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CORÉE DU SUD

DESCRIPTION DU PAYS

Source: wikipedia.org

Séoul. Wikipedia.org

LA CORÉE DU SUD VUE D’AILLEURS

La péninsule coréenne héberge deux Etats : le sud est à l’Ouest et le nord est à l’Est. Autrefois il y avait aussi deux Allemagne(s) et deux Yémen(s), les trois Etats étaient divisés en deux morceaux, la Guerre Froide était née en  1947 en  Europe d’abord, puis s’était étendue en Asie et dans le reste du monde.

La péninsule coréenne était une colonie japonaise depuis 1910, à peine le Japon défait en 1945, elle fut occupée par les armées des deux grandes puissances, (Etats-Unis au sud et URSS au nord) de part et d’autre du 38e parallèle. Dans la région,  en 1949, la Chine est devenue communiste et la guerre française en Indochine s’enlisait depuis 1945. Le 12 janvier 1950, le nouveau secrétaire d’État américain, Dean Acheson, déclara au Club national de la presse que le périmètre de défense américain dans le Pacifique comprenait les îles Aléoutiennes, les îles Ryūkyū, le Japon et les Philippines : l’omission explicite de la Corée pouvait laisser entendre que, en cas de guerre, les Américains n’interviendraient pas. Maladresse ? Laissant le champ libre à Staline. L’armée du nord à la surprise générale envahit le sud en juin 50 déclenchant une guerre fratricide. Cette année-là l’URSS boycottait le Conseil de sécurité de l’ONU car le siège de la Chine y était occupé par Taïwan, suite au refus de reconnaître la république populaire de Chine ; donc, sans  veto de l’URSS, États-Unis et alliés  autorisèrent une intervention militaire en Corée. Ce qu’organisa Truman : les EU fournirent 88 % des 341 000 soldats internationaux des forces du Sud, avec assistance de vingt autres pays. L’URSS fournit une aide matérielle conséquente aux armées chinoises (1,7 million de « volontaires chinois) et nord-coréennes. La guerre commença par une campagne offensive d’infanterie puis des bombardements aériens, presque jusqu’au fleuve Yalou, à la frontière chinoise, puis devint une guerre statique en 1951. Les combats furent terribles. Mac Arthur réclama l’utilisation de l’arme nucléaire contre la Chine soupçonnée d’aider le Nord…  Truman refusa… Les PC orchestraient dans le monde de grandes campagnes contre les Etats-Unis. En France ce fut lors de la manifestation contre “Ridgway la peste” en mai 52 que Jacques Duclos le secrétaire général du Parti Communiste par intérim fut arrêté car il avait des pigeons- forcément voyageurs, forcémént espions – dans sa voiture, alors qu’ils allaient fournir le frichti d’un repas familial. Il fit un mois de prison. La mort de Staline permit un dégel, un armistice en 1953 (ainsi que la fin de la guerre en Indochine).  Séoul détruite à plus de 70 %, plus de deux millions de morts, la péninsule dévastée par les combats et les bombardements.

Des soldats nord-coréens s’élancent face à l’ennemi durant la guerre de Corée. . Leonard de Selva, Bridgeman images  • BRIDGEMAN. Source: https://www.histoire-et-civilisations.com/

 Retour au statu quo ante…l’accord restaure la frontière près du 38e parallèle entre les deux Corées, créée une  zone  démilitarisée. Les deux pays sont aujourd’hui encore officiellement en guerre avec parfois des incidents.

Le camp Humphreys avec 28 000 soldats américains veille au grain.   Conséquences  de la guerre en Asie : des pactes militaires multilatéraux sont  mis en place par les  EU ( OTASE en 1954, pacte de Bagdad, traités bi-latéraux avec Corée du sud, Iran, Taïwan, Japon).

                     Le pays compte 51,7 millions d’habitants et mesure 100 000 km², la densité moyenne est  élevée 515h/km². Séoul  est une énorme agglomération, avec 11 millions d’habitants intra-muros,  27 dans son aire urbaine.

L’instabilité politique, sociale et économique en Corée du Sud a conduit beaucoup ( environ 2 millions ) de Sud-Coréens à émigrer, surtout aux États-Unis ou au Canada.

La langue coréenne, est parlée par la quasi-totalité de la population. L’alphabet coréen, le hangeul, fut inventé au XV° par le roi pour faciliter l’éducation de ses sujets — en effet, les caractères chinois étaient jugés trop difficiles et leur apprentissage trop long. De nos jours encore les Coréens plus âgés préfèrent toujours écrire des mots en hanja (caractères chinois). Durant la domination japonaise  il était strictement interdit  de parler, d’étudier le coréen.

Deux religions dominent, le christianisme (31,6 %, dont 24 % de protestants et 7,6 % de catholiques) et le bouddhisme (24,2 % ). Mais la société est très imprégnée des valeurs et croyances confucéennes et bouddhistes. Et des religions minoritaires (taoïsme, chamanisme …et de nouveaux courants religieux.

                      La Corée du sud depuis les années 50 a connu une vraie réussite économique, malgré sa petite taille et l’absence d’importantes ressources minières : 13° PIB mondial (RU 6°, France 7°). Elle est le 5° exportateur mondial en volumue : France 6°; Pusan est le 13° plus grand port du monde, très loin devant  Rotterdam 11° et premier européen, et Le Havre (premier français). Actuellement, la Corée du sud est un grand de la construction navale dans le monde avec le Japon et l’Europe occidentale. Elle est un des champions mondiaux de l’électronique et des nouvelles technologies. Le surnom de « petits dragons » fut donné dans les années 70 à la Corée du Sud (mais aussi à Singapour, Hong-Kong et Taïwan), par référence au «dragon» japonais. Ces – NPIA Nouveaux Pays Industrialisés Asiatiques –   ont en effet suivi  son  mode de développement  (interventionnisme d’Etat, main d’œuvre abondante et bon marché,  industrialisation rapide tournée vers l’exportation) ;  ils bénéficièrent  des investissements nippons,   des délocalisations des États-Unis et de l’ aide au développement. La Corée du Sud (comme Taïwan) fut d’abord un « pays-atelier »

( production industrielle à faible valeur ajoutée),  puis  elle remonta les filières,  diversifia ses activités  (passant  à des productions  à valeur ajoutée plus élevée  comme des textiles en coton aux textiles synthétiques, à côté des automobiles, des ordinateurs), développa les activités commerciales  et financières. Les capitaux internationaux vinrent.  L’Etat pilotait les choix industriels avec les grandes entreprises, les chaebol, qui ont été longtemps le principal moteur de la croissance. Ce sont des ensembles d’entreprises de domaines variés, avec des participations croisées, équivalents coréens des anciens zaibatsu japonais (dissous par les autorités d’occupation américaines puis réapparus). Les plus importants et les plus connus sont : Samsung, Hyundai Motor Group, LG Group, appelé d’abord Lucky-Goldstar, Groupe SK, Hanwha, GS Group, Lotte, Daewoo (dissous en 1999) ; Il y en a une trentaine, chacun détenu par une famille. Les chaebol sont parfois considérés comme des « colosses aux pieds d’argile » ; surendettés, ils ont besoin du  soutien du système bancaire et du gouvernement, collusion qui générait une importante corruption. Et ils sont dépendants de la technologie étrangère. En 1999, Daewoo, le deuxième conglomérat par sa taille, a été entièrement démantelé. Hyundai, le plus gros conglomérat, a été scindé en plusieurs sous-groupes. Seuls Samsung, LG et SK se sont sortis à peu près indemnes. Ils se transforment en holdings.

Source: https://www.meretmarine.com/

La population coréenne était très homogène ethniquement et linguistiquement, avec comme seule minorité notable une communauté chinoise. Depuis 1991, le pays fait appel à de la main-d’œuvre étrangère : en 2019, 2 millions de  résidents étrangers enregistrés (Birmanie,  Bangladesh…).

Ceci expliquant cela ? Les Coréens ( nes) ne veulent plus d’enfants. Le pays connaît le plus faible taux de natalité de la planète; trois fois moins que le seuil qui permet le renouvellement de la population. Les « no kids zones » se multiplient, il y en a déjà 400 raconte S.Faletti le correspondant du Figaro à Séoul dans l’édition du 2 octobre 2024. Le pays vieillit plus vite que le Japon, sa population pourrait fondre de moitié d’ici la fin du siècle..

                     Au XXième siècle, le monde est redevable à la   Corée du sud d’au moins deux inventions majeures.

   La première est la secte Moon (« Église de l’Unification ou Association de l’Esprit Saint pour l’Unification du christianisme mondial »   rebaptisée  en 1997: « Fédération des Familles pour la Paix mondiale et l’Unification (FFFP) »,  y  fut  fondée  en 1954 par Sun Myung Moon ; il dit avoir reçu sa mission de Jésus à l’âge de 15 ans.  Pendant ses tours du monde sa spécialité était l’organisation de mariages collectifs par milliers.  Le fondateur mourut, milliardaire, en 2012, sa seconde femme poursuit son oeuvre. La secte compterait environ 50 000 membres, surtout en Asie de l’Est et aux États-Unis. Et en revendique trois millions, cherchez l’erreur L’ancien Premier ministre japonais Shinzō Abe  fut  assassiné en 2022, par le membre d’une famille  perturbée par l’appartenance de l’un de ses membres à la secte, c’était une vengeance  après qu’aient été révélés  les liens forts entre le  ministre et  la secte Moon.

     Et la K-pop est  un genre musical qui devint une sous-culture chez les adolescents et jeunes adultes ; d’abord populaire dans l’est de l’Asie durant la fin des années 1990, depuis elle s’étend… Un nouveau soft power ?

     Enfin une invention beaucoup plus ancienne, culinaire, le kimchi , ingrédient majeur; qui remonte au moins au début de la période des Trois Royaumes de Corée (37 av. J.-C. – 7 apr. J.-

C.). Pour tout savoir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kimchi

Le Kimchi. Source: https://kimshii.com/

      De nos jours il y a dans la péninsule deux régimes distincts ; à une époque, il y avait dictateur au nord et dictateur au sud :  Park Chung Hee d’abord puis jusqu’à l’avènement de la démocratie en 1987 ; au nord  Kim Il-sung  puis  le  pouvoir devient héréditaire, c’est son fils  Kim Jong-un, depuis 2021  qui asperge les voisins de missiles de temps en temps.

Enfin, mentionnons non plus une menace mais un remède ( ?) à tous les maux ( ?) : une spécialité botanique de la Corée, le ginseng. C’est une plante vivace (famille des Araliaceae) dont la racine est essentielle dans la pharmacopée asiatique depuis des millénaires, pour ses effets toniques et aphrodisiaques, parfois  utilisé dans des boissons énergisantes.    Connue depuis 1711 grâce au Père Jartoux, missionnaire jésuite en Chine, sa culture nécessite beaucoup de soin pendant au moins 6 ans, c’est donc est un produit coûteux, un kilo se négocie en 2022 jusqu’à 2 700 euros.

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

Le premier vin coréen date de 1969, mais il faudra attendre les milieux des années 2000, pour qu’un embryon d’industrie viticole se développe sous l’égide du gouvernement. On estime qu’il existe 150 exploitations qui produisent du vin de fruit ou de raisins car en Corée le vin coréen peut être élaboré avec des fruits autres que le raisin ou avec l’ajout de concentrés importés. La viticulture se fait principalement avec des hybrides et le cépage Campbell Early occupe plus de 50% de l’encépagement. En 2005, le gouvernement avait désigné le district de Yŏngdong comme le district viticole de référence en Corée et aujourd’hui 42 producteurs de raisins et de vin y sont installés. Seule une petite proportion du raisin est transformée en Corée, la majorité des raisins étant réservée à la table. Sur les 4,8% de raisins transformés, environ 2,5% le sont en vin. Il existe donc tout au plus une centaine d’hectares ou deux de raisins réservés à la cuve qui produisent environ 350 000-400 000 bouteilles de vin.

Le pays importe 93% des vins qu’il consomme et les principaux fournisseurs sont : la France, qui y a exporté pour 162,6 millions d’Euros de vin, suivie des États-Unis avec 81,6 millions d’Euros, du Chili avec 68,6 millions d’Euros et de l’Espagne avec 37,9 millions d’Euros.

La Corée a importé 38 millions de litres de produits viticoles pour une valeur de 148 326 Euros et n’en a produit que 17 millions de litres pour une valeur de 73 443 Euros.

La consommation par capita est de 0,75 litre de vin par an.

HISTOIRE

La Corée est sans doute plus connue pour le Kimchi ( mets traditionnel coréen composé de piments et de légumes lacto-fermentés, c’est-à-dire trempés dans de la saumure) jusqu’au développement d’une acidité) que pour ses vins.  Mais ce pays a une longue histoire de consommation de boissons alcoolisés. Le Makgeolli est la plus ancienne boisson alcoolisée de Corée. Ce vin de riz est brassé depuis l’ère des Trois Royaumes (du 1er siècle avant notre ère au VIIème siècle de notre ère).  La consommation de vin de riz sous le règne du roi Dongmyeong (37-19 avant notre ère) est mentionnée dans l’histoire fondatrice du royaume de Goguryeo (37 avant JC à 668 après JC) dans Jewang ungi (Chants des Empereurs et des Rois), un livre coréen Goryeo du XIIIe siècle. On ne sait pas exactement quand le raisin a été introduit en Corée, mais la viticulture est mentionnée au royaume de Silla (57 avant notre ère – 668 de notre ère) dans l’ouvrage chinois « Qi Min Yaoshu » ((齊民要術, 530-550), le chef-d’œuvre le plus complet sur l’agriculture et de l’élevage anciens en Chine. On peut donc en déduire que le raisin a été introduit très tôt en Corée possiblement à l’époque des Trois Royaumes (220-280 A.V.J.C, lorsque le commerce avec la région du Shandong était actif. La première mention du raisin en Corée se trouve dans le Shoyo Shinsho  (撮要新書) de Park Heung-saeng (朴興生, 1375-1458), puis ensuite , dans « Intégration à la ferme (農家集成, 1614) et  Sutra et (穡经, 1676). 

Qi Min Yaoshu. le plus vieux livre de cuisine existant. Source: https://www.abebooks.com

On pense que la vigne y est largement cultivée depuis le XVe siècle, car elle figure dans tous les grands manuels agricoles. Les cépages présentés dans ces livres d’agriculture spécialisée comprennent ‘Ja (紫)’, ‘Blue (靑)’, ‘Heuk (黑)’, ‘Horse-Milk Grape’, Crystal Horse Milk , etc. Il est fort probable qu’il s’agisse de cépages chinois ou d’un raisin européen qui serait   passé par la Chine.  En particulier, la forme des graines des cépages « Horse Milk Grape » et «Crystal Horse Milk»  indique fortement qu’ils appartiennent au groupe de cépages de l’Est (Vitis vinifera Prolespontica) des raisins européens.

Il semble cependant que la viticulture ne se soit pas implanté pas de manière durable. Quant au vin, il n’y a aucune trace qu’il ait été produit. Les recueils historiques montrent que le premier vin introduit en Corée est un cadeau du roi Sejo de la dynastie chinoise des Yuan à son gendre, le roi coréen de Chungnyeol de Goryeo ((3 avril 1236 – 30 Julillet 1308). Le début de la vinification en Corée remonte au milieu de la dynastie Joseon (1392 -1897) et elle a été introduite parce que le vin était considéré comme un remède, une médecine. À la fin de la dynastie Joseon, le catholicisme a dynamisé la culture de la vigne en Corée. Les missionnaires chrétiens cultivaient la vigne pour célébrer la messe.

Yi Je-hyun (1287-1367), bureaucrate civil et premier érudit néo-confucéen de la dynastie Goryeo. Source: wikipedia.org

La viticulture coréenne moderne commence sérieusement après la création du « Ttukseom Gardening Model Center » en 1906 et du « Suwon Gwoneop Model Center » en 1908. Dès lors, il existe des documents d’importation qui indiquent que   7 cépages, dont le Black Hamburg ont été testés. De 1901 à 1910, 153 cépages seront introduits en Corée. En 1908, un test de culture de la variété « Campbell Early » s’est révélé très probant et elle a été recommandée comme variété appropriée pour la Corée. Mais il n’y a pas de trace exacte de son arrivée sur le territoire coréen. Elle deviendra par la suite la plus importante variété de cuve en Corée. Pendant la période coloniale japonaise (1910 – 1945), de nouvelles technologies ont été introduites par des universitaires japonais et des schémas de viticulture régionaux ont commencé à être établis. 

D’autre part, en 1910, il existe un document qui indique que les Japonais ont cultivé du raisin à grande échelle en défrichant 150 hectares à Pohang, dans la province du Gyeongsang du Nord. Ils y ont planté du raisin et ont construit un chai.

À cette époque, les raisins américains sont principalement utilisés pour le vin qui est élaboré à la ferme Mitsuwa à Pohang, Gyeongsangbuk-do en 1918. De plus, les fruits, qui ne passaient pas la sélection pour la vente étaient assemblés avec de l’alcool pour faire des vins de fruits, le vin coréen pouvant être élaboré avec des fruits autres que du raisin. 

Après la fin de la domination japonaise, le gouvernement recommande la viticulture comme projet régional de spécialisation. Le « Plan gouvernemental pour l’industrialisation rurale et la promotion des industries locales spécialisées » de 1966 comprenait un plan de construction d’une usine de vinification à Daedeok (aujourd’hui Daejeon).

Source: wikipedia.org

Avec l’expansion et le développement du centre d’essais horticoles dans les années 1960, des variétés et des porte-greffes étrangers ont été introduits à grande échelle et des recherches à grande échelle ont commencé. La visite de l’ancien président Park Chung-hee, en Allemagne   en 1964 aurait été le déclencheur de l’engouement de la Corée pour la viticulture après qu’il ait vu des raisins cultivés dans les terres pauvres de l’Allemagne. Des vignobles ont été établis à Yeongcheon, Gyeongsan et Pohang dans la province du Gyeongsang du Nord, où le cépage riesling, est cultivé. 

Dans les années 1960, les variétés destinées à la fois à la reproduction et à la transformation étaient principalement sélectionnées.   En 1969, La société Dong-A  achèta une cave basée à Daegu et produisit la première boisson alcoolisée à base de fruits de Corée, « Apple Wine Paradise ».  En 1987, elle complète sa gamme de vins avec « Wihayeah » et  « Cheers » en 1987. Le gouvernement encourage l’alcool à base de fruits plutôt que l’alcool à base de riz en raison des pénuries alimentaires et de grandes entreprises se lancent dans la production. En 1974, une entreprise de confiserie, Haitai, lance le premier vin tranquille issu de raisins appelé «Noble Wine». Par la suite, le « Chateau Montble » de Jinro, le « Durirang » de Geumbokju et le « Grand Joie » de la brasserie Daeseon sont également produits, inaugurant l’apogée de la fabrication du vin en Corée. La première marque à succès de vin est  Majuang, elle est    lancée en 1977  et son nom  signifie « vous l’appréciez tout en le regardant face à face ». Une cave dédiée à la production de vin de Majuang est construite à la fin des années 1970 à Gyeongsan, Gyeongsangnam-do (province du Gyeongsang du Sud), une région similaire en termes de climat à la Moselle en Allemagne, bien connue pour sa production de riesling. La cave de Gyeongsan a la capacité de stocker environ 9 500 hectolitres de vin. Cependant, quand la récolte s’avère inadéquate pour la production de vin en raison de mauvaises conditions climatiques, et il est donc courant d’assembler  des raisins nationaux avec des extraits importés de régions connues, comme la Moselle ou le  Médoc. Dès son arrivée sur le marché, le vin  est choisi comme vin de messe avec l’autorisation du Vatican. On le trouve encore dans les églises catholiques de nos jours. Près de 300 000 bouteilles sont produites chaque année pour les célébrations des messes ( catholiques).

Ce vin fut aussi le premier vin de Corée à acquérir une reconnaissance mondiale en 1978, l’ancien président américain Jimmy Carter en ramena chez lui après avoir visité la Corée, le faisant connaître aux experts en vin de tout le pays. Le pape Jean-Paul II, pape de 1978 à 2005, et le pape François, depuis 2013, ont utilisé le Majuang  pour dire la messe lors de leurs visites en Corée en 1984 et 2014, respectivement.

Le Washington Post a même écrit un article sur le vin, le louant comme un « vin mystérieux ». Le Majuang a également été dépeint comme le « mystère de l’Orient » lors d’un séminaire universitaire en 1985 à l’Université de Geisenheim en Allemagne. Les années 1980 sont l’âge d’or du vin coréen et, de 1980 et 1988  le vin coréen  enregistre des taux de  croissance entre 10% et  30 % par an. Mais en 1988, les restrictions à l’importation de vins étrangers sont levées et à partir des années 1990, les vins nationaux perdent leur place face aux vins étrangers importés. Des variétés mieux adaptées aux conditions du pays sont alors sélectionnées pour une production plus qualitative. L’introduction du porte-greffe du SO4 particulièrement adapté au cépage ‘Geobong’ en 1995 provoque un boom de la plantation de plants greffés dans les fermes pour une production plus fiable et la prévention des dommages causés par les ravageurs de la vigne.

Le cardinal Stephen Kim Sou-hwan, à gauche, accompagne le pape Jean-Paul II alors qu’il salue les sympathisants lors d’une visite en 1989 sur l’île de Sorok, site d’une colonie de lépreux -avec des antécédents de maltraitance de patients.- / Fichier Korea Times

En 1996 le 1er Concours Coréen des Sommeliers est organisé par Sopexa. A cette époque, Dongjo Heo (actuellement Seonki Trading), qui était alors employé du Grand InterContinental à Seoul, a pris la première place, et la prise de conscience des sommeliers pour le vin a commencé à s’imposer. En 1998 un site Internet spécialisé dans le vin et un club en ligne sont lancés. En 2005, le gouvernement avait désigné Yeongdong comme district spécial pour les raisins et le vin et il aide les agriculteurs à mettre en place des installations de vinification depuis 2008. Depuis lors, la majorité des viticulteurs ont commencé à élaborer, embouteiller et étiqueter leurs propres vins, tandis que certains viticulteurs fabriquent chez eux de petites quantités de leurs propres boissons alcoolisées à partir de raisins depuis des décennies. Actuellement, dans le district on compte 42 établissements vinicoles de petite taille et une grande exploitation vinicole qui produisent du vin. Les efforts commencent à porter leurs fruits. We Winery, un vignoble local doté d’installations de vinification, a remporté des médailles d’argent et d’or au concours « Asia Wine Trophy » en 2013 et 2014. Son vin rouge 2011 a été sélectionné parmi plus de 2 600 sortes de vins de 26 pays à travers le monde et a remporté la médaille d’argent en 2013. Son vin blanc 2013 élaboré à partir du cépage Kyoho a remporté la médaille d’or en 2014.

Le pays organise chaque année un festival du vin à Yeongdong le temps d’un week-end.

Depuis 2013, Il existe 24 cépages cultivés par des institutions d’État, dont 14 variétés de l’Académie des sciences, 8 variétés des services de recherche et de vulgarisation agricoles de Gangwon-do et 2 variétés de l’Institut de recherche et de développement agricoles de Chungcheongbuk-do.

Des hôtels de luxe tels que le Grand Hyatt Hotel et le JW Marriott Hotel ont également commencé à ajouter des vins coréens à leur carte.

CLIMAT

La Corée du Sud a tendance à avoir un climat continental humide et un climat subtropical humide, le pays est affecté par la mousson d’Asie de l’Est, avec des précipitations plus abondantes en été pendant une courte saison des pluies, qui s’étire de fin juin à fin juillet. Les hivers peuvent être extrêmement froids avec une température minimale descendant en dessous de −20 °C (−4 °F) dans l’intérieur du pays : à Séoul, la plage de température moyenne en janvier est de −7° à 1 °C (19° à 34 °F) et la plage de température moyenne en août est de 22° à 30 °C (72 à 86 °F). Les températures hivernales sont plus élevées le long de la côte sud et considérablement plus basses dans l’intérieur montagneux. L’été peut être désagréablement trop chaud et humide, avec des températures dépassant 30 °C (86 °F) dans la plupart des régions du pays. La Corée du Sud a quatre saisons distinctes ; printemps, été, automne et hiver. Le printemps dure généralement de fin mars à début mai, l’été de mi-mai à début septembre, l’automne de mi-septembre à début novembre et l’hiver de mi-novembre à mi-mars.

Les précipitations sont concentrées pendant les mois d’été de juin à septembre. La côte sud est soumise à des typhons de fin d’été qui apportent des vents violents, de fortes pluies et parfois des inondations. Les précipitations annuelles moyennes varient de 1 370 millimètres (54 po) à Séoul à 1 470 millimètres (58 po) à Busan.

Pas vraiment un climat idéal et facile pour la viticulture, et le recours aux hybrides est généralisé, les cépages doivent être résistants au froid ou doivent être enfouis en hiver.

Climat actuel

Climat futur

TOPOGRAPHIE ET SOLS

La Corée du Sud occupe la partie sud de la péninsule coréenne et s’étend sur environ 1 100 km.

Le pays, y compris toutes ses îles se situe entre les 33° et 39°N de latitude nord et entre 124° et 130° de longitude Est. Sa superficie totale est de 100 032km² kilomètres ca (38 622,57 mi² ).

Contrairement au Japon ou aux provinces du nord de la Chine, la péninsule coréenne est géologiquement stable. Il n’y a pas de volcans actifs ( sauf la montagne Baekdu à la frontière entre la Corée du Nord et la Chine, dont la dernière activité date de 1903.

Environ 30% de la superficie de la Corée du Sud sont composés de terres basses , le reste étant constitué de régions élevées et de montagnes. La grande majorité des zones de plaine se trouve le long des côtes, en particulier la côte ouest, et le long des principaux fleuves. Les terres basses les plus importantes pour l’agriculture sont la plaine de la rivière Han autour de Séoul, la plaine côtière de Pyeongtaek au sud-ouest de Séoul, le bassin de la rivière Geum, la rivière Nakdong et la rivière Yeongsan et les plaines de Honam au sud-ouest. Une étroite plaine littorale s’étend le long de la côte est.

Le Nakdong est le plus long fleuve de Corée du Sud (521 km -324 mi)). La rivière Han, qui traverse Séoul, mesure 514 km (319 mi) de long et la rivière Geum mesure 401 km (249 mi). Parmi les autres grands fleuves, citons l’Imjin , qui traverse à la fois la Corée du Nord et la Corée du Sud et forme un estuaire avec le fleuve Han ; le Bukhan, un affluent du Han qui coule également de la Corée du Nord ; et le Somjin. Les principaux fleuves coulent du nord au sud ou d’est en ouest et se jettent dans la mer Jaune ou le détroit de Corée. Ils ont tendance à être larges et peu profonds et à présenter de grandes variations saisonnières de leur débit.

La grande majorité des sols de la Corée du Sud sont des inceptisols. La composition des sols s’établit comme suit :

Source: https://www.fao.org/

Source: https://www.fao.org/

RÉGIONS VITICOLES

La viticulture est répandue dans plusieurs provinces du pays mais en 2005, Le comté de Yeongdong de la province du Chungcheong du Nord a été désigné comme le comté viticole du pays par le gouvernement. Pour en savoir plus sur les régions viticoles du pays, cliquez sur le lien suivant : CORÉE DU SUD RÉGIONS VITICOLES

CÉPAGES

Compte tenu des conditions climatiques du pays, la culture de cépages Vitis vinifera  n’a pas été jusqu’à présent couronnée de succès et la viticulture se fait avec des hybrides, plus résistants que les Vitis vinifera. Les variétés de raisins Campbell Early , Kyoho, Sheridan  et Muscat Bailey A sont les plus utilisées. Pour en savoir plus sur les cépages coréens, cliquez sur le lien suivant :CORÉE DU SUD CÉPAGES

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

Le vin coréen ne doit pas nécessairement être issu de raisin et il peut être élaboré avec des fruits autres que du raisin. La Corée possède tout un arsenal législatif pour règlementer les boissons alcoolisées. Pour en savoir plus sur la législation et la règlementation sur les vins coréens, cliquez sur le lien suivant: CORÉE DU SUD LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION