Source: wikipedia.org

Vilnius, la capitale. Source: By BigHead – https://commons.wikimedia.org/

LA LITUANIE VUE D’AILLEURS

     La Lituanie est un pays d’Europe du Nord, au climat frais, et humide (3 000 lacs surtout à l’est, de multiples cours d’eau), situé sur la côte orientale de la mer Baltique. C’est un des trois pays baltes, le plus méridional, le plus peuplé (environ trois millions d’habitants), le plus étendu (65 000 km², soit le double de la Belgique). Villes principales : Kaunas la capitale de l’entre-deux guerres avec 25 % des industries et près de 450.000 habitants, Klaipėda -l’ancien Memel-, port lituanien depuis 1923 ; la capitale Vilnius à 300 km de la mer au confluent de la Neris et de la Vilnia, compte plus de 600.000 habitants. La Lituanie est l’Etat balte le moins ouvert sur la mer, elle lui tourne le dos à la différence de ses deux voisines, elle a une centaine de kilomètres de côtes sur la Baltique, avec les longues dunes de Courlande et la lagune, à l’embouchure du Niémen. Pays de collines peu élevées, de plaines au sol aride et d’immenses forêts, le pays préserve ses écosystèmes dans plusieurs parcs nationaux. A des frontières avec la Pologne (110 km), l’enclave russe de Kaliningrad (303 km), la Lettonie (610 km) et la Biélorussie (724 km).

Dunes de Courlande .Source: Par Kontis Šatūnas — Jūsų darbas (own work), Domaine public, https://commons.wikimedia.org/

                                Son histoire  est mouvementée,  fut longtemps sous domination étrangère

Les Chevaliers Teutoniques à partir du XII° imposèrent le christianisme aux peuples baltes par l’épée à l’issue des « Croisades du nord » . Les catholiques sont aujourd’hui environ 88% de la population même s’il s’agit du dernier pays européen à avoir été christianisé, et puis il y a des orthodoxes russes (10 %), des luthériens, des juifs, des caraïtes et des musulmans qui ne représentent que de petites minorités.

                                La Lituanie fut autrefois l’un des plus puissants pays d’Europe, le Grand-Duché de Lituanie, qui a existé du XIIe au XVIIIe siècle, s’étendait sur 1.200.000 km², de l’Oder au Dniepr. Le pays  vécut longtemps sous la tutelle de la Pologne et de la Russie, il  fut allemand, polonais (XVII°), russe (XVIII°), puis État indépendant (1918), puis république socialiste soviétique (1918), puis  allemand, soviétique, allemand ( 1941), soviétique ( 1945) …… et indépendant en 1991.

En 1940, l’URSS envahit les Etats baltes : soviétisation forcée et brutale du pays devenu République soviétique.  De Juin 1941 à 1944 est  envahie par l’Allemagne nazie. Les Lituaniens croyaient que les Allemands allaient restaurer leur Etat.  La Shoah en Lituanie débute dès les premiers jours de la guerre, trois  périodes : exécutions de masse (juin-décembre 1941), période des ghettos (1942-mars 1943), liquidation finale (avril 1943-juillet 1944). Les juifs ont été exterminés en presque totalité ( 95 à 97 %), soit c’est l’un des massacres des plus élevés d’Europe.  À quelques exceptions notables près, les autorités lituaniennes allemandes coopérèrent. La  propagande nazie ciblée exploitait le sentiment anti-soviétique et renforçait l’antisémitisme traditionnel déjà existant. La majorité de la résistance anti-nazie en Lituanie provenait des partisans polonais et soviétiques. Ils débutent des opérations de sabotage et de guérilla  dès  l’invasion nazie de 1941. En 1943, plusieurs groupes politiques clandestins se réunissent au sein du Comité suprême pour la libération de la Lituanie, ce groupe devient  actif en dehors de la Lituanie parmi les émigrés et les déportés pour y trouver un soutien. En 1943, les nazis tentèrent en vain de créer une division Waffen-SS.

En 1945 l’Armée Rouge conquiert l’ex- province allemande de Prusse-Orientale, divisée entre l’URSS (partie nord) et la Pologne (partie sud) ; l’oblast de Kaliningrad ; la voïvodie de Varmie-Mazurie  à la  Pologne ; et la région de Klaipeda/Memel  à la  Lituanie.

