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POLYNÉSIE FRANÇAISE

DESCRIPTION DU PAYS

Source: By User:Nightstallion – From the Open Clip Art website, CC0, https://commons.wikimedia.org/

Papeete, la capitale. Source: By Balou46 – Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/

LA POLYNÉSIE FRANÇAISE VUE D’AILLEURS

         La Polynésie française (en tahitien : Pōrīnetia farāni) est située dans le Sud de l’océan Pacifique, à environ 6 500 km à l’est de l’Australie.  C’est un pays d’Outre-Mer au sein de la République française, un territoire non autonome relevant de l’article 73 de la Charte de l’ONU. Les premiers habitants des Austronésiens, provenaient d’Asie du Sud-Est. La rencontre avec les navigateurs européens se produisit fin XVIIIe siècle (Tahiti découverte en 1767 par Samuel Wallis, puis par Bougainville et par Cook). En 1880, le roi Pomare V céda son royaume de Tahiti à la France, seront intégrés Tuamotou, Rapa et les Gambier, les Iles Sous-le-Vent (appelés Établissements français de l’Océanie (EFO). En 1942 l’armée américaine installe une base sur l’île de Bora-Bora (jusqu’à 6 000 soldats). En 1946 la IVe République établit l’Union Française. 

Pomare V. Source: Par Charles Georges Spitz, photographer — http://collections.tepapa.govt.nz/Object/1439582/Henri Le Chartier (1887) Tahiti et les colonies françaises de la Polynésie, Jouvet et cie, p. Page 33 .The picture is also available at The Museum of Ethnography (Etnografiska museet) as no 0007.0014., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/

 Sur place le mouvement anticolonialiste se structura, le parti autonomiste (RDPT) domine la vie politique dans les années 1950. En 1957 : premier gouvernement local. Les EFO baptisés «Polynésie française» gagnèrent en autonomie avec la loi-cadre Defferre. La Ve République en 1958 renforça les pouvoirs du gouverneur au détriment des pouvoirs locaux. Dans les années 1970, des formations plus clairement indépendantistes apparurent. Dans les années 1990 et 2000, la vie politique est structurée autour de deux partis : Tavini Huiraatira le parti créé par Oscar Temaru (FLP/Tavini) et le Tahoeraa Huiraatira de Gaston Flosse qui règna de 1991 à 2004. Condamné pour détournement de fonds publics, il perdit ses mandats locaux.  Aujourd’hui : large autonomie.   

Vivre en Polynésie présente des avantages.               

          Un avantage pour des esthètes, des peintres amateurs : des superbes décors naturels.

Vue de très loin – 15 719 km – près de 20 h en avion depuis l’Europe : une vision paradisiaque comme dans les publicités, le ciel, les horizons infinis, la mer avec toutes les nuances de bleu, de vert et même de gris, les paysages variés. Et en prime les climats souvent agréables (8° à 27°de latitude sud).  

        Un avantage pour des misanthropes : on peut choisir ses voisins. Le domaine maritime et la zone économique exclusive (ZEE) couvrent environ 5 500 000 km². Les cinq archipels : Société, Tuamotu, Gambier, les îles Marquises et îles Australes) renferment 118 îles dont 76 sont habitées.  Ce n’est pas le cas des atolls dont la surface émergée  est très réduite, les récifs coralliens sont la trace d’anciens massifs volcaniques effondrés. (Le passage du stade de volcan île haute à atoll prend  quelques millions d’années).

       Un avantage pour des sportifs : on peut surfer, nager, naviguer…

Le tourisme dispose d’atouts évidents :  un patrimoine naturel et culturel exceptionnel.

       Un avantage pour les rapiats : c’est de fait un paradis fiscal même si la Polynésie n’est pas répertoriée comme tel :  ni impôt sur le revenu, ni droits de succession, ni impôt sur la fortune (ISF). Les entreprises individuelles et les personnes morales sont soumises à une fiscalité directe.

           Quelques inconvénients, heureusement rares : l’onde d’un séisme peut générer un risque de tsunami. Comme celui de mai 1960 au large des côtes chiliennes qui entraîna des vagues aux Marquises de 7 à 10 m.

            Plus chroniques : -le manque d’eau sur certaines parties émergées

                                            – l’instabilité du pouvoir – 13 gouvernements entre 2004 et 2011.

            Beaucoup plus graves : les dommages sanitaires, héritage des essais nucléaires que la « loi Morin » en 2010 reconnaît de façon officielle. En 1962, l’installation du Centre d’Expérimentations du Pacifique (CEP) amèna plusieurs milliers de militaires et de techniciens dans le territoire, à Moruroa, Fangataufa, Hao, mais aussi à Papeete.  46 essais nucléaires atmosphériques eurent lieu entre 1966 et 1974, plus de 150 essais devenus souterrains en 1975, suspendus en 1992, repris en 1995-1996.  En 2022, les demandes d’indemnisation des victimes des essais nucléaires explosent. En2023, l’INSERM publie une étude selon laquelle les essais ont bien eu un impact sur les cancers de la thyroïde !

Moruroa. Source: Por Georges Martin – Obra do próprio, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/

  Trois produits, très différents, exportés.

  • – La drogue locale exportée de Vanuatu, la patrie du kava, c’est le kava. On me raconte qu’à Port Vila la capitale du Vanuatu, on (les hommes) boivent cette potion, au goût désagréable disent ceux qui en ont bu, dans les «kava bars» (les nakamals),  signalés par une petite lampe rouge,  entre 18 h et   21h. C’est un rhizome, qui peut être mâché, râpé, en gélules ou en infusion. Sa consommation, vieille de plusieurs siècles, était ritualisée et régie par la coutume. Ni psychotrope, ni hallucinogène, n’entraîne ni accoutumance ni dépendance, procure pendant quelques heures une sensation de calme, d’euphorie. On en trouve en Océanie, aux Fidji, en Nouvelle-Calédonie, Micronésie et il y a même des nakamals en Allemagne, Australie, Canada, États-Unis. 

Nakamal. Source: By Andrew Gray – Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/

  • – Des perles de culture, communément appelées perles noires, les perles de culture de Tahiti.
  • – Le monoï, fabriqué en Polynésie à partir de la macération de fleurs de Tiaré fraichement cueillies dans de l’huile de coprah.

HISTOIRE

La Polynésie Française n’a jamais eu de viticulture avant l’implantation du vignoble de Dominique Auroy (entrepreneur et actionnaire de plus cent sociétés) sur l’atoll de Rangiroa (15.1162° S, 147.6513° W) dans l’archipel de Tuamotu, en 1997. Les vignes, irriguées, sont plantées sur les coraux décomposés et la nature des sols est sablonneuse.  Les vins du domaine du domaine Ampélidacées de Dominique Auroy, sont vendus sous la marque Vins de Tahiti. L’encépagement est en carignan, Italia et Muscat d’Hambourg et 4 vins sont produits, trois blancs (le carignan est vinifié en blanc de noir) et un rosé. Le domaine produit environ 30 000 bouteilles.

En 2021, la Polynésie française (Les Vins de Tahiti) a exporté 45 000 € de vin. Les principales destinations sont : l’Australie (38 400 €), la France (5 000 €) et le Canada (2 000 €). En 2021, la Polynésie française a importé pour 14,92 millions d’€ de vin principalement de : France (14,46 M), Nouvelle-Zélande (231 000 €), Chili (71 900 €), Allemagne (46 000 € ) et Italie (39,5 000 €).

HISTOIRE

Préambule

La viticulture polynésienne est une viticulture tropicale. La viticulture classique produit des vins dans de nombreux climats différents (tempéré, océanique, océanique chaud, tempéré de transition, continental, continental froid, méditerranéen, subtropical, subtropical continental, semi-aride, aride, hyperaride), où il n’est possible de n’obtenir qu’une seule récolte par an. Dans ces conditions, le débourrement de la vigne se produit suite à une élévation de température en fin d’hiver-début de printemps. Avec le développement du cycle végétatif, les raisins arrivent à maturité/récolte à la fin de l’été-début de l’automne. Après la chute des feuilles, la vigne subit une période de dormance avec un repos végétatif (condition que l’on retrouve également dans certaines régions productrices intertropicales où les vignobles sont plantés en altitude). Beaucoup de raisins sont produits depuis longtemps dans la zone intertropicale, mais seule une petite partie est utilisée pour la vinification. Autrefois considéré comme un défi, produire des vins de qualité sous les tropiques est devenu une réalité. L’industrie actuelle des vins fins a commencé fin des années 1980s, début des années 1990s. Aujourd’hui des nombreux vignobles se situent dans la zone tropicale du globe, comme au Brésil, en Inde, en Thaïlande et au Venezuela, en Équateur, en Égypte et produisent quelques millions de litres de vins fins par an – appelés « vins tropicaux ».

Pour qu’une phase de dormance de la vigne puisse apparaître, la température ambiante doit descendre sous les 10°c pendant une période suffisamment longue (10-15 jours).

Mais sous les tropiques, les températures restent quasi constantes toute l’année, la phase naturelle dormante de la vigne n’est pas possible.

Dans ces conditions thermiques, on observe deux situations principales dans les cycles viticoles de la viticulture tropicale.

a) La Double taille et une récolte unique dans la période la plus sèche de l’année.  Ce système est utilisé pour produire des vins dans des régions alternant, au cours de l’année, une période très humide (climat de mousson en Asie, par exemple) avec une autre sèche. Dans ce cas, les raisins ne sont récoltés qu’une fois par an pendant la période sèche. C’est le cas des régions productrices dans l’État de Minas Gerais ou de l’État de São Paulo au Brésil ou dans certaines conditions tropicales chaudes en Inde ou en Thaïlande.

b) Plus d’un cycle par an avec une ou plusieurs vendanges par an programmées par les domaines : ce système est utilisé pour produire des vins dans des régions alternant, au cours de l’année, une période peu humide avec une autre sèche (climat tropical semi-aride au Brésil, ou sur l’atoll de Rangiroa). Avec ce climat, il est possible de répartir les vendanges tout au long de l’année. Il est même possible d’avoir 5 cycles en deux ans, selon la génétique et la durée du cycle de chaque cépage. Normalement, les producteurs évitent de produire avec une vendange pendant les mois pluvieux. Pour obtenir des raisins de meilleure qualité œnologique, les producteurs choisissent les meilleures conditions climatiques au cours de l’année pour récolter les raisins destinés à la vinification.

Histoire

Il n’y a jamais eu de viticulture en Polynésie française jusqu’à l’implantation du Domaine Ampélidacées de Dominique Auroy (dont le vins sont vendus sous la marque Vins de Tahiti), sur l’atoll de Rangiroa dans l’archipel des Tuamotu. Dominique Auroy est un entrepreneur et il est actionnaire de plus de 100 entreprises réparties en France, en Afrique et en Polynésie française dont Marama Nui pour la production d’énergie hydroélectrique en Polynésie française.  Beaucoup de raisins sont produits sous les tropiques, mais seule une petite partie est destinée à la vinification, ce qui représente quelques millions de litres de vins tropicaux produits par an. L’industrie actuelle de la production de vin tropical a commencé il y a 30 ans. Aujourd’hui, il existe de nombreuses caves commerciales dans plusieurs pays de la zone tropicale du globe, comme au Brésil, en Inde, en Thaïlande et au Venezuela, en Équateur.

Source: linkedin.com

Dominique Auroy fait donc partie des pionniers de la viticulture sous les tropiques dans les annexes 1990. Il ne se lance pas tout à fait par hasard, car il avait effectué entre 1992-1994 plusieurs essais de viticulture dans les Îles Australes, sur les îles hautes de Rurutu et Tubuai, aux îles Marquises à Nuku Hiva,  à Tuamotu à Rangiroa et à Tahiti, en plaine et en montagne. Mais en implantant son vignoble sur l’atoll de Rangiroa, Dominique Auroy se lance un double défi, celui d’une viticulture sous les tropiques et sur un sol singulier et unique, défi encore jamais relevé car si la viticulture tropicale commence à s’implanter dans le monde, personne n’a encore osé faire pousser des ceps de vigne sur un récif coralien.

Il s’assure les services d’une équipe technique emmenée par Thierry Chaumais. Le terrain doit être préparé avec soin car on ne plante pas de la vigne sur un terrain vague.  En 1997, le domaine planta 3 hectares de carignan, franches de pieds, ce cépage ayant donné le meilleur résultat lors des essais.

Les premières vendanges eurent lieu en 1999/2000 et le premier vin sortit en 2003, 400 bouteilles, d’un vin confidentiel vendu très cher et pas particulièrement intéressant. Le domaine décida plus tard de vinifier ce cépage en blanc de noir, avec de meilleurs résultats. Un chai de vinification est construit en 2005. En 2008, Le vin de Tahiti blanc sec élevé en fût de chêne, millésime 2006 obtient la médaille d’argent aux 14èmes Vinalies Internationales à Paris. En 2009, Le Vin de Tahiti Blanc de Corail Millésime 2007 obtient la médaille d’argent aux 15èmes Vinalies Internationales à Paris. En 2010, le vignoble s’étendit sur 6 hectares avec les cépages carignan, muscat de Hambourg et Italia, ces deux deniers cépages étant habituellement utilisés pour la table.

Source: Vins de Tahiti

En 2015 le domaine investit dans un nouveau pressoir, un groupe froid et du matériel de pompage pour le chai. Pour le vignoble, le domaine achète du matériel de broyage pour développer la culture organique qui a commencé en 2010 mais pour l’instant le domaine n’est pas certifié. Un travail sur la biodynamie est entrepris depuis 2016.

Les vins sont principalement vendus en Polynésie française, mais on en trouve aussi un peu en France et en Allemagne.

Alors Dominique Auroy a-t-il réussi son pari ? Oui et non. Réussir à faire pousser de la vigne et faire du vin dans de telles conditions relève de l’exploit, salué internationalement par tous les journalistes et amateurs curieux. Mais le jeu en valait-il la chandelle ? Probablement non, car les vins sont très chers pour une qualité moyenne, mais pour les touristes de l’île en quête de plus de dépaysement que le lieu ne leur en offre, consommer un vin de Tahiti à table a un certain charme.

CLIMAT

Le climat est tropical, chaud et humide. Une saison des pluies, chaude, dure de novembre à avril et une saison sèche relativement fraîche de mai à octobre. La dispersion des îles sur 20° de latitude entraîne cependant des variations climatiques régionales. Sauf aux Marquises et au nord des Tuamotu, les précipitations sont abondantes, tombant souvent en violents orages. Jusqu’à 3 050 mm (120 pouces) tombent chaque année sur les zones côtières.

La température ne varie que légèrement tout au long de l’année. À Papeete, la température annuelle moyenne est de 26 °C (79 °F) ; la moyenne haute est de 33 °C (91 °F) en mars et la moyenne basse de 21 °C (70 °F) en août. Les îles Tubuai, plus au sud, ont un climat plus frais ; la moyenne basse peut descendre jusqu’à 18 °C (64 °F) en septembre. L’humidité relative est toujours élevée, généralement entre 80° et 90 %. Les zones les plus élevées sont continuellement enveloppées de formations nuageuses lourdes.

La Polynésie française est située dans la zone des alizés. Les vents dominants soufflent donc du nord et du nord-est, mais ils tendent vers le sud-est entre mai et octobre. Il y a de longues périodes de calme dans la période d’avril à juin, mais avec des typhons occasionnels, en particulier lors des occurrences de l’anomalie de température de l’eau, El Niño, dans le Pacifique.

SOLS

L’archipel des Tuamotu, situé à l’est des îles de la Société, a une superficie de 689 km² (266 miles²) et se compose d’environ 80 îles. Ce sont des îles basses et plates ou des atolls d’origine corallienne, entourant un lagon. Leur taille varie considérablement, de 75 km² (30 miles²) à Rangiroa à quelques acres de terre dépassant à peine de la surface de la mer. La forme classique d’un atoll est un récif calcaire émergé ou légèrement émergé plus ou moins continu entourant un lagon. Les atolls sont essentiellement des récifs d’épaisseur variable constitués de coraux (et d’autres organismes) reposant sur un socle volcanique ; ils sont propres aux océans tropicaux et à certains océans subtropicaux puisque les organismes constructeurs de récifs ont besoin de températures de l’eau supérieures à 22°C. Avec uniquement des sols poreux à base de corail et sans cours d’eau permanents, ils n’ont que fort peu de potentiel agricole en dehors des cocotiers omniprésents.

RÉGION VITICOLE

Les vignes sont plantées sur l’atoll de Ranginoa dans l’archipel des Tuamotu du groupement des Îles Palliser en Polynésie française. Pour en savoir plus sur l’atoll de Ranginoa, cliquez sur le lien suivant: POLYNÉSIE FRANÇAISE RÉGIONS VITICOLES

CÉPAGES

L’encépagement est en carignan, Italia et Muscat d’Hambourg. Pour en savoir plus sur ces cépages et leur adaptation aux conditions de l’atoll de Rangiroa, cliquez sur le lien suivant : POLYNÉSIE FRANÇAISE CÉPAGES

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

Elle est calquée sur le modèle français mais indépendante de celui-ci . Pour en savoir plus, cliquez sur le lien suivant: POLYNÉSIE FRANÇAISE LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION