LA SLOVAQUIE VUE D’AILLEURS

La Slovaquie est un pays, depuis peu. Wikipédia prévient qu’il ne faut pas la confondre avec la Slovénie ou la Slavonie.

La Slovaquie est située en Europe centrale, à l’est de l’Union Européenne, dont elle est membre depuis 2004, elle a adopté l’euro en 2009.  Elle compte 13 députés au Parlement européen. Elle a adhéré à l’OTAN en 2004.

Le pays mesure 49 000 km² / 18 920 mi² (1/10° de la France). Il y a 5, 4 millions d’habitants et environ 10 % de la population active est expatriée. La capitale Bratislava est au bord du Danube à la frontière autrichienne.

La Tchécoslovaquie était née au lendemain de la Première Guerre Mondiale (traités de Saint-Germain-en-Laye et de Trianon) suivant le principe des nationalités, le pays  réunissait des Slaves : Slovaquie, pays tchèques (Bohême, Moravie, Silésie tchèque), Ruthénie. Il semble que cet Etat était fragile, artificiel, bien que les deux langues fussent très semblables (et comprises mutuellement). En effet les pays tchèques et l’ancien Royaume de Bohême (possession autrichienne), situé en Cisleithanie, formaient un ensemble plus développé et industrialisé à la population largement déchristianisée, tandis que la Slovaquie, ancienne possession hongroise située en Transleithanie, était plus rurale et profondément catholique.

L’Allemagne nazie capitule le 8 mai 1945, mais le cauchemar se poursuit à Prague. La capitale tchécoslovaque, sous la domination nazie depuis le 15 mars 1939, n’est pas encore libérée. Les débris des troupes SS fuient l’Armée rouge et tirent sur tout ce qui bouge. L’armée américaine n’est pas loin, à Pilsen, à quelques dizaines de kilomètres à l’ouest de Prague, mais les Alliés et les Soviétiques, tiraillés par des raisons et des sentiments contraires, des ordres et contre-ordres, laissent faire.

Début mai 1945, tous les pays européens sont intégralement libérés du joug nazi, tous sauf la Tchécoslovaquie, où la ville de Prague reste occupée et défendue par les troupes du général Schörner, un homme que l’historien Tomáš Jakl, qualifie de « nazi fanatique ».

Début mai 1945, le 8 mai, l’Allemagne capitule, tous les pays européens sont intégralement libérés du joug nazi, tous sauf la Tchécoslovaquie, où Prague reste occupée et défendue par les troupes du général Schörner, ( « nazi fanatique »). Des unités allemandes se défendent jusqu’au 11 mai 1945 pour se replier vers l’Ouest et échapper à la captivité soviétique. Plusieurs milliers de Tchèques et de soldats de l’Armée rouge meurent ans les combats contre les débris des troupes SS. L’essentiel du pays est libéré,  par les troupes soviétiques, déployées à Dresde, à 200 kilomètres (125 mi) au nord de la villePrague le 9.   Le sud-ouest de la Bohême  libéré par des forces américaines arrivées par le front de l’Ouest  à Pilsen, à quelques dizaines de kilomètres à l’ouest de Prague.

L’occupation soviétique  dans lac foulée de la libération du pays puis le « coup de Prague » en 1948 instaurèrent un régime « socialiste », une « démocratie populaire ». Vingt ans plus tard, le « Printemps de Prague » de 1968 fut réprimé par l’invasion des troupes des « pays frères » , qui mit fin aux espoirs de fédéralisme et de libéralisation.

21 ans plus tard, en 1989, dans la foulée de l’implosion de l’URSS, la Tchécoslovaquie éclata à son tour, la dite «Révolution de Velours » y mit fin au régime pro-soviétique.

Et la Slovaquie devint un État indépendant au 1er janvier 1993. Malgré les fonds européens, les anciennes  et fortes disparités régionales y  persistent, entre l’ouest avec Bratislava, plus développée, et les régions défavorisées du centre et de l’est du pays, où les campagnes se dépeuplent dangereusement. Certains soulignent aussi la marginalisation d’une partie importante de la population rom (environ 8 % de la population du pays) surtout située à l’est mais aussi au sud, dans les régions magyarophones.

La seule langue officielle est le slovaque, une langue slave, codifiée aux XVIII° et XIX. En 2009 une loi instaura son obligation dans les services publics sous peine de sanctions. Néanmoins, les communes où une minorité linguistique représente plus de 20 % des habitants ont une signalisation bilingue. Les langues minoritaires reconnues sont : hongrois, romani des Carpates parlé par les Roms, tchèque parlé par les Tchèques et les Moraves, ruthène et l’ukrainien, allemand (0,1 %), croate (0,1 %), polonais (0,05 %), bulgare (0,02 %). Les juifs (0,06 %) sont également reconnus comme minorité religieuse.

            La Slovaquie profite de son rôle de carrefour entre l’Ukraine et la Russie d’une part, et l’Europe occidentale d’autre part, par exemple, le gaz naturel russe y transite vers l’Allemagne notamment. L’industrie automobile pèse désormais pour 44 % de la richesse produite, assemblant des voitures de basse et moyenne gamme. De grands constructeurs sont présents : Volkswagen, Kia Motors, PSA Peugeot-Citroën et depuis 2015 Jaguar Land Rover, filiale du groupe indien Tata Motors.

Le pays est membre de deux groupes de concertation informelle au sein de l’UE : le Groupe de Visegrád avec la République tchèque, la Pologne et la Hongrie et le « format Austerlitz ou « 53 » avec la République tchèque et l’Autriche.

Andy Warhol, né Warhola en 1928 à Pittsburgh était fils de parents ruthènes venus de Slovaquie. Son œuvre devint le stéréotype du pop art. Le thème des Comics déjà pris par le peintre Roy Lichtenstein, celui de la typographie par Jasper Johns,  Warhol comprit qu’il devait lui aussi trouver sa marque. Les Boîtes de soupe Campbell’s furent  son motif majeur puis il illustra des noms de marques déposées, le symbole du dollar, les visages de célébrités : Mao, la reine d‘Angleterre, Marilyn Monroe ; Liz Taylor, Presley, Einstein, Madonna, Mickey…

Peter Sagan  est tout simplement le meilleur cycliste de l’histoire slovaque et, à ce titre, une fierté nationale. Il commença le vélo à l’âge de neuf ans. Rouleur à l’aise dans les bosses, il  fut un acteur intrépide  et excellent des sprints dans le Tour de France. Il est le premier et unique coureur à remporter trois titres de champion du monde sur route consécutifs.  en 2015, 2016 et 2017, champion d’Europe 2016, et lauréat de deux monuments, le Tour des Flandres en 2016 et Paris-Roubaix en 2018.  il remporte le classement World Tour en 2016. Son palmarès comprend 121 victoires. Catholique pratiquant, il a même rencontré le Pape  en  2018. et  il lui a offert un vélo blanc et jaune, les couleurs du Saint-Siège et un maillot de champion du monde.

De son vrai nom László Löwenstein, Peter Lorre commença très jeune à travailler dans une banque, puis il partit à Berlin et changea de nom. Il collabora avec le dramaturge Bertolt Brecht. En 1931, Fritz Lang lui offrit le rôle principal de son premier film parlant « M le Maudit ». Il y incarna le psychopathe tueur d’enfants. Ce rôle restera le plus marquant de sa carrière. Il quitta l’Allemagne en 1933 à l’arrivée au pouvoir d’Hitler, se réfugia à Paris puis à Londres et poursuivit sa carrière à Hollywwod.

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

La Slovaquie se situe entre 49°36’48 » et 47°44’21 » de latitude nord, dans une zone reconnue de culture de Vitis vinifera. Les premiers témoignages de la viticulture dans notre région datent des 6^e -7^e siècle avant J.C.

L’encépagement varie selon les sources, 14,364 hectares (35 495 acres)[1], 13 108 hectares (29 920 acres)[2] et 19 634 hectares (48 515 acres)[3].  

Selon les données de l’Union Européenne (13 106 hectares), la superficie viticole était répartie sur 4 371 vignobles, soit une surface moyenne de 3 hectares par vignoble.

En 2022, la production se montait à 44 640 tonnes (49 207 US tons) de raisins pour une production moyenne de 340 000 hectolitres / 8,98 US gallons (2010-2020) et le rendement moyen par hectare était de 5,3 tonnes (5,8 US ton). [4].

Le pays est divisé en six zones viticoles, elles-mêmes divisées en 40 régions viticoles et 603 villages viticoles[5] et la Slovaquie compte 9 AOPs et une IGP. La plus grande région viticole est Malokarpatský, couvrant 4 930 ha (12 180 acres), et la plus petite région, Tokaj, avec une superficie moyenne de 1 091 ha (2 696 acres). La Slovaquie abrite près de 400 vignerons actifs[6].

97% de vins produit sont de vin AOP, le reste étant des vins de table, la Slovaquie n’a qu’une IGP générique, Vin de Slovaquie. 65 % du vignoble de pays sont encépagés avec des variétés blanches[7] et le cépage principal est le grüner veltliner[8].

Exportations En 2023, la Slovaquie a exporté 21,1 millions de dollars[9] de vin,[10] ce qui en fait le 40e plus grand exportateur de vin au monde. Les principales destinations des exportations de vin de Slovaquie sont : la Tchéquie (16,1 millions de dollars), la Lituanie (1,67 million de dollars), la Hongrie (802 000 dollars), le Danemark (344 000 dollars) et la Chine (342 000 dollars).

La Slovaquie a importé 78,9 millions de dollars de vin, devenant ainsi le 44e plus grand importateur de vin au monde. La Slovaquie importe du vin principalement de : l’Italie (28,2 M$), la Hongrie (18,2 M$), la Tchéquie (8,68 M$), la France (7,27 M$) et l’Allemagne (5,26 M$).

La consommation de vin par habitant a chuté de 63,6 % pour atteindre 1,46 litre (0,38 US gallons) en Slovaquie en 2021[11]. Historiquement, la consommation de vin par habitant en Slovaquie a atteint un sommet historique de 11,8 litres (3,11 gallons) en 1996 et un creux historique de 1,28 litre (0,33 gallons) en 1993. Par rapport aux principaux pairs de la Slovaquie, la consommation de vin par habitant en Autriche s’élevait à 27,3 litres (7,2 gal), 10,1 litres en Tchéquie(2,7 gal), 22,3 litres (5,9 gal) en Hongrie et 4,87 litres (1,3 gal) en Pologne en 2021[12].

DIVISION ADMINISTRATIVE DE LA SLOVAQUIE

HISTOIRE

Les premiers témoignages de la viticulture dans notre région datent des  6^e -7^e siècle avant J.C. Les anciennes forteresses de la colonie des  Calenderberg, situés sur les sommets de Molpir (Smolenice) ont été étudiées avec beaucoup de minutie entre 1963 et 1972 principalement par les archéologues Mikulas et Siegrid Dusek de l’Académie Slovaque des Sciences.
​Les découvertes historiques les plus anciennes de l’existence de la viticulture et du vin  sont sept serpes  pour tailler la vigne et une cruche à vin en argile  qui furent trouvées  lors de ces fouilles. Basées sur ces découvertes, les premiers producteurs de vin de la région aujourd’hui connue sous le nom de Slovaquie  étaient probablement des Celtes.  Avec  l’arrivée des Romains, la viticulture et l’élaboration des vins sont devenues plus intensives. La production de vin et la culture du raisin basées sur la tradition romaine se sont poursuivies après l’arrivée des Slaves dans le bassin des Carpates. La seconde moitié du moyen Âge fut bénéfique pour le développement de la viticulture  sous l’égide de l’Église et  ce n’est qu’au cours des années d’invasion tatare en 1241 – 1242 que la plupart des vignobles furent endommagés.

Cependant, la production de vin dans la région s’est rapidement rétablie après l’arrivée des colonisateurs allemands dans la région ouest et des Italiens dans la région de Tokaj. À cette époque, Bratislava était une ville bien établie occupant une position forte sur les marchés du commerce du vin principalement en raison de la route commerciale du Danube. De nombreuses entrées historiques de cette période ont également été conservées. De nombreux écrivains au cours des siècles, notamment autrichiens et hongrois,  se firent l’écho de la production locale de la Slovaquie et de  la qualité de ses raisins et de ses vins blancs.
La Slovaquie d’aujourd’hui a longtemps été partie intégrante de la Hongrie pendant près de 900 ans et elle n’est devenue indépendante que lorsque l’Empire austro-hongrois a été démantelé après la Première Guerre mondiale. Presque immédiatement, la Slovaquie s’est alignée sur la Bohême et la Moravie (la République tchèque actuelle), la Silésie et la Ruthénie des Carpates pour former la Tchécoslovaquie. Cette union a duré jusqu’à la « révolution de velours » en 1989. Depuis 1993, les républiques slovaque et tchèque sont restées cordialement indépendantes. La période de la collectivisation dans  les années 50 à 60 a vu le doublement de la superficie des vignobles et la  construction d’immenses installations de transformation sous forme de coopératives publiques.

La productivité était le seul critère considéré  et elle entraîna une dégradation complète de la qualité. Depuis la dissolution du bloc de l’Est et la séparation ultérieure de la Slovaquie de son voisin occidental, la République tchèque, la Slovaquie  a rejoint l’Union européenne et l’OTAN en 2004, l’espace Schengen en 2007 et la zone euro en 2009.
Elle fait désormais partie des économies les plus dynamiques de l’OCDE, et son industrie vinicole, jadis défaillante, a montré des signes de reprise. Bien que les premières tentatives de privatisation de l’industrie aient échoué, les nouvelles lois sur le vin et la croissance continue de la consommation de vin dans le monde ont donné un nouvel essor aux producteurs de vin du pays. La majorité du vin slovaque est toujours vendue sur le marché intérieur ou à la Pologne et à l’Ukraine voisines, mais il existe un petit nombre de producteurs prêts, désireux et capables de développer les marchés d’exportation internationaux.

CLIMATS ET SOLS

La Slovaquie jouit d’un climat continental tempéré et les saisons sont bien différenciées. Les précipitations sont  bien réparties sur toute l’année aux alentours de 550-600 mm (21,7-23,6 po) par an.
Le climat slovaque se situe entre les zones climatiques tempérées et continentales avec des étés relativement chauds et des hivers froids, nuageux et humides. Les températures extrêmes sont comprises entre -41° et 40,3°C (-41,8° à 104,5° F) bien que les températures inférieures à -30°C (-22° F) soient rares. Le nord, montagneux est plus froid que le sud qui se situe sur un territoire de plaine.

Les montagnes des Carpates occidentales dominent la topographie de la Slovaquie. Elles  se composent d’un système de trois régions de massifs  orientés est-ouest – extérieure, centrale et intérieure – séparées par des vallées et des bassins intra-montagneux. Deux grandes zones de plaine au nord de la frontière hongroise, la petite  Alfold (appelé Podunajská ou plaine danubienne en Slovaquie) dans le sud-ouest et la plaine de la Slovaquie orientale à l’est, constituent la partie slovaque de la région des dépressions des Carpates intérieures.

La Slovaquie contient une variété importante  de sols. Les sols les plus riches du pays, les tchernozioms noirs, se trouvent dans le sud-ouest, bien que des sols  alluviaux connus sous le nom de Great Rye Island occupent le cœur du bassin slovaque du Danube. Les parties supérieures des vallées fluviales sud sont recouvertes de sols forestiers bruns, tandis que les podzols dominent les zones centrales et nord de moyenne altitude. Les sols de montagne pierreux couvrent les régions les plus élevées.

Climat actuel et futur

RÉGIONS VITICOLES

La Slovénie possède six régions viticoles AOP et un domaine viticole AOP. Les six regions viticoles sont: Východoslovenská / Východoslovenský / Východoslovenské, Južnoslovenská / Južnoslovenské / Južnoslovenský, Malokarpatská / Malokarpatské / Malokarpatský, Nitrianska / Nitrianske / Nitriansky, Vinohradnícka oblasť Tokaj, Stredoslovenská / Stredoslovenský / Stredoslovenské.  Le domaine viticole AOP est Karpatská perla.
Les régions principales sont divisées en  sous-régions viticoles (vinohradnícka oblast). Les sous régions viticoles sont elles-mêmes divisées en lieux-dits ou vignobles (vinohradnícky rajón).
​Pour le détail des régions viticoles, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES SLOVAQUIE

CÉPAGES

Les cépages blancs représentent  80% de l’encépagement du vignoble slovaque. Le cépage le plus planté est le veltlínske zelené (grüner veltliner)  avec plus de 3 000 hectares et que l’on retrouve dans toutes les régions viticoles slovaques sauf dans  la région de Tojaj où le furmit, le lipovinia (hárslevelü) et muškát žltý (muscat blanc à petits grains) dominent l’encépagement. On trouve du  rizling vlašský  aussi connu sous le nom de Welschriesling et dont le nom de référence est la graševina, un cépage  productif, suivi du Müller-Thurgau, du pinot blanc et du riesling.
Le cépage rouge le plus planté est le  frankovka modrá (blaufränkisch). On trouve aussi des cépages originaires  d’Europe centrale comme  Fetească albă et regală  et quelques cépages internationaux comme le chardonnay, le cabernet sauvignon et le sauvignon blanc. On recense aussi 13 cépages autochtones conçus principalement du temps de la Tchécoslovaquie. Pour plus de détails sur les cépages slovaques, cliquez sur le lien suivant:CÉPAGES SLOVAQUIE

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTION

La législation des vins slovaques est conforme à la législation de l’Union Européenne mais il existe peu de documentation sur l’historique des législations et des règlementations qui se sont succédées sauf celle de  Tokaj qui fit l’objet d’un conflit entre la Hongrie et la Slovaquie.  La législation slovaque s’arc-boute sur quatre  notions, le lieu de provenance des raisins, le poids du moût à la vendange, les rendements et les analyses chimiques et organoleptiques  des vins avant leur mise sur le marché.
​Pour consulter le détail de la législation et de la réglementation des vins slovaques, cliquez sur le lien suivant: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION SLOVAQUIE