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PÉROU

DESCRIPTION DU PAYS

Source: wikipedia.org
LIMA. Place d’armes, une des deux plus grandes places de la capitale.Source: https://commons.wikimedia.org/
Les régions viticoles du Pérou SOURCE: www.wineandvinesearch.com

LE PÉROU VU D’AILLEURS

Le Pérou est un pays vaste : 1,3 million de km² (0,50 mi2), presque 3 fois la France ; il compte 34,5 millions d’habitants.

La géographie commande ?  Le Niño avec des pluies diluviennes et des dégâts énormes réapparaît de temps en temps. Un malheur n’arrivant jamais seul, comme son voisin du sud le Chili, ce pays vit sous la menace des séismes qui détruisirent Lima plusieurs fois dans le passé. L’immense chaîne des Andes occupe 28 % du pays, son surgissement s’explique par la rencontre des deux plaques tectoniques, pacifique et américaine ; elle est parsemée de nombreux volcans, de très hauts sommets comme le Huascarán à 6 768 m (22 205 pi). Deux autres milieux naturels très différents se partagent le reste du territoire. La forêt tropicale humide en couvre 60 %; à Iquitos sur l’Amazone, il fait très chaud et il peut pleuvoir tous les jours. Enfin tout au long de la côte, règne le désert, à Lima, il peut ne pas pleuvoir pendant des décennies. L’agriculture irriguée n’y est possible dans une cinquantaine d’oasis grâce aux cours d’eau qui descendent des glaciers de la majestueuse Cordillère.

Le courant de Humboldt qui longe les 2 000 km (1 245 mi) de la côte est très froid, car il vient de l’Antarctique, l’océan Pacifique se réchauffe ensuite au nord près de l’Équateur. Les ressources halieutiques sont considérables. D’ailleurs des entreprises les exportent (3% du total) : de la farine de poisson qui nourrit les cochons européens entre autres, du merlu, et c’est le premier producteur au monde de surimi à base d’anchois et de calamar géant.

L’Histoire a laissé une riche empreinte. À partir du XIII° siècle, l’empire autoritaire dirigé par l’Inca soumit tous les autres peuples dont les Mochicas du nord. La capitale de l’empire, Cuzco à 3 399 d’altitude (11 152 pi)   était « le nombril du monde ». Il organisa efficacement la vie des paysans dans les Andes, aménageant la circulation de l’eau, créant un système efficace de communications par des routes empruntées par des courriers rapides à pied, organisant les échanges entre les populations qui vivaient aux différentes altitudes des Andes. De nos jours, on trouve dans les musées les produits des artisans du passé : potiers, céramistes, tisserands, forgerons et orfèvres ; les altières villes-forteresses comme Sacsayhuaman, Ollantaytambo, Machu Picchu aimantent de nos jours le tourisme de masse, c’est la 3° activité du pays après la pêche et les mines. Mais l’empire des Incas ne connaissait ni l’écriture, ni la roue. Ni le cheval ni le chien.

Au XVI° siècle, avec la conquête du territoire par une poignée d’aventuriers audacieux venus d’Espagne, qui se perdront dans des luttes fratricides, Lima devint la capitale de la vice-royauté. La légende parle de malédiction à propos de l’ emplacement de la ville, il aurait été suggéré aux conquérants par les fourbes indigènes, vu l’étrange climat local, dans un désert, donc sans eau, avec un brouillard qui peut s’installer pendant des mois. Néanmoins la ville se remplit de couvents somptueux aux cloitres tapissés d’azuléjos importés d’Europe, de palais, de places monumentales, de demeures aux moucharabieh finement sculptés. L’or et l’argent partaient du port de la capitale, le Callao, vers l’Amérique centrale, les Caraïbes, l’Atlantique ou par le Pacifique et les Philippines vers la « mère patrie » l’Espagne.

Ici le génocide n’a pas eu lieu comme en Amérique du nord. Indiens et métis sont aujourd’hui plus des ¾ de la population : métis : 60,2%, Indiens : 25.8% (dont les deux peuples andins les plus nombreux Quechuas, Aymaras dont la langue est encore parlée), et puis les très nombreux petits peuples de la forêt : 55 peuples indigènes qui parlent 47 langues. Les Blancs venus d’Europe sont 5.9%; les Noirs 3.6% descendants des esclaves  importés d’Afrique; les Asiatiques importés après l’abolition de l’esclavage pour les remplacer 1.2%, Japonais d’abord , mais trop indociles   remplacés ensuite par des Chinois;  autres : 3.3%.

Source: Guaman Poma de Ayala. Couleurs de J. Uztarroz. L’Espagnol dit : « nous, nous mangeons cet or ».

La vie dans les Andes est très rude, les sols sont pauvres, les pentes sont abruptes, le froid et l’altitude règnent. Au XX° siècle l’exode rural a fait exploser la population des villes de la côte au climat plus amène, elles sont toutes aujourd’hui entourées d’immenses bidonvilles( conos = favelas). Une grande proportion des Péruviens sont très pauvres, pour eux, l’accès au logement décent, à l’eau potable, à l’énergie, à l’éducation, au tout-à-l’égout, à un compte bancaire est impossible ou précaire. Plus de 2 millions de Péruviens ont émigré, d’abord aux Etats-Unis où ils sont clandestins parfois pendant dix ans.

Le pays est un acteur économique modeste : (PNB : 53° rang mondial). C’est un très petit exportateur mais il vend au monde entier des produits très variés : tara, cochenille qui colore en rouge tous les produits alimentaires, fruits tropicaux, racines, textiles dont le coton qu’achète la firme Lacoste, artisanat, produits de la mer- (et cocaïne). En valeur, l’essentiel sont les produits miniers ( ½) dont l’or avec une des plus grandes mines du monde Yanacocha, et puis des minerais métalliques : cuivre, zinc, étain….). La diversification est récente avec les produits non traditionnels de l’agriculture : (8,1%) avocats, mangues, asperges, myrtilles…). exportés en Europe.

L’histoire n’a pas été tendre, au XIX° siècle, vaincu face au Chili, le pays fut amputé de la région du sud   lors de la Guerre du Pacifique entre 1879 et 1884.

Au XX° siècle : le général Velasco installa une dictature militaire « de gauche » entre 1968 et 1975. Puis le pouvoir revint aux civils.

Surtout, à partir de 1980 le mouvement terroriste du « Sentier Lumineux », émule de celui des Khmers Rouges, commença à pendre des chiens en guise d’avertissement, puis multiplia les assassinats ciblés dans les Andes puis descendit vers les grandes villes de la côte, y organisant des attentats, des enlèvements, contre rançon. Du coup le pays fut isolé pendant plus d’une décennie. Les touristes ne vinrent plus à Machu Picchu. Air France supprima la ligne Paris-Lima. Le président Fujimori élu en 1990 (dont les parents étaient des immigrants venus du Japon) après des années d’impuissance du pouvoir à Lima, vint à bout du mouvement terroriste. Le chef du Sentier Lumineux, Abimael Guzmán, professeur de philosophie, fut arrêté, il est mort en prison en 2021. Avec des milliers de morts à son crédit. Certains affirment que le président Fujimori fut très mal remercié de ce qu’il fit pour son pays, conjurant l’inflation catastrophique, réintégrant le Pérou dans la communauté financière internationale avec les conseils de l’économiste Hernando de Soto, le délivrant enfin du sinistre Sentier. Accusé de corruption il fut emprisonné. Le président Fujimori décède en septembre 2024. Accompagné vers sa tombe par une foule comme on n’en avait jamais vu dans le pays. Les pauvres lui étaient reconnaissants.

Le pays a connu 11 présidents de la République depuis 1985.

     Un personnage historique extraordinaire a marqué l’histoire : au début du XVII° siècle, Felipe Guamán Poma de Ayala devint chroniqueur indigène de l’époque de la conquête des Amériques, il adressa au roi d’Espagne une lettre‑fleuve de quelque 1 200 pages assorties de près de 400 illustrations . Le manuscrit perdu pendant 300 ans est conservé à Copenhague, il est visible sur le site https://boowiki.info/go.php?go=http://www.kb.dk/elib/mss/poma/. L’image ci-dessus en est tirée ( et coloriée).

Des Péruviens moins prestigieux dont l’aura a dépassé les frontières, Yma Sumac la diva aux quatre octaves, Martin Chambi qui photographia ses contemporains, Carlos Castaneda gourou des hippies, Mario Testino photographe de mannequins célèbres ; et J. Soriano fut en Amérique du sud un des pionniers de l’Internet et inventa les cybercafés dans son pays.

Vargas Llosa reçut le prix Nobel de littérature. Et fut admis à l’Académie Française, bien qu’il n’ait jamais écrit en français. Il a acquis la nationalité espagnole ( celle de la »Mère-patrie »).Il meurt en avril 2025

Mario Vargas Llosa. Source: Wikipedia.org

Historiquement, le Pérou est le pays de naissance de la pomme de terre, avec des milliers d’espèces. Le tubercule sauva l’Europe de la famine, le hachis Parmentier nous rappelle celui qui qui l’introduisit dans nos contrées..

Trois boissons originales sont nées au Pérou : un très savoureux cocktail : le Pisco sour( eau de vie de raisin, jus de citron, blanc d’oeuf et glace), un concurrent insolite du soda américain l’Inka Cola très jaune et très sucré, enfin une boisson froide à laquelle on prend vite goût la chicha morada (maïs violet et fruits).

Un plat de poisson cru mariné dans le citron vert a récemment conquis le monde : le ceviche.

S’il y a un pays où la viticulture parait improbable, c’est bien le Pérou. Coincé entre le Pacifique et la Cordillère des Andes, c’est un pays où il ne pleut pas  dans la région côtière (0,2 mm / 0,008 pi par an). L’eau cependant est abondante car la neige des glaciers de la Cordillère des Andes fond au printemps et alimente les nappes phréatiques. Le Pérou est un désert créé par la décomposition de la Cordillère avec une forte proportion de terroirs sablonneux pauvres donc très bien adaptés à la culture de la vigne. La viticulture fut, comme dans toute l’Amérique du Sud, introduite par les conquistadores espagnols à partir du Mexique. La principale zone viticole est située dans la région d’Ica à 300 km (185 mi) au sud de Lima par la  Panaméricaine, route souvent qualifiée de route la plus dangereuse au monde.

Le Pérou côtier est un désert avec  une succession de 58 oasis où dans certains la vigne est cultivée. Le raisin était à l’origine destiné à la distillation pour en faire un alcool appelé Pisco. Le Pisco, contrairement à ce que pensent  beaucoup de gens, n’est probablement pas chilien mais plutôt péruvien car Pisco est une ville péruvienne mais, il est fort probable que la distillation fut pratiquée par les deux pays d’une manière  concomitante parce  qu’elle fut  le résultat de l’embargo des vins du Nouveau Monde  décidé par L’Espagne en 1776 pour protéger sa propre industrie viticole. Mais…il suffit de goûter un Pisco péruvien et un Pisco chilien pour s’apercevoir de la différence qualitative entre les deux… alors !  Il existe peu de domaines authentiquement péruviens et certains importent des moûts du Chili et d’Argentine. Les cépages sont principalement français et le tannat est le grand cépage péruvien. Le  petit verdot  et le malbec sont aussi des   cépages qui réussissent aussi très bien  en particulier au  domaine de Tacama qui produit des vins de classe internationale.

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

La latitude du Pérou s’étend d’environ d’ 0°02′ sud (près de l’équateur) au nord jusqu’à 18°21′ sud à l’extrême sud, englobant une partie importante dans l’hémisphère sud, en dehors des latitudes reconnues pour la culture des Vitis vinifera. Sa viticulture appartient donc à celle des pays tropicaux. Les premiers cépages furent plantés au Pérou dans la région de Lima dès 1539 et ils provenaient de la cargaison d’un bateau en provenance des Canaries.

En 2022, le pays a produit 918 898 tonnes (1 012 912 US tons) de raisins, ce qui classait le pays au 17e rang sur 92 des pays producteurs de raisins [1]. La superficie cultivée pour la table se montait, en 2019, à 20 000 hectares (49 420 acres), mais celle qui est destinée à la cuve était beaucoup moins importante. À 300 km au sud de la capitale péruvienne se trouve la région d’Ica où se concentre l’essentiel de la production de vin et 60% à 65 % de la production nationale de pisco, une superficie totale de 7 662 hectares (18 933 acres) est consacrée à sa culture, dont 3 164 hectares (7 8178 acres) sont consacrés à la production de pisco et de vin [2] ; 13,2 % est consacré au vin et 72,8% au pisco [3]. La superficie viticole consacrée aux raisins de cuve se monte donc à environ 420 hectares (1 040 acres) et le rendement moyen est de 10 tonnes par hectare [4]. Ica compte environ 300 producteurs de vin et 120 caves et 30% des producteurs de raisin sont de producteurs de vin et de pisco [5].

En 2022, le pays a produit 81 000 tonnes (89 287 US tons) [6] de vin, soit une production estimée à 459 290 hectolitres (12,1 M d’US gal) de vin, ce qui classe le pays au 24e rang des pays producteurs de vin. il serait impossible de produire une telle quantité de vin sur 420 hectares (1 040 acres), mais, la grande majorité des domaines producteurs de vin au Pérou élaborent des vins  avec des moûts provenant majoritairement du Chili et étiquettent leur vin comme péruvien. De plus, nous ne savons pas si les moûts de base qui servent à la distillation du pisco sont inclus dans les statistiques de production.

Le pays possède un cépage authentiquement autochtone, le quebranta, utilisé pour la production du pisco.

En 2023, le Pérou a exporté 1,51 million de dollars [7] de vin [8]. Les principales destinations des exportations péruviennes étaient les États-Unis (804 000 dollars), la France (228 000 dollars), le Brésil (54 800 dollars), la Chine (53 600 dollars) et l’Espagne (53 500 dollars).

En 2023, le Pérou a importé 44,5 millions de dollars de vin, principalement d’Argentine (13,9 millions de dollars), d’Italie (10,7 millions de dollars), du Chili (8 millions de dollars), d’Espagne (7,62 millions de dollars) et de France (2,7 millions de dollars) [9].

La consommation de vin par habitant au Pérou a augmenté de 2,21 % pour atteindre 2,77 litres (0,73 US gallons) en 2021 [10].

Historiquement, la consommation de vin par habitant au Pérou a atteint un record historique de 3,18 litres (0,84 gal) en 2017 et un creux historique de 0,370 litre (0,1 gal) en 1992. Comparée aux principaux pays comparables au Pérou, la consommation de vin par habitant en Bolivie s’élevait à 0,790 litre (0,21 gal), celle du Brésil à 2,34 litres (0,6 gal), celle du Chili à 10,6 litres (2,8 gal) et celle de la Colombie à 0,550 litre en (0,15 gal) 2021.

Le Pérou se classe au 60e rang parmi les 150 pays suivis en termes de consommation de vin par habitant, soit 9 places de plus qu’il y a 10 ans [11].


[1] https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_grape_production

[2] Characterization and typology of vineyards producing Pisco in the Ica region of Peru. Alberto Julca Otiniano. 2018.

[3] https://agraria.pe/noticias/ica-tiene-6-mil-has-de-uvas-viniferas-y-pisqueras-6030

[4] Ibid

[5] https://agraria.pe/noticias/un-30-de-productores-de-uva-en-ica-son-ahora-fabricantes-de–27290

[6] ibid

[7] 1 US $ = 0,95 euros (mars 2025)

[8] OEC

[9] Ibid

[10] Faostat

[11] Helgei Library

RÉSUMÉ

S’il y a un pays où la viticulture est improbable, c’est bien le Pérou. Coincé entre le Pacifique et la Cordillère des Andes, c’est un pays où il ne pleut pas  dans la région côtière (0,2 mm par an). L’eau cependant est abondante car la neige de la Cordillère des Andes fond au printemps et alimente les nappes phréatiques. Le Pérou est un désert créé par la décomposition de la Cordillère avec une forte proportion de terroirs sablonneux pauvres donc très bien adaptés à la culture de la vigne. La viticulture fut, comme dans toute l’Amérique du Sud, introduite par les conquistadores espagnols à partir du Mexique. La principale zone viticole est située dans la région d’Ica à 300 km au sud de Lima par la  Panaméricaine, route que l’on peut qualifier de route la plus dangereuse au monde à cause de la fantaisie des conducteurs.

Le Pérou côtier est un désert avec  une succession de 58 oasis, dans certaines la vigne est cultivée. Le raisin était à l’origine destiné à la distillation pour en faire un alcool appelé Pisco. Le Pisco, contrairement à ce que pensent  beaucoup de gens, n’est probablement pas Chilien mais plutôt péruvien car Pisco est une ville péruvienne mais, il est fort probable que la distillation fut pratiquée par les deux pays d’une manière  concomitante parce  qu’elle fut  le résultat de l’embargo des vins du Nouveau Monde  décidé par L’Espagne en 1776 pour protéger sa propre industrie viticole. Mais…il suffit de goûter un Pisco péruvien et un Pisco chilien pour s’apercevoir de l’énorme différence qualitative entre les deux… alors !  Il existe peu de domaines authentiquement péruviens et certains importent des moûts du Chili et d’Argentine. Les cépages sont principalement français et le tannat est le grand cépage péruvien. Le  petit verdot  et le malbec sont aussi des   cépages qui réussissent aussi très bien  en particulier au  domaine de Tacama qui produit des vins de classe internationale.

HISTOIRE

Les premiers cépages furent plantés au Pérou dans la région de Lima dès 1539 et ils provenaient de la cargaison d’un bateau en provenance des Canaries. Ils prirent racine grâce au système d’irrigation pour les cultures installé avant la domination des Incas. La production se développa rapidement car l’Espagne avait du mal à fournir les demandes en vin et alcools. Un autre marché important allait émerger avec la ruée vers les mines d’argent de Potosi en Bolivie qui attira quelque 150 000 personnes dans la région et le Pérou devint alors le premier fournisseur de vin de Bolivie avant que la viticulture ne s’étende dans cette région ainsi que vers le sud du Pérou vers Arequipa et Moquegua entre autres, on estimait l’encépagement au début du XVIIe siècle à 40 000 hectares (98 840 acres). Mais le boom de la viticulture prit finalement fin avec la prohibition imposée par le roi Philipe II d’Espagne qui interdit la production de vin et d’alcool dans tous les pays du Nouveau monde sous la couronne espagnole.

Portrait de Philippe II d’Espagne, par Titien, musée du Prado. Source. Wikipedia.org

Mais des phénomènes plus néfastes allaient frapper Le Pérou qui est une région sismique majeure. Toute la région du sud de l’Amérique est traversée par une immense faille où la tectonique des plaques joue un rôle essentiel, et le Pérou a été en proie a certains des plus dévastateurs tremblements de terre du monde. Celui de 1600 fut particulièrement violent et il détruisit les régions de production d’Arequipa et de Moquegua, et on lui attribue la cause du Petit âge glaciaire. En 1687, un autre tremblement toucha durement les régions d’Ica et Pisco et il détruisit la majorité des chais qui s’effondrèrent. Celui de 2007 ne fut pas aussi intense mais fit d’importants dégâts dans la région d’Ica. L’expulsion des Jésuites d’Espagne et de ses colonies au XVIIIe siècle fut un autre coup sévère porté à la viticulture péruvienne car ils avaient fondé de nombreux domaines viticoles et leur savoir-faire fut un manque important au dynamisme de l’industrie.

L’autorisation donnée par la couronne espagnole aux distillateurs de faire des eaux-de-vie moins chères avec la canne à sucre allait porter un autre coup de massue au commerce du Pisco.

Le phylloxera arriva en 1888 et beaucoup de vignobles ne furent pas replantés et les terres furent plantées en coton. La canne à sucre et le coton eurent en grande partie raison de la viticulture.

En 1850 au Pérou il y avait 45 000 hectares (111 200 acres) de terres plantées en vignes et 44 000 (108 724 acres) étaient dédiés à la fabrication de vins et de Pisco avec une production estimée à 146 millions de litres (38,6 millions d’US gallons) de vin et 44 millions de litres (11,6 M de gal) de Pisco par an.

Actuellement, cependant, 11 500 hectares de vignobles sont enregistrés, dont seuls 3 000 hectares sont dédiés à la production de vins et de Pisco, à partir desquels 12 millions de litres de vin et seulement 1,5 million de litres de Pisco sont produits. 

Enfin, il faut noter que sur le 1,5 million de litres qu’il produit par an, 100 000 seulement sont destinés à l’exportation, tandis que le Chili produit 50 millions de litres de son eau-de-vie de raisin surtout à des fins d’exportation.

Dans ces conditions, la viticulture et en particulier la production de vin peuvent-elles survivre face à la redoutable concurrence des pays comme le Chili ou l’Argentine. Certains pensent qu’il faut mettre l’accent sur le Pisco en exonérant le produit de taxe, aujourd’hui de 20%, et d’en faire une promotion active sur les marchés internationaux. Mais le Pérou a-t-il les moyens et les infrastructures pour percer sur les marchés lucratifs comme l’Europe ou les États-Unis ?

Les vieilles vignes de Criolla qui parsèment le pays pourraient-elle devenir un marché de niche pour les consommateurs de plus en plus friands d’authenticité ?

Les premiers cépages furent plantés au Pérou dans la région de Lima dès 1539 et ils provenaient de la cargaison d’un bateau en provenance des Canaries. Ils prirent racine grâce au système d’irrigation pour les cultures installé avant la domination des Incas. La production se développa rapidement car l’Espagne avait du mal à fournir les demandes en vin et alcools. Un autre marché important allait émerger avec la ruée vers les mines d’argent de Potosi en Bolivie qui attira quelque 150 000 personnes dans la région et le Pérou devint le premier fournisseur de vin de la Bolivie avant que la viticulture ne s’étende dans cette région ainsi que vers le sud du Pérou vers Arequipa et Moquegua entre autres et on estimait l’encépagement au début du XVIIe siècle à 40 000 hectares. Mais le boom de la viticulture allait prendre fin avec la prohibition imposée par le roi Philip II d’Espagne qui interdit la production de vin et d’alcool dans tous les pays du Nouveau monde sous la couronne espagnole.

Portrait de Philippe II d’Espagne, par Titien, musée du Prado. Source. Wikipedia.org

Mais des choses plus néfastes allaient frapper Le Pérou qui est une région sismique majeure. Toute la région du sud de l’Amérique est une immense faille où la tectoniques des plaques joue un rôle essentiel et le Pérou a été en proie à certains des plus dévastateurs tremblements de terre du monde. Celui de 1600 fut particulièrement violent et il détruisit les régions de production d’Arequipa et de Moquegua et on lui attribue la cause du Petit âge glaciaire. En 1687, un autre tremblement toucha durement les régions d’Ica et Pisco et il détruisit la majorité des chais qui s’effondrèrent. Celui de 2007 ne fut pas aussi intense mais fit d’importants dégâts dans la région d’Ica. L’expulsion des jésuites d’Espagne et de ses colonies au 18e siècle fut un autre coup sévère porté à la viticulture péruvienne car ils avaient fondé de nombreux domaines viticoles et leur savoir-faire fut un manque important au dynamisme de l’industrie.

L’autorisation donnée par la couronne espagnole aux distillateurs de faire des eaux-de-vie moins chères avec la canne à sucre allait porter un autre coup de massue au commerce du Pisco.

Le phylloxera arriva en 1888 et beaucoup de vignobles ne furent pas replantés et les terres plantées en coton. La canne à sucre et le coton eurent en grande partie raison de la viticulture.

En 2019, on recensait environ 20 000 hectares (49 420 acres) de vignobles dont seuls environ 3 200 hectares (7 900 acres) sont dédiés à la production de vins et de Pisco. Selon le ministère de la Production, la quantité moyenne de Pisco vendue entre 2017 et 2022 était de 6,5 millions de litres/ 1,7 M gal / an et la production de vin était aux alentours de 450 000 hectolitres (11.9 M d’US gallons) par an, mais de nombreux vins sont élaborés avec des moûts étranger.

Dans ces conditions, la viticulture et en particulier la production de vin peuvent elles survivre face à la redoutable concurrence des pays comme le chili ou l’Argentine. Certains pensent qu’il faut mettre l’accent sur le Pisco en exonérant le produit de taxe, aujourd’hui de 20%, et d’en faire une promotion active sur les marchés internationaux. Mais le Pérou a-t-il les moyens et les infrastructures pour percer les marchés lucratifs comme l’Europe ou les États-Unis ?

Les vieilles vignes de Criolla qui parsèment le pays pourrait-elle devenir un marché de niche pour les consommateurs de plus en plus friands d’authenticité ?

CLIMAT

Au Pérou, un pays situé juste au sud de l’équateur, il existe trois zones climatiques :

– une bande côtière désertique (appelée la Costa), au climat doux, nuageux et brumeux en hiver et agréablement chaud en été ;

– la zone andine (la Sierra), plus ou moins froide selon l’altitude ;

– enfin, la grande zone orientale couverte par la forêt amazonienne (la Selva), avec un climat chaud et humide toute l’année.

La viticulture se concentre principalement sur la bande côtière et en partie dans la zone andine.

La côte connaît un climat désertique semi-aride et subtropical avec des précipitations annuelles moyennes de 150 mm (5,9 po).

Le long des côtes sud et centrale, les températures varient de 13 °C à 26 °C (55,4 et 78,8 oF), avec des mois plus froids en mai et octobre. Le nord présente un climat plus semi-tropical avec des températures moyennes de 24 °C (75,2 oF). Dans les hauts plateaux andins, le climat varie avec l’altitude ; traditionnellement, une saison des pluies s’étend de septembre à mars (bien qu’elle puisse commencer jusqu’en décembre) et une saison sèche et froide de mai à août.

Les températures moyennes varient de 11 °C à 18 °C (51,8 et 64,5 oF) et les précipitations annuelles de 50 à 1 000 mm (4,7 à 39,4 po), avec des conditions plus sèches au sud-ouest et plus humides à l’est. Les Andes du nord sont sujettes au gel, tandis que les Andes du sud sont sujettes à la sécheresse.

Les plaines orientales et la forêt amazonienne bénéficient d’un climat tropical, caractérisé par des températures élevées et des précipitations tout au long de l’année. Les températures moyennes varient de 22 °C (77,6 oF) dans les Andes orientales à 31 °C (87,4 oF) en Amazonie, avec des précipitations annuelles de 1 000 à 3 000 mm (39,4 et 118,1 po).

Climat actuel

Climat futur

SOLS

Le Pérou se compose de sols moyennement bien drainés qui se sont formés dans des dépôts limoneux jusqu’aux collines et aux montagnes des hautes terres glaciaires. Ils sont moyennement profonds avec un substrat dense et très profond jusqu’au substrat rocheux.

L’épaisseur du solum (sol de surface) minéral et la profondeur des matériaux denses de la surface minérale varient de 50 à 100 cm (319,6 et 37,4 po). La profondeur du substrat rocheux est supérieure à 150 cm (59,8 po). La texture est généralement un loam sableux fin, un loam sableux ou un loam de terre fine, mais comprend un loam limoneux et un loam sableux très fin dans la partie supérieure du solum. La moyenne de l’argile dans est de 10 pour cent ou moins. La teneur en limon du solum et du till sous-jacent est en moyenne inférieure à 50 pour cent, mais elle atteint 50 pour cent ou plus dans les 25 cm (9,85 po) supérieurs du solum. Les fragments de roche sont principalement constitués de gravier avec quelques galets et pierres et varient généralement entre 5 et 30 pour cent dans tout le sol minéral. La réaction va d’extrêmement acide à légèrement acide dans le sol, et de très fortement acide à légèrement acide dans le substrat.

Source: researchgate.net

RÉGIONS VITICOLES

Le Pérou possède 6 régions viticoles distinctes  et  ICA est la plus importante et la plus prestigieuse. Pour en savoir plus sur les régions viticoles du Pérou, cliquez sur le lien suivant :RÉGIONS VITICOLES PÉROU

CÉPAGES 

Le Pérou possède un cépage autochtone, le quebranta qui est utilisé pour la production du Pisco, l’eau-de-vie nationale mais aussi pour les vins. Pour en savoir plus sur les cépages du Pérou, cliquez sur le lien suivant :CÉPAGES PÉROU

LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION

Il existe peu ou pas de législation et  de réglementation pour les vins au Pérou. Un domaine viticole péruvien peut élaborer des vins avec des raisins et des moûts venus d’autres pays souvent de l’Argentine ou du Chili. Par contre, le Pisco est règlementé. Pour en savoir plus sur la législation péruvienne, cliquez sur le lien suivant. LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION PÉROU

NOS PARTENAIRES POUR LE PÉROU