DESCRIPTION DU PAYS
LE KAZAKHSTAN VU D’AILLEURS
Le Kazakhstan est un pays qui est indépendant depuis une trentaine d’années et il possède sur son sol deux héritages de l’ère soviétique : l’un est glorieux. En 1957, un bip-bip venu de l’espace intrigua tous les habitants de la planète Terre, ils apprirent qu’ il émanait d’un engin spatial pour la première fois de l’histoire, le Spoutnik 1, une petite sphère de 58 cm de diamètre, faisait le tour de la terre en 96 minutes. Il y avait été lancé de Baïkonour, dans le centre-sud du pays. D’où décolla en 1961, Gagarin(e) le premier cosmonaute de l’histoire. Puis les cargos Progress russes pour ravitailler la station spatiale internationale…
L’autre héritage est désastreux : c’est la quasi disparition de la mer d’Aral, le 4ième plus grand lac salé de la planète (deux fois la Belgique), causée par les conséquences de la culture intensive irriguée du coton. Tous les poissons furent tués par les pesticides. La pollution catastrophique empoisonna aussi les riverains, la poussière étant entraînée à plusieurs kilomètres des rivages par de violentes tempêtes de sable. (taux de mortalité infantile est l’un des plus élevés au monde, cancers et d’anémies en constante augmentation).
Le Kazakhstan est un pays gigantesque (2,7 M de km²), enclavé au cœur du continent asiatique, avec plus de 6 000 km de frontières avec la Russie au nord et environ 1 500 km avec la Chine au sud. Mesure 3 000 km d’est en ouest et 1 600 km du nord au sud.
Notre imaginaire comporte peut-être des images floues de cavaliers audacieux, parcourant steppes, (26 % du territoire), plaines infinies, déserts (44 %), et semi-déserts. Le territoire fit partie de l’empire perse sassanide – langue iranienne, religion de Zoroastre-. Les Kazakhs, nomades, descendent des terribles Huns, des Turcs, puis ils firent partie des empires arabo-musulmans, puis au XIII° de celui des Mongols qui eux soumirent la Chine avec la Horde d’Or de Gengis Khan et son petit-fils Kubilai Khan dont Marco Polo nous décrivit la cour dans son livre « Le devisement du monde ». Fut étape de la Route de la soie.
Soumis par la Russie au XVIII°, utilisé depuis comme zone de colonisation russe, mais aussi de relégation pour dissidents et groupes ethniques, en particulier sous Staline. Le territoire fut délimité dans les années 1920 et 1930 et devint une république socialiste soviétique en 1936. Et il devint indépendant avec l’implosion de l’URSS en 1991.
Les 19,2 M d’habitants occupent principalement deux régions séparés par la zone désertique et steppique, au sud dans les oasis et les piémonts méridionaux, où est située Almaty – anciennement Alma Ata et capitale, la plus grande ville – et au nord où se trouve la nouvelle capitale Astana, rebaptisée Nour Sultan depuis 1998.
Tous les Kazakhstanais ne sont pas des Kazakhs. La population est très diversifiée : 106 à 130 «nationalités» car avant le XVIIIe siècle, le territoire était un point de transit historique pour les peuples d’Asie centrale qui se déplaçaient vers l’ouest. Elle compte des groupes minoritaires (estimations variées) : Russes (23,6 % ou 19,3 %), Ouzbeks ( 3,2 ou 2,7%), Ukrainiens (2,7% ou 1,5 ), Tatars (1,6 ou 1,1 %%), Ouïgours (1,5 ou 1,3%), Allemands (1%), Biélorusses (0,7%), Coréens (0,6%), Azéris(0,5%), Polonais (0,3%), Turcs, autres 4.4% .
Un groupe dispose d’une faible majorité dans le pays, et ce, depuis très récemment, les Kazakhs (68 ou 58,1 %) descendants des Turcs et des Mongols, cavaliers et pasteurs nomades turcophones, traditionnellement divisés en trois hordes. Superficiellement islamisés, ils sont aujourd’hui sédentarisés. Minorité au moment de l’indépendance en 1991 ils forment aujourd’hui une majorité, car des millions de personnes, principalement des Russes nombreux dans le nord du pays, frontalier de la Russie sibérienne, installés depuis le XVIII°, nombreux dans les villes ainsi que d’autres Européens (Allemands, Ukrainiens) sont partis après l’indépendance. Leur départ fut favorisé par l’ancien président Nazarbaïev qui encourageait l’immigration kazakhe, surtout en provenance de l’ex-Union soviétique, de Mongolie, Turquie et Chine. Et des lois ont restreint les droits des membres des minorités de plus en plus défavorisées en termes de langue. Le kazakh (langue altaïque turque) est « langue d’Etat » ; le russe est « langue officielle » et la langue principale de l’élite et de l’Administration.
Le Kazakhstan est donc est devenu dans les faits un « État turcophone », comme le Kirghizistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan.
Les musulmans sunnites représentent 47 % de la population, contre 44 % pour les orthodoxes russes, 2 % pour les protestants et 7 % d’ autres. Toutefois, d’après beaucoup d’observateurs, les Kazakhs «ne comprennent rien à l’islam» et ils ont complètement oublié l’arabe; non seulement ils ne connaissent guère le Coran, mais ne respectent même pas le ramadan ». Rappelons que l’islamisation ne remonte qu’au début du XIXe siècle et que le remplacement de l’alphabet arabe, remplacé par le latin en 1929, puis par le cyrillique en 1940, a fini par éloigner relativement les Kazakhs de l’Islam. D’ailleurs, la séparation de l’Église et de l’État est garantie par la Constitution qui fait du Kazakhstan une « république laïque ».
Le sous-sol est un véritable coffre-fort, ses richesses sont immenses : gaz, uranium (2ième producteur mondial, à Muyunkum, dans le sud du pays), fer (Kostanaï), cuivre, charbon (région de Karagandy, 2ième ville du pays), phosphate, métaux non ferreux sur les pentes de l’Altaï, énorme gisement de pétrole de Kachagan en mer Caspienne, à une profondeur d’environ 4,5 km avec un oléoduc des côtes de la mer Caspienne vers la Chine. La plupart des sites d’extraction, situés, pour la plupart, dans le Kazakhstan central, sont faiblement intégrés entre eux et continuent d’exporter directement leur production vers la Russie, où s’effectue l’essentiel de sa mise en valeur. Le secteur industriel est toujours consacré à l’extraction et à la première transformation des matières premières minérales. Les industries lourdes (sidérurgie, électrométallurgie, métallurgie des non-ferreux, traitement des hydrocarbures) prédominent largement.
L’élevage, qui dominait autrefois le secteur agricole, a été détrôné par la culture des céréales, à l’époque de la campagne lancée en 1954 par Nikita Khrouchtchev de mise en valeur des « terres vierges » et de développement des fronts pionniers agricoles dans le nord du pays. Ont permis une extension considérable de la surface cultivée (15 % du territoire). L’élevage bovin et, surtout ovin reste cependant très important dans tout le pays. La culture du coton et du riz dans les oasis du Kazakhstan méridional le long du Syr-Daria, les piémonts, au sud et à l’est, associent cultures et élevage transhumant.
Le secteur agricole emploie toujours près du quart de la population active, mais les aléas climatiques, la dégradation de l’environnement, le manque de moyens (engrais, carburant) et la timide campagne de privatisation le fragilisent considérablement. Russie, Chine et Allemagne comptent parmi les premiers fournisseurs du pays.
Bordé par la mer Caspienne, le Kazakhstan est producteur de caviar.
Il est indépendant depuis 1991 sous le président Noursoultan Nazarbaïev qui dirigea le pays d’une main de fer jusqu’à sa démission en 2019. Depuis, Kassym-Jomart Tokaïev est président du pays. Nazarbaïev conserve toutefois une influence, il était président à vie du Conseil de sécurité nationale jusqu’à son renvoi en raison de la révolte et des émeutes de janvier 2022. Les manifestations étaient d’abord pacifiques contre le doublement du prix du litre de gaz de pétrole liquéfié (GPL), dans la région de production d’hydrocarbures puis elles gagnèrent les grandes villes méridionales comme Chymkent et surtout Almaty, capitale économique et culturelle du pays, elles dénonçaient les inégalités économiques et la corruption de l’administration publique. La foule réclamait aussi des élections locales et le renvoi de l’ex-président président Nazerbaïev ; les rassemblements dégénèrent et tournent à l’émeute insurrectionnelle avec attaques de postes de police, des bâtiments administratifs, des centres de détention, des chaînes de télévision, et des 10 armureries. Les affrontements entre insurgés et forces de l’ordre s’intensifient (conséquence 225 morts).
Ce mouvement symptomatique facilita une transition politique puisqu’elle permit au président Tokayev de se libérer définitivement du système intermédiaire instauré en 2019 qui laissait certains pouvoirs à l’ancien président Noursoultan Nazerbaïev et à ses proches ; transition sociale contre un système encore trop oligarchique.
Le Kazakhstan est le pays le plus développé » d’Asie centrale, à preuve il attire l’immigration des voisins plus pauvres. Dans le pays, c’est dans les campagnes que se voit la pauvreté, la mortalité infantile, toujours un bon indice, est élevée : 19,5- France 3 /°°°. Almaty capitale économique, des affaires est une ville très moderne.
L’amélioration des relations avec les deux puissants voisins demeure un facteur déterminant pour l’avenir de ce pays coincé entre deux grandes puissances.
Alexandre Vinokourov (né en 1973), un très bon coureur cycliste kazakhstanais d’origine russe, formé à Almaty, devint l’un des patrons du peloton dans les années 2000 . Ses mano a mano avec Lance Armstrong dans le Tour de France sont entrés dans la légende. Il est depuis 2009 le patron de l’équipe cycliste Astana Qazaqstan professionnelle créée en 2007 .
Fédor Dostoievski (1821-1881), à 28 ans, fut exilé cinq ans dans une prison d’Omsk, puis enrôlé cinq années supplémentaires dans la garnison de Semeï, au nord-est du pays.
PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE
Le Kazakhstan est un pays vaste au climat continental extrême, inhospitalier pour la viticulture sauf dans le sud du pays. L’encépagement est de 13 000 hectares, dont 6 000 hectares pour les raisins de cuve qui produisent 235 000 hectolitres de vin. Au temps de son apogée viticole sous la domination soviétique la superficie viticole était de 26 000 hectares. Le prix moyen d’une bouteille de vin kazakh « départ domaine » est d’environ 2,5 Euros. Le pays produit des vins avec des cépages internationaux ainsi que des cépages locaux. Le pays exporte peu, 43 000 $ vers la Russie et la République kirghize. Le pays importe 19 millions d’Euros de vins d’Italie, de Géorgie, de Moldavie, de France et d’Espagne.
La consommation intérieure est de 2,5 litres par habitant en 2019.
HISTOIRE
Kakimzhanov est le « père du renouveau de la viticulture kazakz », et il est propriétaire du domaine d’Arba. Il affirme que le village de Karakemer dans la vallée d’Assa, la principale région viticole au sud-est du Kazakhstan moderne, était connu depuis l’Antiquité pour l’élaboration de vin . Au milieu du XXe siècle, une amphore contenant des sédiments de vin a été trouvée, dans un tumulus scythe qui entoure les vieux vignobles d’Arba. Il semble cependant hautement improbable que la viticulture date de l’Antiquité dans une région où la population était nomade et avant que la route de la soie ne soit ouverte.
D’après Kakimzhanov, la culture de la vigne est mentionnée dans de vieux manuscrits chinois, et aux VI° ou VII° siècles, un moine chinois avait voyagé, et il avait célébré par écrit la très belle culture du raisin dans la région. D’après Kakimzhanov, les raisins ont fait leur chemin vers le Kazakhstan via deux migrations distinctes. La première suivait la route de la soie, alors que les commerçants apportaient des pépins de raisin et la connaissance de l’élaboration du vin d’Europe et de Turquie, et la seconde venait du Tadjikistan, d’Ouzbékistan et d’Afghanistan, alors que les convictions religieuses et l’adhésion au christianisme poussaient la production de vin aux franges de l’Europe centrale et de l’Asie du Xe au XIIIe siècle.
Jancis Robinson situe l’origine de la viticulture au Kazakhstan au VIe siècle après J.C quand des vignes ont été plantées sur les contreforts du village de Shymkent dans le massif de Tien Shan et dans la région d’Almaty au sud du pays près de la frontière kazakhe avec le Kirghizistan. On pense que les raisins venaient soit du Xinjiang, en Chine, soit de Fergana et Samarkand, en Ouzbékistan (Jancis Robinson. The Oxford Companion to Wine). Tout au long de l’histoire du Kazakhstan, la vinification commerciale a été réalisée à petite échelle, et la viticulture ne s’est jamais établie sur une échelle industrielle.
Kakimzhanov. Source: https://centre1.com/
Il fallut attendre la fin des années 50 et le début des années 60, pour que la viticulture et l’élaboration du vin s’enracinent avec la plantation de vignes dans le sud et le sud-est du pays sous l’influence soviétique même si en 1936, le territoire est officiellement séparé de la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR) ; la République socialiste soviétique kazakhe est née, elle devient un des Etats fédérés de l’URSS sous l’autorité de Moscou.
Avec une superficie de 2 717 300 km2 (1 049 200 miles carrés), la RSS kazakhe était la deuxième plus vaste république de l’Union Soviétique après la Sibérie. Quoique le climat et le sol de la majeure partie du Kazakhstan soient mieux adaptés au pâturage léger, la politique soviétique a encouragé l’agriculture dans la république kazakhe. La transformation majeure s’est produite sous le mandat de Khrouchtchev premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique de 1953 à 1964. Il lança le programme « des terres vierges » de la fin des années 1950 et au début des années 1960. Ses objectifs étaient de réduire les importations de céréales soviétiques en Asie centrale et de sédentariser les bergers nomades restants du Kazakhstan et du Kirghizistan. Dans le cadre de ce programme, 60 % des pâturages du Kazakhstan furent mis en culture.
En 1959, les Russes représentaient 43 % de la population du Kazakhstan, en particulier dans a ville de Baïkonour, créée en 1995 et administrée par la Russie par un accord bilatéral jusqu’en 2050, elle fut développée autour du cosmodrome et les Kazakhs seulement 29 %. De nouvelles vagues de colons arrivèrent à la fin des années 1960 et 1970, lorsque le gouvernement versait de belles primes aux travailleurs participant à un programme de relocalisation de l’industrie soviétique à proximité des vastes gisements de charbon, de gaz et de pétrole d’Asie centrale. Au cours de cette période, la superficie des vignobles du Kazakhstan augmenta d’une manière exponentielle pour atteindre au milieu des années 1980, 26 000 hectares qui produisaient entre 100 et 150 000 tonnes de raisins, un volume suffisant pour permettre une efficacité de production.
A partir de 1985, la fameuse « politique sans alcool » promue par Gorbatchev pénalisa considérablement l’économie viticole de la république kazakhe. De 1985 à 2010, la production de raisins et de vin dans le pays ne cessa de décliner pour représenter moins de 10% de la production dans les meilleures années.
Au début du XXe siècle, les vignobles appartenant à l’État étaient les plus grands producteurs des régions d’Almaty, Shymkent et Taraz.
Avec l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, le Kazakhstan devint indépendant, un bref regain d’intérêt pour la production de vin kazakh se manifesta, et la Russie devint un partenaire commercial de premier plan du vin kazakh. Mais en général, l’accent était mis sur le vin bon marché, bien que les autorités viticoles aient estimé que le climat continental pouvait permettre la production de vin de glace de grande qualité.
Ce répit fut de courte durée car la transition entre économie étatisée et économie capitaliste se fit dans la douleur aussi bien pour la Fédération de Russie que pour la République Kazakhe. De nombreuses usines et d’autres outils de production, qui étaient des entreprises d’Etat à l’époque soviétique, ne survécurent pas à la transition, firent faillite laissant sur le carreau de nombreux travailleurs de la vigne. La ferme collective d’État, « Fruit et Vin », située près de la ville d’Almaty dans le sud du Kazakhstan, autrefois très célèbre en Union Soviétique pour son vin fortifié « de style porto » ne résista pas non plus et ferma au début des années 1990. Les vignobles furent partagés entre les populations locales qui n’avaient souvent ni les ressources ni l’expérience nécessaires pour gérer les vignobles et faire du vin. En 1998 et 1999, la transition vers une économie de marché entraîna la perte de la quasi-totalité de la production de raisins, la situation étant exacerbée par des gelées tardives répétées sur pratiquement tout le territoire du sud et du sud-est du Kazakhstan, qui affectèrent les vignes et les raisins.
Afin de récupérer le plus rapidement possible l’utilisation les terres viticoles, de nombreuses exploitations commencèrent à arracher les vignobles vers la fin des années 1990. Si à la fin des années 80 la superficie des vignobles du Kazakhstan atteignait plus de 26 000 hectares, dont 24 à 25 000 hectares dans le secteur public, en 1999 elle n’était plus que de 10 300 hectares pour toutes les catégories de propriété.
Les caves du pays tournaient entre 10 et 15% de leur capacité en raison du manque de raisin et de leur équipement qui était obsolète.
En 2000, le gouvernement kazakh décida d’un plan décennal pour réhabiliter le secteur vinicole dans trois régions Almaty, Zhambyl et la région viticole connue sous le nom de Kazakhstan du Sud. Ce programme de revitalisation devait s’appuyer sur la restauration de la production du matériel végétal des pépinières de RSE « Merke » et de RSE « Saryagash » relevant de l’Institut kazakh de recherche scientifique. La concentration de l’essentiel du matériel végétal dans ces exploitations devait permettre de mener, entre autres, une politique variétale ciblée de la viticulture au Kazakhstan.
La plantation de nouveaux vignobles ne serait désormais faite qu’avec des variétés qui fournissent des raisins de la plus haute qualité possible . L’Institut devrait proposer l’introduction de nouvelles variétés de raisins sur une base scientifique et de production moderne, en utilisant les méthodes de la biotechnologie, pour multiplier les souches, avec transfert par la suite dans les pépinières. Les variétés mixtes de raisins (pour la table et la cuve), ainsi que les variétés produisant des rendements élevés devaient être éliminées.
Comme l’établissement de vignobles nécessite des capitaux importants, il fut décidé qu’à l’avenir (et au moins jusqu’en 2010), la zone de plantations ne devait pas dépasser les 25 000 à 26 000 hectares précédemment atteints. Ce chiffre avait été choisi car les zones viticoles autrefois encépagées avaient les ressources en main-d’œuvre et une expérience du travail de la culture de la vigne.
Le plan était sans doute trop ambitieux et le passage d’une économie d’Etat à une économie privée ne fut pas un long fleuve tranquille. Si aujourd’hui on est loin des objectifs de ce plan décennal, la viticulture amorça néanmoins son renouveau ces vingt dernières années avec un domaine phare, Arba Wineyards qui fut fondé en 2006, dans la vallée d’Assa par Zeinulla Kakimzhanov, le père putatif du renouveau viticole. Zeinulla Kakimzhanov est économiste et il fut ancien ministre et conseiller du président du Kazakhstan. Pour lui le vin a toujours été un hobby et il voulait acheter une petite parcelle de terrain pour y cultiver des raisins et faire du vin comme passe-temps pour sa retraite. Il créa ensuite Arba Wines, le premier domaine viticole du XXI° siècle à produire des vins de niveau international au Kazakhstan. Il fit venir de France des semences de qualité, engagea comme consultant Mario Fregoni, œnologue de renommée mondiale. Jusqu’à ce qu’il découvre un vieux vignoble soviétique abandonné de 70 hectares près du village de Karakemer, dans la vallée d’Assa juste à l’extérieur d’Almaty qu’il décida de rénover. Les vieilles vignes de rkatsiteli plantées en 1978, de riesling en 1977 et 1978, de saperavi en 1978 et de pinot noir en 1982 allaient donner des résultats impressionnants. En quelques années les vins d’Arba remportèrent plusieurs prix internationaux prestigieux.
Les autres domaines d’importance sont Issyk Winery, situé à 40 kilomètres (25 miles) à l’est d’Almaty qui produit 80% des vins du Kazakhstan et possède 280 hectares de vignes en pleine propriété. Bien que l’entreprise produise du vin depuis 19 ans, sa technologie a reçu un coup de pouce bien nécessaire lorsque des experts italiens et australiens ont apporté les dernières pratiques viticoles etles technologies de vinification.
Winnac Winery — Lancé par Artur Karapetyan, un Kazakh d’origine arménienne, le Winnac Estate est une cave relativement nouvelle qui a démarré ses activités en 2004. Aujourd’hui, Winnac propose une sélection de 22 vins différents et cinq cognacs.
Bacchus est le vignoble le plus populaire et le plus ancien du Kazakhstan. Aujourd’hui, Bacchus produit 80 produits différents, du vin tranquille, du cognac, du champagne et de la vodka. Outre son excellente logistique viticole et son efficacité, la proximité de Bacchus avec Almaty lui permet un accès facile au plus grand marché du vin du Kazakhstan.
Turgen – Le domaine Turgen est une nouvelle entreprise viticole prometteuse qui a débuté en 2009. Bien que relativement jeune, le domaine est capable de produire 11 millions de bouteilles de vin chaque année.
Aujourd’hui le pays produit aujourd’hui 6,2 millions d’US gallons (234 675 hectolitres) de vin chaque année, même si la superficie totale des vignobles du pays est passée de 24 000 hectares il y a 36 ans à seulement 13 000 hectares aujourd’hui. Mais, seulement environ 6 000 hectares sont dédiés aux raisins de cuve, le reste étant destiné à la table.
CLIMAT
Le Kazakhstan a un climat continental « extrême », avec des étés chauds au nord et très chauds au sud et des hivers très froids. D’ailleurs Noursoultan est la deuxième capitale la plus froide au monde après Oulan-Bator. Les précipitations varient entre les conditions arides et semi-arides, l’hiver étant particulièrement sec.
Aucun obstacle ne pourrait protéger le pays des masses d’air froid d’origine polaire ou sibérienne, tandis qu’en été, les vents chauds des déserts iraniens peuvent souffler. De plus, en raison de la grande distance par rapport aux océans, l’énorme masse du continent asiatique se refroidit beaucoup en hiver et se réchauffe en été, de sorte que les records extrêmes de températures ( les plus élevés et les plus bas) y sont enregistrés .Ici, au nord, la température peut atteindre -50 °C (-58 °F) en hiver et 40 °C (104 °F) en été, tandis qu’au sud, elle peut aller de -35 °C (- 31 °F) en hiver à 45 °C (113 °F) en été. L’affrontement entre différentes masses d’air peut donner lieu à des vents violents et à des tempêtes de poussière, surtout au printemps et dans le sud, tandis qu’en hiver, le vent du nord peut provoquer des tempêtes de neige, mais sans grande accumulation en raison de la rareté des précipitations. L’éloignement de la mer est aussi la cause de l’aridité du climat ; en fait, le pays est presque entièrement couvert de steppes et de déserts. La partie la plus pluvieuse des vastes plaines est le nord (à peu près au-dessus du 50e parallèle), où les précipitations dépassent 300 millimètres (12 pouces) par an, principalement à cause des orages de l’après-midi qui se produisent en été, tandis qu’au centre et au sud, elles chutent à environ 150/200 mm (6/8 po) par an, et jusqu’à 100 mm (4 po) environ dans la région de la mer d’Aral. La neige est assez courante pendant les longs mois d’hiver, mais elle est souvent légère et peu abondante. Il y a environ une centaine de jours de neige chaque année dans les plaines de l’extrême nord (voir Petropavl), environ 60 jours dans la région centrale et environ 20 jours dans la partie la plus méridionale.
La zone la plus douce en hiver est le sud-ouest, le long des côtes de la Mer Caspienne : ici, la température moyenne en janvier est de -6 °C (21 °F) sur la côte nord (voir Atyrau), elle atteint 0 °C (32 °F) sur la côte est (voir Aktau), et dépasse légèrement 0 °C (32 °F) près de la frontière avec le Turkménistan. Il y a aussi une petite partie dans le centre-sud du pays, près de la frontière avec l’Ouzbékistan, où la moyenne en janvier est également proche de zéro. En général, à une latitude donnée, la température hivernale diminue au fur et à mesure que l’on se dirige vers l’est. En été, les températures sont plus homogènes, et varient principalement en fonction de la latitude, ainsi que de l’altitude (mais elle est faible pour la plus grande partie du pays ) : en juillet, elles avoisinent en moyenne 19 °C dans l’extrême nord , et autour de 25 °C (77 °F) dans le centre-sud, alors qu’elles atteignent près de 30 °C (86 °F) dans l’extrême sud.
Climat actuel
Climat futur
SOLS
Le sol du Kazakhstan est principalement fertile. Au nord, le tchernoziom est le type de sol dominant. Dans le sud, les sols de couleur marron sont communs. Dans les déserts, il y a un mélange de sols rouge-brun, gris-brun et sableux. Le tchernoziom est un sol noir fertile riche en humus et avec une couche plus légère riche en chaux en dessous,il est généralement présent dans les prairies tempérées des steppes russes et des prairies nord-américaines.
La steppe d’Asie centrale ne reçoit pas beaucoup de pluie. Le sol est sec et poussiéreux. Dans la plupart des régions, la steppe et le désert ne conviennent pas à l’agriculture à moins d’être irrigués de manière coûteuse. Une grande partie de la steppe repose sur une terre noire riche en humus, idéale pour la culture de céréales telles que le blé, le seigle et l’orge . Le sol pauvre de la steppe jaune est beaucoup moins fertile que la riche terre noire trouvée dans le sud de la Russie et de l’Ukraine. Lorsque la couche arable est dépouillée de végétation, elle devient poussiéreuse et est facilement emportée par le vent.
Le tchernoziom ( la terre noire) est commun dans les régions les plus septentrionales du pays et comprend la province de Kostanai et les parties nord des provinces d’Akmolinsk, Pavlodar, Aktubinsk et du Kazakhstan occidental. Cette zone couvre 25,5 millions d’hectares, soit 9,5 % du pays. La terre noire est divisée en trois sous-types : 1) la terre noire lixiviée dans la zone forêt-steppe ; 2) la terre noire normale ; et 3) la terre noire du sud typique de la steppe. Le premier sous-type contient de grandes quantités d’humus (6 à 8 %) et est de couleur presque noire. La terre noire du sud a un pourcentage plus faible d’humus (4 à 6%). Les terres noires sont situées pour la plupart sur des plaines steppiques bien arrosées et sont les principales régions productrices de blé du pays.
Les sols de couleur marron occupent la majeure partie du centre du Kazakhstan, les plaines du nord de la Caspienne et les plaines de la province du Kazakhstan oriental. Ces sols se trouvent principalement dans les steppes sèches et les régions semi-désertiques. Ils occupent 90,6 millions d’hectares, soit 34 % du pays. Les sols de châtaignier au Kazakhstan sont divisés en 3 sous-zones : 1) les sols de couleur noir-châtaignier des steppes sèches ; 2) les sols couleur marron des steppes sèches ; 3) les sols châtain clair des zones semi-désertiques.
La fertilité du sol diminue généralement à mesure que l’on se déplace vers le sud au Kazakhstan. Au sud de la zone des sols de couleur marron, dans les zones désertiques, les sols fulveux et gris-fulveux sont prédominants. Les déserts couvrent 120 millions d’hectares, soit 44 % du Kazakhstan, principalement dans la partie sud du pays. L’irrigation est nécessaire dans de nombreuses zones agricoles. Près des rivières Syrdarya, Ili et Karatal, la riziculture est pratiquée.
La région de la « Terre noire » dans le centre et le sud de la Russie et dans certaines parties de l’Ukraine et du Kazakhstan est l’une des régions de culture du blé les plus fertiles au monde. Le tchernoziom, littéralement terre noire, est un type de sol riche et noir. À certains endroits, il fait deux mètres de profondeur. Dans les régions de la «Terre noire» de l’Union soviétique, la culture céréalière à grande échelle était pratiquée. Au début, du matériel tiré par des chevaux était utilisé. Plus tard, les chevaux et les charrues ont été remplacés par des tracteurs et d’autres équipements mécanisés. À l’époque soviétique, de grands établissements collectifs ( kolkhozes ) et des fermes d’État ( sovkhozes) ont été créés ici. Dans les régions autres que la Terre noire, les fermes étaient plus petites et l’accent était mis sur les plantes-racines telles que les pommes de terre et les betteraves, les légumes, les produits laitiers et des quantités relativement faibles de céréales, principalement le seigle.
RÉGIONS VITICOLES
La principale région viticole du Kazakhstan se trouve dans la vallée d’Asa dans la région d’Almaty. On trouve aussi des vignobles dans la région du Turkestan à Saryagash Jambyl / Zhambyl, toutes ces régions viticoles se situent dans le sud du pays. Pour en savoir plus sur les régions viticoles du Kazakhstan, cliquez sur le lien suivant :KAZAKHSTAN RÉGIONS VITICOLES
CÉPAGES
Les cépages les plus plantés sont pour les blancs le rkatsiteli et bayanshira et pour les rouges, saperavi et kudzhinskii. Pour consulter le détails de cépages kazakhs, cliquez sur le lien suivant: KAZAKHSTAN CÉPAGES
LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION
La législation sur les boissons alcoolisées date de la fin des années 1990 et c’est une règlementation générale. Il n’existe pas d’Indication Géographique dans le pays. Pour consulter le détail de la législation sur les vins du Kazakhstan, cliquez sur le lien suivant: KAZAKHSTAN LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION