User:ទេព_សុវិចិត្រ – Cambodia, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/

Phnom Penh. Source: Por Milei.vencel – Obra do próprio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/

LE CAMBODGE VU D’AILLEURS

Le Cambodge est un pays souvent résumé à deux thèmes connus de tous : Angkor Wat et les Khmers rouges.

           Les célèbres temples n’ont été popularisés en Occident que grâce à la publication des notes de voyage du naturaliste français Henri Mouhot qui visita le site en 1859 :  les témoins d’un passé flamboyant, des constructions gigantesques au milieu de la forêt. Dans les années 1920, les sculptures, les statues furent souvent volées, comme par André Malraux lui-même (futur ministre de la Culture du général de Gaulle) a raconté son épouse Clara Malraux.

          Au temps des ancêtres (au début du XX°siècle), il n’y avait pas la télé, ni de charters, presque pas d’avions, ni les réseaux sociaux, ni les livres de poche, ni Google Street View. Les photos étaient plutôt en noir et blanc comme les innombrables clichés rapportés par les photographes qu’Albert Kahn le mécène envoya au Cambodge comme presque partout ailleurs dans le monde (« Les archives de la planète » à voir au Musée Albert Kahn à Boulogne Billancourt). Les gouvernements européens de temps en temps, manifestaient leur puissance élargie au monde entier par des Expositions Universelles, présentaient aux visiteurs ébahis des répliques des grands monuments, grandioses, présents dans leurs colonies. Angkor avait été la capitale de l’Empire khmer du IX°au XIV° siècle . Il y a 200 temples et de nombreux aménagements hydrauliques (canaux) dispersés sur plus de 400 km² (155 m2). Donc Angkor Wat (construit au XII° siècle, dédié à Vishnou puis centre de culte bouddhiste) vint à Paris et à Marseille. Fut d’abord montrée une pagode d’Angkor lors de l’exposition universelle de Paris de 1889, érigée sur l’esplanade des Invalides à partir de moulages et de pièces exposées au palais du Trocadéro ; puis en 1906 lors de l’exposition coloniale de Marseille où le pavillon du Cambodge s’inspire d’Angkor Wat. Enfin, à l’occasion de l’exposition coloniale internationale de 1931 à Paris, une réplique d’Angkor Wat, emblème par excellence du Cambodge, fut créée à la même échelle que l’original pour accueillir le pavillon de l’Indochine.

Angkor Wat. source: By Jakub Hałun – Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/

« Cinq millions de visiteurs en 2017, sept millions en 2020. Et dix millions en 2025 (?) ».  Mais les temples s’abîment, la pierre s’effrite, des lichens la grignotent, des sculptures sont rongées.  Depuis 1992, tout le site est classé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et même jugé « en péril » jusqu’en 2004. Angkor Wat se trouve à environ 6 km au nord de la ville de Siem Reap et du lac de Tonlé Sap au sud.  On estime qu’il avait fallu 6 000 éléphants et 300 000 ouvriers pour réaliser cette construction.

           Appelés Khmers rouges (c’est-à-dire « Cambodgiens communistes ») dans les années 1950 par Norodom Sihanouk le roi du Cambodge, ce surnom utilisé couramment en français désigne le mouvement politique cambodgien, ultranationaliste et communiste d’inspiration maoïste qui fut au pouvoir entre 1975 et 1979. Ils voulaient changer radicalement leur pays et les hommes qui y vivaient. De 1962 à 1997, le principal dirigeant des Khmers rouges Saloth Sâr, plus connu sous le nom de Pol Pot, avait été initié à la politique lors de son séjour à Paris. Ils instaurèrent une dictature violente dans un cadre autarcique, leurs méthodesétaient brutales, il s’agissait de créer une société communiste, ethniquement pure, où l’influence capitaliste et coloniale occidentale et la religion étaient supprimées. Du jour au lendemain toutes les villes du pays furent vidées de leurs habitants, contraints à partir travailler dans les campagnes, dans des conditions proches de l’esclavage. Le pays vécut alors sous un régime d’arbitraire total.

           [Les Khmers rouges ne sont pas apparus par hasard]. La tragédie du Cambodge s’explique par sa situation de voisin. Jadis petit État neutre (en 1955 Sihanouk choisit le non-alignement à la Conférence de Bandung avec Nehru, Soekarno, Zhou Enlai, Nasser), le pays était pacifique et relativement prospère, mais le Cambodge devint un terrain décisif de la guerre du Vietnam, le lieu où se jouait la victoire ou la défaite. La guerre civile s’intensifia dans le climat de Guerre Froide, la rivalité armée entre les deux géants, et la Chine s’en mêla. Les États- Unis voulaient que le Cambodge se rallie à leur camp au côté du Sud-Vietnam et de la Thaïlande. Le pays fut entraîné dans la guerre, bombardé à foison pour priver le Nord Vietnam de ses approvisionnements car la piste Ho Chi Minh passait par son territoire. Les bombardements sur le pays continuèrent après la signature des accords de paix de Paris en janvier 1973 et jusqu’en août 1973, l’importance du Cambodge alla crescendo dans la stratégie américaine.  Au cours de la guerre du Viêt Nam, les communistes vietnamiens et les Khmers rouges s’allièrent contre les Américains et les régimes qu’ils soutenaient, au Viêt Nam du Sud et au Cambodge. Cependant les Khmers rouges craignaient que les communistes vietnamiens ne souhaitent créer une fédération indochinoise qu’ils domineraient. Finalement les Khmers rouges furent chassés du pouvoir en 1979 par l’armée vietnamienne qui libèra la population. Les dirigeants des Khmers rouges mèneront ensuite une nouvelle guérilla, jusqu’à la fin des années 1990. Le bilan de leur passage au pouvoir est tragique. Ils ont organisé de nombreux crimes de masse : bonzes, moines bouddhistes, voyageurs « suspects », minorités ethniques (lao, thaï, shan, cham -une   ethnie musulmane-), catholiques, francophones, Chinois.  Les chiffres varient sur le nombre de victimes (plus de 20 % de la population ?)

Les Khmers rouges vus par une enfant de 12 ans. Source: https://www.reddit.com/

[On se rappellera qu’au Pérou à partir de 1980, le mouvement « Sentier Lumineux » ( Sendero Luminoso),  maoïste, s’inspirait de la lettre, de l’esprit, et des méthodes violentes des Khmers Rouges. ils commencèrent par pendre des chiens, en guise d’avertissement puis ,organisèrent attentats, enlèvements et assassinats ciblés d’abord dans les Andes, puis dans la capitale Lima. L’ex-président péruvien Fujimori en vint à bout].

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

La viticulture au Cambodge est récente et encore expérimentale et elle se limite à deux provinces, Kampong Speu (latitude : 11°27’11.95″N,) et Battambang (latitude 13o 05’). La superficie cultivée totalise environ 9 à 10 ha (25 acres), produisant environ 60 à 70 tonnes (67 à 79 US tons)[1].

La viticulture du Cambodge est récente, les premiers vignobles ont été plantés en 1999 dans la province de Battambang sur la propriété de Chan Thay Chhoueng (Chan Thay Chhoeung Winery) et de son épouse Leng Chanthol et les premiers vins ont été élaborés en 2004. 

La viticulture est orientée à la fois vers des raisins de cuve avec des Vitis vinifera et vers la table avec d’autres variétés adaptées, mais la culture de la vigne est confrontée aux conditions tropicales, humides et chaudes du pays.

En 2023, le Cambodge a exporté 9 $[2] de vin. La principale destination des exportations de vin du Cambodge est : Singapour (9 $).

Le Cambodge a importé 35,7 M$ de vin, devenant ainsi le 65e plus grand importateur de vin au monde. Cambodge importe du vin principalement de : Thaïlande (13,6 M$), France (13,3 M$), Singapour (2,75 M$), Hong Kong (1,84 M$) et États-Unis (969 000 $).

En 2021, la consommation par habitant était de 0,55 litres (stable à ce niveau depuis 2014)[3].


[1]  Khim Finan, porte-parole du ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche

[2] 1 $ = 0.95 euros (février 2025)

[3] https://www.helgilibrary.com/

HISTOIRE

Les provinces du Cambodge. By NIRVn at English Wikipedia, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/

HISTOIRE

La viticulture du Cambodge est récente, les premiers vignobles ont été plantés en 1999 dans la province de Battambang sur la propriété de Chan Thay Chhoueng (Chan Thay Chhoeung Winery) et de son épouse Leng Chanthol et les premiers vins ont été élaborés en 2004. 

Chan Thay Chhoueng était producteur d’oranges dans la région et lorsque que son orangeraie a été détruite par un champignon, il se tourna vers la viticulture et le vin. Il planta du shiraz, du cabernet sauvignon et du merlot, et cultive le Black Queen et le chardonnay pour élaborer leurs rosés.

La production est essentiellement manuelle et pendant longtemps les raisins étaient foulés à la main et le vin vinifié dans des bonbonnes. Il produit aujourd’hui 6 000 bouteilles par an. La production est vendue uniquement au domaine pour l’instant et la bouteille coûte entre 7 et 18 dollars (6,5 et 17,5 euros).

Chan Thay Chhoeung Winery. Source: Trip advisor

Il a été pendant longtemps le seul producteur au Cambodge avant que  Chuon Thabora plante un vignoble dans le village de Toek Laok de la commune de Dambouk Roung du district de Phnom Sruoch de la province de Kampong Speu. Cependant, le moment charnière qui a déclenché son activité viticole est arrivé lorsqu’il a eu l’opportunité d’étudier la vinification sous la tutelle de son oncle en France. Poussé par son nouveau savoir-faire, il décide d’acquérir des terres pour la culture de la vigne qu’il trouve dans la plantation fruitière de son frère dans le district de Phnom Sruoch.

Il acquiert 16 hectares (40 acres) de terrain et commence la culture de la vigne à des fins d’essai en 2016 sur 3 hectares (7,5 acres) avec des cépages importés. Il a planté une vingtaine de cépages dont le marselan et le zierfandler pour les cépages de cuve et  le cardinal pour les cépages de table avec lequel il fait 3 récoltes par an. Sur la base de ses tests de culture, il a noté que les raisins ne nécessitent pas d’arrosage excessif et portent des fruits abondants pendant la saison sèche. La saveur du raisin varie selon les saisons, les fruits récoltés pendant la saison sèche étant particulièrement délicieux. Khat Borin, directeur du bureau d’agronomie du département provincial de l’agriculture de Battambang pense que les raisins ont le potentiel de générer des revenus substantiels.

Cependant, de nombreux agriculteurs ont rencontré des difficultés avec la viticulture et l’ont vite abandonnée, pour l’instant, il n’existe que 2 producteurs au Cambodge.

Aujourd’hui, Chan Thay Chhoueng, dans la province de Battambang s’oriente vers la production et vin et l’œnotourisme et il commercialise son vin à la propriété. Il a déjà acheté cinq hectares supplémentaires dans le district de Ratanak Mondul pour y planter du raisin destiné à la production de vin. Le domaine s’est aussi lancé dans la production de marc et il en produit 2 000 bouteilles par an. Le manque d’infrastructures et d’équipements modernes compromet la qualité et empêche de prospecter le marché d’une manière plus agressive. Il ne serait pas opposé à s’associer avec un partenaire financier.

Comme dans tous les pays tropicaux, la viticulture est aujourd’hui possible, mais elle demande beaucoup de persévérance pour adapter les cépages au terroir et gérer efficacement  les problèmes associés à ces conditions particulières.

Vignoble de Kampong Speu . Source: https://www.phnompenhpost.com/

CLIMAT

De la mi-mai au début octobre, les forts vents dominants de la mousson du sud-ouest entraînent de fortes pluies et une humidité élevée. Du début novembre à la mi-mars, les vents plus légers et plus secs de la mousson du nord-est entraînent une nébulosité variable, des précipitations peu fréquentes et une humidité plus faible. Le temps entre ces saisons est transitoire. Les températures maximales sont élevées tout au long de l’année, allant d’environ 28 °C (82° à 83 °F) en janvier, le mois le plus frais, à environ 35 °C (95 °F) en avril. Les précipitations annuelles varient considérablement à travers le pays, de plus de 5 000 mm (200 pouces) sur les pentes vers la mer des hautes terres du sud-ouest à environ 1 270 à 1 400 mm (50 à 55 pouces) dans la région des basses terres centrales. Les trois quarts des précipitations annuelles surviennent pendant les mois de mousson du sud-ouest.

Climat actuel

Climat futur

SOLS

La plupart des sols du Cambodge sont sablonneux et pauvres en nutriments. Les zones dites de terres rouges situées dans la partie orientale du pays conviennent toutefois aux cultures commerciales telles que le caoutchouc et le coton. La crue annuelle du Mékong pendant la saison des pluies dépose un riche sédiment alluvionnaire qui explique la fertilité de la plaine centrale et fournit une irrigation naturelle pour la culture du riz.

RÉGIONS VITICOLES

Il n’existe que deux provinces où la vigne est cultivée : Battambang et Kampong Speu. Pour en savoir plus sur les régions viticole du Cambodge, cliquez sur le lien suivant : CAMBODGE RÉGIONS VITICOLES

CÉPAGES

Les cépages plantés sont des Vitis vinifera et des hybrides. Pour en savoir plus sur les cépages plantés, cliquez sur le lien suivant : CAMBODGE CÉPAGES

LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION

Il n’existe pas de de législation spécifique ni pour la production ni pour la consommation. Pour en savoir plus, cliquez sur le lien suivant : CAMBODGE LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION