DESCRIPTION DU PAYS
LE MONTÉNÉGRO VU D’AILLEURS
Le Monténégro est un pays, petit, 13,812 km² (taille de l’Ile-de-France) et jeune. Il compte 614.249 habitants. Son nom, littéralement « montagne noire » remonte à l’époque de la domination de Venise sur la région, au Moyen Âge. La capitale est Podgorica (170 000 habitants) et l’ancienne capitale royale est Cetinje avec le titre de « capitale du trône » (prestonica).
Le pays s’étend depuis des hautes montagnes, qui culminent dans les monts Prokletije, à 2 534 m, situés à la frontière avec la Serbie et l’Albanie, les 2/3 du pays dépassant 1000 m d’altitude, jusqu’à une étroite plaine côtière de deux à six kilomètres de large. Elle s’interrompt abruptement au nord, à l’endroit où le mont Lovćen et l’Orjen plongent dans les bouches de Kotor. Ainsi, bien que disposant d’un débouché de 293 km sur la mer Adriatique, le pays ne dispose pas de port important, le littoral étant très accidenté.
Le Monténégro a une longue histoire de plusieurs siècles en tant que possession ottomane à partir de 1496, duché semi-indépendant, puis principauté autonome, puis en tant que royaume indépendant en 1910, avant qu’il ne rejoigne le futur royaume de Yougoslavie en 1918. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, il fut séparé de la Serbie et occupé par l’Italie qui en fit un gouvernorat. Après la fin des combats en Yougoslavie, le nouveau régime procommuniste le transforme en république socialiste du Monténégro, la plus petite des républiques fédérées de la république fédérative socialiste de Yougoslavie.
Lors de l’éclatement de l’ancien monde « socialiste », en 1992 il devient membre de la république fédérale de Yougoslavie, (Serbie-et-Monténégro). Qu’il quitta pour se proclamer indépendant en 2006. Dès 2007, le Monténégro signa avec l’Union Européenne un accord de stabilisation et d’association. Puis en 2008 fit une demande officielle d’adhésion à l’Union Européenne. La Commission Européenne rendit un avis favorable en 2010 à sa candidature et identifia sept secteurs d’amélioration nécessaires au début des négociations.Il devient le 29e membre de l’OTAN en 2017.
Comme les autres pays des Balkans, la population est une mosaïque. Certes la majorité des Monténégrins emploient l’alphabet cyrillique, pratiquent le christianisme orthodoxe et pour les 3/4 parlent le serbe, baptisé monténégrin qui est la langue officielle. Cette langue appelée autrefois serbo-croate est nommée serbe par les Serbes orthodoxes, bosniaque par les Serbes islamisés (ou «Musulmans»), croate par les Croates catholiques. Au Monténégro, la seule véritable minorité linguistique importante parle l’albanais (5 %). Par l’appartenance religieuse, Monténégrins, Serbes, Bosniaques et Croates forment quatre peuples distincts. -La minorité albanaise (22,9 %), à la fois linguistique et religieuse ( musulmans) , majoritaire près de la frontière avec l’Albanie et le Kosovo comme dans la municipalité d’Ulcinj) (85 % d’Albanais ). -La minorité « bosniaque « (14,6 %), est une minorité religieuse : les Serbes islamisés sont présents surtout dans le Sandjak monténégrin, près de la frontière de la Serbie et du Kosovo. En 1996, les autorités du Monténégro, contrairement à la Serbie, ont reconnu aux Bosniaques le statut d’une ethnie et les ont appelés «Musulmans» par opposition aux Albanais. -Et des petites minorités telles que les Croates, les Macédoniens, et les Slovènes.
Au Monténégro, le tourisme représente plus de 20% de la valeur ajoutée du PIB, l’activité est stimulée par le gouvernement grâce des exonérations fiscales. Pour le magazine « Luxe Magazine », ce pays est un « Eldorado encore secret». Pour Lord Byron, au XIX° siècle, les côtes du pays étaient «la plus belle rencontre entre terre et mer ». Monastères haut perchés et stations balnéaires de luxe pour Russes milliardaires, villages anciens préservés, lacs de montagne, forêt qui couvre encore à peu près la moitié du territoire, climat particulièrement attractif. Le seul fjord de la Méditerranée, Kotor s’enfonce de 28 km à l’intérieur des terres. Les gorges de la Tara forment le plus grand et le plus long canyon d’Europe, et le deuxième plus long au monde. Dans le secteur du tourisme, l’allemand est parlé par les plus jeunes et les retraités de retour au pays qui travaillaient en Allemagne ou en Autriche où ils sont nombreux.
En 1989 Danilo Kiš mourait à Paris, dans l’indifférence à peu près générale, il était l’un des romanciers les plus singuliers de la seconde moitié du XXe siècle. Il était yougoslave (et tenait à ce terme); de nombreux écrivains l’estimaient au plus haut point. Sa mère était monténégrine. Il est l’auteur d’une trilogie autobiographique : « Le Cirque de famille ».
PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE
La viticulture du Monténégro est principalement associée à la région viticole du bassin de Skadar et à la région côtière de la mer Adriatique. Le Monténégro possède une superficie totale viticole de 2.850 ha, compte 267 producteurs de raisin et 112 producteurs de vin. 2 378 hectares (dont environ 200 hectares de raisins de table) appartiennent au plus grand producteur « Plantaze » dans la région du bassin de Skadar, mais « Plantaze » n’est pas le seul producteur dans la région. 92% des plantations sont des cépages de cuve et 8% sont des cépages de table. Les cépages destinés à la production de vin rouge occupent 67% du vignoble, tandis que les cépages blancs en occupent 25%.
La production est en moyenne de 28 500 tonnes soit 170 000 hectolitres (2019). La société « 13.jul-Plantaže » en a produit 94,5% et les petits établissements vinicoles
7 872 hl, soit 5,5% de la production totale.
Les vins rouges représentent 71,5%, les vins blancs 25,2% et les vins rosés 3,3%.
Qualitativement, 54,4% sont des vins de haute qualité, 40,4% des vins de qualité et les vins de table représentent 5,1%. Après l’accord signé avec l’Union Européenne en 2008, le Monténégro aligne progressivement sa législation sur celle de l’Union. La consommation intérieure était de 11 litres par habitant (OMS). Le Monténégro a exporté 5,7 millions de litres en 2019.
HISTOIRE
Le Monténégro est un petit pays situé dans la péninsule balkanique avec une partie surplombant la mer Adriatique, juste en face de la région italienne des Pouilles de l’autre côté de l’Adriatique. Il existe une longue tradition de culture de la vigne au Monténégro qui remonte à l’époque romaine. Sur le territoire monténégrin, un grand nombre de pierres tombales avec des motifs de vigne et de vin, originaires de l’époque antique, ont été découvertes. Les motifs décoratifs trouvés représentaient de la vigne et étaient directement liés au culte du dieu Dionysos. De nombreux sites archéologiques et objets trouvés provenant de la période illyrienne indiquent que le vin était particulièrement apprécié et était assez utilisé comme boisson de consommation courante.
Le Monténégro commence à s’affirmer comme une entité géographique et culturelle après l’assimilation des Slaves dans la région et le territoire de Duklja (sud est de l’actuel Monténégro) obtint son indépendance de l’Empire byzantin en 1042 avant de s’étendre sur le territoire de Rascia, une région géographique et historique, couvrant les parties sud-ouest de la Serbie moderne, et historiquement aussi les parties nord-est du Monténégro moderne, et certaines des parties les plus orientales de la Bosnie-Herzégovine moderne.
Ce territoire fut, à cette époque, reconnue comme un royaume mais sa puissance commença à décliner au début du 12ème siècle après la mort du roi Bodin (en 1101 ou 1108). Comme un peu partout en Europe, l’Eglise et la noblesse contribuèrent à l’essor de la viticulture et du vin dans la région et au Moyen-Âge, la culture de la vigne et la vinification étaient bien développées au Monténégro. L’un des documents écrits les plus anciens qui soulignent l’importance de la culture de la vigne et l’importance des variétés autochtones sur le territoire du Monténégro actuel provient des statuts de la ville médiévale de Budva du XVe siècle (1426–1431), plus tard il sera étudié et décrit par de nombreux auteurs. En particulier, il y est mentionné l’existence des «vignobles de Kratošija», qui indique l’importance de ce cépage à cette époque. L’universitaire Ulicevic déclare qu’elle a été fortement dominante au cours de cette période moyenâgeuse et qu’elle représentait 90% de l’encépagement dans certaines régions monténégrines.
Mais comme la majorité des Balkans, le territoire du Monténégro tomba sous la férule de l’Empire Ottoman de 1496 à 1878.
Après près de 400 ans de domination, l’indépendance du Monténégro fut reconnue par le Traité de Berlin de 1878. Mais la viticulture n’avait pas disparu durant le règne des Ottomans, ceux-ci se contentant de prélever des taxes, parfois punitives, qui entravèrent son développement. À la libération du joug ottoman, sous le règne du roi Nikola Petrović (1860–1918), des règlements formels furent introduits concernant la viticulture et la vinification.
En 1910, le Monténégro devint un royaume et une frontière commune avec la Serbie fut établie, Shkodër étant attribué à une Albanie nouvellement créée. Le Monténégro rejoindra le Royaume de Yougoslavie en 1918.
En avril 1941, l’Allemagne nazie, le Royaume d’Italie et d’autres alliés de l’Axe attaquèrent et occupèrent le Royaume de Yougoslavie. Les forces italiennes occupèrent le Monténégro et établirent un royaume fantoche du Monténégro. Le Monténégro sera libéré par les partisans monténégrins en décembre 1944, et le pays deviendra l’une des six républiques constitutives de la République fédérative socialiste communiste de Yougoslavie (RSFY).
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la superficie viticole du Monténégro était de
1 145 hectares. L’augmentation la plus significative de la superficie viticole du pays eut lieu entre 1977 et 1982, du temps de la Yougoslavie et du système productiviste avec de nouvelles plantations de 1 500 hectares dans le cadre du projet « Ćemovsko polje », un vignoble de 2 300 hectares aujourd’hui la propriété de la société « 13.jul-Plantaže ».
Après la dissolution de la RFSY en 1992, le Monténégro s’associe dans une petite République fédérale de Yougoslavie avec la Serbie. Le statut de l’union entre les deux parties fut décidé par un référendum sur l’indépendance du Monténégro le 21 mai 2006. Le 3 juin 2006, le Parlement monténégrin déclara l’indépendance du Monténégro confirmant formellement le résultat du référendum.
Très vite, le Monténégro se rapprocha de l’Union Européenne et signa en 2008, un accord intérimaire sur le commerce et les mesures d’accompagnement entre la Communauté́ Européenne, d’une part, et la République du Monténégro (applicable au 1/1/2008) qui sera commué en un « accord de stabilisation et d’association le 29/3/2010.
L’Association nationale des producteurs de vin monténégrins fut fondée en 2008. Le contrôle de l’industrie viticole du Monténégro est du ressort du Ministère de l’agriculture et du développement rural.
Ce pays, comme tous les pays des Balkans possède à la fois une longue tradition viticole et une très jeune industrie vitivinicole. Des progrès considérables restent à faire pour moderniser la viticulture et la vinification et le Monténégro a entrepris, avec le soutien de l’Union Européenne, à laquelle il est candidat à l’horizon 2025, un travail de restauration important dans ce sens.
CLIMATS ET SOLS
En raison de sa position géographique avec la mer, les reliefs, les massifs montagneux, le climat au Monténégro est très diversifié. Il existe donc plusieurs zones climatiques: méditerranéen au sud, méditerranéen modifié dans les plaines (bassin et plaines de Skadar), tempéré continental dans les vallées et montagnard en haute altitude.Région côtière:Dans la partie côtière, de Herceg-Novi à l’ouest, à l’embouchure de la rivière Bojana à l’est, le climat est de type méditerranéen. La partie centrale du Monténégro est séparée par les hautes chaînes de montagnes d’Orijen, Lovćen et Rumija, qui s’élèvent fortement au-dessus de la côte, à une altitude de 1 700 mètres, de sorte qu’elles ne permettent pas la pénétration du climat côtier vers le continent.Dans la zone côtière, la température moyenne de l’air en juillet varie entre 25°C et 28°C. Les étés sont longs et secs, et les hivers sont courts et doux. Le nombre moyen d’heures d’ensoleillement sur la côte est de 2 500 et à Ulcinj jusqu’à 2 700 heures par an. Le temps froid s’attarde principalement autour des chaînes de montagnes côtières, avec parfois des journées ensoleillées et chaudes. La température moyenne annuelle de la mer est de 11 °C. En hiver, la température de surface de la mer est d’environ 7 °C. Au printemps, la température peut atteindre 18°C. Pendant les mois d’été, la température de la mer atteint 22-25 °C.Zone continentale:Les parties centrales du pays sont plus froides en hiver et plus chaudes en été que les villes côtières. Dans la zone des plaines de Zeta et Bjelopavlićka, les températures en juillet tournent autour de 26°C. La température moyenne en janvier est de 10°C et en juillet d’environ 27 °C. La température maximale pendant l’été atteint jusqu’à 40 °C, et le minimum pendant l’hiver descend jusqu’à -10°C. La partie centrale est ouverte sur la mer Adriatique et donc exposée à la forte influence maritime. La chaleur traverse la vallée de la rivière Bojana, le bassin du lac Skadar et le cours de la rivière Morača, de sorte que Podgorica est la ville monténégrine la plus chaude, avec une température moyenne en janvier de 5°C et une température moyenne en juillet d’environ 26°C. À Podgorica, la température atteint 40°C pendant les mois d’été.Zone de montagne:La zone septentrionale ou montagneuse est constituée de hautes montagnes karstiques. Cette zone commence au nord et à l’est des rivières Piva, Komarnica et Morača. Les sommets s’élèvent jusqu’à 2 000 mètres d’altitude. Dans cette région de hautes montagnes karstiques, il y a des variations de température. Le climat est subalpin, avec des hivers froids et neigeux et des étés tempérés. Sur la montagne Durmitor, la neige atteint une hauteur de cinq mètres. Dans les hautes montagnes du nord du pays la neige reste plusieurs mois. La température hivernale la plus élevée est d’environ 3°C et la température minimale d’environ -6°C. En été, elle varie de 9°C à 23°C. Pendant la période estivale, le nombre d’heures d’ensoleillement est de 270 par mois. Les précipitations sont en moyenne est de1 250 mm par an, assez bien réparties sur l’année mais elles varient suivant les régions.
Climat actuel
Climat futur
Les sols du Monténégro possèdent une caractéristique distinctive : les accumulations de terra rossa dans sa zone côtière. Ces sols rouges sont le produit de l’altération des roches dolomitiques et calcaires.
On le trouve également dans les dépressions du Karst. Dans les zones montagneuses au-dessus des plateaux, on trouve des sols forestiers et des podzols gris-brun typiques. Ce sont des sols particulièrement favorables à la culture de la vigne.
RÉGIONS VITICOLES
La loi du 6 juin 2007 a formellement divisé le vignoble monténégrin en deux régions: la côte monténégrine (Primorski) et le bassin monténégrin du lac de Skadar. Les deux régions sont divisées en unités territoriales plus petites suivant les conditions agroécologiques spécifiques et qui affectent les caractéristiques du vin. Les sous-régions peuvent elles-mêmes être divisées en unités territoriales plus petites.
Les sous-régions de Primorski sont: Boko-KotorkI, Budvansko-Barski, Ulcinjski et Grahovsko-Nudolski.
Les sous-région du bassin monténégrin du lac sont : Podgorički, Crmnički, Riječki, Bjelopavlićki et Katunski.
Pour consulter le détail et les cartes des régions viticoles du Monténégro, cliquez sur le lien suivant.RÉGIONS VITICOLES MONTENEGRO
CÉPAGES
Les cépages indigènes, vranac et kratošija dominent dans la production de vins rouges (70%), tandis que dans la production de vins blancs le krstač prédomine avec 70% des variétés blanches.
Les cépages internationaux sont représentés avec les cépages bordelais pour les rouges et le sauvignon blanc, le pinot blanc et le chardonnay pour les blancs. Le pays possède aussi une belle diversité variétale de cépages des Balkans. Pour plus de détails, cliquez sur le lien suivant :CÉPAGES MONTÉNÉGRO
LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION
Même si l’on sait que les premières règles sur la culture de la vigne et la vinification datent du règne du roi Nikola Petrović (1860–1918), la première législation de l’ère moderne remonte au 6 juin 2007. Elle définissait les grandes régions viticoles et établissait le cadre juridique pour la viticulture, la vinification et l’étiquetage. Cette loi aboutit à la reconnaissance par l’Union Européenne de 9 régions Geographical Indications (GIs) le 15 octobre 2017 dans le cadre d’un accord bilatéral. Pour consulter le détail de la réglementation, cliquez sur le lien suivant :LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION MONTÉNÉGRO