Face à l’occupation de l’URSS, aux   déportations en plusieurs vagues environ 45 000 (?) Lituaniens, et la persécution religieuse et culturelle, la résistance armée anti-soviétique ( » les Frères de la Forêt « ) s’amplifie mais est  balayée au début des années 50. En 1972, le Premier samizdat du Mouvement pour les Droits de l’Homme est publié. Ronas Kalanta s’immole par le feu, les émeutes se multiplient ainsi que les revendications religieuses. Moscou, met en place un blocus de la Lituanie.

Memorial stone to dissident Romas Kalanta, Kaunas, Lithuania. https://commons.wikimedia.org/

         L’indépendance est mouvementée. Pourparlers avec Moscou, guerre d’usure qui se poursuit en janvier 1991 avec l’assaut des forces spéciales soviétiques contre la télévision et le Parlement lituanien (15 morts lituaniens).  Les Lituaniens se prononcèrent à 90,4 % pour l’indépendance, et la Russie et la Lituanie reconnurent mutuellement leurs indépendances.

          En matière d’énergie, le pays est dépendant en gaz-pétrole vis-à-vis de la Russie.  Peu ou pas de réserves significatives en carburants fossiles, donc la centrale nucléaire d’Ignalina de type Tchernobyl fournissait l’essentiel de l’électricité.  Les réacteurs mis en service en 1983-1987 étaient à l’époque les plus puissants du monde. Mis à l’arrêt en 2004 et 2009, c’était la condition de l’adhésion à l’Union Européenne qui en subventionnait la démolition. Une raffinerie existe à Mazeikiai, considérée à l’époque soviétique comme une des plus modernes de l’Union, mais  elle gaspille beaucoup d’énergie. Pétrole ou gaz sont importés de Russie : le pétrole par oléoduc vers la raffinerie ; et pour ne plus dépendre du gaz russe (70 % de ses besoins) est construit en 2014 un terminal flottant à Klaipėda qui permet importer du gaz naturel liquéfié (GNL), et un gazoduc doit relier la Lituanie et la Pologne.

            Héritage de l’histoire, la Lituanie a au sud-ouest, un voisin étrange,  loin de sa mère patrie, à  600 km de la ville russe  la plus proche Pskov, seul de son espèce, au statut compliqué, à l’histoire très riche,  c’est l’exclave russe de Kaliningrad -l’ancienne Königsberg. Elle correspond à la partie nord de l’ex-Prusse-Orientale allemande, elle fut allemande pendant 1 000 ans, elle est intégrée en 1945 à l’URSS. 215,7 km². 490 449 hab., L’exclave regroupait 100 000 soldats russes retirés d’Allemagne et de Pologne. Ils ont continué de transiter par la Lituanie, route la plus courte entre Kaliningrad et le reste de la Fédération. Un accord sur ce transit est signé en 1993, avec des restrictions :  demandes exigées au moins 12 jours avant le départ d’un convoi, interdiction aux soldats russes de quitter le train, de transporter armes et munitions. En 1994 des divergences sur l’application de cet accord surgissent sur le  » transport à travers le territoire de la Lituanie, de charges dangereuses et de charges militaires appartenant à des Etats étrangers « . Puis les relations s’apaisèrent, s’améliorèrent entre les deux pays avec de nouveaux accords (droits de douane, postes-frontières).

        En Lituanie la démographie est en berne. Le taux de fécondité est de 1,6, il est inférieur au taux de 2,05 enfants par femme qui assure le – simple -remplacement des générations. La Lituanie n‘est pas une exception dans sa région, Allemagne : 1,47 ; Russie 1,6 ; Estonie 1,6 (et RU 1,88). La population : 2,7 millions, diminue depuis 1991.

Le taux de migration nette (= émigration) est élevé, comme en Lettonie (autour de 6 /°°).

       Le lituanien est une langue originale, elle a peu évolué, sa structure grammaticale, est à certains égards aujourd’hui encore proche du sanscrit ou du grec ancien parlés il y a 2 500 ans. C’est avec le letton le dernier représentant des langues baltes.  Langue officielle du pays, parlée par quelques 4 millions de locuteurs dans le monde. Elle est écrite en caractères latins.  

                     Une licorne née en Lituanie

 Les ressources traditionnelles : le lin et l’ambre, qui ont fait la célébrité du pays aux siècles passés, ont cédé la place à une stratégie de développement ambitieuse et  intégrée à la perspective européenne. La transition vers l’économie de marché a modifié radicalement le paysage industriel, financier et commercial lituanien en assurant en  une décennie  la privatisation massive de près de 90 % de l’activité économique. Ces réformes ont fait émerger des secteurs dynamiques, en particulier dans le domaine des nouvelles technologies.   La communication connaît depuis plusieurs années un développement rapide et constant.  Une première licorne est née :   le premier vendeur de mode en ligne, dédié à l’occasion, Vinted fondé en 2008 à Vilnius, disponible dans 18 pays :  sur les 50 millions de membres revendiqués en 2013, Vinted  a  23  millions d’inscrits en France, locomotive du groupe.  Bien sûr, Vinted est accusé d’encouragement à la surconsommation (  la fast fashion). 

        Le pays penche à l’ouest

Disposant de ressources naturelles limitées, le pays utilise sa situation géographique, et a établi de bonnes relations d’échanges et de complémentarité aussi bien avec la Russie qu’avec l’Allemagne.

Depuis, comme ses voisins baltes septentrionaux, la Lituanie s’ancre à l’Ouest en devenant membre de l’OTAN  en 2004. Intégre l’Union Européenne en 2004 et l’espace Schengen en 2007, la zone euro en 2015.  

Impossible pour les gastronomes avertis   de faire impasse sur le plat national lituanien : les cepelinai (ou didžkukuliai – zeppelins en français) : des boulettes de pomme de terre farcies à la viande ou au lait caillé. Bon appétit !

Les cepelinai . Source: By Jpatokal – Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

La Lituanie se situe entre les latitudes 56^o 27’ et 53^o 53’ N. Jusqu’à présent elle était considérée en dehors de la latitude adaptée à la viticulture. Pourtant de la viticulture a bien existé dans les Pays Baltes au Moyen Âge durant l’Optimum Climatique (800 à 1300, ) mais elle a totalement disparu en Lituanie lors du Petit âge Glaciaire (1300 – 1850). Aujourd’hui le changement climatique d’rebat les cartes et la viticulture s’implante sur la pointe des pieds dans le pays. Selon Ramūnas Pilvelis, président de l’Association lituanienne des viticulteurs (AVL), il y avait déjà environ 50 hectares de vignes en 2021. Si l’on ajoute les viticulteurs amateurs, cette surface est probablement le double. L’industrie viticole peine à décoller, mais la situation devrait changer avec la classification du pays en zone viticole A, par l’Union Européenne, elle donne une légitimité au vin lituanien même si le gouvernement n’a pas encore entériné cette décision pour donner le feu vert à un vrai démarrage de l’industrie viticole.

En 2021, la Lituanie a importé pour 180 millions € de vin, principalement de : France (65 M), Italie (35 M), Espagne (30 M), Allemagne (13 M$) et Portugal (6 M). Mais une importante proportion des ces vins est en réalité réexportée. Les principales destinations sont : la Russie (100 millions €), le Kazakhstan (6 millions), la Biélorussie (5 millions), la Lettonie (3 millions) et l’Ukraine (1 million).

HISTOIRE

Source: wikipedia.org

Pendant la période chaude médiévale, les températures étaient jusqu’à 1°C plus élevées qu’aujourd’hui et la viticulture s’était répandue dans de nombreuses régions au nord des régions viticoles traditionnelles d’aujourd’hui. Dès le IVème siècle, les nobles allemands avaient commencé à planter des vignobles dans les pays du nord.  Les noms des villes indiquent que la viticulture était courante dans le nord de l’Allemagne et la Pologne jusqu’à la côte sud de la mer Baltique. Le monastère cistercien de Doberan, le château de Stargard, les villes de Schwerin, Güstrow et Neukloster dans le Mecklembourg ainsi que le monastère Paradise en Pologne en sont encore des exemples. Plusieurs régions viticoles de cette époque ont produit du vin jusqu’au XIXème siècle. Près de Zielona Gora (Pologne), on trouve encore 2 km² de vignobles datant de l’époque médiévale.  D’une manière encore plus significative, une production ininterrompue, depuis le XVI^e siècle est effectuée près de la ville de Sabile en Lettonie par 57^o de latitude nord, a une latitude plus élevée que celle de la Lituanie. Elle indique la présence d’une viticulture particulièrement septentrionale même si la documentation manque cruellement pour établir sans ambiguïté la présence de vignes sur le territoire de la Lituanie.

L’abbatiale de Doberan . Source: Par Rainer Halama. https://commons.wikimedia.org/

Si la production de vin est peu documentée, sa consommation l’est beaucoup plus. Les premières sources historiques d’information sur le vin en Lituanie parviennent de l’époque de Vytautas, le Grand-duc de Lituanie (1350-1430). Du vin grec (malvasia), allemand (rhénan) et italien était servi à sa table. À cette époque, les souverains des États voisins donnaient certainement du vin au Grand-Duc, bien qu’il puisse également être acheté en petite quantité. La tradition d’offrir du vin cher s’est poursuivie au moins jusqu’au XVIe siècle. Dès 1554 Le duc prussien Albrecht Hohenzollern envoie à la troisième épouse de Žygimantus Augustus,  Kotryna Habsburgaita, un cadeau de vin du Rhin à Vilnius. C’est ainsi que le commerce du vin des pays étrangers a débuté en Lituanie.

Vytautas, le Grand-duc de Lituanie. Source: Domaine public, https://commons.wikimedia.org/

Lors de la baisse des températures au XIVème siècle, qui a marqué le début du Petit âge Glaciaire (1450 et 1850), la quasi-totalité des vignobles nordiques ont disparu.  Les saisons de croissance sont devenues trop courtes, les raisins peinaient à arriver à maturité et les vins étaient maigres et acides.  Si la viticulture pour la cuve a disparu, la culture du raisin pour des raisons ornementales ou par des passionnés s’est poursuivie aux XVIIIe et XIXe siècles et la vigne était cultivée dans certains manoirs en Lituanie. M. Andrius Diliautas, du domaine d’Ilzenberg pense qu’au XVIe siècle, de la vigne poussait au manoir d’Ilzenberg. Le vin était élevé dans des caves gothiques restées intactes jusqu’à nos jours dans le manoir. Selon Andrius Diliautas  on trouve dans la littérature des mentions de la culture de Vitis vinifera en 1782, de Vitis labrusca en 1821 et de Vitis vulipa en 1824.

Source: wikipedia.org

L’intérêt pour la viticulture continue d’être présent en Lituanie au début du XX^e siècle, en témoignent les cépages plantés dans le Jardin botanique à Kaunas entre 1931 et 1937. Parmi eux, on trouve les cépages des variétés de chasselas (blanc, rose), de la madeleine angevine, du malingre précoce, du limberger (blaufränkisch), du frühburgunder (pinot noir précoce), de l’Isabella de l’Oberlin 604, et les cépages italiens, luglienga bianca et l’agostenga. Cette sélection dénote, pour le moins, un certain intérêt pour les cépages de cuve.

Le réchauffement du climat européen observé au cours des 30 dernières années et l’allongement de la saison de croissance qui en résulte dans la région de la mer Baltique peuvent déplacer la culture de la vigne vers le nord. La hausse de la température mondiale devrait atténuer les dommages causés par le gel tardif aux bourgeons. Avec les perspectives d’un climat plus chaud, l’engouement pour la culture du raisin augmente et en 2006, l’Association des vinificateurs amateurs voit le jour, un an avant que de l’Association des viticulteurs de Lituanie ne se créée en 2007. 

Jardin botanique à Kaunas. Source: Par CD .https://commons.wikimedia.org/

Les premières implantations notoires datent de la deuxième moitié de la décennie 2000 avec Raimundas Nagele, un vigneron, aujourd’hui agréé qui commence à cultiver des vignes dans sa ferme familiale « Roksala » dans le district de Rokiškis.

Le premier vignoble commercial, Plunge est planté en 20O9 sur un hectare avec les cépages Solaris et Rondo et une aide des fonds structurels de l’Union Européenne pour les jeunes agriculteurs.

De nombreux petits vignobles se créent ici et là depuis une dizaine d’années mais les viticulteurs avancent avec beaucoup de prudence car des récoltes tous les ans sont actuellement impossibles.

L’une des dernières implantations est le vignoble d’Ilzenberg Manor qui s’est établi en 2019 sur 0,8 hectare avec 1 200 vignes, ce  qui confirme que  la prudence est toujours de mise.  

Ilzenberg Manor . Source: By Zidikai1 – https://commons.wikimedia.org/

Les autorités viticoles sont tout aussi prudentes et ne veulent pas lâcher la bride avant d’être sûres qu’une industrie viticole est viable dans le pays. Au cours des 30 dernières années, depuis l’indépendance de la Lituanie, il n’existe toujours que 15 petits producteurs de vin, de cidre et d’hydromel agréés en Lituanie, contrairement à la Lettonie où plus d’une centaine de licences ont été attribuées. Sans licence, les producteurs ne peuvent pas vendre leur vin et sont condamnés à produire de plants de vigne. En Lettonie, les vignerons qui produisent jusqu’à mille litres de vin reçoivent une petite licence et entre 10 à 15 000 ils peuvent ouvrir leur propres petites entreprises. L’interdiction de toute publicité sur les vins freine aussi la dynamique de  cette industrie naissante et la vinification se concentre dans les mains des plus grands acteurs du marché.

Cependant, la situation devrait changer car, après deux ans de procédures, la Lituanie a été incluse dans le règlement 1308/2013 de l’Union Européenne.  Avec l’Estonie, elle a été classée en zone viticole la plus froide (A). Par conséquent, non seulement il existe une possibilité de recevoir un soutien pour le développement et le fonctionnement de la viticulture, mais les règles de l’Union Européenne pour la production de vin entrent également en vigueur. L’Association lituanienne des sommeliers et plusieurs chercheurs ont contribué à la documentation et ont appuyé la demande. Avec l’adoubement de l’Union Européenne, le vin lituanien est né et les étiquettes pourront clairement mentionner l’appartenance du vin à une région viticole reconnue officiellement.

Mais ces démarches sont longues pour des viticulteurs impatients qui veulent en découdre avec la nouvelle donne du changement climatique et bien que le règlement de l’UE soit entré en vigueur en 2021 en décembre, la viticulture n’existe nulle part dans la réglementation agricole lituanienne, ce qui signifie qu’elle n’est pas prise en charge, il n’y a pas de mesures préventives enregistrées pour se protéger contre les maladies, en autres.

Karolina Diliautienė dans son vignoble du sud-est de la Lituanie. Source: https://www.lrt.lt/

Mais la dynamique est créée et il existe un championnat des vins lituaniens organisé par l’Association lituanienne des sommeliers avec en 2023, plus de vin blanc, rosé, de raisin rouge, d’hydromel, de cidre et de vin à base de sorbier et de mûrier jusque-là rarement utilisé.

Presque tous les viticulteurs lituaniens agréés participent à l’exposition annuelle du vin « Wine Days », qui se tient cette année au centre d’exposition « Litexpo » à Vilnius.

Les objectifs de l’Association des viticulteurs sont nombreux, mais parmi les plus importants, on notera la création d’ un registre fonctionnel des vignobles, la certification des cépages autorisés en Lituanie, la mobilisation pour un soutien financier pour le développement des vignobles, l’établissement d’au moins une région viticole, la certification  des distributeurs de plants de raisin et l’établissement de plusieurs mesures préventives contre les maladies de la vigne.

On devrait voir une évolution rapide de la viticulture en Lituanie car la tendance au réchauffement climatique se confirme au fil des ans.

CLIMAT

Le climat du pays est transitionnel entre le type maritime de l’Europe occidentale et le type continental qui règne plus à l’est. En conséquence, les masses d’air humide d’origine atlantique prédominent, alternant avec de l’air continental eurasien et, plus rarement, de l’air arctique plus froid ou de l’air d’origine tropicale méridionale. Les influences de la mer Baltique dominent une zone côtière relativement étroite. La température moyenne de janvier, le mois le plus froid, se situe aux alentours de 5 °C (environ 20 °F), tandis que juillet, le mois le plus chaud, a une température moyenne de 17 °C (environ 60 °F ). Les précipitations annuelles moyennes ne dépassent généralement pas les 800 mm ( 30 pouces environ), diminuant à l’intérieur des terres. Les précipitations atteignent un pic en août, sauf dans la bande maritime, où le maximum est atteint deux à trois mois plus tard.

Il existe de nombreux facteurs météorologiques et climatiques spécifiques qui peuvent affecter la croissance du raisin et la qualité du vin (par exemple, le rayonnement solaire, l’accumulation de chaleur, les températures extrêmes, les précipitations, le vent et les phénomènes météorologiques extrêmes tels que la grêle).  La Lituanie n’est pas devenue un pays viticole car la plupart des facteurs cités s’appliquent au pays. Mais le réchauffement climatique en cours affecte positivement le climat pour permette le développement de la viticulture et une production de vin de qualité. Entre 1950 et 1989, la température moyenne de la saison de croissance était de 13°C. Neuf durant, les températures n’ont même pas atteint 12,5°C, trop froides pour faire du vin. Au cours des 17 dernières années, la température moyenne de la saison de croissance est de 13,8°C et au cours des 10 dernières années, elle n’est jamais descendue en dessous de 13,5°C.

Les prévisions de changement climatique pour le XXI^e siècle en Lituanie augurent d’hivers plus chauds (4–8 °C), d’étés plus chauds aussi (1,5 – 3,5 °C), plus d’humidité en hiver et au printemps, mais moins d’humidité en été et en automne, plus d’heures d’ensoleillement et moins de neige même si le nord-est sera toujours sujet à des températures froides.

En supposant une augmentation moyenne des températures au cours des 50 prochaines années de 2 °C pendant la saison de croissance, l’ensemble de la côte danoise, allemande, polonaise, lettone et lituanienne de la mer Baltique offrira des conditions propices à la viticulture. Les limites de la viticulture pourraient être élargies jusqu’à 60° de latitude nord.

Carte climatique (actuelle)

Carte climatique future

SOLS

Les sols lituaniens vont des sables aux argiles lourdes. Dans le nord-ouest, le sol est limoneux ou sablonneux (et parfois marécageux) et est assez fortement podzolisé ou lessivé. Dans la région centrale, les tourbes limoneuses faiblement podzolisées prédominent et c’est là que se trouvent les sols les plus fertiles et donc les plus cultivés. Au sud-est, il y a des sols sableux, un peu limoneux et modérément podzolisés. Les sols sablonneux couvrent en fait un quart de la Lituanie, et la plupart d’entre eux sont recouverts de forêts. Ce sont des sols particulièrement bien adaptés à la viticulture.

Source. Researchgate.net

RÉGIONS VITICOLES

Il est encore un peu tôt pour parler de régions viticoles en Lituanie mais un consensus semble émerger parmi les viticulteurs lithuaniens quant aux régions qui semblent les mieux adaptées à la viticulture. Les régions de Rokiškis, Biržai, Klaipėda, Panevėžys et Dzūkija sont les plus en vue. Pour en savoir plus sur les régions viticoles de Lituanie, cliquez sur le lien suivant: LITUANIE RÉGIONS VITICOLES

CÉPAGES

Les cépages les mieux adaptés sont les souches américaines, les hybrides comme le Rondo et le Solaris. Certains viticulteurs commencent à planter des cépages Vitis vinifera au cycle de maturation court comme le pinot noir précoce. Pour en savoir plus sur les cépages lituaniens, cliquez sur le lien suivant:LITUANIE CÉPAGES

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

S’il existe une série de lois qui règlementent les boissons alcoolisées, le vin n’a pas encore fait son entrée dans la législation. Il est vrai que la viticulture et l’élaboration du vin sont récentes et les surfaces d’encépagement sont faibles. Pour en savoir plus sur la législation et la règlementation lituanienne, cliquez sur le lien suivant: LITUANIE LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION